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La Cuisine des corsaires | petite conférence d’Olivier ROELLINGER

9782227478121.jpgPetite conférence sur la gastronomie
Éd. Bayard, coll. Petites conférences | septembre 2008, 76 pp. | 12 €


Restaurateur à Cancale, chef étoilé (il n’avait pas encore «rendu» ses trois étoiles au moment de cette conférence), Olivier Roellinger invite ses auditeurs – et lecteurs ! – à un voyage dans le temps et l’espace, sur les traces des épices. Il nous transmet un peu de sa curiosité passionnée pour l’histoire des saveurs et ceux qui les font voyager.

Sa « petite conférence » s’ouvre sur une approche par l’odeur et se conclut sur une dégustation : des expériences difficiles à faire passer sur le papier ! Mais entre les deux, ce conteur infatigable nous embarque à la suite des corsaires, des pirates, des botanistes, des cuisiniers, qui de tous temps ont influencé et enrichi les goûts et les couleurs des assiettes de leurs contemporains. Il nous explique sa tendresse particulière pour les cuisiniers du siècle des lumières, si prompts à intégrer des ingrédients nouveaux et exotiques dans leurs recettes… dont certaines nous paraissent aujourd’hui « typiquement » françaises ! Son livre n’est pas une démonstration mais un plaidoyer pour une conception anti-nationaliste de la gastronomie. Et on le suit volontiers, quand il nous apprend qu’au Moyen-âge, en Occident, le poivre était souvent remplacé par… du gingembre, une épice que l’on croit ici très moderne. Ou encore, lorsqu’il se plaît à décortiquer l’origine historique des ingrédients à la base de nombreux plats « nationaux » : nos frites si françaises nées d’un légume… importé du Chili ou du Mexique, idem pour la tomate chère aux Italiens, ou les spaghetti, variation sur les nouilles… chinoises. D’Amérique en Asie, il retrace le chemin parcouru sur plusieurs siècles par le piment qui a pris racine dans plusieurs traditions culinaires : il devient piment d’Espelette au passage des Pyrénées, poivron en Méditerranée, paprika dans le goulasch hongrois, pour finalement agrémenter moult plats indiens et asiatiques… avec lesquels il revient en force aujourd’hui dans nos repas !

On devine que les enfants ont été un peu surpris par ce discours non-conventionnel, plus proche du cours de civilisation que du livre de cuisine, si l’on en juge par leurs questions en fin d’ouvrage ; ces questions sont très pragmatiques : sur la fraîcheur des épices, les bienfaits (ou méfaits) du sel sur la santé… Olivier Roellinger y répond avec bienveillance, il prêche la modération – sur le sel, le sucre…- mais une curiosité gastronomique sans limites !

Corinne Chiaradia (février 2009)

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15/02/2009 | Lien permanent

LE PIRATE ET LE ROI

Pirate et le roi.jpgalbum
de Jean LEROY & Matthieu MAUDET (illustrations)
Éd. École des loisirs, avril 2015 - 12€20

Le bateau du roi Jehan 1er naviguait sur l’océan lorsqu’une tempête éclata et le roi, unique survivant, se retrouva seul sur une île déserte. Enfin peut-être pas si déserte…

Il fait la rencontre de Matt, un pirate échoué comme lui sur cette minuscule île. Les mois passent, le roi Jehan 1er apprend à pêcher, à construire un abri, à faire du feu, et peu à peu, Matt et Jehan se rapprochent jusqu’à se ressembler comme deux frères. Deux frères que seule une couronne sépare encore. Cette belle entente prend fin quand, au loin, se dessinent les voiles d’un bateau qui pourrait les sauver.

Au fond un pirate reste toujours un maudit pirate !

Au fil de la lecture, nous assistons à un changement complet tant physique que moral du roi Jehan 1er, qui abandonne son éducation et les conventions pour survivre et s’acclimater à son nouvel environnement. Il devient comme un frère pour Matt mais continue de porter sa couronne qui demeure une source d’espoir, pour lui. Celui de retrouver à la fois sa vie d’autrefois, sa position sociale et les habitudes qui vont avec. Et c’est cet espoir plus que la couronne, qui sépare tout de même les deux héros, car rien n’attend Matt après leur sauvetage.

Le roi Jehan 1er retrouve avec l'espoir d'être secouru son orgueil de roi et c’est ce qui va le perdre. Après tout, seule la couronne indique à ses troupes qui est le roi et qui ne l’est pas.

Cet album nous donne une jolie leçon à retenir : peu importe notre naissance, la probabilité de se retrouver sur une  île déserte est aussi importante pour un roi que pour un pirate !

Les personnages sont figurés par des lions, quasiment identiques durant leur vie commune sur cette île, ce qui montre bien que, dès le départ, le roi et le pirate auraient pu être échangés. Seuls les deux personnages sont en couleurs vives, en jaune bien entendu ; le fond et le décor sont représentés par des couleurs assourdies : le ciel et le sable sont blanc, la mer et les buissons d’un bleu marine profond mettant en exergue les deux héros et leur relation compliquée.

Marlène Demen (avril 2015)

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01/05/2015 | Lien permanent

ADIEU, MES 9 ANS !

Adieu mes 9 ans .jpgroman
de Valérie ZENATTI
Éd, École des Loisirs, coll. Neuf, mars 2007- 8,20 €, 76 pages.

Dans un mois et six jours, Tamara aura dix ans, l'âge où les choses sérieuses commencent. Tamara cherche à comprendre ce qui va changer en elle, se voit-on grandir ? Une coccinelle posée sur le journal attire son attention sur une publicité « la faim tue toutes les quatre secondes », c'est le déclic, Tamara va commencer à s’intéresser au monde qui l'entoure et à regarder le journal télévisé avec ses parents. « Dans les jours qui ont suivi, c'est devenu une drogue. J'avais besoin de regarder les informations, tous les soirs. Le journal télévisé a commencé à ne pas me suffire, je me suis mise à écouter la radio. Je ne savais plus où donner de la tête.(...) ça me tordait le ventre et la poitrine quand j'y pensais, ça me coupait l'appétit, je me suis mise à avoir peur pour moi et pour tous les enfants . »

Désemparée, Tamara comprend qu'elle ne peut pas compter sur les adultes pour changer le monde et décide de prendre les choses en main...Il ne lui reste plus qu'une chose à faire, devenir Présidente de la République le plus vite possible.

Valérie Zenatti livre un roman sur le désarroi des enfants qui se confrontent la réalité et la violence du monde. La quête de Tamara la conduit à l'incompréhension et à la peur « Pourquoi le monde est si inquiétant, soudain? Pourquoi toute cette souffrance, ces gens qui meurent, qui ont mal ? Où étaient-ils quand j'avais quatre ans et que j 'apprenais à faire de la trottinette ? » Il lui faudra beaucoup d'inventivité et de persévérance pour parvenir à trouver sa solution et intéresser un interlocuteur (et quel interlocuteur !) qui partage son désarroi et son envie de prendre le taureau par les cornes pour changer le monde. 

Nathalie Ventax (janvier 2015)

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31/12/2014 | Lien permanent

J’ATTENDS MAMAN

mère,parents,école,séparation,travailalbum
de Izumi MOTOSHITA & Chiaki OKADA (illustrations)

Traduit du japonais par Sylvain Chollet
Éd. nobi nobi, coll. 1, 2, 3 Soleil, mars 2016 - 13€

C’est la fin de la journée à la maternelle et personne n’est encore venu chercher la petite Kana. La petite fille patiente en imaginant, dans un savoureux dialogue avec un ours en peluche, ce qui a pu retarder sa maman. Peut-être son train est-il tombé en panne ? Dans ce cas, pas d’inquiétude, « parce qu’un éléphant, un hippopotame et d’autres animaux très costauds l’ont poussé de toutes leurs forces jusqu’à la gare ! ». Et si elle s’est arrêtée pour acheter des pâtisseries et des ballons et qu’elle s’est envolée, là encore, pas de quoi paniquer, c’est certain, les « oiseaux vont la guider ». La preuve, là voilà qui arrive ! Kana se blottie dans ses bras avant de quitter sa maîtresse et son ours, pour rentrer à la maison et peut-être s’arrêter en chemin pour acheter un gâteau et un ballon.

Un album très tendre sur un sujet bien moins léger qu’il n’y paraît. Quel enfant n’a pas connu ces moments d’angoisse en attendant ses parents ou tout simplement en s’éloignant d’eux quelques instants ? 

Quel enfant ne s’est pas demandé alors si ses parents avaient peut-être disparu pour toujours ? Kana fait face à cette peur de l’abandon en s’imaginant des situations, des événements qui expliquent le retard de sa maman. Et si ces événements sont plus qu’improbables, aucune importante ! Ce qui compte c’est que cette petite fille sait trouver les ressources pour lutter contre l’angoisse.

Et du point de vue de la maman, cet album dit également que les mères ont une vie pendant que les enfants sont à l’école, une vie - un travail ici sans doute - qui peut parfois les mettre en retard sans que cela porte à conséquence. Bien au contraire, c’est dans ses interstices que les enfants grandissent.

Un album finalement rassurant pour les enfants et les parents !

Ariane Tapinos (juillet 2016)

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22/07/2016 | Lien permanent

PETIT VENTRE & PETITES MAINS

Petites mains.gifdeux albums tout cartons
de Emma ABDÅGE
Traduit du suédois par Aude Pasquier
Éd. Cambourakis, novembre 2015 – 9€

« Petit ventre ! Qu’as-tu fait ce matin ? », « Petites mains ! Qu’avez-vous fait aujourd’hui ? » C’est par ces questions que commencent ces deux merveilleux petits albums carrés tout carton. Et petites mains de répondre : « nous avons touillé la bouillie, caressé le chat… », tandis que petit ventre a « gargouillé de faim », s’est « baigné dans la mousse »…

Après Petits pieds et Petit nez (Cambourakis, mai 2015), et la formidable série des Leni*, Emma Adbåge, réussit une nouvelle fois à mêler tendresse et humour pour parler du quotidien des plus petits. Dans ces deux derniers albums, et surtout dans Petit ventre, le plus original des deux, elle montre comment les jeunes enfants sont capables de s’amuser de ce qui leur est le plus familier. 

Petit ventre.gif

Grâce à son talent, nous partageons ici l’émerveillement des petits pour leur propre corps. Version laïque du refrain de la chanson (un peu ridicule) de Patrick Topaloff : « j’ai bien mangé, j’ai bien bu, j’ai la peau du ventre bien tendu… »,  ce petit ventre-là est un enchantement qui nous rappelle qu’il n’est nul besoin d’accumuler les jeux et les jouets pour occuper les enfants. Il faut savoir être à leur écoute pour partager, comme le fait ici Emma Adbåge, leur découverte d’eux–mêmes et du monde qui les entoure.

Ariane Tapinos (février 2016) 

* Le personnage de Leni est à retrouver dans trois albums parus aux éditions Cambourakis, Leni fait la grande (mai 2015), Leni fait le bébé (février 2014), Leni. Mon Josef à moi ! (novembre 2013).

Retrouvez ICI, l'entretien que nous avons réalisé avec Frédéric Cambourakis, le fondateur des éditions du même nom, pour le numéro 71 de la revue Citrouille (septembre 2015)

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07/02/2016 | Lien permanent

l'ATELIER des BIDOUILLAGES -60 bricos pour dégourdir ses doigts

téléchargement.jpeglivre d'activités
de Catherine STAEBLER
Éd. Biscoto, octobre 2020 - 19,50 €

60 bricolages (testés par l’auteure) pour bricoler, jouer, expérimenter, observer et plus encore ! Comprendre comment s’orienter avec les étoiles, fabriquer un théâtre d’ombres ou une machine à chauve-souris …
Ce très bel album fourmille d’informations utiles et vous guidera étape par étape - grâce à ses instructions illustrées et détaillées - dans la réalisation de merveilleuses petites inventions qui fonctionnent avec trois fois rien. Un guide original et indispensable, pour se dégourdir les doigts et les neurones, à mettre entre les mains de tous les aspirants bidouilleurs.

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10/11/2020 | Lien permanent

LE FOOTBALL

footballDocumentaire
de Pierre-Marie VALAT (texte & ill.)
Donald GRANT, Jame’s PRUNIER (ill.)
Éd. Gallimard jeunesse, coll. Mes premières découvertes techniques
Avril 2010 [1997] - 9,90 €

Une première approche des données techniques à la base du football : le terrain, la place des joueurs, les maillots, les fautes... De ce côté-là pas de problème, c’est la qualité « Premières découvertes », quoique certains détails soient assez compliqués (les mouvements sur le terrain).

Bémol : puisqu’il s’adresse aux très jeunes amateurs de foot (dès 4 ans nous dit l’éditeur), on regrette un peu que le livre ne soit pas plus « à la hauteur des enfants » qui pratiquent ce sport. Il n’en donne qu’une vision d’adultes « pro » : il est rare en effet qu’à quatre ou six ans « les matches se déroulent dans d’immenses stades pouvant accueillir des dizaines de milliers de spectateurs »… En fait les petits jouent sur des demi-terrains, histoire que leurs mollets survivent à l'expérience.
Et une info en creux : le foot est exclusivement un sport de garçons, pas une fille (non aucune !) à l’horizon...

Corinne Chiaradia (première publication mars 2007)

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02/07/2014 | Lien permanent

LE MATCH D'ALICE

footballPremière lecture
de Arnaud ALMÉRAS
& Béatrice RODRIGUEZ
(illustrations)

Éd. Bayard jeunesse
coll. Bayard poche « Mes premiers j’aime lire »
A
vril 2006 [2005], 32 pp. -  [ÉPUISÉ]

Samedi matin, Alice accompagne son père pour son footing dans le parc. Alice adore courir, mais hésite à imiter son père quand il accepte une partie de foot improvisée avec des copains à elle, Oscar et Elliot, accompagnés de leur père et de deux « grands ». Toutefois, elle ne peut résister bien longtemps et se joint au joyeux groupe. Les adultes font un peu les pitres, Alice prend vite de l’assurance et s’amuse beaucoup. C’est décidé : pour son anniversaire tout proche elle organisera un match : c’est bien mieux que la danse (qui fait fuir les garçons) ou la pêche au canard !

Une première lecture sympathique, qui parle bien du plaisir de jouer à six ans, que l’on soit fille ou garçon. Le tout introduit par une relation père-fille crédible. En fait, les hésitations d’Alice au départ tiennent au moins autant à son inexpérience (« c’est du sérieux... il y a des grands... ils jouent avec un vrai ballon ») qu’à son sexe. Un progrès !

Corinne Chiaradia (première publication de l'article :  mars 2007)

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03/07/2014 | Lien permanent

PIBI MON ÉTRANGE AMI

Pibi.gifalbum
de Jin-heon SONG
T
raduit du coréen par Noëlla Kim
Éd Le Sorbier, février 2008 – 13,20€

Un homme aujourd’hui adulte parle de son « étrange ami » qui, alors qu’ils étaient enfant, était toujours seul et attiré par la forêt. Un jour qu’il jouait dans la forêt, il a rencontré Pibi et, tout au long d’une année, Pibi a été son ami. Puis, il a dû aller à l’école tandis que Pibi ne pouvait pas y aller. Les autres enfants avaient peur de Pibi et peu à peu notre narrateur s’est éloigné de son ami si différent. Pibi est retourné dans la forêt, toujours plus profond, toujours plus seul. Dans la journée, on l’entendait se taper la tête avec de petites branches comme il l’avait toujours fait. Le soir, on entendait sa mère l’appeler, toujours plus loin dans la forêt.

« Quand j’étais petit, dans la forêt, il y avait un garçon qui s’appelait Pibi. Tu vois, la forêt est toujours là. Et Pibi est toujours dans mon cœur. »

Cet album est à la fois très beau et très triste. Ses images – entièrement réalisées au crayon noir – sont belles mais pleines de mélancolie. Comme l’est cette histoire d’une amitié d’enfance qui n’a pas pu, pas su, surmonter la différence. Comme celui qui la raconte, nous ignorons ce qu’est devenu Pibi, mais tout laisse à penser qu’il est resté aussi seul que nous l’avons laissé dans cette forêt où il trouvait refuge chaque jour, comme une métaphore de son monde intérieur.

Ariane Tapinos (mars 2014)

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16/03/2014 | Lien permanent

MA MÈRE À LA FÊTE

ma mère a la fete.gifAlbum de Gwendoline RAISSON (texte) & Magali BARDOS (illustrations)
Éd. Pastel, coll. OFF-Pastel
Avril 2012 – 11,70 €

Après Ma mère dans tous ses états et Ma mère en vacances, Gwendoline Raisson et Magali Bardos nous régalent de trois nouvelles histoires de « ma (leur ?) mère », qui cette fois-ci est à la fête ! Toujours un peu décalée, cette mère ne s’inspecte pas le nombril et ne vise pas à la perfection intersidérale, s’empiffre et se met le doigt dans le nez. Elle est plutôt du genre qui « tous les matins […] n’a pas le temps » ; de celles qui font un câlin « qui ne sert à rien mais qui fait beaucoup de bien ».

Cette mère-là c’est un peu la nôtre, une mère comme on en connaît tous, qui dit de faire ce qu’elle dit et pas ce qu’elle fait. Un personnage étonnamment normal pour vivre dans un livre pour enfants. Sans doute la normalité est-elle à la mode ses temps-ci, mais il faut reconnaître à nos deux auteures qu’elles avaient senti le vent venir et que leur mère, pour normale qu’elle soit, n’en n’est pas moins attachante. 

Ariane Tapinos (juin 2012)

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12/06/2012 | Lien permanent

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