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Rechercher : a l'école des espions

Le Dernier Danseur de Mao | témoignage de Li CUNXIN

Danseur Mao.jpgTraduit de l’américain par Isabelle Saint-Marti
É
d. L’École des loisirs, coll. Médium documents, mars 2010, 389 pp. - 14,80€

Plus qu’un documentaire, voici un étonnant témoignage. Celui d’un Chinois, Li Cunxin, né en1961 dans un village pauvre de la province de Shandong, qui deviendra danseur étoile aux États-Unis avant de faire sa vie en Australie où il écrira ce livre, publié une première fois en France en 2003 (éditions First).

Li est l’avant-dernier d’une famille de sept garçons. Ses parents travaillent la terre et luttent pour nourrir leurs enfants et les élever dignement. Lorsque qu’il a neuf ans, et alors que la Révolution culturelle bat son plein, Li est choisi pour intégrer l’École de danse de Madame Mao. Il y passera sept années à trimer pour forger son corps et son caractère. Devenu l’un des meilleurs élèves de son école, tant par ses talents artistiques que par son engagement politique au sein des jeunes Gardes rouges, et alors que le régime communiste, après la mort de Mao, relâche son étreinte sous l’effet de la politique de la porte ouverte de Deng Xiaoping, il est désigné pour aller promouvoir la danse chinoise aux États-Unis dans le cadre d’un échange culturel avec une école de danse de Houston. Ébranlé par les richesses et les libertés de l’Occident, et amoureux d’une jeune américaine, il passe à l’Ouest dans des conditions rocambolesques. Désormais, sa vie est du côté du «capitalisme pourri», loin des siens, de son village, de sa famille…

Disons-le d’emblée: ce ne sont pas les qualités littéraires qui font l’intérêt de ce récit… C’est plat et parfois poussif. Li Cunxin est sans doute un merveilleux danseur mais un piètre écrivain. De plus, son absence presque totale de recul par rapport à la Chine de la Révolution culturelle et aux exigences absurdes et iniques du couple Mao est parfois un rien agaçante. Tout comme le ton souvent larmoyant du narrateur: Li, sa famille, ses camarades ont souvent «le visage baigné de larmes».

Pourtant… Ce témoignage d’un destin extraordinaire est captivant. Il plonge son lecteur dans une épopée moderne qui balaye l’histoire politique de la seconde moitié du vingtième siècle. Il y a une certaine honnêteté de la part de Li à afficher pareille naïveté quant au monde qui l’entoure. À raconter son adhésion au régime maoïste et ses quelques doutes. C’est que Li est enfant quand il quitte ses parents et tout jeune adulte quand il arrive aux États-Unis. Un adulte qui ne connaît du monde que ce que ses professeurs affidiés au régime (et régulièrement sanctionnés pour avoir fait un pas de côté par rapport à l’idéal communiste) en ont laissé filtrer. En même temps, il fait preuve d’un redoutable instinct de survie en ne laissant rien paraître de ses doutes et en ne délaissant jamais la partie politique des enseignements qu’il reçoit. Peut-être aussi que l’inépuisable dévouement à sa famille et l’immense respect qu’il voue à ses parents et aux adultes qui le forment, sont un peu suspects pour le lecteur occidental mais correspondent bien aux règles qui régissent la société chinoise, communiste ou pas.
Ce témoignage est un peu un ovni, venu de Chine via l’Australie, dans la production littéraire jeunesse. Tout comme cette nouvelle collection, Médium documents, de L’École des loisirs, décidément pleine de (bonnes) surprises!

Ariane Tapinos (mai 2010)

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30/06/2010 | Lien permanent

Ni vu ni connu | roman d'Olivier ADAM

ni vu ni connu.gifÉd. L'École des loisirs, coll. Neuf | mars 2009 | 96 pages - 8,50€

Antoine se demande parfois s'il n'est pas invisible. Personne ne semble jamais remarquer sa présence, ni son absence d'ailleurs. Tenez, pendant l'anniversaire de Thomas (la star du CM2) Antoine prolonge la partie de cache-cache pendant des heures… Personne ne le cherche. Et si ce jeu n'en était plus un? Si Antoine pouvait utiliser sa «transparence» pour échapper aux contraintes et observer à loisir ceux qui ne le voient pas? Quels secrets découvrirait-il? Et manquerait-il à quelqu'un?

Ce court roman, écrit à la première personne, nous immerge dans la peau d'Antoine, un gamin apparemment sans histoire* qui «disparaît» à défaut de pouvoir se faire remarquer. Entre mal-être et fantasme (qui n'a jamais rêvé d'être invisible?), Olivier Adam brosse un portrait sensible, où flotte un sentiment d'irréalité, léger mais tenace. Ce climat s'installe dès le premier chapitre où Antoine observe ses camarades jouant au jardin, à travers une fenêtre, à l'étage de la maison: il voit, en plongée, le monde se dérouler «sans lui».

Mais de l'observation à l'indiscrétion ou l'espionnage pur et simple, la frontière est parfois ténue et Antoine joue avec le feu. Chacun a droit à ses secrets, ses mensonges et ses petits arrangements avec la réalité (même la starlette de l'école, qui s'invente un père valide, et même l'amoureuse secrète d'Antoine, qui protège ses sentiments)… Antoine a tort de se croire insignifiant, les actes d'une personne même discrète ont toujours des conséquences, et il ne peut longtemps se cacher sans provoquer de catastrophe. Quand l'affolement survient (école, parents, gendarmes… on recherche Antoine), le jeu est fini et le rappel à la réalité brutal. Salutaire, on ne sait: le sermon de sa mère, qui qualifie d'orgueil l'apitoiement du garçon sur son sort, est assez terrible. La fin du livre est douce-amère, Antoine a appris qu'il n'est pas invisible, que sans aucun doute il y a des êtres pour qui sa présence compte, mais il faudra du temps pour rassembler les éclats de leurs relations bouleversées. On dirait qu'il est prêt pour l'adolescence...

Corinne Chiaradia (juin 2009)

* … enfin, Antoine a déjà une histoire à L'École des loisirs : Ni vu ni connu est la suite du Jour où j’ai cassé le château de Chambord (coll. Mouche, 2005), mais aucun problème à lire l'un sans connaître l'autre.

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23/06/2009 | Lien permanent

LA NUIT DE BERK

Nuit de Berk.jpgalbum
de Julien BEZIAT
Éd. Pastel, août 2018 – 13,50€
L'autre jour, un truc terrible est arrivé à l'école : Berk, le doudou-canard un rien facétieux rencontré dans les précédents albums de Julien Béziat, a été oublié, on ne sait trop comment, dans la caisse à doudous de l'école.

« Tu le retrouveras demain. Il ne peut rien lui arriver » … paroles qui se veulent rassurantes des parents au jeune propriétaire de Berk. Rien lui arriver ? Hum, hum, pas si sûr ! Parce que la nuit est tombée sur l'école et Berk et Croc, un croco-sac-à-dos oublié lui-aussi, décident de partir se balader mais avancer à tâtons dans l'obscurité de la salle de classe n'est pas chose aisée, surtout quand on est juste éclairé par le halo de la lampe de la maîtresse.

SPROUITCH SPROUITCH SPROUITCH !

Qu'est-ce que c'est que ce bruit qui fiche drôlement la trouille et qui semble poursuivre nos deux courageux et téméraires héros ?

On dirait un bruit de grosses pattes qui écrabouillent, ou plutôt des ogres qui mâchouillent, ou encore des sorcières qui bidouillent. CLAC ! Argh ! La lumière s'est éteinte d'un coup. Et ce bruit qui se rapproche :

SPROUITCH SPROUITCH SPROUITCH ! 
« Sors-nous de là, Berk ! On va être écrabouillés, mâchouillés et bidouillés ! »
SPROUITCH SPROUITCH SPROUITCH SPROUITCH SPROUITCH SPROUITCH !

Comment Berk et Croc vont-ils se sortir de cette histoire ? Vont-ils être écrabouillés, mâchouillés ou bidouillés ? Et par quel curieux hasard vont-il se retrouver nez à nez avec une sorcière Cornebidouille, un des Trois brigands, un Monstre Vert et un Maximonstre ?

A vous de le découvrir dans cet album totalement sprouitchant...  (un synonyme pour dire qu'on y trouve en même temps une pincée de frousse et un brin de farce). Julien Béziat s'amuse tour à tour à nous faire peur avant de nous faire éclater de rire dans cette exploration nocturne à hauteur de doudou et de lampe de poche. Après Le Mange-Doudous et Le Bain de Berk, une nouvelle aventure très réussie de notre doudou-canard préféré, aussi tendre et hilarante que les précédentes.

Claire Lebreuvaud (septembre 2018).

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16/09/2018 | Lien permanent

QUI CRAINT LE GRAND MÉCHANT ESCARGOT

Qui a peur…escargot.gifalbum tout carton
de Dorothée DE MONFREID
Éd. L’école des loisirs, mai 2014 – 9€

« Qui craint le grand méchant loup ? Le petit garçon ! Qui craint le méchant petit garçon ? Le chat !(…)Qui craint la grande méchante souris ? L’escargot ! ». Jusque là, facile mais… « Qui craint le grand méchant escargot ? » Pour le savoir, il va falloir soulever le volet cartonné et aller jusque à la chute… très drôle.

Le principe de l’image cachée derrière un volet que l’enfant doit soulever pour poursuivre la lecture est un classique du livre pour les tout-petits et un succès garanti. Ici, en plus, il est hilarant : vous n’avez jamais vu un Grand Méchant escargot ? Regardez bien la vilaine bête sur la couverture !

Ariane Tapinos (mai 2104)

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02/06/2014 | Lien permanent

POKA & MINE. AU MUSÉE

musée,pèrealbum
de Kitty Crowther
Éd. L’École des loisirs, coll. Pastel, sept. 2006 - 10, 70 €

En mai 2005, nous avions reçu Kitty Crowther à la librairie Comptines, à l’occasion de la sortie des deux premiers titres de sa nouvelle série, Poka et Mine. Ces deux insectes sympathiques, au corps humain et aux ailes transparentes, nous reviennent dans deux nouveaux titres, Au musée et Au cinéma.

Au cours de sa visite au musée d’art tribal (on ne reconnaît guère le musée du quai Branly !), Mine est soudain prise d’une très forte envie de faire pipi. Elle se rend seule aux toilettes, comme une grande, mais au retour, le labyrinthe des portes, des couloirs et des escaliers est un vrai casse-tête ! Mais le chagrin d’un petit puceron lui aussi égaré oblige Mine à ne pas céder à sa propre panique...

Rien de plus simple que cette histoire d’apprentissage, aux couleurs pastel et au trait minimaliste, pour évoquer le désir d’indépendance de l’enfant, la peur que cela entraîne parfois, et la satisfaction éprouvée lorsque la difficulté est surmontée. Kitty Crowther aborde les problèmes de l’enfance avec poésie et beaucoup de délicatesse.

Michèle Hédin (première publication : décembre 2006).

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01/04/2014 | Lien permanent

LA CARAVANE DE PAPA

Caravane de papa.gifalbum
de Rafaël FEJTÖ
Éd. L’école des loisirs, coll. Loulou & Cie, mars 2014 – 11€

Papa souris revient du travail avec une grande surprise : une caravane ! Et les voilà lui et Fifi, en route pour la mer dans la petite caravane jaune aux volets verts. Seulement le chemin vers la mer est semé d’embuches : montagne pentues, rivière sans pont, arbre en tombé en travers de la route… Heureusement qu’il est aussi parsemé de rencontres. Roméo l’oiseau, Léo le crocodile et Sylvio l’éléphant ont toujours la solution et rejoignent Fifi et papa souris dans la petite caravane qui, heureusement, comprend quatre couchettes confortables.

Et c’est ensemble qu’ils arrivent, au petit matin, au bord de mer et se jettent « dans l’eau bien chaude ». « Vive la caravane ! »
Quel enfant n’a pas rêvé de prendre la route en caravane et de plonger dans la mer au terme d’un long voyage ?
Un livre tout carton pour les plus petits, aux couleurs vives, mais qui raconte déjà une histoire comme dans les livres des grands !

Ariane Tapinos (mai 2014)

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17/05/2014 | Lien permanent

QUELLE CHANCE !

bonheur,chanceAlbum
de Lena et Olof LANDSTRÖM
Traduit et adapté du suédois par Alain Gnaedig
Éd. L’École des loisirs, février 2013
12,20 €

Il fait beau : quelle chance, Pom et Pim peuvent aller se promener. Pom butte sur un cailloux : quelle malchance… et trouve un billet : quelle chance ! Et ainsi de suite, Pom et Pim découvrent les petits aléas des hasards heureux et malheureux de la vie. La malchance chasse la chance, qui elle-même fait oublier la malchance. Et finalement, comme dit l’expression populaire, « à toute chose malheur est bon » et s’il pleut, quelle chance, puisque Pom et Pim son équipés grâce au ballon qui a éclaté pour devenir ciré.

Plus on est petit, plus les petits tracas de la vie quotidienne sont de grands drames. Cet album tout simple de Lena et Olof Landström, avec son côté répétitif et tendre, les aidera à voir le soleil derrière la pluie, le plaisir derrière la contrariété.

Ariane Tapinos (été 2013)

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03/08/2013 | Lien permanent

LA ROBE DE NOËL

noël,arbreAlbum
de Satomi ICHIKAWA
Éd. L'École des loisirs
Septembre 1999 - 12,20 €

Dans la forêt, tous les sapins sont impatients. LE grand jour approche ! C’est bientôt Noël et chacun d’eux imagine la parure qu’il portera pour ce jour de fête. Entre lumières éclatantes, couleurs de l’arc-en-ciel et robes de fleurs, tous les sapins se prêtent au jeu, même le plus petit d’entre eux qui n’ose pas avouer son rêve : avoir une robe toute blanche… Alors qu’un homme arrive pour ramasser les sapins, il en oublie deux, le plus petit et le plus chétif d’entre eux. Pourtant, cela ne les empêche pas de passer le plus beaux de tous les Noëls.

La Robe de Noël rend impatient de décorer à son tour le sapin pour lui donner la robe que, peut-être, il a imaginée au fond de sa forêt. Ichikawa écrit avec beaucoup de poésie un conte original et unique car pour une fois ce qui constitue le décor des fêtes de Noël est ici mis à l’honneur en devenant le héros de l’histoire qui a son propre rêve !

Marlène Demen (décembre 2013)

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02/12/2013 | Lien permanent

JOYEUX NOËL CHIEN POURRI !

noël,famille,chienPremière lecture
Roman de Colas GUTMAN
Illustrations de
Marc BOUTAVANT
Éd. L'école des loisirs, coll. Mouche
Novembre 2013 - 8 €

C’est Noël pour Chien Pourri et son compère Chat Plapla. Chien Pourri attend avec impatience la venue de Chien-noël en rêvant d’un collier anti-puces et d’une boîte de croquettes goût bacon. Pour l’occasion, les deux amis décident de passer le réveillon dans une famille de maîtres. Ils tombent alors sur l’écriteau : « Famille Noël. Chez nous c’est tous les jours Noël ! », qui leur donne l'espoir de passer un joyeux Noël. Malheureusement pour eux, cela ne va pas tout-à-fait se passer comme prévu…

Ils deviennent alors les cadeaux de Noël de Marie-Noëlle pour son frère Jean-Noël aux côtés d’une poupée sans bras qui causera beaucoup d’embarras à la famille Noël ! 

Joyeux noël chien pourri est un petit roman plein d’humour au premier degré. Il véhicule les valeurs de Noël telles que la générosité, la solidarité et la reconnaissance avec beaucoup de tendresse et d’humour.

Marlène Demen (décembre 2013)

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02/12/2013 | Lien permanent

LA MAISON DANS LES BOIS

animaux,forêt,chantier,automneAlbum écrit et illustré
par Inga MOORE
Traduit de l’anglais par Aude Lemoine
Éd. L'École des Loisirs, coll. Pastel
Septembre 2012 – 14,50 €

Suzie Truie et Simon Cochon sont voisins et s’entendent à merveille. Un jour, en rentrant d’une promenade, ils trouvent, installés dans leurs domiciles respectifs, Léone Oursonne et Vincent Élan. Aucun problème, nos deux cochons apprécient beaucoup oursonne et élan… Mais voilà, il suffit à ces deux amis un peu encombrants de bouger un peu trop pour que Crac ! Les huttes de Suzie et Simon tombent en morceaux. Que faire ? Heureusement, Vincent Élan a une idée de génie : et si on construisait une maison où ils pourraient tous vivre ensemble ? Aussitôt dit, aussitôt fait ! Nos quatre amis prennent contact avec les rois de la construction : les castors !

Couleurs douces et ambiance automnale pour ce chantier sylvestre où l’on cloue, visse, scie, transporte de lourdes charges entre deux pauses déjeuner et une visite à la décharge, le Ikéa des animaux ! Un univers forestier que connaît bien Inga Moore pour avoir déjà illustré le classique Vent dans les Saules de Kenneth Grahame chez le même éditeur.

Nathalie Ventax (octobre 2012)

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17/10/2012 | Lien permanent

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