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25/02/2011

Chenxi et l’étrangère | roman de Sally RIPPIN

chine,amour,art,révolteTraduit de l’australien par Marie Cambolieu
Éd. Mijade, coll. Romans, sept. 2010
288 pp. - 12€

Anna est venu retrouver son père qui fait des affaires en Chine, à Shanghai. Elle a dix-huit ans et nous sommes en 1989, à quelques semaines des évènements de la place Tian’anmen. Elle est inscrite à un cours de peinture chinoise traditionnelle et son père a recruté un jeune étudiant en arts, Chenxi, pour lui servir de guide et d’interprète. Dès leur première rencontre, Anna est séduite par le jeune homme. Curieuse et délurée, elle s’intéresse autant à son talent de peintre qu’à sa vie et son environnement. Combative aussi, elle s’emploie avec fougue à s’attirer ses faveurs. Mais son énergie est pleine de naïveté et d’inconscience. Elle découvre avec stupeur le gouffre des différences et malentendus culturels qui les séparent. Mais ce faisant, elle ne mesure pas les risques qu’elle fait courir à Chenxi. Ce dernier, engagé dans un mouvement artistique clandestin en rupture avec le régime chinois, est bientôt en grand danger. À Shanghai la contestation enfle. À Pékin, la révolte est écrasée dans le sang, place Tian’anmen.


Ce roman d’amour et d’initiation est très bien mené et présente un double intérêt: la relation entre Chine et Occident et la qualité du personnage d’Anna. La description de la rencontre et parfois de la confrontation entre une jeune femme occidentale riche et libre, à la fois en tant que femme et en temps qu’individu, et un jeune chinois pauvre et soumis à l’oppression, est passionnante. Elle est pleine de rebondissements entre humour et drame. Le portrait d’Anna, cette jeune fille volontaire et indépendante est très réussi. Habitée par son envie d’apprendre et son désir d’aimer et d’être aimée, elle mène sa route avec un enthousiasme communicatif. Sa vie rencontre l’Histoire et un séjour de vacances se transforme en découverte du monde, de l’autre, d’elle-même… Ces quelques mois en Chine l’ont changée pour toujours. On comprend à lire la postface, qu’Anna doit beaucoup à l’auteure, Sally Rippin, et c’est peut-être là que réside la réussite de ce roman: dans sa sincérité.

Ariane Tapinos (février 2011)

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