Rechercher : Mama Miti, la mère des arbres
OUBLIE-MOI UN PEU, PAPA !
Roman jeune lecteur
de Brigitte SMADJA
Éd. L'École des Loisirs, coll. Neuf
Septembre 2012, 137 pages – 9,20 €
Naomi s’apprêtait à passer une belle journée à la fête d’anniversaire de sa meilleure amie, Valentine, quand ses parents graves et embarrassés lui ont annoncé la nouvelle : ils s’aimaient bien, mais ils ne s’aimaient plus ; terminé, ils se séparaient. En revenant de la fête, le père de Naomi avait déménagé et sa mère avait préparé une tarte au citron meringuée…
Après le divorce, Naomi découvre que son père aime les appartements modernes et blancs, le bain moussant, les gadgets derniers cris, qu’il déteste le camping et ne rien faire. Elle découvre aussi qu’il est prêt à lui organiser ses journées avec tellement d’activités père-fille qu’elle n’aura plus une minute à elle. Avec le nouveau planning, elle peut dire adieu à la glace du mardi soir, aux mercredis chez Valentine. Plus rien n’est comme avant et Naomi ne sait plus trop où est sa place et comment gérer les débordements d’affections paternels. Comment lui faire comprendre qu’on peut rester seul sans s’ennuyer ? Qu’elle est fatiguée des matinées piscine à faire des longueurs ? Que la visite du musée de la poupée ne l’amuse pas plus que ça ? Qu’il a le droit de répondre au téléphone en sa présence ? Elle aimerait un juste milieu entre son père d’avant qui passait ses journées enfermé dans son bureau à travailler et ce nouveau père trop anxieux d’être parfait.
Un roman sur la vie après le divorce, juste et qui ne manque pas d’humour. Les personnages sont réalistes et attachants et l’on prend un vrai plaisir à suivre ce duo père-fille qui se découvre.
Nathalie Ventax (octobre 2012)
10/10/2012 | Lien permanent
NINA VOLKOVITCH
Tome 1 : La Lignée
Roman fantastique de Carole TRÉBOR
Éd. Gulf Stream, septembre 2012
220 pages – 14,90 €
En 1948, Nina Volkovitch est envoyée à orphelinat de Karakievo qui accueille les enfants des « ennemis du peuple ». Son père a disparu alors qu’elle était enfant. Sa mère vient d’être arrêtée et envoyée en Sibérie pour avoir défendu les œuvres d’artistes jugés réactionnaires. Nina est quelqu’un de spécial. Elle a quinze ans et la taille d’un enfant de neuf ou dix ans. En 1941, en pleine guerre, elle a arrêté de grandir. À l’orphelinat, Nina va découvrir que ce n’est pas sa seule particularité…
Difficile d’en dire plus sur cet envoûtant roman sans dévoiler les ressorts du récit. On y trouve un soupçon de fantastique (peut-être amené à se développer dans les volumes suivants ?) dans le cadre historique de l’URSS aux pires heures du stalinisme.
L’histoire de Nina, saisissante, est racontée à la première personne. Ignorante, comme le lecteur, de son – sans aucun doute – prodigieux destin, Nina découvre avec lui les secrets de sa famille, les puissants Volkovitch. Et nous laisse totalement sur notre faim à l’issue de ce premier volume qui ne dévoile que ce qu’il faut pour nous tenir en haleine jusqu’en janvier 2013.
Il est à signaler que l’édition de ce livre est particulièrement soignée (et le mérite en revient aux éditions Gulf Stream). C’est un bel objet, avec une couverture très épaisse et rigide, des pages à la tranche dorée et une typographie très aérée et agrémentée de petits pictogrammes qui évoquent les coupoles des églises russes.
Ariane Tapinos (septembre 2012)
11/09/2012 | Lien permanent
LE CONTE DU GENÉVRIER
Album de Gilles RAPAPORT
Sur un conte de Jacob & Wilhelm GRIMM
Éd. Le Genévrier, coll. Ivoire
Mars 2012 – 17 €
Une femme meurt après avoir donné naissance à un fils longuement désiré. Son mari la pleure, puis prend une nouvelle femme avec qui il a une fille. Sa nouvelle épouse rongée par la jalousie finit par assassiner son beau-fils… Du genévrier sous lequel sont enterrés les restes du garçonnet, s’envole un oiseau flamboyant. L’oiseau s’en va chanter sa rengaine :
Ma mère m’a tué ;
Mon père m’a mangé ;
Ma sœurette Marlène
A pris bien de la peine
Pour recueillir mes os jetés
Dessous la table, et les nouer
Dans son foulard de soie
Qu’elle a porté sous le genévrier.
Ce conte des frères Grimm est tout simplement extraordinaire. D’une grande cruauté, il parle pourtant de l’amour d’un père pour son fils, d’une sœur pour son frère. L’éditeur le qualifie de « roman familial » sur la quatrième de couverture et c’est bien de cela qu’il s’agit. Nous sommes chez les Atrides à l’ombre du genévrier.
Les images de Gilles Rapaport sont, comme toujours, magnifiques. D’une beauté sombre et lumineuse à la fois. Un peu comme si avec ce conte, ce grand artiste avait trouvé une histoire – pour une fois pas issue de l’Histoire – à sa mesure.
Le format (26,2 x 32,6) donne toute la place qu’il mérite à son immense talent et inaugure une nouvelle collection (qui tire son nom, Ivoire, de la couleur du papier) de textes issus du patrimoine, chez cet éditeur qui depuis un an nous régale de ses trouvailles.
Ariane Tapinos (juin 2012)
05/08/2012 | Lien permanent
À LA PLAGE AVEC GRAND-PÈRE
Album de Stefan BOONEN (texte) & Marja MEIJER (illustrations)
Traduit du néerlandais
Éd. Clavis, juin 2012 – 12,99 €
Grand-père part à la plage avec ses sept petits enfants. Après un peu de barbotage et quelques pâtés de sable (avec grand-père sous le sable), c’est l’heure du goûter. Grand-père part chercher sept glaces et recommande aux enfants de ne pas s’éloigner en son absence. Mais le retour, sous le soleil, avec sept cornets de glace dégoulinants, n’est pas aisé et grand-père, parti dans le mauvais sens, a bien du mal à retrouver ses petits. Heureusement, les enfants suivent les traces de glaces dans le sable…
Au terme de cette journée à la plage, l'homme est tout a fait cuit et s’endort sur un fauteuil, à peine rentré à la maison, où grand-mère régale tout son petit monde de délicieuses crêpes.
À la tête de sa grande tribu, ce grand-père est décidément bien sympathique ! Il s’occupe de ses petits enfants en toutes saisons. Cette fois-ci, il brave le soleil, les parasols, le sable et se plie avec bienveillance aux lubies des enfants, pour leur plus grand plaisir et le nôtre.
Ariane Tapinos (Juin 2012)
À lire, des mêmes auteurs, Dans la neige avec grand-père (pour voir notre critique cliquer ici)
06/07/2012 | Lien permanent
OÙ EST CACHÉ LE SOMMEIL ?
Album pour les petits de Pierrette DUBÉ
& Geneviève GODBOUT (illustrations)
Éd. Les 400 coups
2° trimestre 2012 – 12,95 €
Il fait nuit et la famille ours est plongée dans un profond sommeil qui durera tout le temps de son hibernation. Toute la famille ? Non, l’un des quatre petits oursons n’arrive pas à dormir. Il se tourne, se retourne, se gratte… Sa mère le rassure en lui disant qu’il va bien finir par « trouver le sommeil ». C’est donc ça ! Le sommeil est caché quelque part et il suffit de le trouver. Et voilà notre petit ours fouillant partout dans la caverne familiale… C’est que « le sommeil est un coquin ! Pas moyen de l’attraper ! Mais dès que l’on cesse de le chercher, il finit par nous trouver ».
Derrière une couverture molletonnée mauve (un peu trop, peut-être…) se cache un adorable album qui joue avec justesse sur les mots. Ce petit ours qui prend ses parents au pied de la lettre et s’agite sans arriver à dormir, ressemble à beaucoup d’enfants. Ils seront, à n’en pas douter, bien heureux de se trouver ce compagnon d’infortune !
À lire le soir, quand la nuit est noire « mais vraiment noire, TRÈS, TRÈS, NOIRE… »
Ariane Tapinos (juin 2012)
30/07/2012 | Lien permanent
AKIM COURT
Album de Claude K. DUBOIS
Éd. Pastel, avec Amnesty International
Mars 2012 – 11,50€
Un jour, la guerre fait irruption dans la vie d’Akim. Au milieu des tirs et des cris, Akim est séparé de sa famille, sa maison est détruite. Débutent alors une course et une errance à travers un pays en ruine. Après des jours entiers de marche, des nuits à dormir dehors, après les morts, les soldats, Akim arrive enfin dans un camp de réfugiés. Et, là, alors qu’il reprend peu à peu espoir, il retrouve sa mère.
Qu’on ne s’y trompe pas, cette fin heureuse (et possible) n’édulcore en rien la violence et la souffrance qui émergent de ces pages. Avec son dessin crayonné presque sans couleur et ses nombreuses pages sans texte, Akim est un album qui n’épargne pas son lecteur. Le désarroi de ce petit garçon bousculé par guerre, balloté de lieux en lieux, d’adulte en adulte, est présent dans le moindre recoin des images. Claude K. Dubois, qui avait déjà abordé le sujet des enfants dans la guerre (Chez moi c’est la guerre, texte de Fatima Sharafeddine, éd. Mijade, 2010) réussit avec quelques traits à faire percevoir la tension et l’horreur des situations. Son dessin se fait mouvement et se passe de mots.
Ariane Tapinos (avril 2012)
23/04/2012 | Lien permanent
LE FACTEUR DU PÈRE NOËL | album épistolaire de Janet et Allan Ahlberg
Adapté de l'anglais par Marie Farré
Éd. Gallimard Jeunesse
octobre 2011 - 14,90 €
En cette veille de Noël, le facteur a une longue tournée à accomplir. Affrontant les intempéries sur son vélo chargé d’un courrier volumineux, il distribue messages et cartes à des personnages bien connus des enfants. Les trois ours reçoivent une carte de Boucle d’or, le Petit Chaperon rouge reçoit un petit cadeau du loup (un autre loup) qui lui-même a une missive de la petite fille et de sa grand-mère, Humpty Dumpty a droit un portrait… en puzzle, puisqu’il s’éparpille sans cesse en mille morceaux… et même le facteur a droit a son courrier : un diaporama de sa tournée !
Une folle tournée – du facteur - aux pays des contes pas vraiment classiques, avec Père Noël en guest star !
Avec la même recette que dans Le Gentil Facteur ou Lettres à des gens célèbres (éd. Albin Michel, 2005), Janet et Allan Ahlberg, réussissent un livre de Noël original et ludique. Cartes, jeux, pop-up… chaque enveloppe, destinée à un personnage célèbre, renferme une jolie surprise, qui elle-même recèle de nombreux détails amusants. Un livre à lire, à jouer…
Ariane Tapinos (déc. 2011)
07/12/2011 | Lien permanent
LE KAMI DE LA LUNE | album de Nathalie DARGENT & Sandrine THOMMEN (ill.)
Éd. Picquier Jeunesse
Août 2011 - 14,50 €
Yukiko, la fille de maître Muraki, aubergiste de son état, ne cesse de faire des bêtises et de jouer des tours aux clients. Et les clients sont nombreux tant est célèbre son auberge dont la source est protégée et éclairée par le Kami (divinité) de la lune. Un soir Yukiko, encore plus inspirée que d’habitude, passe les bornes: elle verse de l’encre de Chine dans la source qui fait la réputation de l’établissement et fait fuir les clients. Cette fois-ci, son père n’en peut plus et lui demande de partir sur le champ.
Yukiko décide alors d’affronter les conséquences de ses farces et de réparer sa bêtise. Sur les conseils de sa grand-mère, elle part à la recherche du Kami de la lune pour lui soutirer son arc, son œuf ou son chapeau afin d’illuminer de nouveau la source. Sa quête se fait initiatique et Yukiko apprend à ses dépend que «qui ne travaille pas ne mange pas»…
Elle apprend la nécessité du travail et des bonnes relations avec autrui. Avec un peu de ruse et beaucoup d’huile de coude (il lui faudra nettoyer la source), elle remet la source en état. L’auberge peut réouvrir et comme Yukiko s’est découvert un goût, récompensé par beaucoup de talent, pour la cuisine, l’auberge est maintenant aussi célèbre pour ses eaux que pour la cuisine qu’on y sert!
Un joli conte, en grand format et aux aplats de couleurs denses et baignés d’une lumière bleutée, pour découvrir encore un peu la culture japonaise. La double page finale s’intitule d’ailleurs: «À la découverte de quelques mots japonais», et nous éclaire sur le sens des termes «geta, shabu-shabu, kami…».
Ariane Tapinos (septembre 2011)
27/09/2011 | Lien permanent
L’Elfe du Grand Nord | roman de Lucy Daniel RABY
Éd. Albin Michel | coll. Wiz | nov. 2006
323 pages - 13,50 €
Il est de tradition au pays des elfes, lorsque revient le solstice d’hiver, d’organiser une course en traîneau. Cette année, pour la premiere fois, c’est une femme qui remporte la coupe du solstice: il s’agit d’Ella Grishkine, heureuse mère du petit Nikolaï qui, du haut de ses quelques mois, a lui aussi participé à la course. Malheureusement, c’est aussi cette nuit que la sorcière Magda a choisi pour son grand retour…
Seul survivant de l’attaque que Magda lance contre les Elfes, Nikolaï est confié à un couple d’humains qui vit dans le village voisin. Ignorant tout de ses semblables, le jeune garçon a du mal à se faire accepter des autres garçons du village (principalement en raison de ses longues oreilles mobiles…) et il lui faudra utiliser son don pour la fabrication de jouets en bois et toute sa ruse pour s’intégrer à la communauté. Aussi, le jour où il rencontre dans la forêt un troupeau de rennes volants, Nikolaï commence à s’interroger sur ses origines, d’autant plus que la sorcière est à sa recherche. C’est en tâchant de préserver l’âme de l’enfance que Nikolaï accomplira son destin et deviendra l’un des personnages les plus célèbres au monde…
Un récit fantastique plein d’humour mais aussi un conte de Noël qui répondra à la plupart des questions sur les mystères liés à un certain gros bonhomme en rouge…
(première publication de l'article: 13 décembre 2006)
02/12/2009 | Lien permanent
Petit Meurtre et Menthe à l'eau | roman de Cécile CHARTRE
Éd. du Rouergue | coll. Dacodac | janvier 2011
74 pages – 6,50 €
Bienvenue à St-Blédos-Le-Pied-Joli, ses montagnes, ses cabanes de bergers, son Shopi et son bar PMU. Pour la troisième fois, Philibert passe l'été en compagnie de son père et de sa coiffeuse de belle-mère au lieu de profiter du soleil corse avec l'autre moitié de la famille. Mais cette fois-ci, Philibert est bien décidé à se faire entendre: terminés, les randos sur les routes caillouteuses, les discours sur le «bon air» et les réveils à six heures… Cet été, son père et Magali la fausse blonde vont payer: Philibert va leur pourir leur vacances. Et pour commencer, il décide d'aller prendre l'air tout seul au Shopi du coin, où il va découvrir la nouveauté de l'année: un panneau pour les petites annonces. Et c'est à ce moment que Philibert commet sa première erreur, celle qui va l'amener à commettre un meurtre.
Cécile Chartre à qui on devait déjà l'inoubliable Joyeux Ornithorynque, récidive ici avec une chronique familiale hilarante, pleine d'ironie et de mordant. Les mésaventures de Philibert feront hurler de rire plus d'un lecteur.
Nathalie Ventax (février 2011)
26/02/2011 | Lien permanent