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COMME DES MARMOTTES. L’hibernation
Documentaire
de Michel FRANCESCONI (textes)
& Capucine MAZILLE (illustrations)
Éd. du Ricochet-École active, coll. Ohé la science !
Septembre 2012 – 12,20 €
On sait tous que certains animaux hibernent tout au long de l’hiver, mais sait-on ce que cela veut dire au juste ? Grâce à ce beau documentaire illustré comme un album, on apprend comment l’organisme de ces animaux se met en veille pour affronter la saison froide. D’abord, ils font des provisions de nourriture (certains doublent leur poids en quelques semaines !), ensuite, ils font baisser leur température corporelle et ralentissent les battements de leur cœur. Les jours passent et ils dorment d’un sommeil sans rêve, mais se réveillent parfois pour se sustenter et faire leurs besoins.
On découvre que les mammifères ne sont pas les seuls à hiberner et que parmi eux, contrairement à ce que nous racontent nombre de livres pour enfants, l’ours n’hiberne pas ! Il est trop gros pour que ses fonctions vitales suivent le même chemin que celles des petits animaux. En réalité, il hiverne : il somnole.
Comme les treize précédents ouvrages de cette excellente collection, le livre se clôt sur une double page qui reprend, de manière plus formelle et à destination des adultes, les informations contenues dans l’album. Au sein d'une collection d’initiation à la connaissance scientifique pour les plus jeunes, Comme des marmottes est le sixième volume à s’intéresser aux animaux sous l’angle de ce que la science nous en apprend.
Ariane Tapinos (octobre 2012)
22/11/2012 | Lien permanent
LE CŒUR EN BRAILLE
Roman de Pascal RUTER
Éd. Didier Jeunesse, juin 2012, 290 pp. – 14,20€
Victor vit seul avec son père et leur passion commune pour les Panhards, des voitures des années 60. Il rentre en 5e. Son peu d’intérêt pour les apprentissages scolaires, associé à sa fâcheuse manie de mélanger les mots, lui laisse présager une année difficile. Seul son ami Haïçam, le fils du concierge du collège, un Turc au prénom égyptien qui fait Shabbat, surdoué, amateur de loukoums et d’échecs, peut lui rendre la vie, au collège, un peu plus douce.
Mais cette année là est différente. Victor rencontre Marie. Marie et sa passion pour le violoncelle. Elle lui ouvre de nouveaux horizons et surtout… elle va avoir de plus en plus besoin de lui. Forcé par les circonstances et l’amour naissant, Victor va s’ouvrir au monde, à celui qui existe au-delà des Rolling Stones et de la belle mécanique des Panhards.
Pour un premier roman, ce Cœur en Braille est une belle réussite. Plein d’humour et d’affection pour ses personnages tous éclopés, Pascal Ruter nous promène entre le rire et les larmes, avec douceur. Il semble nous dire que dans la vie c’est un peu comme ça : on a tous un truc de travers, un manque, quelque chose qui ne marche pas et que c’est de nos fragilités réunies que naissent les histoires.
À noter, la belle et gaie, couverture d'Anne Montel.
Ariane Tapinos (juin 2012)
18/06/2012 | Lien permanent
MOI, AMBROSE, ROI DU SCRABBLE
Roman de Susin NIELSEN
Traduit du canadien par Valérie Le Plouhinec
Éd. Hélium, mai 2012
198 pp. – 13,90 €
Ambroise est un collégien presque comme les autres. Presque, parce qu’il est allergique aux arachides. Pour ça et aussi parce que son père est mort brutalement, d’une rupture d’anévrisme, quelques semaines avant la naissance d'Ambroise, sa mère vit dans la crainte permanente que quelque chose arrive à son fils. Elle l'isole du monde extérieur et déménage au moindre pépin. Et bien sûr, à force de déménagements et de vie marginale, il ne se fait pas que des amis. Alors quand il se retrouve à l’hôpital après que trois affreux jojos aient glissé une cacahuète dans son sandwich, sa mère décide de le scolariser à distance.
Voilà Ambroise reclus dans le petit appartement en sous-sol qu’ils louent à un vieux couple de Grecs, les Economopoulos. À priori rien de très excitant en perspective… Mais c’est sans compter sur Cosmo, le fils – ex-taulard et ex-drogué – des Economopoulos et sur leur passion commune pour le scrabble (enfin, surtout pour la présidente du club en ce qui concerne Cosmo).
Et si Ambroise y trouve son compte, le lecteur aussi ! Susin Nielsen nous fait sourire à chaque page et rire bien souvent. Sa galerie de personnages est aussi savoureuse que la cuisine de madame Economopoulos. Ambroise et Cosmo forment un duo digne d’un film de Jacques Webber. À lire absolument, à tout âge !
Ariane Tapinos (juin 2012)
30/06/2012 | Lien permanent
AKIM COURT
Album de Claude K. DUBOIS
Éd. Pastel, avec Amnesty International
Mars 2012 – 11,50€
Un jour, la guerre fait irruption dans la vie d’Akim. Au milieu des tirs et des cris, Akim est séparé de sa famille, sa maison est détruite. Débutent alors une course et une errance à travers un pays en ruine. Après des jours entiers de marche, des nuits à dormir dehors, après les morts, les soldats, Akim arrive enfin dans un camp de réfugiés. Et, là, alors qu’il reprend peu à peu espoir, il retrouve sa mère.
Qu’on ne s’y trompe pas, cette fin heureuse (et possible) n’édulcore en rien la violence et la souffrance qui émergent de ces pages. Avec son dessin crayonné presque sans couleur et ses nombreuses pages sans texte, Akim est un album qui n’épargne pas son lecteur. Le désarroi de ce petit garçon bousculé par guerre, balloté de lieux en lieux, d’adulte en adulte, est présent dans le moindre recoin des images. Claude K. Dubois, qui avait déjà abordé le sujet des enfants dans la guerre (Chez moi c’est la guerre, texte de Fatima Sharafeddine, éd. Mijade, 2010) réussit avec quelques traits à faire percevoir la tension et l’horreur des situations. Son dessin se fait mouvement et se passe de mots.
Ariane Tapinos (avril 2012)
23/04/2012 | Lien permanent
Le loup qui s’aimait beaucoup trop | album d’Oriane LALLEMAND & Eléonore THUILLIER
Éd. Auzou | 3e trimestre 2010
5,90 €
«Oh! Comme je suis beau! Comme je suis fort!» Loup est sûr de gagner le concours du Plus Grand Méchant Loup. Les épreuves se succèdent, Loup, chaque fois vainqueur, méprise ses concurrents. C’est sûr, il est le plus fort! Mais la chance tourne et le voilà en difficulté…
Ce livre très coloré offre une lisibilité parfaite, bien adaptée à de jeunes enfants. La simplicité du trait prête vie aux personnages, leurs regards et attitudes sont d’une grande expressivité. L’utilisation d’une palette de couleurs très étendue et le jeu de mise en page s’harmonisent avec la dynamique du texte. Un beau petit album qui invite à réfléchir sur les relations avec les autres.
Josuan
10/01/2011 | Lien permanent
Le Prince esclave | biographie d'Olaudah EQUIANO
Adaptation de Ann Cameron, illustré par Zaü | éd. Rageot, coll. Romans, mai 2008 (EO 2003) | 160 pp. – 7,30 €
Ce livre-là est bien incroyablement romanesque et pourtant c’est une histoire vraie ! Olaudah Equiano, prince africain, fut kidnappé à l’âge de onze ans et vendu comme esclave. Il sortit de sa condition et gagna sa liberté en apprenant à lire et à écrire. Mais Olaudah n’est pas un personnage de roman : ce livre est une version respectueusement adaptée de son autobiographie qui fut publiée en Angleterre en 1789.
Olaudah évoque d’abord son enfance heureuse et combien civilisée dans son pays natal. Puis ce sont les terreurs et les souffrances de son enlèvement, ses voyages d’un continent à l’autre, d’un maître à l’autre, ses aventures cruelles ou exaltantes ; enfin son invraisemblable ascension dans la bonne société anglaise (il épousa une Anglaise) et son combat acharné pour l’abolition de l’esclavage : ce récit fut l’une des armes de son combat ; pour un lecteur d’aujourd’hui, il garde une force, une fraîcheur, une vérité très touchantes.
Mireille Penaud (mai 2003)
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Plus d’info pour les plus grands dans l’autobiographie d’Olaudah Equiano (1745-1797) en version intégrale : Ma véridique histoire. Africain, esclave en Amérique, homme libre, éd. Mercure de France, coll. Le temps retrouvé, 2008, 7,20 € (présenté et annoté par Régine Mfoumou-Arthur)
14/01/2009 | Lien permanent
L’Étoile jaune | album d'Henri SØRENSEN et Carmen Agra DEEDY (ill.)
Éditions Mijade | 2003 | 11 €
À partir de 9 ans
Le roi du Danemark a-t-il, comme le dit la légende, porté l’étoile jaune en signe de protestation contre la politique des envahisseurs nazis ? A-t-il sauvé ainsi les juifs de son pays, impossibles à reconnaître parmi la population danoise qui, comme son souverain, a arboré l’étoile jaune ? Est-ce important, finalement, que cette histoire soit véridique ? Dans tous les cas, le roi du Danemark a courageusement résisté aux nazis. Le propos du livre est bien plus politique qu’il n’y paraît de prime abord. À travers l’attitude d’un homme exceptionnel, et le soutien de sa population, on comprend que la collaboration n’était pas une fatalité. Cette histoire, celle d’un Juste, n’amoindrit pas l’horreur de la Shoah. Bien au contraire, elle prouve que dans un monde où l’antisémitisme était banal, il n’en était pas moins tout à fait immoral. La résistance était possible, même si elle prenait des formes inattendues. Le récit est servi par de très belles illustrations, à la manière de peintres comme Delvaux. Le travail sur les couleurs est également à signaler : des couleurs sombres et grises quand vient l’envahisseur, la lumière qui revient quand les Danois, solidaires de la minorité juive, portent l’étoile jaune. Un livre d’histoire et d’espoir.
02/12/2008 | Lien permanent
LETTRE D'INFORMATIONS #40
… EN JUIN…
Le Rouergue Jeunesse a 20 ans !
Du mercredi 5 au samedi 29 juin
Exposition autour Forêt-Wood, album d’Olivier Douzou et José Parrondo, à l’occasion des 20 ans du Rouergue Jeunesse
Pour découvrir la forêt des 20 ans du Rouergue Jeunesse et y planter votre arbre, c'est ici. Mais vous pouvez aussi participer à l'atelier d'écriture à la librairie !
Pour cette première séance, nous vous proposons de participer à un atelier Ecrivez - dessinez votre arbre imaginaire avec Sylvie Gracia et Cécile Chartre
Sylvie Gracia est écrivaine et éditrice. Elle dirige les collections de romans jeunesse et de littérature adulte des éditions du Rouergue.
Pour s'inscrire à l'atelier et au Club lecteurs 8-12 : 05 56 44 55 56.
Atelier jeux avec Jonathan Pailloncy, créateur des jeux CHRONICARDS, collection de jeux amusants autour de l'Histoire, pour apprendre la chronologie et mémoriser des dates. Plusieurs parties seront proposées simultanément, autour de thèmes et de niveaux différents : les arts, les inventions, le monde…
Une bonne idée pour s'occuper en famille pendant les vacances !
Mercredi 19 Juin – 16h
Atelier de PATATOGRAVURE avec Marjorie Béal
Marjorie Béal est illustratrice, elle a publié cette année ses premiers albums et de nombreux autres sont en préparation (ainsi qu'une exposition à Comptines, à la rentrée)…
Elle utilise des techniques très différentes d'un album à l'autre et propose d'initier les plus petits à la patatogravure : la gravure avec des patates ! Une bonne idée pour occuper les enfants pendants les vacances…
Pour les enfants à partir de 4 ans.
Sur inscription à la librairie
Jeudi 27 Les bébés lecteurs avec Les marMots à la page de Julie Balland
Séances d’une demi-heure : 10h30-11h & 11h15 – 11h45 - Sur inscription à la librairie
Pour les enfants de 0 à 3 ans - 3€ par enfant.
Présence obligatoire d'un adulte. Dernière séance avant les vacances !
Samedi 29 juin – 10h30 - Petit déjeuner coups de cœur des libraires.
Pour la deuxième fois cette année (scolaire), les librairEs de Comptines vous proposent de venir découvrir leurs coups de coeur autour d'un petit déjeuner. Et de repartir avec pleins d'histoires et d'envie de lecture pour l'été !
… EN JUILLET - AOÛT…
L'exposition est à voir et à jouer : chaque panneau reproduit en grand format une page de l'album et permet ainsi de jouer à "cherche et trouve"!
Du mardi 9 juillet au jeudi 29 août Comptines plage !
Pour savourer l'été et faire venir le soleil, nous vous proposons des lectures, comme à la plage, les mardis, mercredis et jeudis de 16h à 17h. Et tous les jours… à l'heure qui vous convient, des livres vous attendent aux pieds des chaises longues !
Cet été, faites une pause lecture à
Comptines plage, lors de vos promenades en ville !
HORAIRES D'ÉTÉ
du mardi 30 juillet au vendredi 23 août, la librairie
ferme entre 13h et 15h.
Reprise de nos horaires habituels, le samedi 24 août
(du mardi au vendredi de 10h30 à 19h et le samedi de 10h à 19h)
Nous travaillons (les travaux on sait quand ça commence mais jamais quand ça finit !) à l'amélioration de notre blog : toutes nos excuses pour les désagréments éventuels.
Retrouvez nos critiques & bibliographies en ligne à l'adresse habituelle: http://librairiecomptines.hautetfort.com/
infos professionnelles
Régulièrement Comptines organise des présentations de l’actualité éditoriale à destination des bibliothécaires. Ces «offices» sont réservés aux bibliothécaires partenaires de la librairie ou adhérentes des réseaux BDP Gironde ou Charente-Maritime.
Prochains offices de la librairie à destination des bibliothécaires (inscription indispensable : 05 56 44 55 56)
À la librairie
• Jeudi 13 juin : romans avec les éditions du Rouergue
• Jeudi 20 juin : albums, documentaires…
29/05/2013 | Lien permanent
L'INDIEN DANS LA NUIT BLANCHE
album
de Didier LÉVY & Laurent CORVAISIER (illustrations)
Éd. Oskar, octobre 2014 – 14,95€
L’un est un indien, l’autre est un cowboy, tous deux sont frères. Entre eux « c’est la guerre ». A tel point que le plus jeune, l’indien décide de quitter la chambre commune pour se réfugier dans son tipi, sous la table de la salle à manger. La nuit arrive, « la lune projette ses lueurs, les meubles étalent leurs ombres ». Le petit « indien dans la nuit blanche » est courageux et ravale ses larmes de peur. Le cowboy lui aussi n’en mène pas large seul dans leur chambre. Au son de l’harmonica, comme « avant les duels dans les westerns », le cowboy approche. Indien et cowboy sont comme deux frères à nouveau.
Album magnifique tant par son texte épuré et sensible que par ses images somptueuses et colorées, L’indien dans la nuit blanche mêle l’histoire de deux enfants d’aujourd’hui à l’évocation de l’Ouest américain et des westerns qui s’en inspiraient.
A l’exiguïté de la chambre que les deux enfants doivent partager s’oppose les grands espaces du Far West et la famille commune des deux frères se divise en deux personnalités bien distinctes : l’indien et le cowboy. Pourtant, face à la peur des bruits et des ombres de la nuit, comme dans un film hollywoodien, les deux héros se retrouvent dans une fraternité humaine d’autant plus émouvante qu’elle redouble celle des deux frères réconciliés.
Ariane Tapinos (mars 2015)
25/03/2015 | Lien permanent
ON EST PAS SI DIFFÉRENTS !
album
de Sandra KOLLENDER & Claire CANTAIS (illustrations)
Éd. La ville brûle, coll. Jamais trop tôt pour lutter contre les stéréotypes, septembre 2015 – 13€
Sur le même principe que les très réussis On n’est pas des poupées ! (octobre 2013) et On n’est pas des super-héros (octobre 2014) qui tordaient le coup aux stéréotypes de genre, ce nouvel album de la toute jeune collection jeunesse (et militante) des éditions La ville brûle, se penche sur le handicap. De naissance ou acquis, physiques ou mentaux, ces handicaps ne résument pas les enfants qui les portent. Ces enfants sont des enfants comme les autres avec « un truc en plus » et parfois même des « super pouvoirs ». Avec des difficultés aussi qui font des journées bien remplies et parfois rendent compliquées des choses qui devraient être toutes simples. Pour certains d’entre eux, « chaque jour est un défi » mais ce qui compte c’est que tous peuvent jouer, rire aimer…
Le plus grand mérite de cet album - et on retrouve là le talent de Claire Cantais - est de donner à voir ce qui reste bien souvent caché. Certes, ces enfants ne sont « pas si différents » mais c’est pourtant ce qu’ils ont de différent qui est souvent nié parce que jamais montré dans les livres pour enfants. Ici, sans mièvrerie, ces enfants qui sont à la fois semblables et différents deviennent à leur tour les personnages d’un livre d’images. Quand on sait aujourd’hui l’importance de l’image, un album comme celui-ci remplit pleinement la mission que s’est donnée cette collection : faire « des albums-manifestes qui ne tournent pas autour du pot pour dire qui l’on est, pour dire ce que l’on veut (et ce que l’on ne veut pas), pour le dire haut et fort, sans clichés ni périphrases mais avec beaucoup de fantaisie. »
Ariane Tapinos (février 2016)
27/02/2016 | Lien permanent