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LE TOUR DU MONDE DES PETITS DÉJEUNERS
documentaire
de Ana Paula SENN & Camille LOISELET (illustrations)
Éd. Rue des enfants, coll. Destination monde, septembre 2014 – 13€
Que l’on soit du genre p’tit déj sur le pouce ou chocolat croissants jus d’orange, le petit déjeuner nous parait une évidence. Et pourtant ce n’est que vers le milieu du XXe siècle que le terme de « petit déjeuner » s’impose dans le langage courant et après des siècles de lente installation dans les habitudes de ce repas du matin. Aujourd’hui, partout à travers le monde, petits et grands prennent déjeunent au réveil mais les menus sont très variés.
Tartines et œufs brouillés en Grande Bretagne, pancakes œufs et bacon aux Etats-Unis, poissons crus, marinés ou fumés en Scandinavie, fromage et yaourt en Grèce, figues fraiches ou sèches en Algérie, riz et légumes marinés au Japon, beignets et lait de soja en Chine…
Dans une forme assez classique, un rien scolaire, ce documentaire fourmille d’informations savoureuses et met en appétit !
Ariane Tapinos (octobre 2014)
04/11/2014 | Lien permanent
LE TOUR DU MONDE DES ÉCRITURES
documentaire
de Cécile MICHEL & Thomas TESSIER (illustrations)
Éd. Rue des enfants, coll. Le tour du monde, février 2015 – 13€
Quelles sont les différentes écritures à travers le monde, les différents alphabets, d’où viennent-ils, quelles sont les inventions liées à l’écriture… Autant de questions, et plein d’autres encore, que ce foisonnant documentaire aborde avec sérieux et pédagogie. Ce n’est pas si fréquent qu’un documentaire pour les enfants soit écrit par une directrice de recherche au CNRS !
A travers les 5 continents et avec un focus particulier sur la région du Proche-Orient, Cécile Michel fait l’inventaire des écritures d’un bout à l’autre de la planète. Il n’est pas seulement question ici de hiéroglyphes, d’alphabets latins et grecs, de caractères chinois mais des écritures de l’Inde, de l’Afrique noire, d’Amérique du Sud, des tatouages maoris et mêmes du syllabaire cherokee inventé par un Indien de la tribu du même nom pour contrecarrer la puissance des Blancs et toujours utilisé aujourd’hui.
Ce qui est le plus frappant à la lecture de ce documentaire, c’est l’incroyable richesse des écritures à travers le monde et l’histoire et les mystères que certaines conservent encore. De quoi décentrer un peu notre regard occidental et qui sait, nourrir des vocations de chercheurs en herbe !
Ariane Tapinos (mars 2015)
Dans la même collection, à lire sur notre blog : Le tour du monde des petits déjeuners, de Ana Paula Senn et Camille Loiselet (2014).
02/04/2015 | Lien permanent
Le Tour du monde en pédaroulette | album de Léna ELLKA, illustré par Peggy NILLE
Éd. Talents Hauts, coll. Des livres pour les filles ET pour les garçons | avril 2009 | 11,50 €
Alphonse part faire le tour du monde sur son vélo à petites roues. Il a installé des bouées sur les grandes roues du vélo et, sur une rivière, rencontre Éliette et son pédalo. Elle lui propose de se joindre à lui. Alphonse hésite : après tout, c’est une fille, alors «…attention : tu ne peux pas être aventurière si tu te coiffes tes cheveux toutes les cinq minutes ou si tu pleures tout le temps. Si un seul petit pois sous ton matelas t’empêche de dormir, ce n’est pas non plus la peine de venir». Eliette a bon caractère et sait bien que les princesses aux petits pois, c’est comme les princes charmants, ça n’existe que dans les contes de fées, alors elle se décide à accompagner Alphonse, malgré les préventions de ce dernier.
Les voilà donc tous deux partis pour un tour du monde en pédalo et vélo. Mais un pédalo ça ne fonctionne pas sur les routes, il faut le tirer et ça, Alphonse en a assez. La solution la plus simple serait d’installer les petites roues du vélo d’Alphonse sur le pédalo d’Eliette… Mais Alphonse ne sait pas faire de vélo sans les petites roues et c’est la gamelle assurée ! Alphonse va devoir réviser avec un peu d’humilité ses certitudes sur les filles.
Un album malicieux aux couleurs vives, qui parle des garçons et des filles mais sans en faire des tartines. Un album qui se moque, avec finesse et gentillesse, des petits garçons à qui l’on a un peu trop rabaché qu’il ne fallait pas pleurer, ni se faire commander par une fille.
Ariane Tapinos (avril 2009)
25/05/2009 | Lien permanent
PETIT A PETIT
album
de Émilie Vast
Éd. MeMo, janvier 2013 - 15€
« Quelque part, quelque chose arriva, alors... petit à petit ... grands et petits ... petit à petit ... avance je te suis en rang deux par deux en rang deux par deux, plus le temps de se regarder dans les yeux... en rang deux par deux, vite, l'eau monte peu à peu... pas à pas pas à pas, regardons bien là où on va ... pas à pas, il parait que ça fond là-bas. au fur et à mesure, au fur et à mesure, grimpons, la pente n'est pas si dure au fur et à mesure, ils auraient du faire plus attention c'est sûr ! et puis ... et puis, tous réunis sur ce grand bateau plein de vie ici, nous attendons que l'eau soit partie ! et un jour, petit à petit ... »
Petit à Petit raconte la montée, deux par deux de différents animaux, voire de tous, sur un bateau. Ce n'est pas sans rappeler bien sûr, l'histoire de Noé, qui prévenu par Dieu construisit une arche pour abriter tous les animaux et sa famille du courroux du divin. Cependant, Émilie Vast, grâce à un texte très poétique et abordable dès le plus jeune âge, nous mets en garde contre une éventuelle et prochaine catastrophe climatique qui ici prendrait forme d'une montée des eaux.
Cela rappelle au lecteur le réchauffement climatique qui a lieu à l'heure actuelle sur notre planète. C'est un texte fort que nous livre ici l'auteure car dès les premières pages on peut comprendre une critique implicite qui viserait la société moderne : « plus le temps de se regarder dans les yeux » ... Cette phrase est-elle uniquement adressé aux animaux dans le but de les faire avancer plus vite ou à cette société qui n'agit pas assez vite pour préserver la planète ?
Le rythme du texte est aussi très révélateur car il représente le rythme de l'action mondiale sur la sauvegarde de l'environnement : « se regarder dans les yeux, puis on avance pas à pas, au fur et à mesure on avance, la pente n'est pas si dure » ... et bien sûr « ils auraient dû faire plus attention c'est sûr » qui renvoi directement aux différents mode de consommation.
Il faut, à la lecture de ce magnifique album, se souvenir que cet évènement pourrait se produire n'importe où et n'importe quand. Personne n'est à l'abri de la révolte de la nature. Soulignons également la dédicace d'Émilie Vast qui s'adresse: « à tous les animaux, tous les végétaux du monde ».
Enfin, la beauté de ce livre réside aussi dans l'accord entre la forme et la morale de l'album. Les éditions MeMo utilisent un papier issu de forêts gérées durablement et font imprimer leurs ouvrages principalement en France ou en Europe et pour cela je leur dis Bravo !
Marlène Demen (novembre 2015)
01/11/2015 | Lien permanent
VA FAIRE UN TOUR !
album
Joukje AKVELD & Philip HOPMAN (illustrations)
Traduit du néerlandais par Maurice Lomré
Éd. La Joie de lire, février 2017 - 17,90€
Tout commence dans un atelier où vélos et vieilles bécanes attendent d'être retapés. C'est là entre rustine, écrous et pompes à vélo qu'une grosse dispute éclate entre Bruno le panda et William le chien. « Va faire un tour ! », s'exclame William. Ni une, ni deux, Bruno enfourche son vélo, et d'un coup de pédale rageur, file droit devant, la tête dans le guidon. Aveuglé par sa colère, Bruno fonce à travers les rues sans but précis, râlant après ce maudit, ce satané, ce méchant William ! Le feu pour continuer tout droit passe au vert, Bruno mouline du braquet :« On verra bien où cela va me mener».
Commence alors une course folle, au cours de laquelle Bruno franchit au hasard les rues, traverse les carrefours, avale le macadam. Filant au hasard, sans rien voir de ce qui se passe autour de lui jusqu'à se retrouver au cœur d'un peloton en pleine campagne. A chaque coup de pédale, le ressentiment de Bruno perdra de sa superbe…plus du tout fâché, Bruno finira par rentrer où quelqu’un l’attend devant la porte, William ! Rien de tel qu'un petit tour à vélo pour se vider la tête !
Chaque double-page fait la part belle aux éclatantes et superbes illustrations de Philip Hopman. C'est un défilé foisonnant d'animaux perchés sur des bicyclettes, triporteurs et bécanes en tout genre (précisons que l'album nous vient des Pays-Bas, le pays de la petite reine !).
Des planches entre aquarelles et pastels où se mêle réalisme et fantaisie et où fourmillent une multitude de détails drôles et charmants. Un album qui ravira les mirettes des jeunes lecteurs qui pourront s'amuser à chercher, retrouver et suivre Bruno au cours de son drôle de périple.
Les planches de Philip Hopman seront exposées tout le mois de juillet à la librairie…
Venez faire un tour !
Claire Lebreuvaud (juin 2018)
30/06/2018 | Lien permanent
PETIT VENTRE & PETITES MAINS
deux albums tout cartons
de Emma ABDÅGE
Traduit du suédois par Aude Pasquier
Éd. Cambourakis, novembre 2015 – 9€
« Petit ventre ! Qu’as-tu fait ce matin ? », « Petites mains ! Qu’avez-vous fait aujourd’hui ? » C’est par ces questions que commencent ces deux merveilleux petits albums carrés tout carton. Et petites mains de répondre : « nous avons touillé la bouillie, caressé le chat… », tandis que petit ventre a « gargouillé de faim », s’est « baigné dans la mousse »…
Après Petits pieds et Petit nez (Cambourakis, mai 2015), et la formidable série des Leni*, Emma Adbåge, réussit une nouvelle fois à mêler tendresse et humour pour parler du quotidien des plus petits. Dans ces deux derniers albums, et surtout dans Petit ventre, le plus original des deux, elle montre comment les jeunes enfants sont capables de s’amuser de ce qui leur est le plus familier.
Grâce à son talent, nous partageons ici l’émerveillement des petits pour leur propre corps. Version laïque du refrain de la chanson (un peu ridicule) de Patrick Topaloff : « j’ai bien mangé, j’ai bien bu, j’ai la peau du ventre bien tendu… », ce petit ventre-là est un enchantement qui nous rappelle qu’il n’est nul besoin d’accumuler les jeux et les jouets pour occuper les enfants. Il faut savoir être à leur écoute pour partager, comme le fait ici Emma Adbåge, leur découverte d’eux–mêmes et du monde qui les entoure.
Ariane Tapinos (février 2016)
* Le personnage de Leni est à retrouver dans trois albums parus aux éditions Cambourakis, Leni fait la grande (mai 2015), Leni fait le bébé (février 2014), Leni. Mon Josef à moi ! (novembre 2013).
Retrouvez ICI, l'entretien que nous avons réalisé avec Frédéric Cambourakis, le fondateur des éditions du même nom, pour le numéro 71 de la revue Citrouille (septembre 2015)
07/02/2016 | Lien permanent
LE PRÉSIDENT DU MONDE
album
de Germano ZULLO & ALBERTINE (illustrations)
Éd. La joie de lire, septembre 2016 - 15,90€
Voilà un homme bien occupé. Du matin au soir, il croule sous les dossiers, reçoit ses collaborateurs et conseillers, fait des discours… sans que jamais son téléphone n’arrête de sonner. C’est que Président du monde, c’est du boulot ! Surtout quand une créature - qui fait furieusement penser à Godzilla - émerge du lac où sont engloutis « les dossiers les plus embarrassants et notamment les vérités qu’on en veut plus voir ». Nourrie de toutes ces informations explosives, la créature menace le monde pendant que les ministres et les conseillers rivalisent de manœuvres et d’ambitions pour trouver des solutions et surtout profiter de la situation à des fins personnelles.
Seuls les appels de sa mère apportent au président du monde un peu de douceur et d’espoir mais cela suffira t-il pour échapper à la bête et à tous les secrets honteux qu’elle a découvert au fond du lac ?
Voilà un album qui donnera le sourire aux petits comme aux grands et ce même en ces temps d’élections qui prêtent peu à la rigolade. C’est que Germano Zullo et Albertine ont su mettre l’humour au service d’une réflexion intelligente sur les coulisses du pouvoir. Ils mettent au jour non seulement les pratiques d’enfouissements des dossiers gênants et des problèmes insolubles mais aussi les ambitions personnelles et l’absurde frénésie des medias.
Finalement, leur président du monde est un type normal ( !) qui va manger du gigot chez sa maman ce qui ne suffira pas à lui éviter une fin peu enviable.
Ariane Tapinos (avril 2017)
10/04/2017 | Lien permanent
1968 DANS LE MONDE
documentaire
de Claude GRIMMER
Éd. De La Martinière Jeunesse, coll. La vie des enfants, janvier 2008 - ÉPUISÉ
Loin des clichés sur les outrances de mai 1968, ce documentaire au langage clair, donne une vision très complète de cet épisode de notre histoire récente. Exhaustif, il explique le contexte international et l’état de la société française, qui ont mené aux évènements de mai. Alternant explications de l’auteur et témoignages reconstitués, il donne à voir l’immense écart entre le monde d’avant 68 – et la fin des années 60 et le début des années 70 – et le monde d’aujourd’hui. À cet égard, les deux photos de lycéens le jour du bac– en 1960 et en 1972 – sont terriblement parlantes : sur la première on voit des jeunes gens qui se tiennent droit dans leurs vêtements classiques (jupes et petits talons pour les filles, costumes et cravates pour les garçons) ; sur la seconde,tout dans les vêtements (pantalons “pat’eph”), les coiffures, la manière de se tenir, indique un profond changement des moeurs.
Avec une pointe de nostalgie, Claude Grimmer rend palpable l’espérance de ces années de révolte contre une société corsetée et injuste. On mesure alors que si de nombreuses choses ont changé – et sans retour en arrière possible n’en déplaise à certains –beaucoup d’espoirs sont restés sans lendemain, et que le monde d’aujourd’hui, s’il est moins figé dans les convenances des années d’après guerre n’en est pas moins profondément injuste.
15/03/2018 | Lien permanent
À la sieste, tout le monde! | album de Yuichi KASANO
Traduit du japonais par Madoka, Jean-Christian Bouvier et Florence Seyvos
Éd. L’école des loisirs | mars 2009 | 11,50€
Aujourd’hui il fait beau. Grand-mère, une petite dame toute ronde vêtue d’une robe violette, d’un tablier mauve, d’un gilet vert et coiffée d’un chignon serré, décide de sortir son futon pour l’aérer sur la véranda. Arrive un chat qui avise le matelas et… s’y allonge sans vergogne. Ma foi, se dit Grand-mère, une petite sieste ne me ferait pas de mal, et ce matelas a l’air si moelleux… La voilà qui s’endort, tête bêche avec le chat. Une poule passe par là et, avec ses trois poussins, s’installe aux côtés des dormeurs. Puis c’est au tour d’un chien, d’un petit garçon, d’une chèvre et d’une famille de cochons. Tous dorment paisiblement, qui sur le dos, qui sur le ventre ou sur le flanc, entrelacés pour une sieste d’été. Soudain, Grand-mère se réveille est s’étire, faisant fuir tous les dormeurs clandestins. Le chat s’éveille à son tour. Quelle bonne sieste!
Tout est adorable dans ce petit album carré qui donne envie de s’étendre au soleil et d’imiter les chats qui savent si bien profiter de la chaleur de l’été. Dès la couverture – qu’il faut absolument déplier pour voir Grand-mère portant son futon dehors, suivie par une ribambelle d’animaux assoiffés de sommeil – le ton est donné et il est à la malice. Les images sont toutes simples et épurées et hormis la première et la dernière page, elles sont centrées sur le matelas beige au milieu de la page blanche. Un matelas qui concentre tant de promesses de repos et de bien-être que chacun succombe à son appel. La manière dont les différents dormeurs occupent cet espace restreint est pleine d’humour et donne une folle envie de se joindre à ce joyeux méli-mélo de poils et de plumes.
Une ode à la sieste à partager avec les petits dormeurs. Et si possible, le chat de la maison!
Ariane Tapinos (juin 2009)
13/06/2009 | Lien permanent
TOUR À TOUR SUR UN FIL | album de Mordecai GERSTEIN
Adapté de l’américain par Jeanne Simonneau
Éd. Le Genévrier, coll. Caldecott
août 2011 - 17 €
À l’aube d’un jour d’août 1974, les New-Yorkais ont découvert un curieux et fascinant spectacle: sur un fil tendu entre les deux tours jumelles du World Trade Center alors en construction, un fin jeune homme marchait comme suspendu dans les airs…
Philippe Petit, artiste de rue et funambule passionné, contemplait la ville à 400 mètres au dessus du sol et promenait sa silhouette, tel un oiseau se prélassant sur un fil. Aidé par des amis, il avait, la veille, pénétré dans l’une des tours en se faisant passer pour un ouvrier du chantier. Hissant 200 kilos de câbles et de matériels divers, il avait attendu la nuit et le départ des derniers ouvriers pour déployer son cordage entre les deux tours séparées par 43 mètres de vide.
Philippe Petit n’en n’était pas à son premier coup d’éclat (il avait par exemple dansé entre les tours de la cathédrale Notre-Dame de Paris) et savait que jamais on ne lui donnerait l’autorisation de réaliser un tel exploit. C’est donc durant la nuit qu’il prépara son magnifique forfait et au petit matin que les habitants de la «Grosse pomme» le découvrirent marchant au milieu des nuages… et qu’il se fit arrêter par la police… et condamner à donner un spectacle gratuit pour les enfants!
De cette performance un peu magique, Mordecai Gerstein a tiré un très bel album – où dominent les gris des tours et les bleus du ciel – qui rend à la fois hommage à Philippe Petit et aux tours jumelles détruites il y a tout juste dix ans, dans l’attentat que l’on sait. Des tours, Mordecai Gerstein dit que, bien qu’elles aient disparues, elles sont «dans notre mémoire, comme imprimées dans le ciel» et que l’exploit de Philippe Petit «reste attaché à ce souvenir»…
Une jolie manière de célébrer ce triste anniversaire.
Ariane Tapinos (septembre 2011)
25/09/2011 | Lien permanent