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Rechercher : Comme un poisson dans l'eau

LA BANDE À GRIMME

bande à Grimme.gifRoman d'Aurélien Loncke
Éd. L’École des loisirs, coll. Neuf
Septembre 2012
139 pages – 9,20 €

Fanette, Mako, Moka, Muffline Sucette, Sibotie, Griotte et Grimme, le chef :à eux huit, ils forment la « bande à Grimme » appelée Mille Poux par les gens de la ville. Une bande d’enfants des rues qui survivent de petites rapines. Un jour, peu avant Noël et alors que la bande crève la faim, Grimme rapporte de son chapardage un petit soldat de plomb que les enfants baptisent Joli sourire banane. Tous les jours, à la même heure, la bande va assister au spectacle – gratuit – du magicien Nicholas Gazame, dans le parc. Au cours d’un tour de passe-passe, le magicien remplace le soldat de plomb par une pièce de dix sous : de quoi s’offrir un festin pendant plusieurs jours !

Mais le lendemain, le magicien n’est pas à son emplacement habituel et les enfants découvrent dans un journal récupéré dans une poubelle, qu’une collection de douze soldats de plomb de grande valeur a été dérobée à un riche homme d’affaire…

Dans cette histoire à la Dickens, c’est surtout la qualité d’écriture d’Aurélien Loncke qui retient l’attention. Il fait le portrait subtil d’une bande d’enfants miséreux et nous offre un conte de Noël plein d’élégance.

Ariane Tapinos (novembre 2012)

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29/11/2012 | Lien permanent

LA SÉLECTION DU PRINCE CHARMANT

sélection du prince.gifRoman d’Agnès de LESTRADE
Éd. Sarbacane, coll. Mini-romans Sarbacane, mai 2012
61 pp. – 6 €

C’est un vendredi 13 que tout a commencé. Ce vendredi matin où Margotte a dévalé l’escalier, la tête la première. Ce jour où Marguerite est tombée deux fois : dans l’escalier trop ciré, dans le coma aussi. C’est ce jour-là que sa petite sœur Gersande a décidé de chercher le prince charmant qui, comme dans les contes, pourra, d’un baiser, réveiller l’adolescente endormie dans son lit d’hôpital.

Chercher un prince charmant est une mission délicate et pleine d’imprévus. Elle nécessite de s’investir dans cette sélection d’un genre particulier et d’user d’artifices incongrus, comme des faux seins en cotons par exemple. C’est aussi une mission à haut risque parce qu’à force de chercher, Gersande pourrait bien le trouver, son prince charmant… 

Dans ce court roman, on passe en quelques pages, de la tristesse à l’espoir, du sérieux à l’humour. Un peu comme dans la vie finalement, qu'Agnès de Lestrade sait si bien coucher sur le papier. Ici, une soixantaine de pages lui suffisent pour dresser le portrait de la relation entre deux sœurs, pour évoquer la vie d’une famille bouleversée par un accident stupide. Pour donner au lecteur envie de sourire à la fin, parce que si tout ne se termine pas comme dans un conte de fées, la vie réserve autant de surprises heureuses que de coups du sort.

Ariane Tapinos (mai 2012)

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04/06/2012 | Lien permanent

DUO DE BESTIOLES

art,animaux,sculpture,recyclage,biodiversiteAlbum d'Alain BURBAN (sculpteur), Jean-Philippe GALLET (texte) et Paskal MARTIN (photos)
Éd. Les Ateliers Art terre (Rennes)
Novembre 2011 – 17 €

La maison d’édition Les Ateliers Art terre présente une particularité: elle associe productions plastiques, expositions et publications d’ouvrages sur le monde animal. Cet album est le fruit d’un cheminement, sculptures, expositions, photos et texte. Ces quatre étapes de création sont présentes dans le livre.
La composition régulière et rigoureuse évoque un bestiaire scientifique. Chaque double page est organisée en un face à face inattendu de deux animaux sculptés dans la partie supérieure.

En bas, une photographie en noir et blanc met en scène, avec humour, les deux animaux. Le tout s’accompagne d’un texte sur fond de couleur. Ne vous méprenez pas, ce texte a de l’importance: une petite histoire crée une connivence entre les deux sculptures devenant alors de véritables personnages. C’est une rencontre rocambolesque, un jeu plein d’ humour sur la langue, une situation faite de fantaisie et d’inventivité.

Au-delà de cette légèreté plusieurs messages sont adressés au jeune lecteur et chacun y trouvera un enrichissement. Chaque être est unique, a ses caractéristiques propres et sa raison d’être. Les différences sont source de richesse. L’union permet d’affronter et parfois même de solutionner les difficultés quotidiennes.

Les auteurs sont eux-mêmes engagés dans cette voie. Ils utilisent pour leurs créations des matériaux recyclés, font partager la notion de biodiversité et d’écologie au public lors d’expositions ou de publications.
Un livre original, engagé, tout à fait d’actualité.

Josuan (février 2012)

 

 

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18/02/2012 | Lien permanent

Black-out | roman de Sam MILLS

Black-out.gifTraduit de l’anglais par Valérie Le Plouhinec
Éd. Naïve | novembre 2010
435 pages – 18 €

Un groupe terroriste baptisés ArkQ s’est inspiré d’un roman pour faire exploser nombre d’édifices londoniens, causant des milliers de mort. Après ces attentats très meurtriers, le gouvernement a rétabli les exécutions publiques et exerce une censure sur la plupart des livres. Stefan, dont le père est libraire, ne connaît que les versions «réécrites» de classiques tels que 1984 ou Sa majesté des Mouches, jugés trop perturbants pour la population. Les censeurs visitent les librairies régulièrement pour en retirer les ouvrages tendancieux et on engage bien évidement tous les citoyens à épier les comportements suspects et à les dénoncer. Après que son père ait décidé de cacher un auteur accusé de terrorisme dans sa librairie, Stefan, partagé entre son amour filial et l’endoctrinement dans lequel il a été élevé, va peu à peu découvrir les revers de la rebellion mais aussi l'ampleur de la détermination du gouvernement à conserver le contrôle de la population.

Si l’on se perd un peu dans les méandres des convictions souvent changeantes des personnages, les dérives de la société post-apocalyptique et totalitaire dépeintes par Sam Mills ont des accents de véracité parfois troublants. Roman de science-fiction, réflexion sur l’engagement politique, le terrorisme, les limites personnelles que chacun pose à la liberté d’expression et sur l’importance politique que parfois revêt la lecture, Black-Out est un thriller futuriste dans lequel les protagonistes se livrent à un jeu du chat et de la souris palpitant qui en fait un roman difficile à fermer avant la dernière page!

Nathalie Ventax
(novembre 2010)

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29/11/2010 | Lien permanent

Kanji | album de Lisa BRESNER (texte) & Anne BUGUET (ill.)

Kanji.jpgÉd. Picquier Jeunesse
septembre 2007 - 13,50 €

Une femme attend le retour de son mari, un samouraï parti guerroyer loin de son foyer. Chaque jour qui passe, elle perd un peu de ses couleurs parce que «plus une femme attend son bien-aimé, plus elle soupire, plus elle perd de gouttes de sang. Plus elle perd de sang, plus elle devient pâle». À l’approche de la Fête des garçons, son fils veut plus que toute chose lui rendre ses couleurs et sa joie de vivre. D’un œuf qu’il a cassé s’envole un papillon jaune qui, pour le remercier de l’avoir libéré, lui promet de guérir sa mère de sa profonde tristesse.
Le papillon entraîne l’enfant dans un voyage magique au cours duquel il va prélever des couleurs, partout où il en trouvera: le rouge d’un coquelicot, le vert d’un nénuphar… Et toutes ces couleurs vont rendre son sourire et… son époux à la belle éplorée.

Fable émouvante sur la mélancolie – splendidement figurée sous la forme d’une plante étrange et sombre –, cet album est aussi une initiation au japonais. Le texte est émaillé de mots japonais, traduits au début et à la fin du livre. Répétés au fil de l’histoire, ces mots deviennent familiers au lecteur. Ils sont comme une musique qui se poursuit lorsqu’on a refermé le livre: haha, chichi, hana, chô, yûutsu

Ariane Tapinos
(première publication: octobre 2007)

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13/03/2011 | Lien permanent

Le Gourmet solitaire | manga de Masayuki Kususmi (texte) & Jirô Taniguchi (ill.)

Gourmet solitaire.gifTraduit du japonais par Patrick Honnoré et Sahé Cibot
Adpatation graphique de Caroline Delavault
Éd. Casterman, coll. Sakka
octobre 2005, 198 pages - 9,95 €


À la manière de certains des autres ouvrages du grand magaka Jirô Taniguchi, ce Gourmet solitaire est une déambulation dans les quartiers de Tokyo. Mais, ici, chacun des dix-huit chapitres se conclut par une dégustation, une rencontre gourmande avec l’un des nombreux plats de la cuisine japonaise. Le plat et le lieu composent le titre de chaque chapitre. Un homme, importateur d’articles de mode de son état, entre au hasard de ses déplacements professionnels, dans des restaurants inconnus. Il y rencontre des mets et des gens, qu’il observe ou avec qui il se mêle. Chaque fois, son repas est offert au lecteur dans une image conçue un peu comme la photo d’un paysage sur laquelle serait mentionnés les différents sites représentés. C’est d’une beauté simple et un peu mélancolique. C’est terriblement appétissant et en même temps, pour le lecteur occidental peu au fait de la culture culinaire japonaise, délicieusement exotique.
Un régal pour les amateurs de manga et un livre à offrir de toute urgence à ceux, ils ne sont plus très nombreux heureusement, qui douteraient encore de la richesse et de l’intelligence d’une certaine bande dessinée japonaise.

Ariane Tapinos
(première publication: février 2006)


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16/03/2011 | Lien permanent

Loup | BD de Pierre BOISSERIE (scénario) & Éric STALNER (dessin)

loup VANIER.jpgD'après un récit original de Nicolas VANIER
Coédition 12 bis / XO éditions
| octobre 2009 | 13€

Nous sommes en Yakoutie, chez les Evènes. Sergueï, seize ans, vient de se voir solennellement confier la garde de la grande harde de rennes. Depuis quinze jours il est seul avec son troupeau dans les pâturages d'été du grand nord de la Sibérie. Soudain, il aperçoit un loup qui prend la fuite. Le loup, prédateur du renne, animal sacré des Evènes, est tué depuis des siècles conformément aux lois des nomades. Pourtant tout va basculer lorsque Sergueï découvre une portée de jeunes louveteaux et se laisse attendrir par le regard de leur mère «protectrice et prédatrice»: «on dirait qu'elle me sourit !». Le jeune homme va devoir se positionner: protéger les loups ou les décimer, comme le fait son clan et comme les chasseurs étrangers qui organisent les massacres de la faune en hélicoptère.

Sur fond de nature sauvage et lointaine cette adaptation du roman de l'explorateur Nicolas Vanier et de son film sensibilise les lecteurs à un thème d'actualité: l'écologie. La préface de l'auteur situe parfaitement le propos de cet album remarquablement mis en images. Les loups, très expressifs, évoluent dans un univers assez statique qui dépeint bien les grands espaces nordiques. La violence des chasseurs qui font irruption dans cette nature préservée est saisissante. La palette de couleurs nous transmet des sensations qui varient considérablement au fil des saisons.

Un regret toutefois: le texte aurait mérité un travail d'adaptation plus précis pour que la transposition du roman et du film en bande dessinée soit pleinement réussie. Malgré cette réserve, cet album offre, sans aucun doute, un grand intérêt pour sensibiliser les lecteurs aux relations entre les espèces qui peuplent notre Terre et à la défense de la nature.

Josuan (mars 2010)

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01/04/2010 | Lien permanent

L'Arche de Noah | roman de Chaïm POTOK

arche noah.gifTraduit de l'anglais (États-Unis) par Jérôme Lambert
Éd. L'École de loisirs, coll. Médium | mars 2004 | 78 pages - 9€

[À partir de 12 ans]

À seize ans, Noah, seul survivant d'un village de quatre mille âmes, a passé trois ans dans un camp de concentration puis deux ans dans un camps de transit. Il vit maintenant à Brooklyn chez sa tante. Davita, une jeune juive américaine de dix-huit ans, lui donne des leçons d'anglais. Au fil de ces rencontres, il dévoile son douloureux passé. La mort des siens, de son frère jumeau, le camp. Au travers des dessins qu'il échange avec Rachel, la petite sœur de Davita, il raconte. Son village, sa maison, la synagogue dans laquelle il exerçait ses talents naissants de dessinateur.

L'histoire de Noah est celle d'un retour à la vie. Noah apprend à parler une nouvelle langue et réapprend à vivre. C'est l'histoire d'un avenir possible après une mort presque certaine. C'est l'histoire d'une parole retrouvée, d'un retour dans la communauté des hommes. L'écriture contient l'émotion et suggère plus qu'elle ne décrit. C'est un récit très juste.

Ariane Tapinos
(première publication de l'article : 1er février 2005)

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06/12/2008 | Lien permanent

Tsunami | album leporello de Joydeb et Moyna CHITRAKAR

Éd. Rackham, coll. Sous le Signe noir | 1° trimestre 2009 | 30€
Texte français du professeur A de l'Ink Institute FRMK d'après la traduction anglaise du chant original bengali Mala Chakraborthy et Sirish Rao.

tsunami.gifParmi de nombreux livres nous avons été immédiatement attirées par cet ouvrage exceptionnel. L'illustration de couverture, très colorée, nous plonge à la fois dans la tradition indienne et dans un événement dramatique récent, le tsunami du 26 décembre 2004.

Dès l'ouverture, une surprise: ce n'est pas un album classique mais une longue fresque que l'on déroule, comme une vague. Puis, image choc  - démon ou masque? - une figure grimaçante dont la bouche, grande ouverte, rejette un fleuve ininterrompu emportant tout sur son passage: hommes, animaux, maisons...
La composition picturale remarquable participe pleinement à la narration et nous rappelle la tradition orale et les récits médiévaux en images comme la tapisserie de Bayeux. La grande lisibilité graphique, la multitude de personnages, la force des couleurs des images sérigraphiées parlent directement aux lecteurs. Le texte, véritable ballade épique, narre avec simplicité et poésie le déchaînement des éléments meurtriers et la force de vie qui, comme toujours, surgit de la destruction.

Nous recommandons chaleureusement à tous, adultes et enfants, la lecture de cet ouvrage, véritable livre d'art qui inscrit dans la mémoire universelle l'émotion d'une catastrophe contemporaine sur un support traditionnel, celui des rouleaux patua du Bengale.

Josuan (juin 2009)Tsunami02.jpg

PS: Pour la réalisation du livre, la forme classique en rouleau de la peinture originale a été transposée dans un leporello (technique de pliage et de collage donnant un livre qui s'ouvre comme un accordéon). Pour assister à la mise en oeuvre de la sérigraphie et du leporello, et entendre les auteurs interpréter (chanter) Tsunami dans la tradition des conteurs bengali: une visite sur le site des éditions Rackham.

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19/06/2009 | Lien permanent

Le Tour du monde en pédaroulette | album de Léna ELLKA, illustré par Peggy NILLE

tour du monde pedaroulette.jpgÉd. Talents Hauts, coll. Des livres pour les filles ET pour les garçons | avril 2009 | 11,50 €

Alphonse part faire le tour du monde sur son vélo à petites roues. Il a installé des bouées sur les grandes roues du vélo et, sur une rivière, rencontre Éliette et son pédalo. Elle lui propose de se joindre à lui. Alphonse hésite : après tout, c’est une fille, alors «…attention : tu ne peux pas être aventurière si tu te coiffes tes cheveux toutes les cinq minutes ou si tu pleures tout le temps. Si un seul petit pois sous ton matelas t’empêche de dormir, ce n’est pas non plus la peine de venir». Eliette a bon caractère et sait bien que les princesses aux petits pois, c’est comme les princes charmants, ça n’existe que dans les contes de fées, alors elle se décide à accompagner Alphonse, malgré les préventions de ce dernier.

Les voilà donc tous deux partis pour un tour du monde en pédalo et vélo. Mais un pédalo ça ne fonctionne pas sur les routes, il faut le tirer et ça, Alphonse en a assez. La solution la plus simple serait d’installer les petites roues du vélo d’Alphonse sur le pédalo d’Eliette… Mais Alphonse ne sait pas faire de vélo sans les petites roues et c’est la gamelle assurée ! Alphonse va devoir réviser avec un peu d’humilité ses certitudes sur les filles.
Un album malicieux aux couleurs vives, qui parle des garçons et des filles mais sans en faire des tartines. Un album qui se moque, avec finesse et gentillesse, des petits garçons à qui l’on a un peu trop rabaché qu’il ne fallait pas pleurer, ni se faire commander par une fille.

Ariane Tapinos (avril 2009)

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25/05/2009 | Lien permanent

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