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01/12/2009

Le Nouveau

le nouveau.gifAlbum Noël
Didier Lévy (texte) et Matthieu Roussel (ill.)
Éd. Sarbacane | 4e trimestre 2004 - 14,90 €

Robert est un jeune homme ambitieux, publicitaire de son état. Un jour, ou plutôt une nuit qu’il roule sur une petite route de montagne, sa voiture tombe en panne. Il s’enfonce dans la forêt (et dans la neige) à la recherche de quelqu’un pour l’aider et… il tombe nez à nez avec le Père Noël et ses lutins! Le vieux monsieur barbu lui annonce qu’il est le nouveau Père Noël. Robert n’en croit rien et se fâcherait même si le lutin Django ne lui réparait vite fait sa voiture. De retour dans la vie «normale», Robert s’aperçoit vite que Django le suit partout mais qu’il est le seul à pouvoir le voir. Cela n’arrêtera pas Robert dans son irrésistible ascension sociale et professionnelle. Il prend de l’embonpoint, fume des cigares de plus en plus gros et atteint enfin le dernier étage de la tour. Il est le «Grand Chef». Un soir, il croise sa fille de dix-huit ans qui quitte la maison (il avait trouvé le temps de faire un enfant à sa femme) et sa femme lui annonce qu’elle le quitte. Robert comprend soudain (il était temps, mais mieux vaut tard que jamais, paraît-il) qu’il est passé à côté de sa vie. Dès le lendemain, tout change: il ne va plus travailler, ne quitte plus son pyjama, demande pardon à sa fille et se laisse pousser la barbe. Il part avec sa femme se promener dans la montagne et croise… les lutins qui l’attendent avec un beau manteau rouge et un tout nouveau traîneau (du genre vaisseau spatial).

Voilà un album qui sort du lot des gentils livres de Noël! Tout est insolent et amusant dans ce drôle de livre. La figure du publicitaire symbole de la réussite sociale n’est pas nouvelle (on pense au personnage joué par Kirk Douglass dans L’Arrangement, magnifique film d’Elia Kazan, ou dans le registre plus humoristique au mari de Samantha dans la célèbre série Ma sorcière bien aimée) mais la solution que Robert apporte au constat de l’échec de sa vie personnelle ouvre des perspectives nouvelles! Les images (de synthèse?) aussi sont à la fois très référencées (très sixties, justement) et très originales. Cerise sur le gâteau, le titre en lettres d’or brille de mille feux. Délicieusement kitsch. Comme dans Angelman, leur précédent album chez le même éditeur, Didier Lévy et Matthieu Roussel réussissent un cocktail décoiffant. À mettre entre toutes les mains…

Ariane Tapinos

(première publication de l'article : 1er décembre 2004)