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Que crois-tu qu'il arriva ? | album de Tove JANSSON
L'histoire de Moumine, Mumla et la petite MU
Traduit du suédois par Catherine Renaud
éd. P'tit Glénat | octobre 2009 – 11€
«À cinq heures en sortant du magasin, Moumine marchait sur le chemin. […] Le crépuscule allait bientôt envahir le sous-bois… Et que crois-tu qu'il arriva?» Enfin disponible en France, ce grand classique finlandais de la littérature pour enfants permettra aux plus petits de découvrir tout l'univers de la vallée des Moumines. Trolls, hémules, filifolles et hattifnates… On suit Moumine sur le chemin périlleux qui le ramène à la maison et sur lequel il va faire beaucoup de rencontres!
Nathalie Ventax
01/02/2010 | Lien permanent
Petit Meurtre et Menthe à l'eau | roman de Cécile CHARTRE
Éd. du Rouergue | coll. Dacodac | janvier 2011
74 pages – 6,50 €
Bienvenue à St-Blédos-Le-Pied-Joli, ses montagnes, ses cabanes de bergers, son Shopi et son bar PMU. Pour la troisième fois, Philibert passe l'été en compagnie de son père et de sa coiffeuse de belle-mère au lieu de profiter du soleil corse avec l'autre moitié de la famille. Mais cette fois-ci, Philibert est bien décidé à se faire entendre: terminés, les randos sur les routes caillouteuses, les discours sur le «bon air» et les réveils à six heures… Cet été, son père et Magali la fausse blonde vont payer: Philibert va leur pourir leur vacances. Et pour commencer, il décide d'aller prendre l'air tout seul au Shopi du coin, où il va découvrir la nouveauté de l'année: un panneau pour les petites annonces. Et c'est à ce moment que Philibert commet sa première erreur, celle qui va l'amener à commettre un meurtre.
Cécile Chartre à qui on devait déjà l'inoubliable Joyeux Ornithorynque, récidive ici avec une chronique familiale hilarante, pleine d'ironie et de mordant. Les mésaventures de Philibert feront hurler de rire plus d'un lecteur.
Nathalie Ventax (février 2011)
26/02/2011 | Lien permanent
Les 12 Royaumes | série de Fuyumi ONO & Akihiro Yamada (ill.)
Traduit du japonais par Fumihiko Suzuki et Patrick Honnoré
Éd. Milan, coll. Manga littérature
avril 2007 – 8,50 € (le tome)
Yôko Nakajima, lycéenne dans un établissement privé pour jeunes filles, est une adolescente sans histoires. Soucieuse de plaire à tous et de ne pas sortir du rang, elle mène une vie calme, policée et finalement assez artificielle. Tout va basculer un matin, quand un inconnu nommé Keiki débarque au lycée et l’entraîne de force (après lui avoir juré obéissance et fidélité!) dans une course effrénée pour la soustraire à l’attaque d’un rapace monstrueux. Yôko découvre alors l’existence d’un monde parallèle, les Douze Royaumes. Séparée de son guide, elle va devoir se débrouiller seule dans un monde hostile et totalement inconnu, un monde dans lequel elle est la cible d’attaques aussi violentes qu’incompréhensibles. Victime d’accusations injustes et de traîtrises, elle va devoir se battre quotidiennement pour retrouver Keiki et comprendre quelles sont ses origines et son destin dans les douze Royaumes.
Deux tomes qui se dévorent d’une traite pour cette première partie d’un ouvrage de référence de la fantasy japonaise. La quête de Yôko constitue le premier volet d’une série dont la suite paraîtra cet été. Dans le genre très stéréotypé qu’est la fantasy, c’est une bonne initiative que cette parution qui dépaysera les habitués du genre : comme Yôko, attendez-vous à être quelque peu déroutés par cet univers complexe mais tout à fait original et surtout, bien éloigné des poncifs de la fantasy occidentale.
Nathalie Ventax
(première publication de l'article: 12 mai 2007)
16/03/2011 | Lien permanent
SOPHIE ET LE COR DES ALPES
album
de Hans TRAXLER
Traduit de l’allemand par Génia CATALA
Éd. La Joie de Lire, mars 2017 -15,90€
Dans la famille de Sophie, tout le monde est musicien, tout le monde joue de la flûte et c’est Sophie qui est la plus jeune et la plus douée. Ce nouveau Mozart interprète parfaitement à quatre ans les sonates les plus ardues, enchante ses parents, agace ses frère et sœurs et a sa place toute trouvée dans l’orchestre familial où elle doit jouer sur la plus petite flûte, puisqu’elle est la plus petite. Un raisonnement parfaitement logique que Sophie trouve parfaitement nul !
Puisque elle a démontré son talent elle estime avoir le droit de jouer sur une flûte normale, comme le reste de la famille. Son entourage a beau tenter de la raisonner, de lui expliquer qu’on ne choisit pas toujours sa place dans un orchestre, Sophie n’en démord pas : si elle ne peut pas avoir une flûte plus grande, elle arrêtera la musique, tout simplement.
C’est au cours d’une visite dans les Alpes chez sa grand-mère favorite que Sophie va découvrir un drôle d’instrument - le cor des Alpes- qui va lui permettre d’exaucer son souhait : voilà en effet une flûte dont la taille va être difficile à surpasser !
Une histoire pleine de fantaisie et de bonne humeur sur la ténacité d’une benjamine qui n’a pas sa langue dans sa poche !
Nathalie Ventax (avril 2017)
20/04/2017 | Lien permanent
GRANDE FILLE
album
de Chiaki OKADA (illustrations) & Etsuko ARAI
Traduit du japonais par Mutsumi Funato
Éd. Seuil jeunesse, janvier 2017 - 13,50€
Léna est très excitée : demain c’est la fête de l’école et elle joue dans une pièce de théâtre ! Mais au réveil…patatras, Hayato, son petit frère a de la fièvre et maman doit l’accompagner chez le médecin. Léna va devoir se débrouiller toute seule pour enfiler son costume et se coiffer comme une princesse. Elle va devoir être une « grande fille » mais saura t’elle retenir ses larmes si maman n’arrive pas à temps pour le spectacle ?
Comme dans ses précédents albums, Portrait d’ours, J’attends maman et Une nuit à la bibliothèque, Chiaki Okada saisit avec justesse les moues des petits et la tristesse qui les saisit parfois face aux grands chagrins que les adultes leur font vivre.
Pas facile de grandir et de partager sa maman !
Surtout qu’ici, il ne faut pas compter sur papa ! Il fait une brève apparition (il se fait servir le thé…) au début de l’album mais disparaît ensuite totalement et il n’est pas question de lui pour accompagner Léna à l’école, assister au spectacle ou conduire Hayato chez le médecin. Bref, si le modèle de « grande fille » de Léna est sa maman, il va lui falloir beaucoup d’abnégation ! A moins, on peut toujours rêver, qu’au Japon, comme chez nous, l’ère du partage des tâches domestiques et de l’éducation des enfants soit pour demain…
Ariane Tapinos (février 2017)
A lire sur notre blog, la critique de J'attends maman.
A lire, par la même illustratrice, le très beau C'est toi le printemps ? (texte de Ko Okada, Seuil jeunesse, 2014).
21/02/2017 | Lien permanent
LE POISSON ROUGE DE NANAMI
Traduit du japonais par Corinne Atlan
album - documentaire de Yuichi Kasano
Éd. L’école des loisirs, août 2016 - 12,70€
Vous êtes vous déjà demandé d’où venait le petit poisson rouge gagné à la kermesse ou à la fête foraine ? Si c’est le cas, voici un album qui va répondre à cette interrogation, du moins dans sa version japonaise !
Nous suivons donc Leo de sa naissance dans une ferme piscicole à son arrivée dans l’aquarium de Nanami. Et pour bien le repérer parmi ses nombreux congénères, une petite flèche rouge nous indique où il se trouve. D’abord dans le bassin où il va être pêché, puis à la criée où il sera acheté, avec quelques compagnons, par un marchand de poissons rouges, tout au long de son trajet en camionnette jusqu’au grand magasin de Tokyo et enfin, jusqu’à la fête de quartier où il va rencontré Nanami qui l’aura choisit parce qu’ « il ne ressemble à aucun autre ».
Vrai documentaire - vous saurez tout sur le commerce du poisson rouge au Japon - cet album est aussi une réjouissante promenade de la campagne à la ville et une plongée dans le Japon contemporain. Yuichi Kasano qui nous a déjà habitué à son talent pour raconter la vie à la campagne (Bonjour les vaches, 2012, Tous derrière le tracteur, 2011…) avec des images où la poésie se glisse dans le quotidien. Il réussit ici un album encore plus beau que les précédents et dans un format plus grand qui laisse plus de place à ses grandes images pleine de vie et de mouvements qui donnent au lecteur une position de surplomb sur ces aventures du quotidien.
Ariane Tapinos (octobre 2016)
26/10/2016 | Lien permanent
STÉRÉOTYPES
roman d’anticipation
de Gilles ABIER
Éd. Actes Sud Junior, février 2018, 439 pages - 16,50€
Dans un monde post-apocalyptique, la société est organisée autour d’un texte fondateur : la Synthèse. En vertu de celui-ci, chaque individu est testé, à la naissance, pour savoir auquel des neuf « Types » il appartient (1 : Perfectionniste, 2 : Altruiste, 3 : Activiste …). Le numéro correspondant à son Type lui est ensuite tatoué au poignet. Chacun est alors censé vivre selon sa personnalité pour l’harmonie collective et le bonheur individuel. Seulement avoir accès à cette connaissance qui permet de distinguer les individus ouvre la porte à une hiérarchisation entre les différents Types, favorisée par des règles qui, au fil du temps, sont venues compléter la Synthèse initiale, comme celle interdisant les relations amoureuses inter-Types et celle qui prévoit que les enfants de Type différent de celui de leur parents ne seront pas élevés par eux mais confiés à des écoles spécialisées.
Certains, parmi les membres du Comité de Salubrité, l’instance dirigeante, ont même l’intention d’aller plus loin encore…
Heureusement, cachés, à l’extérieur des villes, des femmes et des hommes refusent de renoncer à leur libre arbitre et veulent conserver la liberté d’être ce qu’ils veulent - et éventuellement de changer - et non ce qu’un test déciderait pour eux. Leur résistance et leur révolte trouvent des échos au sein même des élites de la capitale …
Aux antipodes de ses récits réalistes, Gilles Abier s’aventure pour la première fois dans un genre littéraire très en vogue, celui du roman d’anticipation. Et c’est un pari réussit !
On retrouve dans ce gros roman tout son talent à camper des personnages hauts en couleurs et son goût pour les embrouilles familiales mais ici, l’aventure est au détour de chaque page. Débutant par une incroyable scène d’accouchement en pleine nature, Gilles Abier nous introduit, tel un nouveau né, dans un univers riche et complexe, formidablement bien construit. Et si, comme le veut la loi du genre, les questions qui émergent à la lecture de ce roman, sont éminemment contemporaines (la place des stéréotypes (bien sûr), l’eugénisme, la maîtrise des données personnelles, le racisme, l’organisation sociale et politique…) c’est sans jamais entraver le récit palpitant des multiples aventures des personnages auxquels Gilles Abier nous attache avec grand talent.
Ariane Tapinos (mars 2018)
13/03/2018 | Lien permanent
Francie | roman de Karen ENGLISH
Traduit de l’américain par Marie-Hélène Delval
Éd. Bayard jeunesse | sept. 2001 | 250 pp. | 11, 43 €
Alabama, États-Unis, première moitié du XXe siècle. Francie est une jeune fille noire de douze ans qui n’a pas une vie facile, partagée entre l’école, le ménage, le repassage, la lessive et toutes autres corvées imaginables par les riches femmes blanches pour qui, elle et sa mère, travaillent quotidiennement. L’espoir de rejoindre le père de famille, parti à Chicago pour gagner plus d’argent, est le moteur de la famille. Sa vie va pourtant changer lorsqu’elle rencontre Jess, un jeune Noir de quatre ans son aîné, à qui elle va apprendre à lire.
Une amitié va naître peu à peu entre eux mais c’est sans compter sur la haine des Blancs envers les Noirs. Jess se retrouve accusé à tort et est recherché dans toute la ville. Le courage et la volonté de Francie vont la pousser à aider son ami, même si cela signifie mettre en danger sa famille et toute la communauté noire de son village.
Francie aborde le thème de la discrimination raciale, aux États-Unis, quelques décennies après l’abolition de l’esclavage. Le lecteur n’échappera donc pas à quelques clichés comme l’accusation à tort d’un Noir par les Blancs, ou l’humiliation publique d’une jeune Noire, Francie, par un groupe de jeunes Blancs. Heureusement, le livre ne se limite pas à ça, il nous parle aussi de l’incompréhension d’une jeune fille face à la différence de niveau de vie entre deux communautés, de la vie qui rime avec travail, de cette volonté de s’en sortir et d’avoir un avenir meilleur au nord du pays.
Le choix de l’Alabama n’a pas dû être fait innocemment par l’auteur, c’est en effet l’État où Martin Luther King fut pasteur. C’est aussi dans la ville de Montgomery (nom d’une riche famille blanche dans le livre) que ce dernier boycotta les bus à la suite de l’arrestation de Rosa Parks qui n’avait pas voulu céder son siège à un homme blanc.
Avec un texte simple et beaucoup de dialogues, Karen English aide à prendre conscience de ce que pouvait être la vie à cette période de l’Histoire.
Claire DAGAN (janv. 2009)
14/01/2009 | Lien permanent
FLORA ET ULYSSE Les lumineuses aventures
roman graphique
de Kate DiCAMILLO & K.G CAMPBELL
Traduit de l'américain par Mickey Gaboriaud, éd. Les Grandes Personnes, septembre 2014, 240 pages - 16,50€
Tout commence avec un aspirateur. Un aspirateur Ulysse Supersuccion tout-terrain 2000X pour être précis, cadeau de monsieur Tickham à Mme Tickham (qui aurait préféré elle lire tranquillement de la poésie...).
C'est la fin de l’après-midi et le jardin est l'endroit idéal pour tester cette nouvelle petite merveille. En effet, qui n'a pas rêvé de pouvoir aspirer l'extérieur de sa maison ?...Mais l'expérience tourne au désastre quand l'aspirateur avale un innocent écureuil qui n'aspire lui qu' à se remplir la panse. Heureusement pour le rongeur, Flora Belle Buckman la jeune voisine des Tickham, grande passionnée de super-héros et cynique de naissance assiste à la scène et ne va hésiter à porter les premiers soins au rongeur en danger. Et c'est ainsi que va naître une amitié improbable entre Flora et la victime de l'aspirateur qu'elle nommera Ulysse, un nom parfait pour un super-héros...
Car l'écureuil que Flora a héroïquement ramené à la vie n'est plus un rongeur ordinaire mais le détenteur quelque peu surpris de nouveaux supers pouvoirs . Ulysse comprend ce qu'on lui dit, il sait écrire et il est extraordinairement fort (pour un écureuil), mais surtout il a encore quelques talents bien cachés...Un nouveau super-héros est né, et il est prêt à défendre la veuve et l'orphelin, à lutter contre les éléments criminels et à rétablir la justice, bref à vivre de lumineuses aventures.
Un roman graphique au charme contagieux : difficile de rester indifférent à cet adorable duo qui va bien vite se trouver un ennemi en la personne de la mère de Flora, romancière à l'eau de rose assez caricaturale qui se révèle un "méchant" tout à fait acceptable ! De nombreuse épreuves seront nécessaires pour amener nos deux héros à en apprendre beaucoup sur eux-mêmes et à choisir de lutter pour ce en quoi ils croient : la poésie, l'amour, l'amitié et bien sûr les donuts géants...!
Nathalie Ventax (septembre 2014)
04/09/2014 | Lien permanent
COLIN DE L'ESPACE. LA COURSE COSMIQUE PUANTE
roman {Première lecture}
de Tim COLLINS
Traduit de l’anglais par Mickey Gaboriaud et illustré par Joëlle DREIDEMY
Éd. Albin Michel Jeunesse, coll. Mes premiers Witty, premier semestre 2016, 125 pages - 8,50€
Colin s’ennuie au plus haut point dans sa classe où sévit le très barbant le Monsieur Watkins. L’arrivée d’un nouvel élève, Harry, va transformer ses longues journées d’école en une incroyable aventure. Il faut dire que Harry n’est pas n’importe quel nouveau… Il arrive de la galaxie du Centaure et voyage dans le temps dans une… poubelle ! De plus il est équipé d’un extraordinaire téléphone-portable-transpondeur-interstellaire… Avec l ‘un et l’autre, il peut voyager dans l’espace et dans le temps.
Après s’en être donné à cœur joie sur des planètes lointaines et dans un avenir rempli de nouveautés technologiques, Colin et Harry se rendent à l’aube des temps et là… l’aventure se complique… Une rencontre inopinée entre un poil de barbe de Monsieur Watkins et une petite créature verte située au tout début de l’évolution va entrainer un bouleversement inattendu et dramatique qui va modifier l’espèce humaine désormais affublée des traits du visage peu gracieux de Monsieur Watkins (moustaches comprises). Colin et Harry vont devoir se mettre en quatre pour corriger cette abominable erreur…
Ce petit roman très illustré est une hilarante première lecture qui ressemble à un vrai petit roman avec ses 125 pages. Paru en même temps que le très drôle Crumble (texte de Michael Rosen et images de Tony Ross : un chien fait passer un entretien à ses futures maîtresses…), ces deux livres inaugurent une nouvelle collection, mes premiers WItty, qui décline pour les plus jeunes et moins aguerris à la lecture, l’excellente collection Witty des éditions Albin Michel. Dans le même esprit très british que sa grande sœur, ces premiers Witty plus illustrés et d’un format plus petit, peuvent également se prêter à une lecture partagée. Après des années de vaches maigres, nous nous réjouissons que les éditeurs s’intéressent de nouveau à ces lecteurs passagers qui d’écouteurs d’histoires deviendront peut-être des dévoreurs de romans.
Ariane Tapinos (mars 2016)
21/03/2016 | Lien permanent