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Rechercher : Mama Miti, la mère des arbres

Pika, l’éclair d’Hiroshima | album de Toshi Maruki

Pika Hiroshima.gifTraduit du japonais par Nicole Coulon
Adapté par Marie Schuch
Première édition Syros, 1984 -
Nouvelle édition revue et corrigée, Actes Sud Junior, mars 2005
13,50 €

C’est un jour comme les autres à Hiroshima. Un jour de guerre, mais la ville a été jusque-là épargnée par les bombardements américains qui ravagent Tokyo et Osaka. Petite Mi est en train de déjeuner avec ses parents lorsqu’à 8h15 retentit un bruit «strident, assourdissant : PIKA A A A» bientôt suivi d’une «lumière aveuglante, effrayante, violente et blanche». Ce qui suit, c’est l’horreur d’une ville en flammes, d’une mère qui tient contre son sein son enfant mort, des corps qui s’amoncellent sous la pluie noire et épaisse qui se déverse du ciel. C’est aussi, plus tard, la mort du père de Mi et de tous ceux qui n’ayant «ni blessure ni brûlure se réjouissaient de vivre» mais qui mourraient «comme le papa de Mi, sans blessure apparente».

 Cet album, dont le très beau texte est comme un long et déchirant poème, est servi par d’extraordinaires illustrations où se mêlent le rouge du feu, le noir des corps calcinés et le bleu dense des kimonos. Les peintures de Toshi Maruki ont presque quelque chose de naïf et c’est ce qui les rend encore plus parlantes et émouvantes. Un album indispensable pour ce qu’il dit, mais aussi pour la beauté épouvantable des tableaux de son auteur.
Ariane Tapinos
(première publication: juillet 2005)

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La Légende du jardin japonais | album d'Arnauld Pontier (texte) & François Place (ill.)

Légende jardin japonais.gifÉd. Albin Michel jeunesse, coll. Petits contes de sagesse
1er semestre 2003 – 6,90 €

Il y a très lontemps, dans l’ancien Japon, la jeune et jolie Senhimé, orpheline de mère, affronta la colère jalouse de son père, un redoutable maître des samouraïs. Amoureuse, Senhimé vivait au rythme de ses rencontres avec Takahisa, apprenti poète et chanteur de talent. Les jeunes gens se parlaient peu mais échangeaient, derrière une haie d’aubépines blanches, des chants qui déplurent fortement au père guerrier, lequel s’empressa de tuer son «rival». La suite de l’histoire nous conte ce qu’il advint de Senhimé, comment le père affronta les terribles conséquences de son égoïsme et comment il «découvrit» le jardin japonais et son pouvoir protecteur…

Nous apprenons ainsi comment sont nés les petits jardins miniature, que l’on peut voir aujourd’hui dans beaucoup de maisons japonaises. Contenus dans des pots de terre cuite garnis de gravier, de plantes grasses ou d’un bonzaï et d’une petite figurine, ces délicats objets porteraient bonheur. Quant à la légende de leur naissance… Elle a été inventée de toutes pièces par Arnaud Ponthier (avec le concours bienveillant de François Place aux images)! Et c’est une jolie vraie-fausse légende que nous content ces deux auteurs amoureux du Japon. Dans cette histoire, il est question d’amour et de mort, de poésie et d’éternité: violence et délicatesse s’y côtoient, comme dans bien des contes japonais. Elle est illustrée avec bonheur, dans le même esprit de référence-révérence à la tradition iconographique japonaise.

Corinne Chiaradia
(première publication: juillet 2005)

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Saburo | album documentaire de Maria Cristina Pritelli

Saburo.gifTraduit de l’italien par Josette Gontier
Éd. Casterman, coll. Les albums Duculot
octobre 2005 – 14,50 €

Inspiré du très beau film du cinéaste japonais, Takeshi Kitano, L’Été de Kikujiro, Saburo nous conte l’histoire d’une improbable rencontre entre un samouraï fatigué des horreurs de la guerre et un jeune garçon à la recherche de sa mère. Cette rencontre est le prétexte à un voyage à travers le Japon du XVIIe siècle. L’amitié entre Saburo et son jeune compagnon Yugi est compliquée mais devient vite évidente. Entre l’homme à la recherche d’un sens à donner à son existence et l’enfant en quête de parents, les liens se tissent au fil du voyage. Saburo et Yugi nous font découvrir la vie quotidienne des villes et des villages qu’ils traversent.

Le récit de leur drôle d’équipage est alterné avec de splendides doubles pages à caractère quasi documentaire, qui présentent en détail l’équipement des samouraï et des soldats, la vie des paysans ou des habitants des villes, le quotidien des maisons de thé... Même dans ces parties descriptives, l’humour est présent et le cinéma pas très loin. Les images dans leur découpage, leur cadre, font penser à des plans de film ou parfois à un storyboard. Un album très réussi, pour apprendre et rêver.

PS : À voir : L’Été de Kikujiro de Takeshi Kitano.

Ariane Tapinos
(première publication: 2005)

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17/03/2011 | Lien permanent

Kanji | album de Lisa BRESNER (texte) & Anne BUGUET (ill.)

Kanji.jpgÉd. Picquier Jeunesse
septembre 2007 - 13,50 €

Une femme attend le retour de son mari, un samouraï parti guerroyer loin de son foyer. Chaque jour qui passe, elle perd un peu de ses couleurs parce que «plus une femme attend son bien-aimé, plus elle soupire, plus elle perd de gouttes de sang. Plus elle perd de sang, plus elle devient pâle». À l’approche de la Fête des garçons, son fils veut plus que toute chose lui rendre ses couleurs et sa joie de vivre. D’un œuf qu’il a cassé s’envole un papillon jaune qui, pour le remercier de l’avoir libéré, lui promet de guérir sa mère de sa profonde tristesse.
Le papillon entraîne l’enfant dans un voyage magique au cours duquel il va prélever des couleurs, partout où il en trouvera: le rouge d’un coquelicot, le vert d’un nénuphar… Et toutes ces couleurs vont rendre son sourire et… son époux à la belle éplorée.

Fable émouvante sur la mélancolie – splendidement figurée sous la forme d’une plante étrange et sombre –, cet album est aussi une initiation au japonais. Le texte est émaillé de mots japonais, traduits au début et à la fin du livre. Répétés au fil de l’histoire, ces mots deviennent familiers au lecteur. Ils sont comme une musique qui se poursuit lorsqu’on a refermé le livre: haha, chichi, hana, chô, yûutsu

Ariane Tapinos
(première publication: octobre 2007)

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13/03/2011 | Lien permanent

La Société des S | roman de Susan HUBBARD

vampire,etats-unisTraduit de l'américain par Marion Danton
Éd.
L'école des Loisirs, coll. Médium | avril 2011
414 pp. - 16,80 €

À treize ans, Ariella ne connait du monde que la maison victorienne de Saratoga Springs dans laquelle elle est née. Scolarisée à domicile, les seuls êtres humains qu'elle côtoit sont Mrs McGarritt la cuisinière, les assistants de son père (Dennis et l'inquiétante Mary Ellis Root) et bien sûr, son père, un homme cultivé, séduisant plein de secrets… À quelles mystérieuses recherches lui et ses assistants s'adonnent-ils dans le sous-sol de la maison? Pourquoi ne mange-t-il jamais avec elle? Quelle est cette mystérieuse maladie qui le contraint à ne presque jamais quitter sa demeure? Que s'est-il passé entre lui et sa mère, dont il refuse systématiquement de parler?
C'est à l'occasion d'une soirée chez Mrs McGarritt, une soirée dans une famille «normale» qu'Ariella va se rendre compte de l'énormité du mystère qui entoure son existence… en regardant son premier film de vampire!

 Encore une histoire de vampires? Certes! Mais il est difficile de ne pas se laisser prendre par ce roman au style précieux et à l'intrigue bien ficelée. Susan Hubbard distille les indices et les particularités de son univers avec parcimonie, n'hésite pas à noyer son lecteur sous les références littéraires et philosophiques (après tout, l'immortalité favorise la culture) et joue savamment avec les codes du genre. Une réussite dont on attend le second tome avec impatience.

Nathalie Ventax (mai 2011)

 

 

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27/05/2011 | Lien permanent

Loup | BD de Pierre BOISSERIE (scénario) & Éric STALNER (dessin)

loup VANIER.jpgD'après un récit original de Nicolas VANIER
Coédition 12 bis / XO éditions
| octobre 2009 | 13€

Nous sommes en Yakoutie, chez les Evènes. Sergueï, seize ans, vient de se voir solennellement confier la garde de la grande harde de rennes. Depuis quinze jours il est seul avec son troupeau dans les pâturages d'été du grand nord de la Sibérie. Soudain, il aperçoit un loup qui prend la fuite. Le loup, prédateur du renne, animal sacré des Evènes, est tué depuis des siècles conformément aux lois des nomades. Pourtant tout va basculer lorsque Sergueï découvre une portée de jeunes louveteaux et se laisse attendrir par le regard de leur mère «protectrice et prédatrice»: «on dirait qu'elle me sourit !». Le jeune homme va devoir se positionner: protéger les loups ou les décimer, comme le fait son clan et comme les chasseurs étrangers qui organisent les massacres de la faune en hélicoptère.

Sur fond de nature sauvage et lointaine cette adaptation du roman de l'explorateur Nicolas Vanier et de son film sensibilise les lecteurs à un thème d'actualité: l'écologie. La préface de l'auteur situe parfaitement le propos de cet album remarquablement mis en images. Les loups, très expressifs, évoluent dans un univers assez statique qui dépeint bien les grands espaces nordiques. La violence des chasseurs qui font irruption dans cette nature préservée est saisissante. La palette de couleurs nous transmet des sensations qui varient considérablement au fil des saisons.

Un regret toutefois: le texte aurait mérité un travail d'adaptation plus précis pour que la transposition du roman et du film en bande dessinée soit pleinement réussie. Malgré cette réserve, cet album offre, sans aucun doute, un grand intérêt pour sensibiliser les lecteurs aux relations entre les espèces qui peuplent notre Terre et à la défense de la nature.

Josuan (mars 2010)

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01/04/2010 | Lien permanent

L'Été des becfigues | roman d'Eglal ERRERA

été becfigues.gifIllustré par Laurent Corvaisier
Éd. Actes sud junior, coll. Les premiers romans, Cadet | sept. 2003 | 92 pages – 6€

Avec délicatesse, audace et violence parfois, Eglal Errera décrit le premier amour, profond, absolu et sensuel d'une petite fille de presque onze ans. Rebecca vit à Alexandrie, mais chaque année elle passe les trois mois de ses vacances d'été aux confins du désert, dans un lieu où les bédouins se rassemblent périodiquement. C'est ainsi que Dahoud, le jeune nomade, est devenu son compagnon de jeux, puis, peu à peu, son amour. Le roman s'ouvre sur l'attente: huit mois ont passé depuis leur dernière rencontre et aujourd'hui les bédouins vont arriver. Rebecca, cachée à l'ombre du figuier, goûte le plaisir et l'angoisse de cette attente amoureuse. Les trois premiers chapitres évoquent l'odeur, puis la voix, puis les mains de Dahoud: au fil des rencontres de cet été-là, les deux enfants s'émerveillent de leurs corps bouleversés. Dahoud est un petit garçon plein de tendresse, aux paroles d'une sagesse et d'une poésie qu'on devine ancestrales. Le père de Rebecca est inquiet, jaloux, malheureux; la mère apaisante, protectrice mais respectueuse de la nouvelle liberté de sa fille. Être femme «une fierté qu'on partage elle et moi», dit la fillette. Et le désert est là tout autour: silence, chaleur, odeurs et couleurs intenses, admirablement décrits à travers la perception aiguë de Rebecca, comme un écho de sa sensualité. Le dernier chapitre, très court, s'intitule «Le chagrin»: ces amours-là, si fulgurantes et parfaites, ne s'inscrivent pas dans la durée d'une vie.

Mireille Penaud

Première publication de l'article : octobre 2003.

 

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09/02/2010 | Lien permanent

Le Voyage de grand-père | album d'Allen SAY

voyage grand-pere.jpgÉd. L'École des loisirs | septembre 1995 | 11,90 €

Dans ce très bel album, Allen Say nous conte l'histoire de sa famille entre Japon et États-Unis. Son grand-père parti du Japon pour découvrir le monde, installé en Californie, marié au Japon. Sa mère partie, à l'âge adulte, vivre avec ses parents au pays natal. La guerre qui empêcha son grand-père de retourner aux États-Unis. Lui, enfin, qui s'en alla voir la Californie de ses propres yeux. Ce Voyage de grand-père est celui de l'amour pour deux pays différents et parfois même ennemis. C'est un voyage fait d'allers et retours et d'hésitations, d'émerveillements et de regrets. Illustré par de pleines pages qui sont, chacune, comme un tableau - portrait ou paysage - cet album est un peu comme un album photo qu'Allen Say nous invite à feuilleter avec lui. C'est l'album de sa famille, de son histoire tissée entre deux pays, deux univers, deux cultures. Hommage à ce grand-père mort sans avoir pu retrouver sa Californie, Le Voyage de grand-père est aussi une déclaration d'amour à deux pays si chers au cœur de l'auteur qui avoue: «le plus drôle c'est que dès que je suis dans un pays, je m'ennuie de l'autre».

Ariane Tapinos
(première publication de l'article : 5 juillet 2005)

PS : Ce livre a reçu la Caldecott Medal aux États-Unis en 1994, et le Prix Chronos décerné par la Fondation Nationale de Gérontologie en 1996. Mais ce magnifique album est aujourd'hui (mai 2009) épuisé en France. On peut toujours espérer une réédition…

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31/05/2009 | Lien permanent

Vérité, vérité chérie | roman de Valérie ZENATTI

vérité vérité.gifIllustrations d'Audrey POUSSIER
Éd. L' École des loisirs, coll. Mouche | mars 2009 | 80 pp. - 8€

À l'école des loups de la Forêt du Bois d'Ennui, Camille est la meilleure. Meilleure en tout: en course, en hurlements et même en jeux dans la cour de récré. Une surdouée, quoi. Pourtant, quand son professeur de chasse donne comme sujet de rédaction: «Je fais le portrait de mon grand-père»… C'est la panique! La petite louve si bonne élève ne connaît pas son aïeul, même pas son nom! Alors, surmontant sa peur, Camille décide de fouiller, dans les tiroirs de ses parents, dans l'histoire de sa famille, dans les secrets enfouis…

Sa quête la mènera sur les traces d'un vieux grand méchant loup - Auguste Black - assassin d'une certaine Mère-Grand, dont la petite fille (Constance) ne s'habille plus en rouge, mais occupe aujourd'hui une maisonnette à deux pas de la cabane du meurtrier repenti… et très heureux de rencontrer sa petite fille! Et voilà, par les chemins de traverse du conte détourné, Valérie Zenatti écrit une jolie fable sur la peine, le pardon et la possibilité de grandir comme «une petite louve extraordinaire» quand on a droit à la vérité. Laquelle vérité nous donne la liberté d'aimer (ou pas), de pardonner (ou pas) et de s'aimer. Liberté, liberté chérie… L'humour, les clins d'œil (le Petit Chaperon rouge fait de très bonnes crêpes) et la patte de velours de l'illustratrice rendent le texte très agréable à lire.

Corinne Chiaradia (juin 2009)

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Villa des Oliviers | roman d'Anne VANTAL

villa des Oliviers.jpgÉd. Seuil Jeunesse, coll. Karactère(s) | juin 2009 | 142 pp. - 8,5O€

C’est l’été. Manon a quinze ans et comme chaque année, elle va passer trois semaines dans la maison de ses grands-parents, la Villa des Oliviers, où elle retrouvera ses tantes, ses oncles, ses deux cousines et son petit cousin. Mais cette année, c’est décidé, Manon sera  désagréable (suite à une sombre histoire de cheville brisée de sa meilleure copine, Célia), elle restera silencieuse et s’emploiera à gâcher les vacances de ses parents. Mais les résolutions prises sous le coup de la colère sont les plus difficiles à tenir. Comment résister à la gentillesse de Mona, sa grand-mère (et à sa bonne cuisine) et au cou bronzé de Nicolas, le fils du jardinier?

De critique, Manon devient observatrice et se fait la chroniqueuse de ces vacances au soleil où chacun tente de composer entre collectif familial et intimité. Finalement, cet été sera tout sauf ennuyeux. Accidents, révélations, premiers émois amoureux (et première déception aussi)… Manon a matière à exercer son esprit critique, pour le plus grand bonheur du lecteur!

Sous une affreuse couverture (une pin-up anorexique prend un bain de soleil en maillot violet sur serviette turquoise) se cache un réjouissant petit roman sur le mode de la comédie familiale grinçante et tendre à la fois. Comme nous l’annonce la quatrième de couverture, Villa des Oliviers est «le portrait d’une adolescente qui voit s’éloigner son enfance» mais c’est aussi, en beaucoup plus drôle, un portrait de groupe dans lequel Manon (la narratrice) découvre que la vie des adultes est parfois aussi compliquée et mélodramatique que celle des enfants. Une comédie qui n’est pas sans rappeler un certain cinéma français, comme le film de Pascal Thomas, Les Maris, les femmes, les amants, avec ses réussites et aussi son côté très CSP-plus qui en agacera certains (mais pas nous!).

Ariane Tapinos (septembre 2009)

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05/10/2009 | Lien permanent

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