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16/03/2014

SAUTERELLE


Sauterelle.gifRoman
de Dick KING-SMITH
Illustré par Peter Bailley
Traduit de l’anglais par Henri Robillot
Éd. Gallimard Jeunesse, coll. Folio Junior, octobre 2009
150 pages – 6 €

Un vieux berger et sa femme adoptent un nouveau né qu’ils ont trouvé dans la bergerie. Cet enfant est un don du ciel pour ce couple qui s’était résolu à ne pas en avoir. Les années passent et il leur faut se rendre à l’évidence : leur fils John Joseph, qu’ils surnomme Sauterelle, ne se développe pas comme les autres enfants. Sa démarche est hésitante, particulière, son langage est quasi inexistant. Il est l’objet des moqueries de certains enfants du village. Pourtant – et à condition de ne pas se mêler aux autres enfants – il est heureux auprès de ses parents. Et plus encore au contact des animaux.
La guerre éclate, les jeunes hommes valides sont mobilisés et la main d’œuvre vient à manquer à la ferme. Sauterelle commence à travailler dans les champs et à l’écurie. Sa première mission est de faire fuir les corbeaux (les « croas ») qui pillent les récoltes, mais souvent il aide le palefrenier aux écuries. Un jour, le maître de maison achète à un cirque qui repart pour les États-Unis des chevaux de rodéo, des broncos à moitié sauvages. Ces bêtes magnifiques ne se laissent approcher par personne. Personne sauf Sauterelle…


Ce roman est tout simplement bouleversant. Le personnage de ce jeune garçon qui avance, bringuebalant, dans la vie et finit par faire l’admiration de ceux qui l’entourent est très émouvant. L’amour que lui portent ses parents, la tolérance dont font preuve les adultes du domaine, dresse un portrait d’une époque – ici l’Angleterre du début du XXe siècle - où il était encore possible de vivre sa différence au milieu des autres. Sauterelle n’est pas un poids pour sa communauté, il travaille et a toute sa place à la ferme. En même temps, il n’y rien d’angélique dans ce beau, vraiment beau roman à la fin si triste et pourtant si belle. Sauterelle est souvent en butte à la méchanceté des hommes, des enfants surtout, mais Dick King-Smith nous donne envie d’espérer dans la nature humaine et semble nous dire que ce sont ceux qui sont les plus à l’écoute du monde animal qui sont les plus humains.

Ariane Tapinos (avril 2014)

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