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Faites la queue ! | album de Tomoko Ohmura

mer,animauxTraduit du japonais par Jean-Christian Bouvier
Éd. L'École des Loisirs | avril 2011
12 €

Tout commence par un panneau: «En rang sur une file et dans l'ordre s'il vous plaît!» La petite grenouille qui vient d'arriver est le numéro 50, devant elle, une longue file d'animaux fait la queue. Classée du plus petit au plus grand (le nom de chaque animal et son numéro dans la file d'attente sont indiqués) notre ribambelle de bestioles tâche de s'occuper… Concours de sauts, marabout et bout d'ficelle… Tout est bon pour faire passer le temps plus vite, mais tout de même, c'est long. Les plus jeunes s'impatientent, les carnivores commencent à regarder les herbivores d'un drôle d'air, on baille, on se bouscule, on s'énerve… C'est beaucoup de travail pour le petit oiseau qui s'efforce de faire patienter tout ce petit monde dans le calme…  Mais ça y est! On va enfin commencer… Mais au fait, pourquoi font-ils la queue? Surprise! Franchement, ça valait la peine d'attendre!

Nathalie Ventax

 

 

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MES DEUX PAPAS

famille,adoption,homoparentalitéAlbum
de Juliette PARACHINI-DENY (textes)
& Marjorie BÉAL (illustrations)

Éd. Des ronds dans L’O jeunesse
Mai 2013 – 10 €

Par un beau jour de pluie, Tom et Enzo, un couple d’oiseaux, découvrent un œuf abandonné dans un nid voisin du leur. En attendant le retour de ses parents, Tom et Enzo veillent sur lui, jour et nuit. Quand un matin… crack ! Un oisillon s’extrait de la coquille et pousse un joyeux « Papas ! ». Lilou grandit entouré de l’amour de ses deux papas et ce n’est qu’en rentrant à l’école qu’elle découvre que sa famille se distingue de celle de ses camarades.

À l’heure des débats sur le « mariage pour tous » ce petit album carré avec ses oiseaux tour rondsvient à point nommé pour expliquer aux petits, avec des mots à leur hauteur, que « toutes les familles ne sont pas pareilles ! ». Et si c’est d’oiseaux qu’il s’agit, Juliette Parachini-Deny et Marjorie Béal (une illustratrice à suivre !), ne nous racontent pas de fadaises, Enzo et Tom ne sont pas les géniteurs de leur petite Lilou mais bien ses parents, qui « s’aiment et (qui)l’aiment, très, très fort ».

Ariane Tapinos (été 2013)

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03/09/2013 | Lien permanent

Biblio chute du Mur de Berlin

Mur7.JPG1989 / 2009… Que tombent les murs
13 août 1961 – 9 novembre 1989: en vingt-huit ans et quelques mois, des kilomètres de béton ont symbolisé – symbole ô combien tangible – la partition du monde occidental en deux blocs antagonistes. À l’automne 1989 les fondations de l’ouvrage étaient déjà sérieusement sapées, et les signes du renoncement à la bataille de l’un des deux protagoniste – l’URSS agonisante – se multipliaient déjà depuis plusieurs mois… Il fallait pourtant que ce symbole s’effondre physiquement, qu’il soit attaqué, percé, enjambé, ravagé, traversé par des hommes et des femmes libres de le mettre à bas en toute impunité pour ébranler notre incrédulité de westis confortablement installés devant leur poste de télévision. La transmission de ce passé – la Guerre froide, l’utopie et la dictature communistes, la déchirure entre Est et Ouest, les individus ballottés ou luttant pour se faire une place et une dignité – est un enjeu de mémoire collective et individuelle dans lequel la littérature jeunesse a un rôle à jouer. Non qu’il faille assigner des «missions» didactiques aux romans ou aux albums, mais parce que l’imaginaire romanesque est un moyen, dérisoire mais puissant, de lutter contre la violence de l’oubli. Ou comme le dit beaucoup mieux que moi Édouard Glissant, «La mémoire est innombrable mais partagée, l’oubli est une arme sans grâce»(1).

Les enfants nés depuis la chute du Mur de Berlin ont aujourd’hui vingt ans. Ils seront bientôt parents à leur tour. Ils n’ont pas connu ce mur-là mais la société dans laquelle ils vivent s’est construite sur ses gravats et ils assistent parfois – trop souvent – à l’érection de nouveaux murs, à la perpétuation et au renouvellement des ségrégations pour lesquelles l’imagination humaine semble illimitée. C’est dans cet esprit que nous livrons ici quelques suggestions bibliographiques pour les guider dans une mémoire vivante. Une manière de rejoindre les préoccupations d’Édouard Glissant et Patrick Chamoiseau quand ils concluent: «Les murs menacent tout le monde, de l’un et l’autre côté de leur obscurité. Ils achèvent de tarir ce qui s’est desséché sur ce versant du dénuement, ils achèvent d’aigrir ce qui s’est angoissé sur l’autre versant, de l’abondance. La relation à l’autre (à tout l’autre, dans ses présences animales, végétales, et culturelles, et par conséquent humaines) nous indique la part la plus haute, la plus honorable, la plus enrichissante de nous-mêmes. Que tombent les murs.» (2)

(1) in. Une nouvelle région du monde, éd. Gallimard, 2006.
(2) in Quand les murs tombent, éd. Galaade,  2007.

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ALBUMS

De l'autre côté.jpgDe l’autre côté
Peter JOHANSSON, éd. Grandir, 1995, 15€
Dans une ville coupée en deux par un mur, les membres d'une même famille vivent séparés et privés de la liberté de se retrouver. La technique de l'auteur – photomontages et collages en gris et brun – et ses personnages à tête de rat, rendent très puissante cette évocation de Berlin et de la noirceur du régime est-allemand.
Un album aussi rare qu'original.

Mur Peter Sis.jpg

Le Mur
Mon enfance derrière le rideau de fer

Peter SIS, éd. Grasset, oct. 2007, 16,90€
Avec Le Mur, Peter Sís conclut une trilogie du souvenir, entamée avec Les Trois Clés d'or de Prague en 1994 et poursuivie avec Tibet. Les Secrets d'une boîte rouge en 1998. Trois livres qui cernent le rapport de l'auteur à son pays natal, la Tchécoslovaquie, et à la ville où il a grandi, Prague. Trois livres qui s'inscrivent, en même temps qu'ils lui échappent, dans l'histoire récente du pays - le communisme, la Guerre froide, le Bloc de l'Est... Trois livres qui explorent les espaces de liberté que l'auteur a su se ménager avant son exil américain dans les années 80. [LIRE ICI]



ROMANS

1989 10 nouvelles.jpg1989
Dix nouvelles pour traverser les murs

Sous la direction de Michael REYNOLDS, illustré par Henning WAGENBRETH, éd. Sorbier, octobre 2009, 96 pp. - 18€
Coup de chapeau aux éditions du Sorbier qui publient ce magnifique ouvrage. Y sont rassemblées dix textes d’auteurs européens (français, allemand, tchèque, ruse, polonais, italien, espagnol, hongrois) – des grands classiques (Max Frisch, Henrich Böll, Andrea Camilleri) ou d’autres moins connus en France (la russe Ljudmila Petrusevskaja, la polonaise Olga Tokarczuk) – qui, s’ils ne nous parlent pas tous explicitement du Mur de Berlin, traduisent intimement les fêlures, les douleurs, l’absurdité, le grotesque, le comique involontaire ou la haine tangible dont il fut porteur. L’ambition de l’ouvrage (et sa très belle postface de Michael Reynolds) le destine tout aussi bien aux adultes qu’aux adolescents.

Berlin 73.jpgBerlin 73
Marie-Florence EHRET, éd. Gulf Stream, coll. L’Histoire comme un roman, oct. 2009, 144 pp. - 8€
«Au début des années 70, Sylvie, une jeune lycéenne, traverse une crise morale aigüe. Toute communication semble coupée avec son père et sa mère. Après s’être attachée à un garçon de sa classe qui disparaît en cours d’année, Sylvie sombre dans la solitude et le désarroi jusqu’à ce que son père propose de l’envoyer passer l’été à Berlin chez son ami Rainer dont le fils Thomas, qui a l’âge de Sylvie, est devenu son correspondant depuis peu.(...) Berlin est depuis 1961 coupé en deux par le Mur, et les questions idéologiques recoupent des réalités très concrètes. La grand-mère de Thomas vit à Berlin-Est, et c’est à l’occasion d’une visite chez elle que Sylvie découvre cet autre monde. Quant à Berlin-Ouest, la ville est agitée par les remous des crises politiques générées par les actions des groupuscules d’extrême-gauche.»

Breaking the wall.jpgBreaking the Wall
Claire GRATIAS, éd. Syros, coll. Rat noir, sept. 2009, 242 pp. - 13€
Berlin 1989. À l’Est, Markus Schloss, un agent de la Stasi, est muré dans le silence depuis qu’il a eu un accident cardiaque. À demi reclus chez lui, il a tout le loisir de se remémorer sa vie, ses échecs, ses compromissions. Il relit le journal d’Anna, une jeune fille qu’il a connue, et aimée de loin, il y a des années. À l’Ouest, Klaus Weber témoigne devant la caméra d’une documentariste française. Il raconte sa jeunesse à l’Est, son frère Eric et son amie Anna. Il raconte comment il a tenté de franchir le Mur. Comment, après des années de prison, il est finalement passé à l’Ouest. Les récits de Markus et Klaus sont liés par celui d’Anna et tous les trois ont rendez-vous avec l’Histoire, le 9 novembre 1989. [LIRE ICI]

ici ou ailleurs.jpgIci ou ailleurs
Janine BRUNEAU, éd. La Joie de lire, sept. 2004, 167 pp. - 8,50€
«Léna, enfant protégée et insouciante, vit avec sa mère Nina, artiste peintre dans un village. Alors qu'elle a 12 ans, elle découvre peu à peu l'histoire de son pays et celle de sa famille. Avec détermination, elle s'emploie à reconstituer l'histoire familiale que sa mère, traumatisée, n'a pas pu lui transmettre. Lorsqu'en novembre, le Mur de Berlin tombe, toutes deux espèrent concrétiser leur rêve: immigrer en France. Après d'infructueuses démarches, elles profitent d'une opportunité. Trompées, elles échappent à un réseau de prostitution et rentrent au village.»

Frank tête en l'air.gifFrank tête en l’air
Klaus KORDON, traduit de l’allemand par Martin Ziegler
éd. L’école des loisirs, coll. Médium, 1993, 270 pp. - 16,80€

«Dans le Berlin de l'après-guerre, des liens qui unissent deux frères, orphelins de père, à travers leur passion du football et l'aversion qu'ils éprouvent pour leur beau-père.»

Je t'écris de Berlin.jpgJe t’écris de Berlin
Klaus KORDON
traduit de l’allemand par Marc Lacaze
éd. Gallimard Jeunesse, coll. Folio Junior
mai 1999, 208 pp. - 6,50€

Journées de Frank.gifJournées de Frank n’en finissent pas (Les)
Klaus KORDON, traduit de l’allemand par Martin Ziegler, éd. L’école des loisirs, coll. Médium, 1994, 238 pp. - 10€
«Frank habite Berlin Est. Pour beaucoup de choses, il a maintenant appris à se défendre seul. C'est lui qui a eu l'idée du siècle pour venger toute la classe de Monsieur Karusseit et de son sadisme. Quand Frank rentre de l'école, il s'occupe de son zoo: des souris, des grenouilles, un crapaud, des poissons et une magnifique couleuvre. Ensuite, il va parfois dans le quartier Ouest. Il s'entraîne à ne plus avoir peur de se faire arrêter par les policiers lorsqu'il passe la frontière. Depuis quelques jours, l'agitation règne. Il y a des grèves, on murmure qu'elles seront suivies par des arrestations, et par une intervention des soldats soviétiques. La mère de Frank lui a interdit de sortir. Mais la curiosité sera la plus forte. Les journées de Frank n'en finissent pas est le deuxième volet de l'histoire de Frank.»


King c'est moi.gifKing c’est moi ! (Le)
Günther SAALMANN, traduit de l’allemand par Marie Lauxerois, éd. L’école des loisirs, coll. Médium, 1999 - 10,70€
«...la vie ordinaire dans une ville moyenne d'Allemagne de l'Est, après la chute du Mur de Berlin. La vie banale d'un très bon élève, Rex Kamentz, dont le père se retrouve soudain sans emploi, à cause des restructurations dans son ancienne usine d'armement. La vie courante d'une famille qui dégringole doucement, de petits mensonges en magouilles minables, vers le désespoir. Un déménagement forcé dans la cité pourrie. Le mépris d'une fille aimée. Un père humilié. Un jeune homme révolté. L'ordre qui règne en surface pour mieux entretenir les trafics des adultes. La routine, en somme. Une routine qui mène à l'horreur, quand on essaie d'en sortir.»

Mes Deux Allemagne.gifMes deux Allemagne
Anne-Charlotte VOORHOEVE, éd. Bayard Jeunesse, coll. Millézime, oct. 2009, 348 pp. - 11,90€
«À l’âge de treize ans, Lilly se retrouve orpheline. Son père est mort quand elle était toute petite et sa mère vient de succomber à un cancer. À l’occasion de ses funérailles, elle rencontre pour la première fois Lena, sa tante qui vit en RDA. Lilly se prend d’affection pour cette femme douce, et reste inconsolable après son départ. Elle est sa seule famille, mais elle vit de l’autre côté du mur…
Lilly échafaude alors un plan pour s’enfuir de RFA et effectuer une "évasion à contre sens" afin de la retrouver.»



DOCUMENTAIRES

Chue du mur expliqué....jpgLe Mur de Berlin
et la chute du communisme expliqués à ma petite-fille

Marc FERRO, éd. seuil, août 2009, 121 pp. - 8€
«Pourquoi le Mur de Berlin est-il tombé en 1989? Quelles en furent les conséquences en Europe de l’Est? Et en URSS? La chute du Mur de Berlin a-t-elle entraîné la fin du communisme? A-t-elle bouleversé la situation internationale?»


J'ai vécu le mur de Berlin.jpgJ’ai vécu le mur de Berlin
Philippe DEMENET, photographies Yan MICHALKO, éd. Bayard, coll. Les dossiers Okapi / J’ai vécu, 1993, 96 pp. - 9,90€
«L'histoire du Mur de Berlin et de la partition de l'Allemagne (1945-1989), racontée par trois personnes dont la vie a été bouleversée par ce mur et la profonde division du monde qu'il représentait.»



BD
Marzi 1989.gifMarzi : 1989
MARZI – L'INTÉGRALE, n° 2
Marzena SOWA (texte), Sylvain SAVOIA (dessins), éd. Dupuis, oct. 2009 - 25€
Le 2e volume de l'édition intégrale des souvenirs de Marzi la petite Polonaise – qui avait sept ans lors de l'instauration de l'état de siège de la Pologne par le général Jaruszelski – comporte la réédition des tomes 4 et 5 (remontés, nouvelles couleurs). Cet album-ci comporte un grand nombre d'inédits (BD, dessins, textes, photos, hommages d'autres auteurs…) et toute une partie documentaire suivant le retour de Marzena Sowa avec sa famille et ses amis en Pologne, 20 ans après son enfance, 20 ans après la chute du Mur… En 1989, le monde a changé. En 1989, Marzi a grandi. En 2009, elle a rendez-vous avec l'Histoire.

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07/11/2009 | Lien permanent

Le Mur | album de Peter SIS

mur SIS.gifMon enfance derrière le rideau de fer
éd. Grasset jeunesse | oct. 2007 | 16,90€

Avec Le Mur, Peter Sís conclut une (provisoire?) trilogie du souvenir, entamée avec Les Trois Clés d'or de Prague en 1994 et poursuivie avec Tibet. Les Secrets d'une boîte rouge en 1998. Trois livres qui cernent le rapport de l'auteur à son pays natal, la Tchécoslovaquie, et à la ville où il a grandi, Prague. Trois livres qui s'inscrivent, en même temps qu'ils lui échappent, dans l'histoire récente du pays - le communisme, la Guerre froide, le Bloc de l'Est... Trois livres qui explorent les espaces de liberté que l'auteur a su se ménager avant son exil américain dans les années 80.
Dès les pages de garde, on repère immédiatement l'emplacement du Bloc de l'Est sur le planisphère. Par un premier effet de loupe, on discerne la place de la Tchécoslovaquie. Loupe qui obéit strictement aux lois de la cartographie, ce qui n'est pas le cas d'une seconde loupe, qui  nous montre Prague cette fois. Un rond au milieu indique simplement: «Chez moi».

Dès l'ouverture, certains des motifs visuels et des codes graphiques de l'album sont  posés: le type de dessin, la couleur rouge. Significativement, le cercle formé par Prague apparaît en blanc, comme si la ville formait un îlot de résistance. D'autre part, les loupes sont placées en dehors du continent européen et surtout loin du bloc communiste, au beau milieu de la mer. Ceci, bien entendu, pour des raisons liées à l'organisation spatiale de la double-page. Mais l'effet produit est clairement celui d'une extraction au Bloc communiste. Par ailleurs, sur le planisphère, Prague forme un œil, situé à la fois au milieu de la Tchécoslovaquie mais aussi de la page. Le programme du livre est ainsi affirmé visuellement: puissance du regard, œil ouvert qui traduit la vigilance face à l'uniformité de la masse rouge, écrasante, qui cerne le pays.

STRUCTURE DE L'ALBUM
Des doubles-pages dépeignent le quotidien, et notamment ce qui est OBLIGATOIRE (écrit ainsi, en gras et en capitales). La structure très composée de ces pages, formées de rectangles superposés qui viennent à leur tour former un rectangle plus grand, positionné bien au milieu de la page et cerné d'un blanc tournant – cette structure va évoluer et en quelque sorte se libérer au fur et à mesure de l'aspiration de la Tchécoslovaquie à la liberté et de la conscience peu à peu en éveil de Peter. Des double-pages à la composition plus libre, au nombre de six, prennent le pas vers la fin du livre sur les autres pages. Elles affirment l'aspiration, puis l'accession, à la liberté. Des double-pages extraites des carnets de l'auteur, sont au nombre de trois. Ici le texte est prédominant. Il est placé dans un cadre qui occupe l'essentiel de la double-page. Ce cadre est lui-même entouré par de multiples cadres plus petits, collages de dessins, d'affiches et de photos – essentiellement des portraits.

LA COULEUR
Le rouge est disséminé partout et investit sous forme de motifs (drapeaux, étoiles, faucilles et marteaux, foulards, fusées, etc) les dessins en noirs et blanc. Par extension, le rouge (le Parti) domine tous les aspects de la vie du pays, les paysages, l'espace urbain, mais aussi l'intérieur des maisons. Le rouge codifie, à l'aide de motifs qui reviennent rituellement, la vie de tous les jours. Même l'espace privé tend à disparaître, colonisé par les motifs rouges témoignant de l'emprise du Parti jusque dans l'intimité des gens. Dans Le Mur, le rouge «clignote»: de constants rappels de couleur sont disséminés dans les images et sollicitent l'œil par flashes multiples. Le bleu et le jaune des dessins d'enfants de Peter s'opposent au rouge. Liberté qui ne réside pas seulement dans les couleurs employées, mais aussi dans la forme, qui privilégie les courbes aux lignes droites. Le jaune vif du dessin d'enfant, sur un trottoir, attire le regard en premier. On sent bien qu'il s'agit là d'une forme naturelle de résistance dont l'enfant témoigne dès sa naissance. Tendance qui est pourtant très vite encadrée, au sens strict: les couleurs demeurent, mais le dessin se conforme à l'art officiel.

Vient enfin le triomphe du polychrome sur le monochrome. La couleur unique sert à l'auteur à cerner un monde uniforme, où le dogme s'impose à la pensée individuelle. Peter Sis oppose à cet univers un monde coloré où la multiplication des formes et des couleurs témoigne de la liberté nouvelle qui saisit le pays jusqu'aux événements d'août 1968: des formes douces et colorées, des couleurs aux harmonies contrastée, qui tranchent les unes sur les autres. Expression même de l'insouciance, de l'hédonisme, du rêve. Figuration d'un paysage mental dans lequel Peter vagabonde librement. Il en va de même dans les deux pages où les jeunes peignent une fresque colorée sur un mur que les autorités repeignent obstinément en blanc. À nouveau, la liberté est «encadrée», enfermée dans une série de rectangles qui composent une architecture très rigide, dont seules la forme et la couleur se posent en contrepoint. Toute la séquence peut d'ailleurs être lue comme une conquête de l'abstraction. Le dernier dessin nous présente une fresque peinte à la volée et se réduisant à une forme colorée zébrant le mur. «Tout ce qui vient de l'Ouest paraît coloré et désirable». Cette page est essentielle dans la formulation d'une prise de conscience qui se fait jour chez l'enfant. Les activités clandestines sont reléguées au sous-sol, dans un réseau de galeries qui métaphorisent les méandres de la pensée. Cette prise de conscience est alimentée par le halo qui coiffe l'immeuble et se présente comme une sorte de petite cosmogonie où le rock tient une place cruciale. Par sa forme, le halo s'oppose à la forme dure et rectangulaire de l'immeuble. La sphère des centres d'intérêt interdits, organisée en harmonie circulaire et colorée, défie la rectitude et la monotonie de la construction. Le spirituel triomphe du matériel, l'évanescence de la pesanteur.

d'après Boris Barbiéri, mai 2008
Pour lire l'analyse intégrale, avec images à l'appui C'EST ICI

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06/11/2009 | Lien permanent

J'aime ma maman | album de Karine QUESADA, illustré par Marie-Pierre EMORINE

j'aime ma maman.gifÉd. Scarabea | février 2009 - 13,90€

«Un livre simplement pour dire je t'aime».
Dès que l'on prend cet album en main des sensations de douceur, de tendresse, de moëlleux, s'imposent au lecteur.
Le plaisir se confirme au fil des double-pages: couleurs lumineuses et harmonieuses, papier pelliculé, chatoyant, bien adapté à des petites mains, graphisme raffiné, «cousu main», qui évoque des broderies.
Le texte, très musical, poétique, nous accompagne au fil d'une balade intime auprès des mamans du monde et de leurs enfants.

Un livre doudou pour tous les petits et un livre tendresse pour leurs mamans.
Quelle belle idée de cadeau pour une naissance ou pour tout autre occasion!

Josuan (mai 2009)

PS: Les avis sont partagés sur cet album, voir le «coup de gueule» de Terf, qui nous a été signalé par Thierry Lenain

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29/05/2009 | Lien permanent

La Nuit du visiteur | album de Benoît JACQUES

nuit visiteur.gifÉd. Benoît Jacques Books | (oct 2008) 1er trimestre 2009 – 17 €
Prix Baobab de l’album 2008

Un album au format original qui invite à entrer par la fenêtre de la jaquette pour plonger dans un monde étrange, où alternent paysages nocturnes, ombres qui se découpent sous la lune et intérieurs en noir et rouge.
La construction humoristique à partir du Petit Chaperon Rouge assortie de nombreux clins d’œil à des œuvres littéraires et cinématographiques offre différents niveaux de lecture.
Malgré une apparente simplicité, des jeux de sonorités, des allitérations, une typographie qui joue avec le texte font la richesse et l’intérêt de cette histoire.

Un petit bonheur de lecture et de relectures !

Josuan (avril 2009)

Pour les curieux une visite du très beau site de l'auteur :
http://www.benoitjacques.com/

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PIP ET PRUNE. J’AI OUBLIÉ MON DOUDOU !

Pip & Prune doudoud.gifAlbum
de Axel SCHEFFLER
T
raduit de l’anglais
Éd. Gallimard Jeunesse, février 2014
9,90 €

Ce soir Prune va dormir chez son copain Pip. Au programme : petites voitures, animaux en plastiques, jeu du docteur (dans sa version « les pirates à l’hôpital »). Puis : repas (de spaghettis), bain (moussant), lavage de dents et histoire du soir. Une super soirée mais au moment de l’extinction des feux… catastrophe ! Prune a oublié sa grenouille et elle « NE PEUT PAS DORMIR SANS (SA) GRENOUILLE ».

Heureusement, Pip, avec son cochon (une jolie truie en robe jaune) est un hôte compréhensif et plein de ressources…

Enfin reconnu pour le talent qui est le sien depuis le succès des adaptations cinématographiques de Gruffalo, Axel Scheffler sait merveilleusement saisir les moments à la fois anodins et pourtant essentiels de la vie des petits. Il croque avec tendresse et sans mièvrerie les petits tracas et les grands bonheurs de la petite enfance.

J’ai oublié mon doudou ! est le sixième titre de cette réjouissante série, Pip et Prune, qui tord discrètement le cou aux conventions*.

Ce petit album permettra de mettre des mots sur une angoisse partagée par parents et enfants. Enfin pour ceux qui sont adeptes du doudou ou autre « couverture de sécurité »** !

Ariane Tapinos (février 2014)

* Dans La Petite Flaque (Gallimard Jeunesse, mars 2012), Pip enfile, le plus naturellement du monde, la robe que lui prête sacopine après qu’il ait eu, comme on dit dans les cours de récréations, un « petit accident ».

** La security blanket de Charly Brown dans les Peanuts.

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02/03/2014 | Lien permanent

LETTRE D'INFORMATION # 39

À LA LIBRAIRIE COMPTINES

… EN MAI…
Pendant les vacances de printemps…

VISUEL QLS 2013.jpgQuinzaine des Librairies Sorcières consacrée à l'ARCHITECTURE
Jeudi 2, vendredi 3, mardi 7 mai - 16h à 17h - Goûters lectures Des contes et des maisons…
Pour les enfants à partir de 4 ans.

Concours de dessin : Dessine la maison de tes rêves !
Pour les enfants de 4 à 10 ans. Un livre à gagner dans chaque "catégorie" (4-6, 
Gratte ciel.gif6-8 et 8-10). Viens dessiner à la librairie pendant les vacances de printemps (feuilles et crayons de couleurs sont à ta disposition) ou dépose ton dessin jusqu'au mardi 14 mai inclus. Remise des prix avant la fin du mois de mai…
Jury composé de : Corinne Chiaradia (Ecla Aquitaine), Michel Jacques (arc en rêve centre d'architecture) et Martine Perrin (auteure illustratrice, architecte de formation).
Avec la participation des éditions La joie de lire.


OUVERTURES EXCEPTIONNELLES LES LUNDIS 29 AVRIL ET 6 MAI DE 14H À 19H
La librairie sera fermée les 1er, 8 et 9 mai.

******

Zou.gifDu 18 mai au 1er juin Exposition MeMo

Exposition d'images extraites d'albums publiés aux éditions MeMo



Tu préfères?.gifJeudi 23 Les bébés lecteurs avec Les marMots à la page de Julie Balland

Séances d’une demi-heure : 10h30-11h & 11h15 – 11h45 - Sur inscription à la librairie 
Pour les enfants de 0 à 3 ans -  3€ par enfant. 
Présence obligatoire d'un adulte


Play_PremierVisuel.jpgSamedi 25 mai - 16h Atelier autour du spectacle Play
Venez faire connaissance avec les artistes de la compagnie La boite à sel, dans le cadre d'un atelier autour de Play, leur spectacle programmé au Musée d'Aquitaine avec l'Opéra de Bordeaux.
Après avoir tenté d'approcher tous leurs accessoires : cubes, élastiques, figurines, scotch… ce sera votre tour de participer !
Pour les enfants de 2 à 6 ans et leurs parents.
Réservation auprès de l'Opéra au 05 56 00 85 95

Logo Opéra.jpg

En partenariat avec
l'Opéra National de Bordeaux.

 

 

… EN JUIN…
Le Rouergue Jeunesse a 20 ans !

logo jeunesse-2.jpg

Comptines est heureuse de s'associer à cet anniversaire et vous propose de le fêter avec une exposition et un atelier / rencontre.

foretwood.jpgDu mercredi 5 au samedi 29 juin
Exposition autour Forêt-Wood
,
album d’Olivier Douzou et José Parrondo, à l’occasion des 20 ans du Rouergue Jeunesse

Pour découvrir la forêt des 20 ans du Rouergue Jeunesse et y planter votre arbre, c'est ici. Mais vous pouvez aussi participer à l'atelier d'écriture à la librairie !


Petits meutres.gifMercredi 12 juin - 16h à 18h - Comptines inaugure son Club de lecture pour les 8-12 ans !
Pour cette première séance, nous vous proposons de participer à un atelier
Ecrivez - dessinez votre arbre imaginaire avec Sylvie Gracia et Cécile Chartre
Sylvie Gracia
est écrivaine et éditrice. Elle dirige les collections de romans jeunesse et de littérature adulte des éditions du Rouergue.
Cécile Chartre est l'auteure de quatre formidables romans tous publiés au Rouergue. Trois de ses romans s'adressent aux jeunes lecteurs. 
Pour s'inscrire à l'atelier et au Club lecteurs 8-12 : 05 56 44 55 56.
 
histoire du MONDE.jpgVendredi 14 juin - 17h30 à 19h30
Atelier jeux avec Jonathan Pailloncy, créateur des jeux CHRONICARDS, collection de jeux amusants autour de l'Histoire, pour apprendre la chronologie et mémoriser des dates. Plusieurs parties seront proposées simultanément, autour de thèmes et de niveaux différents : les arts, les inventions, le monde… Kroni.jpg
Une bonne idée pour s'occuper en famille pendant les vacances !
Pour tous (enfants et parents), à partir de 11 ans. Goûter (tardif) offert !
Sur inscription à la librairie.

Patatogravure.jpgMercredi 19 Juin – 16h
Atelier de PATAT
OGRAVURE avec Marjorie Béal
Marjorie Béal
est illustratrice, elle a publié cette année ses premiers albums et de nombreux autres sont en préparation (ainsi qu'une exposition à Comptines, à la rentrée)…
Elle utilise des techniques très différentes d'un album à l'autre et propose d'initier les plus petits à la patatogravure : la gravure avec des patates ! Une bonne idée pour occuper les enfants pendants les vacances…

Pour les enfants à partir de 4 ans.
Sur inscription à la librairie

Une touche de.gifJeudi 27 Les bébés lecteurs avec Les marMots à la page de Julie Balland

Séances d’une demi-heure : 10h30-11h & 11h15 – 11h45 - Sur inscription à la librairie 
Pour les enfants de 0 à 3 ans -  3€ par enfant. 
Présence obligatoire d'un adulte. Dernière séance avant les vacances !

 

Comptines-logo-2003CMYK.gifSamedi 29 juin – 10h30 - Petit déjeuner coups de cœur des libraires.
Pour la deuxième fois cette année (scolaire), les librairEs de Comptines vous proposent de venir découvrir leurs coups de coeur autour d'un petit déjeuner. Et de repartir avec pleins d'histoires et d'envie de lecture pour l'été !

… EN JUILLET…


Mamoko au MA.gifDu jeudi 4 au mercredi 31 juillet - Exposition autour de l'album Mamoko au Moyen Âge, publié aux éditions Didier Jeunesse. 
L'exposition est à voir et à jouer : chaque panneau reproduit en grand format une page de l'album et permet ainsi de jouer à "cherche et trouve"!

 

 

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Panneau travaux femmes.jpgNous travaillons (les travaux on sait quand ça commence mais jamais quand ça finit !) à l'amélioration de notre blog : toutes nos excuses pour les désagréments éventuels.

Retrouvez nos critiques & bibliographies en ligne à l'adresse habituelle: http://librairiecomptines.hautetfort.com/

infos professionnelles

Régulièrement Comptines organise des présentations de l’actualité éditoriale à destination des bibliothécaires. Ces «offices» sont réservés aux bibliothécaires partenaires de la librairie ou adhérentes des

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27/04/2013 | Lien permanent

LE MAGICIEN D' OS

magicienos.jpgalbum tout-petits
 de Isabelle GIL
Éd. L' école des Loisirs, coll. "Loulou & Cie", mars 2015 - 8,50€ 

Douglas est un chien. Mais c'est aussi un archéologue, c'est à dire, qu'il fouille le monde entier à la recherche d'os rares et précieux (c'est un travail qui convient plutôt bien à un chien...). Sa renommée est immense et l'on vient du monde entier admirer sa collection. Mais Douglas ne se contente pas de faire des fouilles et de recevoir des médailles : il travaille également sur un projet top secret ...

Le dernier album d'Isabelle Gil met en scène un irrésistible archéologue et ses confrères de tous poils (et plumes !) dans des mises en scènes toujours aussi truculentes : les collections hétéroclites qui sont la matière de ces illustrations composent des tableaux réalistes et pleins d'humour. On s’amuse beaucoup à reconnaître tous les objets qui peuplent l'univers de Douglas, et à deviner quel peut bien être le fameux projet top secret ... Voilà une histoire qui donnera envie aux plus petits de prendre leur pelle pour partir à la recherche de trésors sous-terrains !

Nathalie Ventax (mai 2015)

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10/05/2015 | Lien permanent

Céleste, ma planète | roman de Thimothée de FOMBELLE

9782070623242.jpgIllustré par Julie RICOSSÉ
Éd. Gallimard jeunesse, coll. Folio junior | février 2009 | 96 pp. - 4 €

A peine arrivée, Céleste a disparu... Le narrateur, un garçon de quatorze ans qui vit seul au cœur du monde déshumanisé de !ndustry, l’entreprise pour laquelle travaille sa mère, se met à sa recherche. Il retrouve Céleste, tout en haut de la tour parking, au milieu des effluves des gaz d’échappement. Cachée par ses parents, elle est malade. Son visage et son corps sont couverts de taches. Et ces taches, il les reconnaît, lui qui passe le plus clair de ses heures de solitude à dessiner des cartes du monde : elles représentent les endroits de la terre qui sont en danger. Amazonie, Antarctique, océans asséchés…

Céleste porte sur elle les stigmates de la terre maltraitée par les hommes qui l’habitent et l’exploitent. Alors Céleste disparaît de nouveau. C’est que les dirigeants d’!ndustry n’ont pas intérêt à ce que soient connus les ravages que leur compagnie fait subir à l’environnement. Mais par amour, et aussi par lucidité, le jeune garçon entreprend de sauver Céleste et dévoiler aux hommes la menace de la fin de leurs univers.

Dans cette courte fable philosophique et écologiste, on retrouve le talent de raconteur d’histoires de Timothée de Fombelle, découvert dans le merveilleux Tobie Lolness et ses préoccupations pour l’environnement. Contée ici à la manière d’un récit d’anticipation, l’histoire de Céleste qui est l’histoire de la terre, laisse, comme dans les aventures de Tobie, une large place à la poésie. Entre rêve et cauchemar, Timotée de Fombelle nous invite à réfléchir au mal que nous faisons à la nature qui nous entoure, aux risques que nous prenons pour l’avenir, mais ce faisant, il nous entraîne dans une lecture délicate et lumineuse. Une lecture respectueuse des enfants auxquels elle se destine, ces «jeunes lecteurs» un peu délaissés par l’édition jeunesse ces derniers temps…

Ariane Tapinos (mars 2009)

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12/03/2009 | Lien permanent

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