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24/03/2018

VIENS, ÉMILE, ON RENTRE À LA MAISON !

Viens, Émile….jpgalbum
de Hans TRAXLER
Traduit de l’allemand par Génia Catala
Éd. La joie de lire, mars 2018 - 15,90€

Marthe est une vieille femme qui vit seule dans les montagnes, à plusieurs heures de marche du premier village. Elle n’a pour unique compagnon que son porcelet qui répond au joli nom de Émile. Marthe est pauvre, très pauvre et elle sait que quand viendra l’hiver, elle n’aura plus rien à manger. Alors, quand les « jours se font plus courts » Marthe prend une décision difficile… A Émile, comme à ceux qu’elle croise sur son chemin, elle dit qu’elle part rendre visite à sa cousine mais Émile se doute bien que ni les petits veaux, ni les porcelets, entassés dans le camion qui croise leur route ne partent en excursion. A l’approche de la ville, le doute n’est plus permis et l’odeur du sang confirme à Émile que le but de la promenade n’est pas celui annoncé par Marthe.


Pourtant, arrivée devant l’abattoir, Marthe renonce et rebrousse chemin.

Finalement, par intérêt et non par générosité, les habitants du village (ils sont inquiets de ce que pourrait leur coûter la prise en charge de Marthe si celle-ci perdait la tête), lui apportent de quoi remplir son garde manger pour plusieurs années…

Comme l’avait révélé, il y a quelques années, un article hilarant du Gorafi*, notre alimentation est pleine d’animaux morts ! Et cette révélation s’invite dans la littérature jeunesse alors que l’actualité s’empare du sujet des abattoirs et de notre rapport aux animaux d’élevage. Or les enfants d’aujourd’hui, plus encore que les générations précédentes, ont perdu l’idée même du lien entre l’alimentation carnée et les animaux bien vivants sur leurs pattes. Le salon de l’agriculture fait recette parce qu’ils peuvent y voir des animaux de ferme « en vrai » mais combien savent que le joli petit cochon primé fera bientôt un bon saucisson ?

L’album de Hans Traxler n’est pas un manifeste pour le végetarisme, c’est avant tout une histoire habillement racontée et illustrée avec talent et humour. Mais une histoire qui peut faire réfléchir et ouvrir la porte à bien des questions.

En un mot, si vous voulez être tranquille pour déguster le rôti du dimanche, éviter cette lecture !

Ariane Tapinos (mars 2018)

A lire sur notre blog, sur le même sujet, le très beau texte de Jennifer Dalrymple : La promesse de Mirto (éditions Oskar, coll. Trimestre, 2016)

* Alimentaire : d’autres plats concernés par la présence d’animaux morts dans leur composition, Le Gorafi, 12 février 2013.

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