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QUE FONT LES PETITES FILLES AUJOURD'HUI ?

Que font les petites filles aujourd'hui?.jpgalbum
de Nikolaus HEIDELBACH
Traduit de l’allemand par Marc Porée
Éd. Les grandes personnes, septembre 2014

Beau et impertinent, cet abécédaire nous plonge, plus de vingt ans après Au Théâtre des Filles (éditions du Sourire qui mord, octobre 1993 - Grand Prix de Bologne en 1996) dans l’univers décapant des petites filles de Nikolaus Heidelbach.

Cet album audacieux tord le coup aux stéréotypes, à travers 26 portraits de fillettes

Que font les petits garçons aujourd'hui?.jpg

 intrépides et malicieuses, sans pour autant se résumer à une dénonciation – à la mode – des stéréotypes. Chaque image, en résonance avec la phrase qui l’accompagne, ouvre à de nombreuses lectures différentes qui – à la manière du surréalisme - évoquent tout autant une palette de manière de grandir en tant fille que le corps, la sexualité, le désir…

Il est bien entendu à mettre en relation avec son pendant masculin, paru en même temps : Que font les petits garçons aujourd’hui ? (éditions Les grandes personnes 2014), qui lui aussi fait écho à un ouvrage plus ancien : Que font les petits garçons ? (Seuil Jeunesse, 2000). 

Au théâtre des filles.jpgSans doute plus provocateurs que leur version de 1993 et 2000, il faudrait cependant être bien naïf pour penser que ce que font les petites filles et les petits garçons « aujourd’hui » est différent de ce qu’ils faisaient il y a vingt ou quinze ans. Grandir c’est se poser des questions, se découvrir autant que Que font les petits garçons ?.jpgdécouvrir le monde. Se confronter à ses désirs et ses pulsions. Et si les images de Nikolaus Heidelbach sont parfois dérangeantes, ce sont les interrogations mêmes qu’elles soulèvent qui doivent nous intéresser. 

Ariane Tapinos (mars 2015)

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28/02/2015 | Lien permanent

LE MANTEAU DE MON GRAND-PÈRE

Le manteau de mon GP.jpgalbum
de 
Jim AYLESWORTH & Barbara McCLINTOCK (illustrations)
Traduit de l’américain par Catherine Bonhomme
Éd. Circonflexe, coll. Albums, août 2016 - 13,50€

Inspiré d’une chanson du folklore yiddish « J’avais un petit manteau », ce bel album, pourtant paru en 2014 aux Etats-Unis, se présente sous une forme un peu désuète mais pleine de charme qui n’est pas sans faire penser aux albums d’Uri Shulevitz. Il retrace l’histoire d’un homme ou plutôt du bout de tissus qui lui appartient et à partir duquel il confectionnera le manteau de son mariage, puis une veste, un gilet, une cravate et jusqu’au jouet de tissus de son petit fils qui finira en nid pour une famille de souris. Ce faisant, le temps aura passé, les générations se seront succédées et cet homme, arrivé en Amérique tout jeune et « avec trois fois rien dans ses bagages » d’immigrant sera devenu américain.

C’est là que réside l’originalité de cette nouvelle interprétation de cette chanson : alors que les versions précédentes (Le Schmat doudou, de Joëlle Jolivet, éditions Syros, 2009 et Joseph avait un petit manteau de Simms Taback, éditions Le Genévrier, 2011) insistaient sur le fait de grandir et les séparations qui en découlent, l’album de Jim Ayleswoth et Barbara McClintock met en avant le destin d’un immigré qui construit sa vie dans un nouveau pays à force de labeur. Un pays qui deviendra le sien et celui de sa famille. Dans chacune des versions cependant, il est question de transmission, puisque à la fin, du morceau de tissu, il ne reste rien « sauf cette histoire » !

Et ici… la recette des « Cookies de mon grand-père ».

Ariane Tapinos (octobre 2016)

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17/11/2016 | Lien permanent

PETIT LAPIN RÊVE DE GLOIRE

bateau,mer,aventure,lapinAlbum
d'Alexandre CHARDIN (texte)
et

Éd. Casterman, coll. Les Albums
Août 2013 – 13,95 €

Maman Lapin raconte chaque soir à ses lapinots des histoires extraordinaires et terrifiantes de sorciers prêts à raccourcir les oreilles des petits lapins. Fasciné par ces aventures, Achab le lapereau rêve de gloire et se met en quête d'aventures. Éperonné par les conseils avisés des habitants de la forêt, cachalot, enfants méchants, vagues et requins n'arrêtent pas notre lapin dans son voyage. Heureusement, une baleine avisée prendra soin du héros téméraire...

Un texte rimé qui donne tout son souffle à cette épopée lapinesque et qui évoque aussi bien Moby Dick (un Moby Dick où le cachalot veillerait sur le capitaine Achab !) que Les Aventures de Tom Sawyer et Huckelberry Finn, ou même 20000 lieues sous les mers : que de tentacules dans les fonds marins ! Agréable à raconter, riche en rebondissements cette histoire, qu'illustrent des images à la palette plutôt douce et naïve, est une véritable épopée à la hauteur des petits lapins qui rêvent d'aventures avec un grand A.

Nathalie Ventax (décembre 2013)

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22/01/2014 | Lien permanent

LA PETITE CASSEROLE D'ANATOLE

handicap,differencealbum
d'Isabelle CARRIER
Éd. Bilboquet, mars 2009
13,50 €

« Anatole traîne toujours derrière lui sa petite casserole. Elle lui est tombée dessus un jour… On ne sait pas très bien pourquoi. […] À cause de cette petite casserole, Anatole n’est plus tout à fait comme les autres. » Anatole est un enfant différent, très sensible et plein de talents et de qualités. Seulement, à trainer sa petite casserole partout, il s’attire des regards pas toujours bienveillants et souvent sa petite casserole lui complique la vie : « peu de gens réalisent qu’Anatole doit faire deux fois plus d’efforts que les autres pour y arriver ».  Anatole décide un jour de se cacher, de se faire oublier mais, heureusement, « il existe des personnes extraordinaires. Il suffit d’en croiser une… » et Anatole va apprendre à faire avec ce qu’il est. Il va découvrir qu’il est doué pour beaucoup de choses et qu’il existe des moyens de trimballer sa petite casserole sans qu’elle prenne trop de place, sans surtout, qu’elle l’empêche d’être avec les autres et d’avancer dans la vie.

Cet album a connu dès sa parution un très grand succès et il n’y a rien d’étonnant à cela ! Isabelle Carrier parle – texte tendre et images épurées – avec une grande finesse de la différence, qu’elle soit handicap, maladie ou simple écart par rapport « à la norme ». Tant d’enfants et d’adultes traînent leur petite casserole et si peu d’albums en parlent avec une telle délicatesse et sans aucune mièvrerie. Anatole est touchant et même bouleversant parfois quand Isabelle Carrier nous rappelle cette évidence que pour lui, comme pour de nombreux enfants « handicapés », des choses simples nécessitent de gros efforts, ou qu’elle dit qu’il existe ces « personnes extraordinaires » qui savent écouter ces enfants et les aider.

 Ariane Tapinos (mars 2014)

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18/03/2014 | Lien permanent

Grand-père menteur | roman jeune lecteur d'Alki ZÈI

9782748507850.jpg Traduit du grec par Anne-Fleur Clément | Éd. Syros | janvier 2009 | 150 pp. - 11 €

Marios est le grand-père adoré d’Antonis, un petit Athénien. Du haut de ses dix ans, Antonis est sous le charme du vieil homme et de ses mille histoires, puisées dans une longue vie d’aventures, d’engagements et de luttes, en un mot une vie incroyable, émaillée d’événements parfois si bizarres, rocambolesques ou romanesques qu’Antonis a pris l’habitude d’appeler son théâtral aïeul «grand-père menteur». Il faut dire que Marios fut et reste un comédien, un amoureux du théâtre et de la poésie, lesquels donnent de la profondeur à ses récits et imprègnent chacun de ses gestes (son goût pour les foulards à pois, pour le café filtre ou les citations de Shakespeare). Alors, Antonis n’a qu’un tout petit pas à franchir pour voir en son grand-père un affabulateur hors pair. Et il en veut pour preuve que sa grand-mère, morte depuis longtemps, n’est jamais présente dans ses récits. Pourtant, s’il y a bien là quelque mystère (qui sera éclairci avant la fin du roman) la vie de Marios est vraiment telle qu’il la raconte. Elle est aussi très proche de celle d’Alki Zèi.

 

Homme de théâtre, comme le mari de l’auteure, Marios a, comme elle, lutté contre les occupants durant la Seconde Guerre mondiale. Comme elle, il a fui la Grèce lorsque les colonels ont pris le pouvoir en 1967 et il est resté en exil à Paris durant ces années de dictature dans son pays. Comme elle surtout, il défend ses idées dans sa vie et dans ses mots. Il porte sur ses compatriotes un regard à la fois admiratif, quand ils résistent à l’oppresseur et luttent pour leur liberté, et critique, quand ils expriment racisme et xénophobie.

Mais ce Grand-père menteur, dernier livre d'Alki Zèi (avant le prochain, parce que c’est pas à 80 ans passés qu’elle va s’arrêter d’écrire !), n’est pas un écrit autobiographique. C’est un roman qui, comme ses autres livres, puise dans la vie mouvementée et engagée de son auteure, mais la dépasse. Alki Zèi n’écrit pas pour raconter sa vie, qui pourtant est un vrai roman, elle écrit pour ses lecteurs, ses jeunes lecteurs, tout comme Marios raconte pour Antonis. Elle écrit avec malice et tendresse ; avec affection pour ses personnages auxquels elle donne une vie presque palpable, et un immense respect pour ses lecteurs. Elle écrit pour transmettre. Et qu’est-ce d’autre qu’écrire pour la jeunesse ? Dans une langue simple et raffinée à la fois, qui laisse entendre la voix de ses personnages, leur âge et leur histoire hors champs, sans lyrisme ni fioritures stylistiques, elle insuffle de l’émotion et fait de cette relation entre un grand-père et son petit-fils, un idéal universel. Ce qu’elle transmet ne descend pas d’en haut, d’une prétendue sagesse acquise avec l’âge mais, comme dans les confidences de Marios à Antonis, se mêle à ce que vit son lecteur d’aujourd’hui, avec le respect dû à sa jeune, mais réelle expérience du monde.

La devise de la Grèce moderne, héritée d’années de lutte contre l’occupant Turc, est «La liberté ou la mort» (Elefthería í thánatos / Ελευθερία ή θάνατος). Marios ne cédera sa liberté de penser et d’agir, que devant la mort. Et toutes les histoires qu’il aura racontées à Antonis n'auront servi qu'à lui apprendre la valeur d'une vie de liberté… et d'amour des mots.

Ariane Tapinos & Corinne Chiaradia (mars 2009)

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27/03/2009 | Lien permanent

Petit Mops | album d'ELZBIETA

petit mops.gifÉd. du Rouergue | mai 2009 | 19,50€

À mi-chemin entre l'ours et la taupe, Petit Mops est un personnage attachant que le lecteur pourra suivre au travers des aventures rassemblées dans ce volume. Quatre histoire toutes simples, en noir et blanc et sans paroles, qui évoquent avec poésie et humour la nature, le passage du temps et des saisons qui déconcertent parfois notre petit Mops! Baluchon à l'épaule, on le retrouve successivement sur une plage, près d'un arbre ou d'une rivière, car Petit Mops est un grand voyageur qui va de rencontre en rencontre, vers la ligne d'horizon toujours représentée dans le dessin très épuré d'Elzbieta, dont ce furent, en 1972, les premières histoires publiées et jusqu'à présent inédites en France.

Nathalie Ventax (juin 2009)

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16/06/2009 | Lien permanent

Le Petit Chaperon rouge | album de Christian ROUX

petit chaperon ROUX.gifD’après l’œuvre de Charles PERRAULT
Illustrations Christian ROUX
Éd. Seuil jeunesse, sept. 2007 - 15 €

Nul besoin de raconter ce conte mondialement connu et mille fois interprété par différents auteurs et illustrateurs, mais la version qu’en donne Christian Roux est magnifique. À la fois pleine d’humour (ce petit chaperon rouge avec son nez pointu pareil à son bonnet est à croquer!) et terrifiante. Le loup, à peine esquissé, a d’effrayants yeux rouges sang nichés au cœur de son pelage noir. Et quand il se précipite sur la grand-mère, il remplit toute la double page de sa silhouette sauvage.

Savoureux et accessible aux plus petits, le texte est mis en valeur par une typographie toute ronde et claire et des accroches rouge vif. Quand une histoire est aussi formidable, elles reste une inépuisable source d’inspiration pour les artistes de talents! 

Ariane Tapinos

(première publication de l'article: 11 octobre 2007)

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27/01/2011 | Lien permanent

La Grande Question | album de Wolf ERLBRUCH

grande question.jpgÉditions Être, Grande collection, 2003 – 14,50€
[aussi disponible en coll. Petit format, 2008 – 9,90€]

S'il y a bien une question qui mérite ce titre de «grande question», c'est celle-ci: pourquoi sommes-nous sur terre? Seuls les enfants et les philosophes osent encore cette question, mais chacun voit midi à sa porte et propose sa réponse au fil des pages de ce très joli livre. Pour le pilote d'avion, on est sur terre pour aller dans le ciel et «embrasser les nuages», tandis que pour le soldat, on est là pour obéir. L'aveugle est là pour faire confiance, le jardinier pour apprendre la patience. La mort enjoint l'enfant à aimer la vie. Le chien croit qu' «on est sur terre pour aboyer», même si «parfois, on hurle à la lune».

Bref, qu'on réponde par le pratique ou le poétique, chaque réponse est une incitation à tourner la page de cet album où se croisent espoir et mélancolie, humour et tendresse.

Ariane Tapinos

Première publication de l'article: décembre 2003.

 

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13/02/2010 | Lien permanent

MON ETRANGE PETITE SOEUR ET LES PRISONNIERS D'ALACTRAZ

Mon étrange petites soeur.gifRoman
de Gennifer CHOLDENKO, traduit de l'américain par Marie Leymarie, éd. Pocket Jeunesse, coll. Littératures, janvier 2006 - 15,22€

Le 4 janvier 1935, Caribou, douze ans, commence une nouvelle vie. Son père vient de trouverun emploi de gardien-électricien à Alcatraz et c’est sur cette île rocailleuse de cinq hectares, qui renferme une des prisons les plus célèbres du monde, que la famille Flanagan prend un nouveau départ. En cette période de crise, c’est une chance pour tout le monde et surtout pour Nathalie, la« petite » grande sœur de Caribou qui doit intégrer l’école d’Esther P. Marinoff, un institut moderne où – toute la famille l’espère – elle pourra faire des progrès et peut-être guérir. Car Nathalie est autiste et ses parents ne savent plus quoi faire pourqu’elle ait une vie « normale », tant ils se sentent dépassés par cette maladie qui n’a même pas encore de nom. Pour Caribou qui doit jongler entre son statut de « nouveau », sa passion pour le base-ball, le règlement strict de la vie sur l’île et le temps qu’il passe à s’occuper de sa soeur, la vie n’est pas rose, et elle devient même très difficile avec les intrigues que noue cette peste de Flora (la fille du directeur de la prison) et auxquelles elle veut absoluement le faire participer. Mais habiter à la même adresse que le mythique Al Capone apporte aussi quelques avantages et son lot d’aventures quotidiennes, comme Caribou ne va pas tarder à s’en apercevoir...

Gennifer Choldenko, dont c’est le deuxième roman, nous entraîne dans la petite communauté qui vit au pied du pénitencier. Les enfants des familles de gardiens, de gestionnaires de la prison font de ce microcosme un terrain de jeu fabuleux, d’où le danger n’est pourtant jamais absent. On se réjouit aussi de voir figurer à la fin du roman les notes de l’auteur sur ses recherches, tout à fait intéressantes (et assorties d’une bibliographie, SVP !) qui sont un véritable petit dossier historique sur des anecdotes évoquées dans le roman. Si le récit gravite essentiellement autour des problèmes engendrés par l’autisme de Nathalie, on ne tombe pas non plus dans le pathos : cette chronique familiale qui allie suspense, humour et aventures, reste, malgré son sujet très sérieux, une lecture vraiment distrayante.

Nathalie Ventax (première publication en février 2006)

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01/03/2014 | Lien permanent

MA GRAND-MÈRE M'A MORDU

grands-parents,école,divorceRoman
de AUDREN
Éd. L'École des Loisirs, coll. Neuf
Janvier 2013 - 6,50 €

« Le mois dernier, ma grand-mère m'a mordu. Ce n'est pas un mensonge. On pouvait voir la trace de ses dents sur mon poignet. Pourtant personne ne m'a cru. »

Marcus, victime d'une grand-mère mordeuse, décide de rejoindre les rangs des VMV (Victimes des Mémés Violentes) fondé par Fleur, sa voisine de pallier et camarade de classe. Comme la devise de ce club très sélect s'avère être « œil pour œil, dent pour dent », c'est très naturellement chez la psychologue que finit notre héros incompris : personne chez les adultes ne le croit. Ni son père, qui n'est pas mécontent de la mésaventure car il trouve la psychologue fort séduisante, ni sa mère qui est partie habiter Strasbourg avec son nouveau mari, ni la maîtresse qui soupçonne plutôt un autre élève... Il faut dire que la grand-mère est rusée et joue trés bien la comédie. Personne ne pourrait croire qu'elle devient enragée à l'heure des chiffres et des lettres. Marcus aura bien du mal à faire comprendre aux adultes qu'il est un innocent persécuté par le troisième âge.
De la violence et de l'injustice à la négociation, Audren peint les relations intergénérationelles au vitriol dans ce petit roman fort réjouissant qui traite – avec beaucoup d'humour – du respect : celui dû aux personnes âgées (quand elles le méritent !) et celui dû aux enfants que l'on n'écoute pas toujours assez.

Nathalie Ventax 

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09/05/2013 | Lien permanent

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