Rechercher : Tour du monde des petits déjeuners
PETIT LAPIN RÊVE DE GLOIRE
Album
d'Alexandre CHARDIN (texte)
et
Éd. Casterman, coll. Les Albums
Août 2013 – 13,95 €
Maman Lapin raconte chaque soir à ses lapinots des histoires extraordinaires et terrifiantes de sorciers prêts à raccourcir les oreilles des petits lapins. Fasciné par ces aventures, Achab le lapereau rêve de gloire et se met en quête d'aventures. Éperonné par les conseils avisés des habitants de la forêt, cachalot, enfants méchants, vagues et requins n'arrêtent pas notre lapin dans son voyage. Heureusement, une baleine avisée prendra soin du héros téméraire...
Un texte rimé qui donne tout son souffle à cette épopée lapinesque et qui évoque aussi bien Moby Dick (un Moby Dick où le cachalot veillerait sur le capitaine Achab !) que Les Aventures de Tom Sawyer et Huckelberry Finn, ou même 20000 lieues sous les mers : que de tentacules dans les fonds marins ! Agréable à raconter, riche en rebondissements cette histoire, qu'illustrent des images à la palette plutôt douce et naïve, est une véritable épopée à la hauteur des petits lapins qui rêvent d'aventures avec un grand A.
Nathalie Ventax (décembre 2013)
22/01/2014 | Lien permanent
LA TERRIBLE HISTOIRE DE PETIT BISCUIT
délicieux Album
Carl NORAC, illustré par Magali LE HUCHE
Ed. Sarbacane, mars 2020 - 15€90
Munchy est un biscuit unique, il est né dans la fameuse et très chic biscuiterie Munch et il fait partie du très sélect assortiment royal. C'est ainsi, quand tu es un biscuit, on te met en boîte même si ça ne t'emballe pas.
Munchy est un biscuit carré aux faux airs des célèbres friandises de la non moins célèbre biscuiterie nantaise… Mais si, ces p'tits biscuits dont on aime grignoter les quatre coins avant d'en croquer le cœur, vous voyez ? Avec une différence tout de même, c'est que Munchy, notre petit biscuit a la chance de posséder deux jambes. Un détail qui va s'avérer salutaire quand il décide de mettre les voiles avec son ami Saint Nicolas, histoire d'échapper à son funeste destin : finir sa vie en petits morceaux dans la bouche d'un gourmand !
Après avoir vu son compagnon d'évasion finir écrabouillé sous les talons d'une grosse botte rouge, Munchy pris de panique, se rue dans une autre boutique, et le voilà en un rien de temps précipité dans la vitrine de la boulangerie de Monsieur Proust dans un panier avec des biscuits beaucoup moins chics.
Tout ça pour ça ! Sauf que les yeux de Munchy plongent dans ceux de la belle Madeleine… Chabadabada… C'est le coup de foudre ! Un histoire d'amour à faire fondre vos cœurs de P'tits Lu… Jusqu'au jour où...
«Munchy crie. Personne ne l’entend. La dame mange sa fiancée. En plus, pas d’un coup : elle la déguste, par petits bouts. C’est horrible . »
S'en suivra toute une série d'aventures aussi folles que tragi-comiques. Carl Norac signe un conte aussi cruel que croustillant, teinté d'un humour noir aussi irrésistible qu'une madeleine tout juste sortie du four, le tout joliment emballé par le trait espiègle de Magali Le Huche. Un album...à croquer !
Défi madeleine
Faire fondre 125g de beurre, ajouter 125g de sucre et un sachet de sucre vanillé. Ajouter 4 œufs, un à un, puis 125g de farine et 1 sachet de levure, touiller le tout délicatement. Remplir les moules à madeleine beurrés et faire cuire 10mn à 170 degrés.
Envoyez-nous une photo de vos plus belles œuvres culinaires, à l’adresse suivante : comptines@comptines.fr nous les publierons sur le blog.
Claire Lebreuvaud
29/03/2020 | Lien permanent
L'ARAIGNÉE - LES PETITS OISEAUX
albums
de Susumu SHINGU
Éd. Gallimard Jeunesse, coll. Hors série Giboulées, 2006 - 15,15€
{Pas de traducteur crédité}
Une mésange construit son nid. Elle s’installe au creux d’une branche. Elle pointe sa petite tête ronde et attrape du bout du bec la nourriture que lui apporte son compagnon au beau plumage. Les deux oiseaux se font face et attendent. La pluie tombe et s’égoutte sur les feuilles de l’arbre qui abrite leur nid. Quand enfin sept œufs éclosent il faut bien être deux pour satisfaire tous ces becs affamés. Bientôt les oisillons s’égayent dans les feuilles vert tendre avant de s’envoler, petites silhouettes noires dans le bleu du ciel.
Le soleil se couche dans des reflet oranges et rouges. La nuit violette enveloppe l’araignée qui, lentement, tisse sa toile et piège sa proie. Le jour se lève et le soleil illumine l’insecte endormi.
Quoi de plus simple que ces petites leçons de choses ? Un couple d’oiseaux qui fait son nid, des petits qui le quittent. La vie qui va. La nature qui s’éveille. Une araignée qui tisse sa toile un soir d’été.
Et pourtant ces deux livres ne ressemblent à aucun autre. Ils sont l’œuvre d’un véritable artiste,un sculpteur japonais, Susumu Shingu, dont le talent s’épanouit dans ces merveilleux albums. Avec un astucieux système de calques, Susumu Shingu donne vie à cette araignée et à ces « petits oiseaux ». Il dit dans une brève postface à ce dernier livre : « je désirais écrire un livre où les petits oiseaux sautillent et s’envolent de chaque page, avec des bruits de battement d’ailes à chaque fois que l’on tourne une page ». Et c’est bien à cela qu’il parvient, avec l’alternance des matières, mais aussi avec les contrastes entre le fond très blanc de l’image et les feuilles d’un incroyable vert. Tout comme L’araignée qui nous fait vivre toutes les couleurs de la nuit, Les petits oiseaux sont une expérience très particulière de lecture,une expérience très sensuelle, un peu comme une promenade sous une pluie d’été.
15/02/2018 | Lien permanent
12 CHOSES À FAIRE AVANT LA FIN DU MONDE
roman
de Bjorn SORTLAND
Traduit du néo-norvégien par Jean-Baptiste Coursaud, éd. Thierry Magnier, janvier 2006, 174 pages – 8,70€
Therese, une adolescente de 13 ans apprend que ses parents vont divorcer. Est-ce la fin du monde ? Si oui alors « se dégoter un amoureux » figure au premier rang des choses qu’il faut qu’elle ait faites avant la fin du monde. Pas facile surtout qu’elle a jeté son dévolu sur Jan, le fils du pasteur, tellement croyant et pratiquant qu’elle le considère comme « chrétien au carré ».
Prétextant un exposé à faire sur… la fin du monde, elle se lance dans une grande opération de séduction qui la conduira jusqu’à la Basilique Saint Pierre de Rome !
L’intérêt principal de ce roman – au regard de l’autisme – est que… ce n’est pas son sujet. L’autisme est un personnage secondaire du livre, c’est celui de la grande sœur de Therese, Randi-Irene, une jeune adulte « autiste au fonctionnement correct ». Randi-Irene reste toujours à la périphérie du roman, comme ses troubles autistiques qui ne sont jamais utilisés comme des ressorts du récit. Si ce n’est qu’elle est une adulte facilement manipulable par deux adolescents de 13 ans qui n’hésiteront pas utiliser son statut d’adulte pour couvrir leur escapade romaine.
Avec ce « fonctionnement correct », Randi-Irene est une autiste « banale » qui a peu en commun avec les personnages d’autistes aux compétences exceptionnelles qu’on trouve le plus souvent dans les romans.
Ariane Tapinos (mars 2013)
01/03/2014 | Lien permanent
Demain le monde | documentaire de Philippe GODARD
Illustrations d'Elizabeth FERTÉ et Vincent ODIN
Éd. De La Martinière | septembre 2007 | 204 pp. – 21 €
Philippe Godard propose des documentaires pour un lectorat plus âgé, pré-ado ou ado. Cela lui permet de présenter l’écologie comme une idéologie à part entière, dans son opposition à une autre idéologie, le productivisme. Son Dico de l’écologie (La Martinière, 2006) ne présente donc pas que des entrées sur des sujets techniques (énergie, déchets, climat, etc), mais aussi des figures de l’écologie, théoriciens ou acteurs politiques.
Demain le monde, sans se réclamer de l’écologie, présente sous une forme quasi-encyclopédique les difficultés auxquelles seront confronté-e-s plus que jamais le monde et ses habitant-e-s. Problèmes environnementaux, mais aussi sociaux (démographie, inégalités, migrations, guerres, etc) ou géopolitiques. Ces trois parties, très équilibrées, de l’ouvrage, sont complétées par des questions de l’auteur sur des sujets qui lui tiennent à cœur. Citons: «Demain, le travail sera-t-il encore nécessaire?», qui aborde le choix entre fuite en avant de la production/consommation ou réduction du temps de travail. Ou encore «La vitesse nous fait-elle gagner du temps?», question paradoxale que l’écologie a su poser au monde devant les exploits techniques de la vitesse et de la simultanéité.
Le livre est d’une lecture (mais on suggère plutôt la consultation régulière) très agréable. 200 pages maquettées de manière dynamique, avec des dessins pleins d’humour, où l’on rebondit sans cesse d’un encadré à un texte bien rythmé, en passant par quelques cartes, tableaux ou schémas. L’engagement et la précision du propos se rejoignent dans une volonté de faire savoir, de faire comprendre, quel que soit l’âge de la vie.
(première publication de l'article: 11 mars 2008)
30/08/2009 | Lien permanent
La Fin du monde | roman de Fabrice COLIN
Éd. Mango, coll. Autres Mondes | janv. 2009 | 190 pp. – 9 €
Dans un futur proche, quatre jeunes des quatre centres «politiques» du monde (Europe, États-Unis, Chine et Moyen Orient), tentent de survivre à un embrasement nucléaire. En à peine deux cents pages et sept courts chapitres, on assiste, épouvanté, à la destruction de la plupart des grandes métropoles du monde : Los Angeles, San Francisco, Seatle, Pékin, Paris, Le Caire… Pour espérer sauver sa peau, il faut fuir toujours plus au Nord, pour échapper aux radiations toxiques qui se répandent comme une nuit sans fin sur le monde.
L’horreur se mêle à l’absurde. La violence s’épanouit entre les Nations, mais aussi en leur sein, là où des hommes sont depuis trop longtemps, laissés pour compte par leur propre société. La rage gronde et les plus pauvres s’engouffrent dans la brèche laissée par l’anéantissement des États et des moyens de communication. Chacun des personnages entreprend une course effrénée contre la mort, pour rejoindre une base américaine secrète au Groenland, où ils pourront s’abriter quand il ne restera plus rien.
Impossible de dévoiler ce qu’il adviendra de cette quête, mais au terme de ce premier volume, on ignore si deux d’entre eux sont encore vivants. Et le destin des deux autres est tout aussi mystérieux.
Fabrice Colin est un raconteur d’histoires hors pair, il prend son lecteur par la main et l’entraîne dans un tourbillon d’événements qui le tient en haleine et le plonge en même temps dans un bain de questionnements. Construit comme un film catastrophe, avec brève présentation parallèle des personnages avant le cataclysme qui les réunira (on l’imagine), son récit est, une fois de plus, nourri de références cinématographiques et romanesques.
Et s’il se défend, dans sa postface, de faire des livres «sur» tel ou tel sujet – et ici «sur» la guerre nucléaire – c’est bien pour nous faire réfléchir à ses dangers, qu’il a écrit ce terrifiant roman. Mais il est vrai qu’il n’abandonne pas ses personnages et son histoire à l’arrière-plan politique. Et c’est pour ça qu’on le lit avec autant de plaisir. Et qu’on réfléchit sans y prendre garde. N’empêche, sa «fin du monde» a quelque chose de prophétique qui provoque la peur, quand bien même il aurait voulu nous épargner, comme il l’écrit dans sa postface, qu’il conclut par les phrases suivantes : « Conçue comme l’outil de dissuasion ultime, l’arme nucléaire est le produit vicieux de l’intelligence humaine. Son efficacité repose sur un paradoxe redoutable : elle ne produit son effet que si on ne s’en sert pas. Dans le cas contraire, ce n’est pas la terre qui disparaît ; ce sont les hommes. Combien de temps avant qu’une erreur irréparable soit commise ? Combien de temps avant que ce livre ne soit plus de la science-fiction ? »
Ariane Tapinos (février 2009)
15/03/2009 | Lien permanent
L'ORCHESTRE - CHERCHE ET TROUVE AUTOUR DU MONDE
album
de Chloé PERARNAU
Éd. L'Agrume, mai 2016 – 16€
Quelle catastrophe, le concert est dans une semaine et les musiciens sont tous partis en goguette à travers le monde... Le maestro et son assistant se mettent en route et partent dénicher aux quatre coins de la planète chaque membre de l'orchestre : le joueur de grosse caisse en Islande, les violons à Tokyo, le joueur de cymbales à Venise... Seulement, quel casse-tête ! Les illustrations malicieuses et colorées de Chloé Pérarnau, foisonnent de détails et retrouver les musiciens qui s'y cachent n'est pas facile.
Un cherche et trouve aussi original que beau !
Claire Lebreuvaud (mai 2016)
30/05/2016 | Lien permanent
PETIT OURS MAL PEIGNÉ ET LE BALLON ROUGE
Album
de Chris WORMELL
Traduit de l’anglais par Claude Lager.
Éd. Pastel, mars 2014 – 13€
Petit ours mal peigné est de retour ! Après avoir sauvé six souris blanches des prédateurs qui les menaçaient dans un opus précédent*, petit ours, toujours aussi mal peigné, vient en aide à quatre lapins. Leur ballon s’est envolé et s’est accroché entre les branches d’un arbre. Sans hésiter, petit ours grimpe. Dans l’arbre il fait quelques rencontres, un peu effrayantes, et récupère enfin, en haut, tout en haut de l’arbre, le beau ballon rouge. Reste à redescendre…
Ce petit ours a toujours autant de charme et les animaux qui peuplent l’arbre ont l’air de surgir des pages autant que du feuillage. Si bien que le petit lecteur partage la surprise de Petit Ours, s’amuse et s’effraie avec lui.
Dans un registre d’images très classiques et d’histoires habillement construites avec ce qu’il faut de répétitions et de rebondissements, d’humour et d’animaux parfois effrayants, Chris Wormell est un maître. Et si aucun de ses albums n’égale Attention, bêtes féroces paru en 2009 aux éditions Pastel, tous sont déjà des classiques et méritent de l’être.
Ariane Tapinos (février 2014)
* Petit Ours Mal Peigné et les 6 souris blanches, Pastel, 2011.
18/02/2014 | Lien permanent
PAS LE TEMPS | album pour les petits d'Anne CRAUSAZ
On savait déjà que les fourmis triment pendant que les cigales chantent ou que les coccinelles font la sieste. Et Ernestine et Roberta (deux poulettes) vont l’apprendre à leur dépends, elles dont la gamelle sera consciencieusement pillée au fil des pages.
Ce que l’on découvre ici c’est le formidable ballet des fourmis qui vont et viennent, entre terre et lumière, entre nuit et soleil. C’est que les images d’Anne Crausaz sont – comme toujours – parfaites. Belles et parfaites, avec leurs couleurs vives et leurs formes simples et raffinées.
Alors si les fourmis n’ont pas le temps, les lecteurs, eux, ont tout intérêt à prendre celui de la lecture et de l’émerveillement devant l’hommage de l’artiste rendu à la nature.
Ariane Tapinos (octobre 2011)
28/10/2011 | Lien permanent
Le Petit Chaperon rouge | album de Christian ROUX
D’après l’œuvre de Charles PERRAULT
Illustrations Christian ROUX
Éd. Seuil jeunesse, sept. 2007 - 15 €
Nul besoin de raconter ce conte mondialement connu et mille fois interprété par différents auteurs et illustrateurs, mais la version qu’en donne Christian Roux est magnifique. À la fois pleine d’humour (ce petit chaperon rouge avec son nez pointu pareil à son bonnet est à croquer!) et terrifiante. Le loup, à peine esquissé, a d’effrayants yeux rouges sang nichés au cœur de son pelage noir. Et quand il se précipite sur la grand-mère, il remplit toute la double page de sa silhouette sauvage.
Savoureux et accessible aux plus petits, le texte est mis en valeur par une typographie toute ronde et claire et des accroches rouge vif. Quand une histoire est aussi formidable, elles reste une inépuisable source d’inspiration pour les artistes de talents!
(première publication de l'article: 11 octobre 2007)
27/01/2011 | Lien permanent