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CONTES D'UN AUTRE GENRE | album de Gaël AYMON & trois illustrateurs

féminisme,genre,prince et princesseIllustrations de François BOURGEON, Sylvie SERPRIX, Peggy NILLE
Éd. Talents hauts
oct. 2011 - 14,80 €

Une princesse insomniaque qui libère le prince venu la réveiller, un reine guerrière et sanguinaire sauvée par la douceur d’un soldat et un prince joli et délicat qui tient la maison de trois ogresses… Voilà des personnages de contes bien atypiques. Ici, point de princesse attendant son prince charmant ou de guerrier viril terrassant les méchants. Et pourtant, et c’est ce qui fait la réussite de ce formidable recueil, tous les thèmes du genre (du conte) sont présents. Il y est question de courage et d’amour, de sortilèges et de vengeance, de royaumes en danger… 

Cela fait déjà longtemps que l’on sait que notre sexe ne nous assigne pas des modalités d’être. Une femme, fut-elle princesse de son état, n’est pas nécessairement douce, belle, bonne cavalière (ça c’est pour les éditeurs qui pensent que seules les filles s’intéressent à l’équitation!) et en quête d’un époux à qui remettre son destin en mains. Un homme, fut-il prince ou souverain, n’est pas condamné à chasser les dragons, à aimer la guerre et les épouses douces et frivoles. Alors est-ce que de nombreux auteurs mal informés n’ont jamais entendu parler de Simone de Beauvoir, de Joan Scott, de Geneviève Fraisse, de Françoise Héritier, de Judith Butler… Ou bien choisissent-ils de réutiliser sans fin les mêmes archétypes en hommage à leurs illustres prédécesseurs (comme cela nous a déjà été répondu) ?

Toujours est-il que ce recueil de trois contes est la preuve, n’en déplaise à quelques bruyants ignorants, que des récits d’un autre genre sont possibles! Ces trois histoires, brillamment écrites par Gaël Aymon, sont à la fois classiques et inclassables. Et si elles sont parfois drôles c’est que le rire naît du décalage entre les conventions et les libertés sur lequel Gaël Aymon. Quant aux illustrations, très différentes pour chacun des trois contes, elles sont également très réussies. 

Ariane Tapinos (octobre 2011)
 
 
 
 
 
 
 
 

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21/10/2011 | Lien permanent

Un yéti dans la ville | album de Monika SPANG (texte) & Jörg MÜHLE (ill.)

un yéti ville.gifTraduit de l’allemand par Paul Paludis
Éd. Autrement
| septembre 2010 | 12, 50€

Ça y est! Après des années de recherche le professeur Têtedelinotte rencontre enfin l’abominable homme des neiges. Le mythique Yéti! Avec l’aide de ses collègues, les professeurs Crétino et Cervelet, l’observation de celui qu’ils décident de surnommer «le vieux chevelu» (on lui donne tout de même 315 ans) commence. Et quelle observation… Une fois le yéti rasé de près, son premier geste est de se poser une demie citrouille sur la tête. Une mode est née et qui sait où elle s’arrêtera… Le vieux chevelu sortira-t-il indemne de sa visite chez ces petits êtres roses sans poils?

Les illustrations de Jörg Mühle – pleines de détails saugrenus – complètent à merveille le texte somme toute assez classique de Monika Spang. Difficile de dire qui singe l’autre dans cette fable sur les apparences: la «mode yéti» fera sourire plus d’un lecteur. L'album pose toutefois des questions d’actualité essentielles sur le conformisme, l’influence des médias et… la mode.

Nathalie Ventax 

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29/09/2010 | Lien permanent

Je fais un oiseau pour la paix | album d'Alain Serres (texte) & Claire Franek (ill.)

oiseau pour la paix.gif

Éd. Rue du monde
mai 2005 - 12 €
Livre-jeux

Pour ceux et celles qui ne connaissent pas l’art de l’origami, voilà un livre idéal pour une petite initiation. On apprend au fil des pages à plier, replier, déplier le papier et l’on voit apparaître, c’est assez magique, la voile d’un bateau (facile), une barque, une drôle de grenouille (ça devient intéressant), la gueule d’un crocodile (c’est rigolo!), une fusée, la tête d’un loup, une fleur… Et tout ça, à condition de le faire dans l’ordre indiqué, devient une grue (l’oiseau, pas la machine, sinon ça veut dire que vous vous êtes trompés…) À chaque étape, une petite fille nous raconte les métamorphoses successives de la feuille de papier. En parallèle, des explications très bien faites, dessins à l’appui, organisent le modèle.

Outre que faire des origami est très amusant, faire un oiseau de paix est un moyen assez poétique de participer à son niveau aux commémorations liées à l’explosion de la première bombe atomique sur la ville d’Hiroshima. En effet, une tradition japonaise dit que si l’on parvient à plier 1000 grues de papier, son vœu le plus cher est exaucé. C’est ce que Sadako a fait lorsque, à la suite de l’explosion, elle est tombée malade. Il existe à Hiroshima un Parc pour la Paix où se trouve un monument dédié à Sadako, symbole des enfants victimes de la guerre. Rue du Monde se propose de collecter les oiseaux de paix pour les y envoyer.

PS : Avec Nathalie, nous nous sommes complètement prises au jeu et pour ceux qui, comme nous, veulent s’essayer à d’autres modèles, nous vous conseillons: Initiation à l’origami, de Junko Hirota (éd. Fleurus, juin 2005, 10 €) d’un niveau de difficulté un peu plus élevé mais qui propose de jolis modèles.

Marie Buraud
(Première publication: juillet 2005)

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18/03/2011 | Lien permanent

Mademoiselle Zazie a-t-elle un zizi ? | première lecture de Thierry LENAIN

Melle zazie zizi.jpgIllustré par Delphine DURAND
EO éd. Nathan 1998 - PRIX SORCIERES 1999
Nouvelle édition : Nathan poche 6-8 « C’est la vie ! », avril 2009, 32 pp. – 4,70 €

Mademoiselle Zazie a-t-elle un zizi? C'est sûrement le premier livre pour les jeunes enfants qui répond à cette interrogation en séparant la question du pouvoir et celle de la nécessité pour l'exercer de posséder le fameux zizi. Zazie grimpe aux arbres, joue au foot, roule sur un vélo de garçon, se bagarre à l'occasion et… elle a une zézette! Ce livre décrit très simplement une petite fille qui sort de la traditionnelle répartition des rôles sans être un «garçon manqué» mais une fille très réussie. Elle appartient à cette nouvelle humanité qui n'est pas composée d'un neutre masculin mais de deux sexes identifiables non pas seulement selon leurs différences naturelles mais à partir de l'expression de leurs désirs.

Josée Lartet-Geffard
(première publication de l'article : vendredi 8 mars 2002)

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01/02/2009 | Lien permanent

Histoire d'un loup | album de Loren CAPELLI, illustré par Juliette LAMARCA

9782844207371FS.gifÉd. Thierry MAGNIER | mars 2009 – 14 €

Un album en noir et blanc dont les linogravures accentuent l’intemporalité du conte.
La composition de l’ouvrage est finement étudiée : des illustrations sur double-page créent de véritables pauses dans le récit, offrant des espaces à l’imaginaire des lecteurs.

La forêt prend la parole pour conter l’histoire tout à fait singulière d’un loup qui veut se faire aimer d’une princesse…

Un livre qui s’inscrit dans l’histoire universelle, toujours réinventée, des relations entre l’homme et le loup, où se côtoient attirance, violence et mort.
La dualité homme-animal est traduite dans les linogravures par un traitement graphique différent : rondeur pour les personnages, accumulation d’angles et de traits brisés pour le loup.

Un album de très grande qualité.

Josuan (avril 2009)

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Je t'aime, un peu, beaucoup, passionnément… | Petite conférence sur l'amour par Jean-Luc NANCY

9782227478138.jpgÉd. Bayard, coll. Petites conférence | sept. 2008 | 82 pp. - 12 €

Qu’est-ce que l’amour ? Voilà bien une question essentielle, présente dans le quotidien de tout un chacun et dans le questionnement du philosophe. Jean-Luc Nancy nous convie à effeuiller avec lui la marguerite, pour tenter d’y répondre. Aimer «un peu, beaucoup» est-ce de l’amour ? Non, l’amour est absolu et n’admet aucune quantification. Et «passionnément» ou «à la folie», est-ce encore de l’amour ? Peut-on aimer et détruire ?

Et qu'en est-il de l’amour de soi, de l’amour des parents pour leurs enfants ? De quoi parle t-on alors ? Les livres pour les enfants (on parle là de ceux à qui cette collection s’adresse et qui sont en classes primaires) sont pleins de bons sentiments et on s’y aime à tour de pages, mais y parle t-on réellement d’amour…

On ne dira jamais assez combien ces Petites conférences sont de grands livres qui, s’adressant aux enfants, respectent leur intelligence et contribuent à combler leur insatiable curiosité. On donnerait cher pour assister, telle une petite souris, à ces échanges entre le philosophe et son jeune auditoire. On devine, ici et là, quelques sourires, on lit quelques rires. On entend à la pertinence des questions des enfants, l’importance qu’ils attachent au sujet et la valeur qu’ils accordent à ceux qui prennent le temps de leur transmettre un savoir. Et puis, quelle merveille de parler d’amour aux enfants en ces termes : «l’amour ouvre à un très grand risque, mais ce risque est à la mesure du prix incroyable que nous donnons à quelqu’un d’autre. Nous donnons ce prix incroyable parce que nous en avons besoin, parce que nous recevons quelque chose. L’amour nous dit que nous ne sommes jamais vraiment bien quand nous sommes seuls, nous ne sommes pas faits pour être seuls, comme nous ne sommes pas faits pour être en grand groupe». Comme une manière de leur montrer le chemin...

Ariane Tapinos (février 2009)

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10/02/2009 | Lien permanent

AU COEUR DE FUKUSHIMA Journal d'un travailleur de la centrale nucléaire 1F

japon,fukushima,usine,travail,témoignage,nucleaire,catastrophe écologiquemanga
de Kazuto TATSUTA
Traduit du japonais et adapté par Frédéric Malet
Éd. Kana, coll. made in, mars 2016 - 9,90€
Volume 1 / 
Volume 2 à paraître en juin 2016

Dans sa préface, Karyn Nishimura-Poupée, correspondante de l’AFP au Japon, explique que « des dizaines de mangas sont paru au Japon sur la catastrophe dans les premières années suivant le drame, car le manga est pour les Japonais un media qui dépasse le divertissement ». Cette affirmation trouve ici une éclairante confirmation. Point de divertissement dans Au cœur de Fukushima, ni même de diversion sous la forme de commentaires ou de distance critique, mais un « journal d’un travailleur de la centrale nucléaire 1F » comme l’indique son sous-titre, scrupuleux et détaillé. Kazua Tatsuta a travaillé pendant six mois à la centrale de Fukushima Daichi ichi-efu (1F), jusqu’à atteindre la dose annuelle limite d’irradiation. Ouvrier et mangaka, il relate dans cet ouvrage, le quotidien des travailleurs de la centrale chargés d’assurer la décontamination du site. Il retranscrit dans le moindre détail ses journées de travail : trajets compliqués avec plusieurs véhicules selon les zones et la distance du réacteur, équipements, installations, relations avec les collègues, travail fragmenté et contrôles répétés des taux d’irradiation…

Il pourrait tout aussi bien s’agir d’un travail sur une chaine, à l’usine, avec ses conversations de vestiaires, ses cadences, ses pauses … Kazuto Tatsuta décrit par le menu le travail d’un ouvrier du XXIe siècle soumis à des conditions de travail très difficiles et touchant une rémunération scandaleusement faible au regard des risques encourus (payée en espèces et déduites de frais divers). Son témoignage vaut d’ailleurs autant pour cette immersion sociale que pour ce qu’il décrit du travail spécifique des ouvriers du nucléaire. Au point qu’on est parfois agacé par son manque de distance critique à l’égard de la société Tepco ou des autorités japonaises. Ce manga est l’exact opposé de Colère nucléaire* dans lequel Takashi Imashiro expose page après page, sa colère, sa désillusion, ses inquiétudes face à l’industrie du nucléaire au Japon. Pour autant, Au coeur de Fukushima est un témoignage passionnant et exceptionnel. C’est aussi un très beau manga au dessin limpide, précis, documentaire et documenté et à la narration fluide.

Ariane Tapinos (avril 2016)

* Colère nucléaire, éditions Akata
1 - L’après catastrophe, , novembre 2015
2 - Aux manifs… , janvier 2016

 

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25/04/2016 | Lien permanent

Yancuic le valeureux | album de Fabrice NICOLINO (texte) & Florent SILLORAY (ill.)

yancuic.gifÉd. Sarbacane, 2e trimestre 2007
66 pages - 15,90€

Yancuic, petit indien d’Amazonie, vient d’avoir dix ans, l’âge d’apprendre à pêcher le «poisson des trous». Il est orphelin: c’est son grand-père qui va l’initier, avec sagesse et une grande tendresse qui n’exclut pas une certaine dureté… Les enfants indiens doivent apprendre par eux-mêmes à survivre dans une nature splendide mais hostile. L’enjeu de cette expérience est dramatique pour Yancuic: s’il réussit il sera enfin considéré comme un grand, mais s’il échoue il perdra aussi son ami Sarilou, le petit singe apprivoisé qui est comme un frère pour lui. Car il a eu la bêtise de faire un pari avec Patzcu, un garçon brutal et jaloux: s’il ne capture pas un poisson des trous dès son premier jour de pêche, il devra donner son singe à Patzcu! Yancuic est courageux et intelligent, il connaît les dangers et les secrets de la rivière: quoique chétif et un peu rêveur, il peut gagner. Mais au cours de la pêche, un poisson-serpent le mord et l’empoisonne… Patzcu s’empare alors du singe. Yancuic, entre la vie et la mort, souffre de sa blessure, et encore plus de voir Sarilou maltraité par son nouveau maître. Pour sauver son ami singe, il tente un exploit: à peine guéri, il va pêcher tout seul à la Grande- Rivière. Et là, miracle, il aperçoit une troupe de dieux magnifiques, armés et casqués d’argent, peau blanche et cheveux jaunes…

L’aventure est prenante, imprégnée des antiques contes et croyances de ce monde indien encore isolé, préservé des certitudes de l’homme blanc. Les images peignent un éden verdoyant, plein de fraîcheur et d’une grande beauté. L’histoire a une issue heureuse pour le petit indien, mais le lecteur d’aujourd’hui contemple avec mélancolie ce monde qui avance, sans le savoir, vers une fin toute proche.

Mireille Penaud
(première publication de l'article: juillet 2007)

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30/08/2009 | Lien permanent

Mon papy et moi | album de Tadao MIYAMOTO

mon papy et moi.gifAdapté du japonais par Christophe Le Masne
Éd. Mango jeunesse | janv. 2010 - 9,50€


Papy Ours et Petit Ours ont beaucoup de choses de à se dire… Ou plutôt: Petit Ours a beaucoup de questions à poser à son papy – «Pourquoi t'es beaucoup plus vieux que moi?Et pourquoi tu as des rides autour des yeux?» Son aïeul a surtout envie de s'amuser et de manger, voire de faire les deux en même temps. Papy Ours est très doué pour profiter des bonnes choses de la vie: il adore le raisin, la pêche aux poissons, les insectes à gober, les blagues et la sieste qui vient en faisant la planche sur des eaux calmes…

Tantôt amusé, tantôt dérouté, Petit Ours (brun) ne lache pas son ancêtre d'un poil et chaque double page le montre imitant avec plus ou moins de bonheur le vieil ours (gris) tout ridé qui ne craint pas de continuer à rire… au risque de se créer de nouvelles rides. Quand petit Ours demande: «Et tu feras quoi le jour où ton visage sera tout recouvert de rides?» le vieux roublard rétorque: «Je ferai quoi? Y songer…» et il l'invite à se régaler d'abord du gros poisson que son petit-fils a réussi à attraper. Leur duo fonctionne à merveille, il y a une vraie complicité entre eux et aucune lourdeur dans l'éloge de la douceur de vivre que professe le vieil ours à son descendant impatient. Le bonheur de la journée est partagé, grandir et vieillir ne sont pas synonymes, mais l'on peut faire les deux avec le sourire semble vouloir nous dire Tadao Miyamoto.

Corinne Chiaradia (février 2010)

Du même auteur, chez le même éditeur:

ma maman et moi.gifmon papa et moi.gif

 

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MARIUS

marius.gifAlbum
de Latifa ALAOUI M. et Stéphane POULIN

Éd. L’Atelier du Poisson Soluble
Mars 2001 – 13,50 €

« Un autre jour à l’école j’ai dit que mon papa est un homosexuel. » En voilà une nouveauté dans la littérature jeunesse ! Tout au long de l’album, très tranquillement, Marius, cinq ans, parle. Il raconte ses parents, leur séparation, ses deux maisons, l’amoureux de maman et l’amoureux de papa, grand-mère qui ne comprend pas tout, la maîtresse qui le trouve courageux et comment il faut un homme et une femme pour faire un beau garçon comme lui.
Autour de Marius, la plupart des adultes écoutent et savent dire. Souvent le texte indique ce que tel ou tel a dit, parlé ou expliqué. Sans ignorer que sa situation n’est pas si banale, Marius vit dans un univers familial chaleureux et rassurant où il peut paisiblement s’imaginer en mari de sa femme pirate, la plus belle et la plus forte du monde...

Patrick Geffard
(Date de première publication de l’article : juin 2001)

 

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01/11/2011 | Lien permanent

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