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À propos de 2 albums : TUVALU. Une île en tête & DANS LA FORÊT DU PARESSEUX
Tuvalu. Une île en tête
Album de BARROUX
Éd. Mango jeunesse, février 2011
12,50€ - imprimé en France
Dans la forêt du paresseux
Album «pop-up» d'Anouck BOISROBERT et Louis RIGAUD
Éd. Hélium, mars 2011
15,90 € - imprimé en Chine avec encres végétales et papier certifié FSC
Peut-on tout dire aux enfants? La question se pose au moment d’aborder certains problèmes environnementaux, au fort potentiel anxiogène. Une forêt qui disparaît sous les assauts des bulldozers, un archipel noyé par les marées et qui sera bientôt submergé par les eaux du Pacifique… Ce sont les sujets de deux très beaux ouvrages parus en ce début d’année.
Anouck Boisrobert et Louis Rigaud nous présentent sous forme de pop-up une forêt où «tout est vert, tout est vie» et où le vert et les épaisseurs d’arbres cèdent page après page la place au blanc, sous les coups d’engins toujours plus nombreux, alors que les silhouettes humaines et animales s’enfuient en désordre. Seul le paresseux reste accroché à son arbre, le dernier à tenir bon, mais qui ne sera pas épargné pour autant. Sur une page blanche désolée vient un planteur d’arbres providentiel qui «travaille durement pour réparer le sol blessé». Dès la page suivante, les jeunes pousses qui apparaissent par le miracle de la tirette accueillent de nouveau… le paresseux, revenu d’on ne sait où. Et la forêt a repoussé, plus haute que jamais, laissant rouiller dans ses fourrés une pelleteuse abandonnée. Vitalité quasi-magique de la forêt, qui laisse imaginer que les ravages que nous infligeons à la nature sont réparables avec un peu d’huile de coude. Comme s’il ne fallait que du temps, comme si une forêt primaire pouvait retrouver un jour sa biodiversité, floristique et faunistique. Mais d’où reviennent le paresseux, les tapirs et les perroquets qui s’égaient dans la dernière double page? D’un séjour en club offert le temps des travaux par l’entreprise de déforestation?
Même angélisme dans l’album de Barroux, qui mêle un dessin simple et délicat à des touches de peinture, grands ciels bleus et doux nuages blancs. Le narrateur, un homme fait, inquiet de voir son île subir de trop fortes marées, scrute son environnement, imagine comment combattre l’inéluctable envahissement par les eaux. « Il faut évoluer ou disparaître », c’est le mot d’ordre qui est proposé aux habitant-e-s de Tuvalu, qui sont finalement invité-e-s par leurs voisin-e-s (montagnes hautes et herbe verte, moutons et femmes blondes ou rousses vêtues de tweed, on aura reconnu une Nouvelle Zélande de carte postale, sans les Maoris) à entamer une nouvelle vie ailleurs, loin des îles de leurs ancêtres. Tout est bien qui finit bien, ouf! Sauf que… l’Australie n’accueillera pas les réfugié-e-s climatiques du Pacifique Sud et la Nouvelle Zélande leur réserve des conditions à peine meilleures. Pour pouvoir dire «allez, hop!» avec les personnages du livre, il faudra avoir entre 18 et 45 ans, parler correctement anglais, avoir une offre d’emploi sur le territoire néo-zélandais, être en bonne santé. Et faire partie des 75 heureux/ses élu-e-s annuel-le-s, alors que l’archipel compte plus de 11 000 habitant-e-s (pacte Pacific Access Category).
Alors quoi? Faut-il partager avec les enfants nos angoisses devant le changement climatique, la déforestation et l’ensemble du désastre écologique en cours? Certainement pas. Mais les rassurer, nous rassurer nous-mêmes, en proclamant que tout s’arrange facilement, voilà qui n’aidera pas à faire surgir de nouvelles générations conscientes des dangers, mais qui à l’optimisme béat propagé par ces deux ouvrages auront préféré «l’optimisme de la volonté».
Aude Vidal
(mars 2011)
03/05/2011 | Lien permanent | Commentaires (1)
LETTRE D'INFORMATION #109
EN AVRIL
à la librairie
COMPTINES
17e Escale du livre
4,5 et 6 avril 2019
Comptines y sera !
Venez rencontrer les auteurs et illustrateurs qui seront sur notre stand : Nine Antico, Cathy Cassidy, Claire Clément, Julie Colombet, Rémi Courgeon, Noémie Monier, Anne-Fleur Multon, Annelore Parot, Vincent Pianina, Thomas Scotto, Carole Trébor et Julia Woignier.
Pour en savoir plus, c'est ici.
Pendant les vacances de Pâques
Mardi 16 avril de 12h30 - 14h
Comprendre le rôle de l’éditeur avec Pascale Gauthier
Le magazine Lire & l'école d'écriture Les Mots recevront l’éditrice Pascale Gauthier des éditions Buchet Chastel
Bien comprendre le rôle de l'éditeur, tel est le thème de cette rencontre pro, avec Pascale Gauthier, organisée par Les Mots. Cette session d’1h30, en petit comité, sera l’occasion de tout comprendre des enjeux et défis du monde de l’édition, puis de poser toutes vos questions, même les plus directes.
Événement gratuit. Inscription obligatoire sur le site Les Mots ou auprès de la librairie.
{Attention, places limitées}
Mercredi 17 avril - 16h
Décore ton œuf !
Atelier de peinture sur œuf
Suivi d'un goûter
À partir de 4 ans - Sur inscription à la librairie
Vendredi 19 avril - 16h
Histoires d’œufs
Lectures suivies d'un goûter.
À partir de 4 ans - Sur inscription à la librairie
Mercredi 24 avril - 16h
Fabrique ton livre
Atelier pour créer son livre pêle-mêle
Suivi d'un goûter.
Dès 5 ans - Sur inscription à la librairie
Vendredi 26 avril - 16h
Une journée avec la famille Souris !
Lecture animée et pleine de surprises autour de la très grande famille créée par Kazuo Iwamura, suivie d'un goûter de souris !
À partir de 3 ans - sur inscription à la librairie
Samedi 27 avril - 15h30
Storytime KIDS - Around the World
« Nous avons reçu une invitation pour l'anniversaire de la Reine !!!! Mais... mais... vite! il faut lui trouver un cadeau ! »
Lecture bilingue anglais français en partenariat avec l'école d'anglais Kids and Us.
Pour enfants de 3 à 8 ans accompagnés d'un adulte. Sur inscription à la librairie
Ouverture exceptionnelle
le lundi 15 avril de 14h00 à 19h00
La librairie sera fermée le lundi 22 avril
EN MAI
à la librairie
COMPTINES
Jeudi 16 mai à 17h
Contes au pied des arbres
Le 16 mai, les arbres sont à l'honneur !
lectures suivies d'un goûter.
Dès 4 ans - Sur inscription à la librairie.
Lectures en partenariat avec l'association « Aux arbres citoyens, Bordeaux » et le cinéma Utopia.
Samedi 18 mai - 11h
Rencontre avec Chiara Mezzalama et Régis Lejonc
Autour de leur album Le jardin du Dedans-dehors paru aux éditions des éléphants en 2017. Prix Sorcières 2018 - catégorie Carrément beau, maxi.
Inspiré par l’enfance de Chiara Mezzalama, dont le père fut nommé ambassadeur d’Italie à Téhéran en 1979, ce texte raconte un pays frappé par la guerre, d’où l’amitié surgit malgré les murs qui s’érigent. Il est superbement illustré par Régis Lejonc.
Dans le cadre du 10e Prix Janusz Korczak de littérature jeunesse - consacré, cette année au thème de « L'enfant dans la guerre».
La rencontre sera accompagnée d'une exposition des images de l'album, au cours du mois de mai (dates à venir). Pour en savoir plus sur ce prix auquel Comptines participe depuis de nombreuses années, c'est par ici !
Mercredi 22 mai - 16h
Lecture et jeu de plateau
Autour du roman écologique et futuriste de Grâce Belder Un vent de colère, paru aux éditions Chant d'Orties.
À partir de 8 ans, sur inscription à la librairie
27/03/2019 | Lien permanent
LETTRE D'INFORMATION #110
EN MAI
à la librairie
COMPTINES
Du jeudi 2 mai au samedi 8 juin
EXPOSITION des images de Régis Lejonc pour l'album Le jardin du dedans dehors (éditions des Eléphants, 2017). Prix Sorcières 2018 - catégorie Carrément beau, maxi.
Dans le cadre du 10e Prix Janusz Korczak de littérature jeunesse - consacré, cette année au thème de « L'enfant dans la guerre».
Pour en savoir plus sur ce prix auquel Comptines participe depuis de nombreuses années, c'est par ici !
Hors les murs : Samedi 11 mai - 10h30 à 17h
En vert et avec tous !
Journée écocitoyenne et solidaire à l’Union Saint-Bruno
Comptines y sera !
Venez rencontrer Amandine THOMAS, auteure illustratrice du documentaire Océans. Comment les sauver aux éditions Sarbacane.
Plus d'infos ici et ici.
49 rue Brizard - Bordeaux.
Jeudi 16 mai à 17h
Contes au pied des arbres
Le 16 mai, les arbres sont à l'honneur !
lectures suivies d'un goûter.
Dès 4 ans - Sur inscription à la librairie.
Et pour ceux qui ont envie de prolonger le plaisir, rendez-vous à l’Utopia dès 19h!
Lectures en partenariat avec l'association « Aux arbres citoyens, Bordeaux » et le cinéma Utopia.
Samedi 18 mai - 11h
Rencontre avec Chiara Mezzalama et Régis Lejonc
Autour de leur album Le jardin du Dedans-dehors paru aux éditions des éléphants en 2017.
Inspiré par l’enfance de Chiara Mezzalama, dont le père fut nommé ambassadeur d’Italie à Téhéran en 1979, ce texte raconte un pays frappé par la guerre, d’où l’amitié surgit malgré les murs qui s’érigent. Il est superbement illustré par Régis Lejonc.
Mercredi 22 mai - 16h
Lecture et jeu de plateau
Autour du roman écologique et futuriste de Grâce Belder Un vent de colère, paru aux éditions Chant d'Orties.
À partir de 8 ans, sur inscription à la librairie
Du mercredi 22 mai au samedi 1er juin
Les carottes sont cuites
Les étudiant.e.s en licence Arts plastiques de l'Université Bordeaux Montaigne s'emparent de la vitrine de Comptines !
Sous la houlette de Julien Béziat.
Et en bonus : dépot-vente de cartes, affiches, fanzines, risographies et dessins originaux.
Image@Mathilde Faure
Joli mois de mai
La librairie sera exceptionnellement fermée
les mercredis 1er et 8 mai, et le jeudi 30 mai.
EN JUIN
à la librairie
COMPTINES
Mercredi 5 juin à 16h
Créer avec des tampons !
Atelier pour les artistes en herbe à partir de 4 ans, animé par Emma Schnellbach, suivi d’un goûter.
Sur inscription à la librairie.
Exposition des travaux d’Emma Schnellbach du jeudi 13 au samedi 29 juin.
Mercredi 19 juin - 16h
Journée arts martiaux chez Comptines !
Atelier d’initiation à l’aïkido animé par Agnès Renié, libraire à Comptines (mais aussi ceinture noire 1er dan !), suivie d’une lecture de Petit Aigle de Chen Jiang Hong, album paru à l’école des loisirs en 2003.
Atelier suivi d’un goûter.
Dès 5 ans - Sur inscription à la librairie.
Attention places très limitées !
28/04/2019 | Lien permanent
ARNO ET SON BALLON
Album
de Yvonne JAGTENBERG
Adapté du néerlandais par Alain Serres
Éd. Rue du monde
Juin 2014 - 16 €
Les parents d’Arno lui ont offert un beau et vrai ballon de football et le petit garçon décide d’aller dehors jouer avec. Il le porte bien serré contre lui de peur de l’abîmer. À quelques rues de chez lui il y a un grand terrain de foot, mais les deux équipes qui s’y affrontent sont au complet et n’ont donc pas besoin d’Arno. En revanche, le garçon qui regarde le match depuis la ligne de touche veut bien jouer avec lui. Encore leur faut-il une cage pour les buts… En quête du terrain et des buts dont ils ont besoin, ils rencontrent une fille et un grand garçon. Ce dernier les mène tous les quatre dans un champ bordé de deux paires d’arbres qui feront des parfaits buts. Ils peuvent enfin jouer et quand Arno rentre chez lui il est un tard, le ballon n’est plus aussi neuf mais peu importe, le match était formidable !
Pas question ici de compétition mais du plaisir de jouer, de faire des rencontres et de partager avec des amis. Un album qui, avec ses dessins un peu naïfs aux couleurs fraîches et dont on aperçoit les traits, a beaucoup de charme. Il a également le mérite de montrer la diversité des personnes (trois garçons, une fille, trois blancs, un noir) et de leurs lieux de vie (la ville, la campagne, une citée). Le texte est simple mais le récit est bien rythmé, grâce à une habile mise en page qui distingue le temps de la promenade et des rencontres et l’accélération du match.
Ariane Tapinos (juin 2014)
24/06/2014 | Lien permanent
LE TAPIR AUX PAS DE VELOUR
Album
de HAN-MIN Kim
Traduit du coréen par Françoise Nagel & Yeong-hee Lim
Éd. Cambourakis, sept. 2013
12,50 €
Dans la jungle de Malaisie, derrière une apparente tranquillité, règne « un vacarme de tous les diables ». Tous les animaux y vont de leurs cris, rugissements, barrissements… Sauf la maman tapir et son petit, qui marchent à pas de velours en faisant bien attention à ne pas écraser les fourmis ou réveiller les crocodiles. Même pourchassés par une vilaine panthère, les tapirs s’enfuient avec une délicatesse qui pourrait bien leur coûter la vie si un chasseur ne surgissait armé de son fusil. Sur les conseils de Maman Tapir, la panthère apprend à marcher tout doucement, sans faire le moindre bruit, et échappe au chasseur.
Depuis, tous les animaux de la jungle se sont passés le mot et se déplacent à pas de velours, au nez et à la barbe des prédateurs à deux pattes.
Les images de ce bel album sont étonnantes. Parfois très sombres, comme les profondeurs de la forêt, parfois éclairées des couleurs acidulées des animaux qui la peuplent. Sans doute à l’encre et à l’aquarelle,elles alternent douceur – le petit tapir blotti contre sa maman, elle-même couchée au creux des racines d’un arbre – et violence : les « PAN, PAN, PAN » du fusil qui forment une explosion de tâches d’encre sur la page grège. Il se dégage de l’ensemble un charme un peu décalé comme ce gros tapir qui marche, délicatement, sur la pointe de ses pates.
Ariane Tapinos (novembre 2013)
24/11/2013 | Lien permanent
LES VERRIERS DE NOËL
Documentaire
de Fabian GRÉGOIRE
Éd. L’École des loisirs, coll. Archimède
Oct. 2012 – 12,70 €
Charles et Stefan travaillent à la verrerie de Goetzenbruck, dans le massif des Vosges. Ils ont à peine quatorze ans et sont verriers débutants dans cette usine qui fabrique principalement des verres de lunettes et de montres. À quelques semaines de Noël, les enfants vont profiter du « bousillage » (l’utilisation des fours, jamais éteints, pendant les pauses) pour apprendre leur métier et réaliser les décorations de l’arbre de Noël. Sous la houlette de Carl, leur chef de place, ils vont apprendre à manier la canne, à « cueiller » la juste quantité de verre fondu, à souffler pour façonner de belles boules ou des pommes de pins. La disparition d’un demi kilo de sucre dans la famille de Charles, dont le père est chimiste à l’usine, va les mettre sur la piste des secrets de l’argenture qui permet de transformer le verre en miroir…
Fabian Grégoire est l’un des auteurs les plus prolifiques et les plus intéressants de cette formidable collection, Archimède, qui se sert de la forme de l’album et de la fiction, pour raconter le monde. Comme dans Les enfants de la mine (L’École des loisirs, Archimède, 2003), il nous plonge dans un univers du travail (très absent de l’album jeunesse) révolu et des modes de vie qui l’entouraient.
C’est ici l’occasion d’aborder Noël d’une manière peu habituelle et de parler des traditions qui l’accompagnaient dans l’Est de la France.
L’album est complété par un passionnant cahier documentaire sur les métiers du verre et la verrerie de Goetzenbruck.
Ariane Tapinos (décembre 2012)
01/12/2012 | Lien permanent
SAKUYA. La Princesse des fleurs de cerisiers
Album de Céline LAVIGNETTE-AMMOUN
& Claire DEGANS (ill.)
Éd. Chan-ok, coll. Contes traditionnels et histoires merveilleuses d’Asie…
Septembre 2012 – 13,25 €
Le dieu des montagnes avait deux filles. L’une, Sakuya, était belle et radieuse, l’autre, Iwagana avait le visage aussi dur que son cœur. Quand Sakuya rencontra Ninigi, le fils dela reine du soleil, la jalousie d’Iwagana s’enflamma. Ne pouvant empêcher le mariage des deux jeunes gens éperdument amoureux, elle maudit sa sœur, lui prédisant, à elle et à ses enfants, une vie aussi fragile et éphémère que celle des fleurs de cerisier. À Ninigi, et à sa descendance, elle prédit au contraire une vie forte et éternelle. Puis, alors que le ventre de sa sœur s’arrondissait, elle instilla le doute dans l’esprit de Ninigi : et si l’enfant à venir n’était pas de lui ?
Face à la jalousie grandissante de son époux, Sakuya partit vivre dans une petite cabane dans la forêt où elle donna naissance à trois enfants en pleine santé. Elle mit le feu à son abri et périt au milieu des flammes tandis que ses enfants, confirmant en cela la prédiction d’Iwagana, eurent la vie sauve.
De cette union entre la fille du dieu des montagnes et le fils de la reine du soleil, naquirent les premiers empereurs du Japon…
Claire Degans prête sa palette délicate à cette légende nippone. Ses images ont quelque chose d’aérien et de mélancolique. Ses fleurs de cerisiers semblent prêtes à quitter les pages de l’album et comme Sakuya, la princesse des arbres fleuris, nous dire « La vie est fragile… alors profitez, profitez du temps présent ! »
Ariane Tapinos (novembre 2012)
31/12/2012 | Lien permanent
LA PRISONNIÈRE DU DJEBEL
Roman de Didier DAENINCKX
Éd. Oskar, coll. Histoire et Société
Janvier 2012, 72 pp. – 9,95 €
Suivi d’un entretien avec l’auteur
Alors qu’il fait des travaux dans l’appartement de son grand-père à Montreuil, Éric fait une étonnante et mystérieuse découverte. Bien cachés sous la baignoire, il trouve un pistolet, de vieilles cartes postales d’Algérie et une étrange photo sur laquelle il reconnaît Gilbert, son grand-père, aux côtés d’une jeune femme – européenne – attachée à un arbre. Peu de temps après, Éric retrouve Gilbert, en Charente Maritime où il a désormais élu domicile. Là, entre promenades et repas de famille, il tente de le faire parler du passé. Avec difficulté, Gilbert finira par lui livrer les secrets de cette photo : son enrôlement dans la Guerre d’Algérie, ses doutes et finalement sa désobéissance éclairée… Surtout, il dira enfin cette douleur sourde, ces «deux longues années d’aveuglement et de souffrances» sources d’une «blessure invisible» qui lui fait écrire qu’il s’est «amputé d’une partie de (sa) mémoire pour survivre».
Avec ce court roman, accessible aux jeunes lecteurs, Didier Daeninckx revient une fois de plus sur l’histoire trouble de la Guerre d’Algérie. Au-delà de cette histoire, inspirée pour partie de faits réels, il s’intéresse à la mémoire de cette guerre. Mémoire individuelle blessée, mémoire collective sélective… L’entretien avec l'auteur, proposé en fin de volume, est à ce titre très intéressant.
Ariane Tapinos (janvier 2012)
29/01/2012 | Lien permanent
LA MÉMOIRE DE L'ÉLÉPHANT. Une encyclopédie bric-a-brac
Album inventaire de Sophie STRADY (texte) & Jean-François MARTIN (illustrations)
Éd. Hélium, avril 2012
16,90 €
Marcel est un vieil éléphant qui a roulé sa bosse. Il a été musicien, matelot, chargé de l’entretien des arbres au jardin du Luxembourg… Aujourd’hui c’est son anniversaire et ses amis lui ont préparé une petite fête surprise.
De ce bref scénario, Sophie Strady et Jean-François Martin, font un album splendide et rempli de mille merveilles.
Chacune des étapes de la journée ou de la vie de Marcel est prétexte à cette encyclopédie bric-à-brac annoncée dans le titre. Si Marcel choisit ses vêtements, on apprend tout sur les chapeaux, les queues de pies… Si Marcel admire la vue depuis son bureau, où il rédige une grande encyclopédie illustrée, la page de gauche nous présente de célèbres buildings : le Chrysler, l’Empire State, la Tour Eiffel… Si Marcel fait de la musique, Sophie Strady et Jean-François Martin convoquent tout un orchestre de définitions et d’images… Et chaque page regorge de détails instructifs : des meubles signés, les langues les plus parlées dans le monde, les planètes du système solaire… sans parler des nombreuses informations sur… les éléphants !
Cet album hybride entre fiction et documentaire, à la manière des encyclopédies, est une réussite totale. On suit Marcel avec plaisir dans ses pérégrinations tout en apprenant plein de choses utiles et inutiles. C’est beau et ludique à la fois. C’est un livre pour apprendre, rire, s’émerveiller… À recommander d’urgence à tout âge !
Ariane Tapinos (juin 2012)
17/06/2012 | Lien permanent
Odd et les Géants de Glace | roman de Neil GAIMAN
Illustré par Brett Helquist
Traduit de l’anglais par Valérie Le Plouhinec
Éd. Albin Michel | coll. Wiz | novembre 2010
141 pages – 10 €
Odd, douze ans, est un garçon plutôt malchanceux: son père est mort deux ans plus tôt, sa seule tentative d’abattage d’arbre s’est soldée par un accident qui l’a rendu à moitié infirme. Il affiche en prime un sourire exaspérant quelles que soient les circonstances, ne laissant aucune prise aux commérages qui font tout le sel de la vie de son petit village norvégien (entre deux raids vikings, s'entend).
Pour couronner le tout, sa mère s’est remariée avec le gros Elfred qui fait un beau-père plutôt passable quand il n’a pas bu. Enfin, l’hiver s’éternise alors que le mois de mars est déjà arrivé, confinant Odd et tous les habitants du village dans la salle communale où cette cohabitation forcée commence à échauffer les esprits.
Pour échapper aux bagarres, aux querelles… et aux odeurs, Odd quitte donc la grande salle pour se réfugier dans l’ancienne hutte paternelle, raflant au passage un demi saumon qui devrait lui permettre de manger pendant quelques temps… C’est sans compter la visite surprise d’un renard qui va entraîner le jeune garçon dans une aventure digne de celles des beaux seigneurs chevauchant de fiers destriers dont sont remplies les chansons maternelles. Un très beau conte inspiré d’un épisode de la mythologie nordique, dans lequel on retrouve l'humour du grand conteur qu'est Neil Gailman. Nathalie Ventax
(novembre 2010)
10/12/2010 | Lien permanent | Commentaires (1)