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Rechercher : Le tour du monde des petits déjeuners

Les poissons savent-ils nager ? | album d'Alex COUSSEAU (texte) & Nathalie CHOUX (ill.)

poissons savent-ils nager.gifÉd. Sarbacane | octobre 2009 | 34 pages – 14,90€

«Un jour les poissons auront le mal de mer. Ils se laisseront pousser des bras et des jambes et ils sortiront tous de l’océan, petits et grands.» Et quand cela arrivera, eh bien, la fin du monde ne sera pas très loin! Parce que les poissons voudront les mêmes choses que les êtres humains, et naturellement ils en feront trop et la chaîne alimentaire sera bouleversée, les arbres abattus, hommes et poissons quitteront la Terre à la recherche de nouvelles ressources et les poissons finiront… à l’eau! Alors le poisson vivra-t-il un jour en harmonie avec l’être humain? Possèdera-t-il portefeuille en cuir de vachette et fusil? Pas de panique!

«La baleine, en tant qu’entité individuelle, possède peut-être une capacité de penser à des niveaux de complexité qui dépassent notre compréhension, et il n’est pas impossible que parmi ses inventions mentales se situe la spécification complète d’une bicyclette; mais ne disposant pas des outils de l’art et de la réserve permanente du “savoir-faire”, la baleine ne serait pas libre de transformer de telles pensées en objets concrets(1) Si la baleine (qui n’est pas un poisson) est encore loin de sortir des flots, ce n’est pas demain que le poisson envahira nos villes. Quant aux crevettes… là est la question!

Il n’en demeure pas moins que cet album, s’il joue volontiers la carte de l’absurde, reste une petite leçon d’écologie truculente qui enchantera les lecteurs… petits et grands.

Nathalie Ventax (janvier 2010)

(1) James Lovelock, La Terre est un être vivant, l’hypothèse Gaïa, éd. Flammarion, coll. Champs, 1993.

 

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30/01/2010 | Lien permanent

LE CANARD FERMIER

agriculture, animaux,luttes sociales,révolte,travail
Le Canard fermier
Album de Martin WADDELL (texe)
& Helen OXENBURY (ill.)

Adaptation française de Claude Lauriot Prévost
Éd. Kaléïdoscope, 1999 - 13,70 €
Édition poche : L'École des loisirs, coll. Lutin, 2000 - 5,50 €

« Il était une fois un canard qui avait la malchance de vivre avec un fermier terriblement paresseux… » Qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige, le pauvre animal bêche, s’occupe des bêtes, lave, repasse, bref, se traîne de tâche en tâche, supervisé par un fermier ventripotent dont le seul effort est de crier de temps à autre « Ca va, le travail ? ».

Harassé, déprimé, les yeux cernés, notre malheureux palmipède présente tous les symptômes d’un dangereux stress professionnel. Heureusement pour lui, les autres animaux de la ferme ont décidé de s’en mêler et c’est un petit commando composé de poules, de moutons et d’une vache qui parviendra à expulser le fermier fainéant de son lit et… de sa ferme. Ils finiront par reprendre en pattes leurs outils de production et se mettre tous ensemble au travail.

Véritable petite Ferme des Animaux, cette fable malicieuse permettra d’évoquer avec les plus petits les injustices liées au monde du travail.

Nathalie Ventax

(Première publication de l'article : 14 février 2007)

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20/12/2008 | Lien permanent

CHÂTEAU DE SABLE

Châteaux de sable.jpgalbum
de Stéphane HENRICH
Éd. Kaléidoscope, juin 2016 - 13€

C’est une belle journée à la plage. Une petite fille et son papa - marinière rouge et blanche - s’installent sur le sable. Le moment est idéal pour faire des pâtés de sable. Arrivent un petit garçon et son papa - chemise à carreaux blancs et bleus - et l’enfant se met lui aussi à faire des pâtés… un peu plus gros, sous le regard satisfait de son père. Le père de la petite fille décide de s’en mêler et c’est l’escalade de châteaux de sables ! Les pères se lancent dans une compétition ridicule pour faire le plus grand, le plus beau, le plus magnifique château de sable.

Les enfants, un peu interloqués, décident finalement de se désintéresser de cette guéguerre pour jouer ensemble. Le concours d’ego se poursuit jusqu’à ce que la marée vienne y mettre un terme… 

Un album sans texte très, très drôle où l’on retrouve le goût de Stéphane Henrich pour un monde un peu vintage, - ici une plage tout droit sortie des années 50 ou 60 avec des pères qui ressemblent à M. Hulot - à savourer aux pieds des chaises longues !

Ariane Tapinos (août 2016)

D'autres albums de Stéphane Henrich à retrouver sur notre blog : Sylvestre s'en va t'en guerre, Eden et KaoLe procès.

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05/08/2016 | Lien permanent

PUISQUE DES POLITIQUES SE MÊLENT DE LITTÉRATURE JEUNESSE, QU'IL SOIT PERMIS À UNE LIBRAIRE DE SE MÊLER DE POLITIQUE !

 

Graçon ou fille.gifQue la droite extrême dans toutes ses obédiences, fasse la chasse aux livres qui présentent et défendent une vision du monde différente de la sienne, rien de nouveau sous le soleil. Que des dirigeants de la droite classique lui emboitent le pas voilà qui est bien plus préoccupant. Que la gauche de gouvernement se couche devant l’agitation d’une minorité réactionnaire, voilà qui est affligeant.

Cette alliance de circonstance entre conservateurs et réactionnaires, scellée dans les cortèges des manifestations anti mariage pour tous, c’est à dire anti mariage homosexuel, habillement rebaptisées « manif pour tous », est d’une autre nature que les éructations récurrentes de quelques groupuscules fachisants.

Laissons de côté le calcul politicien périlleux et à courte vue, de ces barrons du conservatisme qui courent derrière les chefs de file de ces mouvements relookés jeunes et branchés, façon Bob Roberts, et intéressons nous plutôt au sens de cet affolement idéologique.

Pourquoi tant de polémiques (et beaucoup d’âneries) autour d’un concept, à l’heure où le genre, qui est utilisé en sciences sociales depuis des décennies, s’invite dans notre quotidien ? C’est que le genre, qui rappelons-le encore et encore n’est en rien une théorie, interroge les rôles des femmes et des hommes dans le monde et se faisant contribue à rendre visible la domination masculine.
Oui nous vivons dans un monde – même en Europe occidentale où les femmes ont les mêmes droits que les hommes – dominé par les hommes. Un monde dans lequel on no
Grand livre filles & garçons.gifus fait croire depuis des siècles que les rôles sociaux seraient déterminés par le sexe. Cette mise en lumière bouleverse les assises des tenants d’un ordre social dans lequel à chaque sexe correspondrait, immuablement, une manière d’être au monde. Or si ce n’est pas le cas, si nous sommes capables de voir la distance entre le sexe et le genre, entre le sexe anatomique et le sexe social, alors nous faisons un grand pas vers l’égalité. Une égalité qui n’a rien à voir avec l’indifférenciation mais s’appuie sur la possibilité de faire des choix. Et c’est contre cette égalité que se dressent les contempteurs du genre. Il y a ceux qui assument souhaiter une société inégalitaire et ceux  qui trouvent là l’occasion de défendre leur place forte sans afficher la couleur qui ferait… mauvais genre.

Heure des parents.gifIl suffit de regarder autour de soi pour voir combien les familles et les individus d’aujourd’hui démentent l’existence d’un modèle unique : familles monoparentales, recomposées, de parents de même sexe, femmes qui travaillent, hommes au chômage…

Alors que l’école se préoccupe d’égalité des sexes et que la littérature jeunesse se fasse le reflet de la société qui la produit, voilà qui est heureux.

Et que Monsieur Copé se rassure, la littérature jeunesse est dans sa grande majorité (surtout si on tient compte des chiffres de ventes) largement conservatrice en matière de mœurs comme en tout autre. Dans les livres d’images, nombreuses sont encore les mamans qui cuisinent, avec leur petit tablier à volant, pendant que les papas lisent le journal. Plus nombreux encore sont les petits garçons autorisés à conduire toutes sortes de véhicules, à faire des cabanes, à se prendre pour des pirates et à patauger dans la boue pendant que les petites filles sont incitées à se préoccuper de leur apparence, de leurs copines, des travaux d’intérieur (cuisine et autre do-it-yourself).

Zazie la robe.gifHeureusement qu’il existe cependant des livres à l’image de la diversité du monde. Ces livres nous, libraires indépendants spécialisées jeunesse, les lisons, nous les choisissons, nous les défendons, tout comme les auteurs, les illustrateurs, les éditeurs, qui au fil de leurs créations, construisent une véritable littérature. Une littérature qui mériterait d’être considérée pour ses qualités comme mérite d’être respectée l’intelligence des enfants à qui elle est destinée.


Ariane Tapinos 

Bob Roberts est un film de Tim Robbins (1992) qui met en scène un candidat au Sénat américain ultra réactionnaire mais qui utilise les moyens de la chanson protestataire (donc de gauche) pour faire campagne.

 

 

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LE CHEVAL BLANC DE SUHO

 

mongolie,musique,contealbum
de Yûzo OTSUKA (texte) & Suekichi AKABA (illustrations), traduit du japonais par Alain Briot. Postface de Catherine Chaine.
Éd. Circonflexe, coll. Aux couleurs du temps, janvier 2014 – 17€


Suho, un jeune berger mongol élève un beau cheval blanc qu’il a trouvé encore poulain. Il le baptise Tchagan Morin, Cheval blanc en mongol et s’en occupe du mieux qu’il peut. Un jour, il le conduit jusqu’au bourg le plus proche pour participer à une course dont le gagnant se verrait accorder la main de la fille du seigneur. Suho et Tchagan Morin l’emportent haut la main mais… le seigneur refuse de céder celle de sa fille à un pauvre berger, s’empare du cheval et chasse le cavalier. Suho rentre chez lui meurtri dans son corps et dans son cœur. Peu après, Tchagan Morin s’échappe à son tour et, blessé et épuisé, rejoint son jeune maître avant de mourir dans ces bras. Dans ses rêves, Suho est visité par son cheval qui lui demande de transformer ses os, son cuir, ses tendons et ses crins en un instrument de musique. Au petit matin, Suho s’exécute et depuis le morin-tehour, ou viole à tête de cheval, fait entendre sa musique sur l’immense steppe mongole.

 

Cet album – qui date de 1967 – est publié dans cette excellente collection patrimoniale qui associe les éditions Circonflexe et la BnF/Centre national de la littérature pour la jeunesse – La Joie par les livres. Il est d’une étonnante modernité dans sa forme : jeux des couleurs qui évoquent le temps d’une journée comme celui d’une vie, utilisation de la page inspirée des rouleaux traditionnels japonais, mouvement des personnages… Et d’une grande puissance dans son message résumé par sa préfacière : « la nécessité de l’amour, la douleur presque inévitable de la perte de l’aimé, et la possibilité que nous avons tous de transformer cette perte même, la nôtre, à nulle autre semblable en un autre objet d’amour qui lui, ne sera plus seulement le nôtre, mais appartiendra à tous ceux qui l’approcheront. »

Un conte populaire mongol et un album japonais qui trouvent ici une résonance universelle.

Ariane Tapinos (février 2014)

 

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28/02/2014 | Lien permanent

L'ÉTONNANTE DISPARITION DE MON COUSIN SALIM

Etonnnate disparition….gifroman
de Siobhan DOWD
T
raduit de l’anglais par Catherine Gibert
Éd. Gallimard Jeunesse, avril 2009
295 pages – 12,50 €


Tante Gloria, la sœur de madame Spark et son fils adolescent Salim, font escale à Londres avant de partir à New York où une autre vie les attend. Les enfants Spark, Kat et Ted, et Salim, décident d’aller voir la ville d’en haut en embarquant sur la Grande roue de Londres mais Salim se voit proposer un billet gratuit et prend seul la nacelle pendant que ses cousins l’attendent en bas et que madame Spark et sa sœur papotent dans un café tout proche. Seulement voilà… quand la Grande roue a fini son tour : Salim ne descend pas avec les autres passagers. Il a disparu… 

Fugue, enlèvement, accident ? La famille Spark et la police londonienne envisagent toutes les possibilités mais Kat et Ted décident de mener l’enquête de leur côté. Ted est un autiste de haut niveau, très conscient de son état qu'il explique ainsi : « disons que le cerveau est un ordinateur […] Et que le mien fonctionne avec un système d’exploitation différent de celui des autres. Et des connexions différentes aussi […] À cause de mon syndrome, je n’ai pas mon pareil pour me rappeler les choses et les faits importants, comme la météo. Mais j’oublie les broutilles, mon sac de gym, par exemple. Maman prétend que mon cerveau est une vraie passoire. Ce qui signifie que les choses tombent par les trous de ma mémoire ».

Avec ses capacités d’observation et de déduction particulières, Ted, aidé de Kat, va découvrir ce qui est arrivé à Salim et par la même occasion, aller au-delà des limites que ses difficultés lui imposent.

Une vraie enquête policière, bien écrite et pleine d’humour, portée par un petit héros attachant. La passion de Ted pour la météo, marine surtout, ses stéréotypies, notamment sa main qui s’agite dans les situations de stress, sa manière de compter chaque pétale de céréale avant de l’avaler, brossent le portrait touchant d’un enfant autiste de haut niveau mais l’ensemble ne convainc pas totalement. Ted ne rencontre finalement que peu de difficultés à mener ses investigations, et doit surtout faire face à l’absence de considération des adultes. Un peu comme n’importe quel enfant.

Ariane Tapinos (mars 2014)

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30/03/2014 | Lien permanent

Le Chat Botté | conte de Charles PERRAULT, illustré par ALBERTINE

chat botté.gifÉd. La Joie de lire | mars 2009 | 13,50 €

À sa mort un vieux meunier ne possédait qu’un moulin, un âne et un chat, que ses trois fils se partagent. Le plus jeune hérite du chat. Qu’en faire ? Il renonce à le manger quand l’animal se met à parler et lui promet la richesse, en échange d’une paire de bottes et d’un sac. Fièrement botté, le chat a plus d’un tour dans son sac… Usant de flatterie et de ruse, l'animal s’invente un maître – le marquis de Carabas – auquel il prête des serviteurs et des propriétés : champs, château… Fin psychologue, le chat convainc le Roi de la grandeur de son maître, se débarrasse d’un ogre vaniteux et transforme le pauvre fils du meunier en séduisant marquis propre à épouser une princesse.

Ce classique des contes de Perrault est reproduit dans sa version originale et très élégamment illustré par Albertine. L’artiste n’a pas modernisé artificiellement le vieux conte, mais a mis à profit son style très personnel pour en souligner l’intemporalité. Ses images vivement colorées, où le vert et le rouge dominent, présentent une alliance de délicatesse (finesse du trait, détails précieux) et d’incongruité (corps très étirés, disproportionnés, décors décalés : la serviette fleurie du roi, la robe à faux-cul de la princesse…) qui fait toute la saveur de son travail et illustre très bien le réalisme-fantastique propre au conte. Le traitement récurrent de deux motifs déclinés à chaque page en est un bon exemple : le décor floral – herbes folles, fleurs et céréales perchées sur de très très longues tiges – semble tout droit sorti de l’imagination d’un peintre qui aurait longuement observé la nature pour mieux la distancer ; la forme oblongue du moulin surmontée d’une cocasse petite pique se retrouve elle dans le bonnet du meunier, sur les pâtisseries, la vaisselle, le carrosse ou même la poitrine de la princesse ! C’est charmant (au sens envoûtant, comme un filtre de fantaisie), drôle et tout à fait en accord avec l’imaginaire du conte.

Corinne Chiaradia (avril 2009)

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18/05/2009 | Lien permanent

FILLE DE PRÉSIDENTE. Sans papiers et sans problèmes

politique,président,élection,immigration,sans-papiers,relation mère-filleroman
de Pascale PERRIER
Éd. Oskar éditeur, coll. La Vie, février 2017, 192 pages 14,95€

Fille de présidente de la République, quelle aubaine ! Les dorures de l’Elysée, un chef-cuisinier qui vous concocte des biscuits bretons à la demande et aucune obligation de vider le lave-vaisselle…

Sauf que pour Angèle, 15 ans, être la fille de la présidente de la République, ce n’est pas franchement la vie de château (ou de palais présidentiel si vous préférez) ! Tout d’abord, sa chambre ressemble à un musée : aux oubliettes le bureau suédois repéré dans un catalogue, il ne trouvera pas place entre le lit Louis XVI et les deux vases Ming offerts au Général de Gaulle au siècle dernier. Ensuite, Angèle doit non seulement cohabiter avec un conseiller en communication insupportable, mais également avec un garde du corps omniprésent qui sent la frite froide (ce qui, avouez-le, est un brin gênant quand vous avez un rendez-vous galant). Ajoutez à cela, une mère caricaturée tous les soirs aux Marioles de l’info et qui semble plus préoccupée par les frasques de son ministre de la santé que par les soucis existentielles de sa fille, des huissiers qui rôdent partout, … La vie de fille de présidente est loin d’être de tout repos !

Et pour Angèle, les choses se compliquent encore le jour, où son dernier bulletin de math (catastrophique) fait la Une du Canard Déchainé. Contrainte de changer de lycée, elle fait la connaissance d’Andreï, jeune arménien sans papier menacé d’expulsion.

Après un premier tome pétillant où l’on découvrait les coulisses d’une élection présidentielle*, ce second tome nous plonge dans l’envers du décor élyséen à travers les yeux d’Angèle, une jeune fille au caractère bien trempé et à l’humour ravageur, prête à tout, et surtout à bousculer le protocole, quitte à taquiner le petit jeu des influences, pour venir en aide à un camarade de classe. A quelques jours, du premier tour, un roman réjouissant !

Claire Lebreuvaud (avril 2017)

* Fille de présidente
, Pascale Perrier, éditions Oskar, juin 2016.

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18/04/2017 | Lien permanent

Un poisson très doué | album de Chris WORMELL

Poisson.jpgTraduit de l’anglais par Claude Lager
Éd. Pastel | sept. 2010
12,50€

Il y a bien longtemps, l’océan était rempli de poissons de toutes sortes: des gros, des petits, des longs, des ronds, des gentils, des féroces, des à rayures, des tachetés, des multicolores… Parmi tous ces poissons un se distinguait par son intelligence. Il ressemblait au banal poisson gris qu’on trouve aujourd’hui sur l’étal du poissonnier mais il était «très doué». Il savait chanter, danser, jouer la comédie, jouer aux échecs… Son intelligence alimentait sa curiosité, alors il regardait la plage avec envie se demandant comment partir à la découverte du monde terrestre. À force d’y réfléchir, il eut une idée: il lui fallait des pieds! Comme il était surdoué, il n’eut aucun mal à se fabriquer deux paires de pieds qu’il enfila sur ses nageoires. Et un jour, devant ses congénères ahuris, il partit sur la terre ferme et fut ainsi la «toute première créature au monde» à s’y aventurer. Mais très vite, il s’ennuya, seul sur la terre et reparti dans son monde aquatique.

Seulement, voilà: l’idée de marcher avait germé dans les petites et grandes cervelles des créatures de l’océan et des millions d’années plus tard, d’autres poissons tentèrent l’expérienc. Mais «comme ils n’étaient pas suffisamment intelligents pour se fabriquer des pieds, ils rampèrent sur la plage en utilisant leurs nageoires» qui, encore des millions d’années plus tard, se transformèrent en pattes, puis en pieds… Et c’est ainsi que l’homme est apparu sur la terre!

Chris Wormell nous avait déjà régalé l’année dernière du génial Attention, bêtes féroces! * le voici de retour avec cette hilarante histoire de l’É volution pour les petits. Avec un trait très classique (et des couleurs chatoyantes), qui accentue le décalage humoristique, il distille, tel son poisson surdoué, de l’intelligence dans une histoire qu’on aura plaisir à lire et relire. Comme pour son précédent album, il maîtrise parfaitement la durée et la tenue du récit et réussit, avec une certaine économie de moyens, à nous raconter une histoire qui en dit plus qu’elle n’en a l’air. Cette juste proportion entre texte, image, histoire, sens… est ce qui fait de cet album, à peine paru, déjà «un classique», dans le sens le plus noble du terme.

Ariane Tapinos (novembre 2010)

* Attention, bêtes féroces, éd. L'école des loisirs, 2009, 12,50€.
Voir aussi Les Deux Grenouilles : fable drôle et profonde sur la prévention sécuritaire et l'art de se préparer à la guerre (éd. Kaléidoscope, 2003, malheureusement épuisé)


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26/11/2010 | Lien permanent

Le Noël de Rita et Machin

Noël Rita et Machin.gifalbum Noël
Jean-Philippe ARROU-VIGNOD (texte) & Olivier TALLEC (ill.) 
Éd. Gallimard Jeunesse | sept. 2006
5,90 €

Rita et Machin, qui ne sont pourtant jamais en retard d’une bêtise, ne sont pas du tout prêts pour le grand jour: ce soir c’est Noël et ils en sont encore à écrire leur lettre au Père Noël. Et là, ni la petite fille rusée, ni son drôle de compagnon à quatre pattes, ne manquent d’idées: panoplie de chien policier, sac de croquettes aux anchois… Pour la décoration, la restauration et l’animation, ils ne sont pas non plus à court d’idées originales. Guirlande de saucisses, bûche au chocolat en poudre et son coulis de potiron, concert de rock’n roll. Surtout, ne pas oublier le casse croûte du Père Noël. Et de préférence ne pas le manger. Après la fête: tout le monde au lit et il ne reste plus qu’à attendre, mais là, Rita, comme Machin, sont beaucoup moins doués…

Rita est une adorable petite fille espiègle, dans la lignée des Olivia et autres Louise Titi. À la première, Olivier Tallec emprunte les taches de couleur (rouge) dans un univers en noir et blanc. Comme pour la seconde, Jean-Philippe Arrou-Vignod prête à Rita son talent pour les mots qui mêlent humour et tendresse. En lisant son texte, on entend la voix claire, vive et décidée de sa petite héroïne rigolote. Les traits d’Olivier Tallec ont l’air d’avoir été dessinés à main levée, ils ont quelque chose d’aérien et donnent à ses personnages un mouvement permanent qui traduit à merveille la vivacité de Rita et de son ami canin, un peu comme dans les aventures de Calvin et Hobbes.

On a adoré les quatre précédentes aventures de la petite fille brune à la tête toute ronde et de son gros chien pataud, on adore ce dernier opus qui brille des feux de la fête de Noël.

Ariane Tapinos

(première publication de l'article : 14 décembre 2006)

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02/12/2009 | Lien permanent

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