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Rechercher : Mama Miti, la mère des arbres

Mama Miti, la mère des arbres | album

écologie,afrique,foret,agricultureClaire A. NIVOLA
Traduit de l'anglais par Ariel Marinie
Éd. Le Sorbier avec le soutien d'Amnesty International, coll. Les Ethniques, 2008
13 €

 «Au Kenya, Wangari Maathai est affectueusement surnommée Mama Miti, “la mère des arbres” en swahili… » Ce très bel album dresse le portrait de Mama Miti.

Quand elle revient des États-Unis après ses études, Wangari Maathai trouve son Kenya natal bien changé:  les villageois ne font plus pousser leur nourriture mais l’achètent désormais en magasin et la plupart des arbres a été coupée pour agrandir les surfaces agricoles. La population s’est appauvrie et la malnutrition s’installe.

La disparition des arbres étant en grande partie la cause des changements, la jeune femme va expliquer aux femmes de son village comment replanter. Elle crée un mouvement qui va s’étendre à tout le pays et toucher toute la population: plus de trente millions d’arbres seront ainsi replantés au Kenya et de nombreux programmes locaux, notamment pédagogiques, voient le jour dans le pays.

Nathalie Ventax
(janvier 2011)

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26/01/2011 | Lien permanent

MON ARBRE

séparation,grandir,mèreAlbum
d'Ilya GREEN
Éd. Didier Jeunesse, novembre 2012
12,90 €

Un bébé explore l’arbre qui l’a vu naître. Il rencontre un chat et tous les deux se mettent en quête d’un abri. Un trou de chouette ? Trop petit. Un nid ? Trop dangereux pour les oisillons que de cohabiter avec un chat. La maison des loirs ? Trop noir…

Quittant son arbre, bébé trouve « le plus beau des endroits », pour lui et pour son chat : les bras de maman.

Ilya Green mêle son trait délicat et ses couleurs flamboyantes à un joli texte qui invite le lecteur à une amusante promenade au milieu des petits animaux qui peuplent l’arbre, comme est invité l’enfant à découvrir ce monde tout neuf qui l’entoure.

Son album regorge d’une tendresse toute maternelle.

Ariane Tapinos (septembre 2013)

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09/10/2013 | Lien permanent

LA SORCIÈRE AU COEUR DE PIERRE

sorciere,mère,amour filial,maternité,adoption,differencealbum
de Claire CLÉMENT & Benjamin STRICKLER (illustrations)
Éd. Talents Hauts, octobre 2018 - 15€ {A PARAITRE LE 18 OCTOBRE 2018}

Aldegonde est sorcière comme l’étaient avant elle sa mère, sa grand-mère et son arrière grand-mère. Comme toutes les sorcières, elle a un cœur de pierre. Alors quand elle trouve un bébé au détour d’un chemin, elle ne sait vraiment pas quoi en faire, ni comment l’appeler. Puis se disant que, comme son chat, il lui tiendra compagnie, elle l’adopte et après avoir hésité à le nommer chaise, table ou chaudron, elle se décide à l'appeler Aurore.

Aurore grandit et rentre à l’école. Là, elle subit les moqueries des autres enfants : être la fille de la sorcière n’est pas sans conséquences. Mais Aurore ne se laisse pas faire et Aldegonde, cachée derrière un arbre entend sa fille faire d’un elle, et de leurs liens, un portrait flatteur. Et si finalement ce qu’Aurore prétend de leur relation n’était pas si éloigné de la vérité ? Et si le cœur de pierre d’Aldegonde s’était ouvert à un sentiment inconnu d’elle jusque là ?

Aldegonde n’est finalement pas différente de bien des mères à qui l’amour ne vient pas à l’instant de la rencontre avec leur progéniture mais se construit dans la découverte de l’autre et de soi-même. Au prétexte d’une histoire de sorcière, Claire Clément met des mots sur quelque chose de subtile et violent à la fois : l’amour maternel ne va pas toujours de soi. Et il faut du talent pour en faire une histoire pour les enfants et une histoire pleine d’espoir.

Ariane Tapinos (octobre 2018)

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01/10/2018 | Lien permanent

JOUER AUX FANTÔMES

Jouer aux fantômes.jpgalbum
de Didier LÉVY & Sonja BOUGAEVA (illustrations)
Éd. Sarbacane, 2e trimestre 2017 - 16€

Un petit garçon et sa maman jouent, chaque nuit, aux fantômes. Chaque nuit, ils s’installent dans un nouvel appartement vide. Déposent leurs modestes affaires, qu’ils replient avant même l’aube. L’enfant se perche alors sur un arbre, face à son école en attendant qu’elle ouvre. Sa mère quant à elle va travailler. Le soir, l’enfant attend sa mère à la bibliothèque, en lisant le dictionnaire. C’est ainsi chaque jour et chaque nuit depuis qu’ils ont été expulsés lorsqu’ils n’ont plus pu payer leur loyer après que la mère ait été licenciée.  De tout cela, l’enfant n’est rien censé savoir. Sa mère lui raconte qu’elle est riche de tous ces appartements vides et que si ils doivent rester invisibles lorsqu’ils les occupent, c’est pour jouer aux fantômes. Bien sûr, l’enfant sait. Il sait que sa mère a perdu son emploi, il sait que ces appartements ne leur appartiennent pas et qu’elle en trouve les clefs dans une petite armoire qui se trouve dans un magasin où elle finit sa journée de ménages. Un magasin qui affiche en vitrine les photos de toutes ces maisons et appartements vides.

L’album de Didier Lévy et Sonja Bougaeva est poignant. Il parle, avec une très grande délicatesse, de la pauvreté et de l’invisibilité des plus démunis condamnés à « jouer aux fantômes » dans une société qui préfère ne pas les voir. Ne rien savoir. Ignorer que des femmes et des hommes, qui se lèvent tôt et même se couchent tard, qui mène des vies de labeurs, ne peuvent se loger dignement.
Ce qui touche aussi ici, c’est l’effort de cette femme qui tente de maintenir, face à son fils, la fiction d’un monde plus juste. Et la lucidité de l’enfant qui garde pourtant espoir en l’avenir et rêve de la cabane qu’il leur construira, comme une métaphore de la vie qui sera plus tard la sienne.

Ariane Tapinos (octobre 2017)
NB : à signaler, 1€  est reversé à la Fondation Abbé Pierre

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02/10/2017 | Lien permanent

COMMENT JE ME SUIS DÉBARRASSÉ DE MA MÈRE

Comment je me suis….jpgroman
de Gilles Abier
Éd. Actes Sud junior, coll. Romans Ados, mai 2015, 123 pages – 12€

Deux garçons, deux filles, quatre histoires d’amour et de haine. Quatre nouvelles qui, à la lecture du cinquième chapitre, forment un roman

La mère d’Etienne est dépressive (maniaco-dépressive ?). Elle est à la fois indifférente et intrusive. Elle enchaine les petits amis jusqu’à Simon, un garçon beaucoup plus jeune qu’elle qui finit par la quitter lassé de sa possessivité et de sa jalousie maladive. Elle le harcèle… Etienne prend, avec l’accord du médecin, la douloureuse décision de la faire interner.

La mère de Jessie est aussi sa manager : elle la coach dans sa pratique du tennis. Elle est prête à tout pour que sa fille gagne les compétitions auxquelles elle participe. A tout et même au pire…

Alexis a trois raisons de ne pas aimer sa mère. Elle le lui rend bien et le laisse partir sans un regret.

Solène est affublée d’une mère ultra intrusive. Elle veut être partout, se mêle à ses amis, la suit sur les réseaux sociaux… Elle lui inflige ce que sa propre mère lui a fait subir, dans une version moins high tech, et plus encore…

Ces quatre personnages vont se rencontrer, dans le cinquième chapitre, à la sortie d’un concert, autour d’un petit garçon de six ans, Mathis. Un enfant qui lui aussi aimerait bien se débarrasser de sa mère.

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Gilles Abier excelle dans l’écriture de ces récits courts et percutants (il suffit de se rappeler de Accrocs – Actes Sud 2009 -, précédent recueil de nouvelles, elles aussi reliées entre elles pour former un roman). Ilatteint ici le sommet de son art avec ces textes tranchants qui mettent à mal l’amour filial et maternel. Avec ces récits, Gilles Abier interroge la complexité des relations entre une mère et son enfant. L’ambivalence de l’amour qui peut se muer en haine. C’est dérangeant mais c’est aussi un exutoire des sentiments qui à l’adolescence plus encore qu’à tout autre âge de la vie, mêlent les contraires.

C’est aussi, et surtout, remarquablement écrit. 

Ariane Tapinos (juillet 2015)

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16/07/2015 | Lien permanent

UN RÊVE DE LIBERTÉ

égalité,genre,travail,annees 60,loi1965, le droit du travail des femmes
album & documentaire
de Marion LE HIR DE FALLOIS & Solenne LARNICOL (illustrations)
Éd. Kilowatt, coll. Un jour ailleurs, février 2017 - 15,80€

Claire a quitté Paris pour s’installer avec sa mère dans une petite ville. Or dans la France des années 60, à fortiori à l’extérieur de la capitale, la situation de Claire est exceptionnelle : seule enfant de parents divorcés dans sa nouvelle école, où ne vont que des filles, Claire est surtout la fille de la première - et bien sûr unique - femme médecin de la ville. Dans la famille de Sylvie, qui devient très vite la meilleure amie de Claire, tout est très différent et les ambitions professionnelles de sa mère ne sont encore qu’à l’état de rêves.

C’est que, jusqu’à la loi du 13 juillet 1965, les femmes mariées ne peuvent ouvrir un compte en banque, ni exercer une profession sans l’autorisation de leur mari.

Claire et Sylvie ne vivent pas au temps des dinosaures, elles appartiennent à la génération des grands-parents des écoliers et écolières d’aujourd’hui et contrairement à leurs propres mères, elles pourront chacune exercer librement le métier de leur choix.

Il n’est jamais inutile de rappeler aux enfants que ce qu’ils croient acquis depuis la nuit des temps en matière de droits sociaux est en fait le fruit de conquêtes récentes qu’il leur appartiendra de préserver. C’est là le principal mérite de cet album qui permet d’ouvrir une discussion autour de l’égalité des droits entre les femmes et les hommes et qui, à travers les images de ces petites filles en blouses grises occupées à faire les majorettes le jeudi après-midi, raconte, comme le dit la chanson « un temps que les moins de vingt ans… ». L’histoire est du reste complétée par quelques pages documentaires (et une recette de gâteau !) qui mettent en perspective l’évolution des droits des femmes en France et ailleurs.

On regrettera seulement que le sous-titre de l’album « 1965, le droit du travail des femmes » puisse laisser penser aux enfants d’aujourd’hui que les femmes ne travaillaient pas avant cette date (ce qui est d’ailleurs contredit par la mère de Claire), alors qu’elles ont toujours travaillé et formaient déjà 39% de la population active en 1906*. Surtout, si les femmes sont entrées massivement sur le marché du travail au cours du XXe siècle, c’est avant tout du fait de l’évolution de leur accès à l’éducation et de la maitrise de leur fécondité.

Ariane Tapinos (mars 2017)

* Jeanne-Marie Wailly, Les différentes phases du travail des femmes dans l’industrie, Cairn.info

Retrouvez ici toutes nos critiques sur les questions d'égalité des sexes.

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06/03/2017 | Lien permanent

J’ATTENDS MAMAN

mère,parents,école,séparation,travailalbum
de Izumi MOTOSHITA & Chiaki OKADA (illustrations)

Traduit du japonais par Sylvain Chollet
Éd. nobi nobi, coll. 1, 2, 3 Soleil, mars 2016 - 13€

C’est la fin de la journée à la maternelle et personne n’est encore venu chercher la petite Kana. La petite fille patiente en imaginant, dans un savoureux dialogue avec un ours en peluche, ce qui a pu retarder sa maman. Peut-être son train est-il tombé en panne ? Dans ce cas, pas d’inquiétude, « parce qu’un éléphant, un hippopotame et d’autres animaux très costauds l’ont poussé de toutes leurs forces jusqu’à la gare ! ». Et si elle s’est arrêtée pour acheter des pâtisseries et des ballons et qu’elle s’est envolée, là encore, pas de quoi paniquer, c’est certain, les « oiseaux vont la guider ». La preuve, là voilà qui arrive ! Kana se blottie dans ses bras avant de quitter sa maîtresse et son ours, pour rentrer à la maison et peut-être s’arrêter en chemin pour acheter un gâteau et un ballon.

Un album très tendre sur un sujet bien moins léger qu’il n’y paraît. Quel enfant n’a pas connu ces moments d’angoisse en attendant ses parents ou tout simplement en s’éloignant d’eux quelques instants ? 

Quel enfant ne s’est pas demandé alors si ses parents avaient peut-être disparu pour toujours ? Kana fait face à cette peur de l’abandon en s’imaginant des situations, des événements qui expliquent le retard de sa maman. Et si ces événements sont plus qu’improbables, aucune importante ! Ce qui compte c’est que cette petite fille sait trouver les ressources pour lutter contre l’angoisse.

Et du point de vue de la maman, cet album dit également que les mères ont une vie pendant que les enfants sont à l’école, une vie - un travail ici sans doute - qui peut parfois les mettre en retard sans que cela porte à conséquence. Bien au contraire, c’est dans ses interstices que les enfants grandissent.

Un album finalement rassurant pour les enfants et les parents !

Ariane Tapinos (juillet 2016)

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22/07/2016 | Lien permanent

WANGARI MAATHAI La femme qui plantait des millions d’arbres

écologie,afrique,femme,femmes (droits des),naturealbum documentaire
de Franck PRÉVOT & AURÉLIA FRONTY (illustrations)
Éd. Rue du monde, coll. Grands portraits, mars 2011 - 17,50€

Alors qu’elle était encore enfant sa mère a appris à Wangari qu’un « arbre vaut plus que son bois ». Mais dans le Kenya de son enfance, aux mains des colons britanniques, les puissants s’enrichissent en abattant des arbres qu’ils remplacent par des plants de thé ou de café dont l’exploitation les enrichis encore…  Wangari est brillante et persévérante. Elle ira à l’école et passera même son bac, puis elle fera partie de 600 étudiants kenyans invités à venir poursuivre des études aux Etats-Unis, dans le cadre d’un programme mis en place par John F. Kennedy, alors sénateur

De retour dans son pays, elle se battra sans relâche contre la déforestation mais aussi pour la démocratie et les droits des femmes. C’est dans un Kenya libre et débarrassé de son dictateur qu’elle sera élue députée en 2002 avant d’accéder au poste de ministre de l’environnement. En 2004, elle est la première Africaine à recevoir le Prix Nobel de la Paix pour son engagement en faveur « du développement durable, de la démocratie et de la paix ».

L’histoire – extraordinaire - de Wangari Maathai montre bien comment la lutte pour la préservation de l’environnement est aussi un combat pour les droits de tous les êtres vivants à commencer par les êtres humains. La démocratie va de pair avec l’attention apportée à l’environnement. La lutte pour la protection de la nature est une lutte pour la préservation de l’espèce humaine.

Le très beau texte de Franck Prévot, dont les qualités de clarté documentaire n’occultent pas la poésie, est magnifiquement mis en image par Aurélia Fronty. Les pages documentaires qui complètent le récit sont riches en informations et mettent en lumière le beau visage de Wangari Maathai , « la mère des arbres ».

Ariane Tapinos (novembre 2015)

Aurélia Fronty a illustré un autre portrait de femme exceptionnelle, dans la même et très belle collection  : Malala pour le droit des filles à l'éducation (textes de Raphaële Frier, rue du monde 2015)

Autres albums d'Aurélia Fronty à retrouver sur notre blog : Fil de fée (textesde Philippe Lechermeier, Gautier-Languereau 2009), Au sommet des Andes (texte de Françoise de Guibert, Hatier Jeunesse, 2008), Même les mangues ont des papiers (texte de Yves Pinguilly, Rue du monde, 2006), Ce qui arriva à Monsieur et Madame Kintaro (Ttexte de Muriel Bloch, Gallimard Jeunesse, 2005), Une si belle entente (texte de Noëlla Kim & Virginie Aladjidi, Chan-Ok 2012).

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02/11/2015 | Lien permanent

MON FRÈRE DES ARBRES

Mon frère des arbres.jpgalbum
de Didier LÉVY & Laurent CORVAISIER (illustrations)
Éd. Oskar, mars 2016 - 16,95€

Un enfant s’est construit une cabane dans la forêt, « bien cachée par le feuillage multicolore » mais le lendemain… quelqu’un s’est installé dans sa maison de bois. C’est un singe « un très grand singe même », qui s’adresse à l’enfant, lui propose de lui « apprendre à faire le singe » et lui demande en échange de lui apprendre « à faire l’enfant ».  Pour l’un, il s’agit de dire une poésie et de nouer son mouchoir, pour l’autre, il est question de sauter de branches en branches et de parler aux animaux.

Le soir arrive et les deux nouveaux amis, devenus « frères » se séparent. L’un reste dans la forêt, l’autre retourne à la ville mais tous deux se promettent de se retrouver dès le lendemain.

Après le magnifique L’indien dans la nuit blanche (édition Oskar, octobre 2014), où deux frères se disputaient et se réconciliaient, Didier Lévy et Laurent Corvaisier, continuent d’interroger la relations fraternelle au travers de cet échange poétique entre nature et culture. Le grand format de cet album rend justice aux splendides images de Laurent L'indien dans la nuit blanche.gifCorvaisier dans lesquelles souffle un vent de liberté qui évoque, avec une grande justesse, cet échange un peu transgressif entre deux univers.

Avec cet album comme avec le précédent, Didier Lévy et Laurent Corvaisier semblent nous dire que la plus grande richesse de la fraternité réside dans les différences qui unissent plus qu’elles ne divisent parce qu’elles permettent un dialogue dans lequel chacun puise son énergie et son envie de poursuivre la relation.

Ariane Tapinos (août 2016)

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22/08/2016 | Lien permanent

Mama Sambona | album de Hermann SCHUKZ et Tobias KREJTSCHI (ill.)

9782844070760.jpgTraduit de l’allemand par Violette Kubler | Éd. Etre, oct. 08 | 14,90 €

Sur une île au centre du lac Victoria, appelé lac Ukerewe par les Africains, vivait Mama Sambona, la souveraine de l’île. Très âgée, elle se retrouva un jour en tête de la liste, dressée par la Mort, de ceux qui doivent rejoindre le pays de leurs ancêtres. En ce temps-là et dans cette contrée reculée, les choses étaient parfaitement réglées et la Mort n’avait droit qu’à trois visites pour aller chercher un vivant.

Si pour une raison ou une autre, ces trois visites ne suffisaient pas, alors la Mort devrait patienter bien longtemps avant de pouvoir revenir. Mama Sambona était certes très âgée, mais elle n’était pas prête pour le grand voyage, elle était même bien décidée à profiter encore longtemps de la vie, de sa petite nièce Gretel, des plaisirs du tabac, des saveurs du thé et des sons de la musique. Si bien qu’à ce jour, elle prend encore le thé sur sa véranda…

Dans cet album délicieusement insolent la Mort – un homme habillé d’un costume noir avec cravate et chapeau assortis – ne fait pas le poids face à l’appétit de vivre de la vieille reine. Non seulement elle se laisse prendre aux ruses de la reine, mais en plus elle prend goût à la vie et sa face lugubre s’éclaire d’un sourire quand elle entreprend quelques pas de danse. Finalement, apprend t-on, la Mort a de l’humour et aujourd’hui, elle prend sans doute le thé en compagnie de Mama Sambona…

Il faut lire et relire ce texte plein de malice et d’insolente vitalité, en pensant à toutes les Mama Sambona que l’on connaît, ces vieilles personnes bien vivantes et drôles qui semblent se jouer de la mort.

Ariane Tapinos (février 2009)

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20/02/2009 | Lien permanent

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