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Rechercher : Mama Miti%2C la m%C3%A8re des arbres

Ô Corbeau ! | album de Marcus MALTE & Rémil SAILLARD (ill.)

ô cordeau.gifÉd. Syros | mars 2010 – 17€

Tous les soirs à la même heure, Jo le corbeau gémit sur son arbre (un saule pleureur comme il se doit). Jo le corbeau – bien qu’élégant dans son costume de plumes noires – désespère car il ne sait pas chanter. Et pour couronner le tout, il est amoureux! Amoureux de Paloma, la colombe qui chante comme une diva. Seul et malheureux (voire honteux et confus) notre corbeau s’enfuit à tire d’ailes jusqu’au Pôle Nord et c’est dans un immense igloo baptisé «la taverne de l’empereur» qu’il va rencontrer Tino, manchot borgne à la voix d’or… Ah, s’il pouvait avoir un empire à échanger contre la voix de Tino!

S’il ne possède pas d’empire, Jo le corbeau a néanmoins une chose suceptible d’intéresser un manchot coincé sur sa banquise, et un troc va s’opérer qui ne sera peut-être pas à l’avantage de notre corbeau.

On peut dire sans mentir que le ramage de ce Ô Corbeau se rapporte bien à son plumage: ce très bel album au grand format alterne avec bonheur texte rimé et versifié (hommage à Lafontaine?) et doubles pages d’illustrations. Cette deuxième collaboration de Marcus Malte et Rémi Saillard nous offre une fable bien cruelle pour le corbeau, mais bien agréable pour nous lecteurs!

Nathalie Ventax, mai 2010

 

 

 

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05/06/2010 | Lien permanent

Une faim de crocodile | album de PITTAU & GERVAIS

une faim crocodile.gifÉd. Gallimard jeunesse, coll. Giboulées, fév. 2007 – 14 €

Le premier jour, à peine sorti de l'œuf, le crocodile a faim; une ÉNORME faim qui fait faire de drôles de bruits à son estomac. Tout petit, il s'attaque d'abord à un moustique et à tous les insectes qui croisent son chemin, mais bientôt, devenu grand, il engloutit tout ce qui vole et marche à quatre pattes ou nage dans les océans. Jamais rassasié, il mange les arbres et même l'herbe. Le sixième jour, il ne reste plus rien sur la terre: «rien que de la terre et descailloux». Alors il se met à grignoter la terre jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'un tout petit bout «qui l'empêche de tomber au fond de l'espace». C'est alors que, le septième jour, prenant sa queue pour un serpent, il se met à se manger lui-même, et n'en laisse pas une miette!

Les adultes reconnaîtront sans mal l'espèce humaine dans ce crocodile affamé qui, dans le temps prêté à Dieu par les croyants pour créer le monde, réussit à détruire la terre qui le fait vivre, au point d'entraîner sa propre disparition. Pour autant, la fable n'a rien d'une démonstration et conserve toute sa saveur... Avec un texte court et simple et de magnifiques illustrations, ce crocodile gourmand fera la joie des petits tout en incitant les grands à la réflexion sur le devenir de notre belle et fragile planète.

Ariane Tapinos
(première publication de l'article: mars 2007)

 

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15/01/2010 | Lien permanent

Petits poèmes pour passer le temps | poèmes de Carl NORAC, illustré par Kitty CROWTHER

9782278061839.jpgÉd. Didier jeunesse | janvier 2009 | 15,90 €
Quarante poèmes courts ou très courts sur le temps qui passe ou pas. Le temps qui dure et celui qui file. Le temps d’été, du miel et des cigales et celui de Noël où il fait froid. Le temps d’aimer ou de rêver. Quelques-uns de ces poèmes sont introduits par une consigne, elle-même poétique et souvent drôle, et tous sont illustrés par Kitty Crowther.

Quand je cours le monde est «à lire sur les chemins» : «Quand le temps en courant, / ne s’arrête pas, / je le sème souvent. / Alors, il me suffit / de prendre à l’avenir / une poignée de jours / et de les jeter devant moi / pour me frayer un passage.» Et voilà un homme qui marche à grands pas, dans le sens du vent qui fait courber les cyprès.
Ailleurs, dans Dialogues, c’est un homme penché vers de petits insectes aux mandibules tendues, qui dialogue avec la nature :
«Je parle miel avec les abeilles. / Je parle sève avec les arbres. / Je parle pollen avec les fleurs…»
Et sur la page de droite, un homme qui parle à l’oreille d’une femme dont les grands yeux bleus sont écarquillés. C’est Miel de toi, un poème «à chuchoter quand le vent se tait».
C’est plein d’humour et de gaieté et d’une petite musique qui chante la nature et les bonheurs tout simples. C’est une rencontre incroyablement réussie entre les univers de deux grands artistes. Les mots de Carl Norac et les dessins de Kitty Crowther se parlent et se mélangent, se complètent et se répondent. Dès la couverture – un lapin et une jeune femme qui prennent le thé et qui ne sont pas sans faire penser à Alice et au délirant goûter du chapelier fou où le temps tourne en boucle – on est invité à partager leur complicité, à prendre un peu de temps, pour lire quelques poèmes en dégustant ce petit livre savoureux et beau.

Ariane Tapinos (mars 2009)

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17/03/2009 | Lien permanent

Les poissons savent-ils nager ? | album d'Alex COUSSEAU (texte) & Nathalie CHOUX (ill.)

poissons savent-ils nager.gifÉd. Sarbacane | octobre 2009 | 34 pages – 14,90€

«Un jour les poissons auront le mal de mer. Ils se laisseront pousser des bras et des jambes et ils sortiront tous de l’océan, petits et grands.» Et quand cela arrivera, eh bien, la fin du monde ne sera pas très loin! Parce que les poissons voudront les mêmes choses que les êtres humains, et naturellement ils en feront trop et la chaîne alimentaire sera bouleversée, les arbres abattus, hommes et poissons quitteront la Terre à la recherche de nouvelles ressources et les poissons finiront… à l’eau! Alors le poisson vivra-t-il un jour en harmonie avec l’être humain? Possèdera-t-il portefeuille en cuir de vachette et fusil? Pas de panique!

«La baleine, en tant qu’entité individuelle, possède peut-être une capacité de penser à des niveaux de complexité qui dépassent notre compréhension, et il n’est pas impossible que parmi ses inventions mentales se situe la spécification complète d’une bicyclette; mais ne disposant pas des outils de l’art et de la réserve permanente du “savoir-faire”, la baleine ne serait pas libre de transformer de telles pensées en objets concrets(1) Si la baleine (qui n’est pas un poisson) est encore loin de sortir des flots, ce n’est pas demain que le poisson envahira nos villes. Quant aux crevettes… là est la question!

Il n’en demeure pas moins que cet album, s’il joue volontiers la carte de l’absurde, reste une petite leçon d’écologie truculente qui enchantera les lecteurs… petits et grands.

Nathalie Ventax (janvier 2010)

(1) James Lovelock, La Terre est un être vivant, l’hypothèse Gaïa, éd. Flammarion, coll. Champs, 1993.

 

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30/01/2010 | Lien permanent

ITAWAPA

Itawapa.gif

Roman
de
Xavier-Laurent PETIT
Éd. L’École des loisirs, coll. Médium
Janvier 2013, 197 pages – 14,50 €

Prologue : 1974, de monstrueuses machines, conduites par des hommes, envahissent le territoire des indiens Kalawas. La confrontation brutale se termine en massacre. Hommes et arbres sont décimés.

2010, Talia est sans nouvelle de sa mère, ethnologue, partie en mission au cœur de la forêt amazonienne. Avec son grand-père, caractériel et alcoolique, et un officier de police romantique et doué pour la photographie, elle part à la recherche de sa mère. Destination Itawapa, un lieu tellement isolé dans la forêt amazonienne qu’il n’apparaît sur aucune carte. Là où vit l’Ultimo, le dernier représentant d’une tribu indienne, menacé par des projets de forages pétroliers auxquels la mère de Talia est partie s’opposer.

C’est aux côtés de cet équipage bancal que Xavier-Laurent Petit nous fait pénétrer la forêt primaire. Oppressante, grouillante, constamment arrosée de pluies diluviennes, la forêt ne se laisse pas approcher facilement. Elle recèle des richesses convoitées et des secrets douloureux. Ce voyage sur les traces de l’un des derniers habitants de la forêt amazonienne est un hymne à la nature, à sa puissance envoûtante. C’est un texte superbe qui nous transporte autant qu’il nous sollicite. Car cet hymne est également un appel au respect des cultures indiennes et de l’environnement qui les abrite.Un respect qui passe par la reconnaissance des crimes commis, mais aussi des liens qui relient la forêt aux hommes qui la côtoient, et les hommes du dedans à ceux du dehors.  

Ariane Tapinos (février 2013)

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10/05/2013 | Lien permanent

DIS, MAMAN…

grandir,animaux sauvagesAlbum d'Eve BUNTING (texte)
& Sergio Ruzzier (illustrations)
Traduit de l'anglais par Christine Mignot
Éd. Circonflexe
Octobre 2012 – 13 €

« Dis maman, qu’est-ce que c’est ? » Petit éléphant découvre le monde avec sa maman. Il la tient par la queue et arpente les chemins. À chaque nouvelle rencontre, il l’interroge : « Dis maman, qu’est-ce que c’est ? » Un crocodile, un singe, un oiseau… Petit éléphant aimerait lui aussi nager dans la rivière, s’accrocher aux branches et savoir chanter. Mais voilà, il est un petit éléphant, il peut s’arroser avec sa trompe, se frotter contre les arbres et barrir comme tous ceux de son espèce. Petit éléphant pourra aussi grandir pour « devenir un gros éléphant, beau, fort et intelligent », comme sa maman. Déjà, Petit éléphant est capable de guider sa maman sur le chemin du retour.

Il faut dépasser les images un peu vieillottes et surtout l’inutile couverture molletonnée, pour plonger dans cet adorable album qui parle avec délicatesse de grandir en découvrant le monde. Les nombreuses onomatopées, les animaux, la répétition des questions du petit éléphant qui rythment cette tendre ballade en font une lecture idéale pour les plus petits éléphants et les autres.

Ariane Tapinos (février 2013)

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17/03/2013 | Lien permanent

LA POUPÉE DE TING-TING

Ting-Ting.jpgalbum
de Ghislaine ROMAN & Régis LEJONC (illustrations)
Éd. Seuil Jeunesse, janvier 2015 – 15€

En rêve Ting-Ting voit son père fabriquer la poupée de bois qu’il lui a offert. Celle qui, parce qu’elle lui ressemblait avait-il dit, ne serait pas vendue au village. Au matin, Ting-Ting ne retrouve pas sa belle poupée et toute la journée elle s’inquiète de sa disparition, de plus en plus convaincue que sa mère l’a emportée avec toutes les autres qu’elle vend au marché. Sur les conseils de sa grand-mère, elle va confier ses craintes à un vieil arbre, un grand pin noueux…

Régis Lejonc a mis tout son talent au service de ce beau récit où il est question de transmission et de souvenir. 

Avec ses paysages d’une Chine pauvre et intemporelle, La poupée de Ting-Ting suggère avec délicatesse que c’est dans nos rêves que vivent ceux qui nous ont quitté. Tel le père de cette fillette dont l’image est représentée par un dessin au trait simple qui se pose, comme en surimpression, sur la vie de Ting-Ting. Et parfois, les souvenirs s’incarnent dans les objets comme ici dans cette petite poupée aux joues colorées, et forment un lien un peu magique entre le monde des vivants et le souvenir de ceux qui nous ont quitté.

Ariane Tapinos (mars 2015)

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20/03/2015 | Lien permanent

L'ÎLE DU LOUP Fable écologique

ïle du loup.jpgalbum
de Celia GODKIN
Traduit du canadien par Pierre Bertrand, éd. L’école des loisirs, septembre 2012 – 12,70€

Une famille de loups vit sur une petite île qui forme un véritable écosystème avec ses arbres, ses plantes et toutes sortes d’animaux. Un jour, les louveteaux s’aventurent sur un radeau échoué sur la plage. Le courant les entraine bientôt au large et leurs parents se précipitent à leur tour sur le radeau qui maintenant dérive sur le lac. Désormais il n’y a plus de loup sur l’île… Sans prédateurs, les cerfs se multiplient et mangent les herbes et les feuilles qui couvrent l’île. Bientôt, les lapins n’ont plus rien à se mettre sous la dent et les renards, friands de lapins, se retrouvent également sans pitance…

De leur côté, les loups ont accosté aux abords d’une forêt déjà occupée par une meute de leurs congénères pas franchement enclins à leur céder une partie de leur territoire. 

L’intérêt de cet album c’est de présenter sous la forme d’une fable, superbement illustrée – d’une manière très classique qui n’est pas sans rappeler les images de Gerda Muller - par l’auteure elle même, une lumineuse démonstration du fragile équilibre qui lie entre eux les éléments d’un écosystème. Et au delà de la démonstration, de raconter une belle histoire qui se lit et se raconte comme n’importe quel album. Ou plutôt comme un album réussit !

Ariane Tapinos (novembre 2015)

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22/10/2015 | Lien permanent

LA TOURNÉE DU FACTEUR SOURIS

Tournée facteur souris.jpgalbum
de Marianne DUBUC
Éd. Casterman, mars 2015 – 13,95€

Être facteur, voilà qui n’est pas de tout repos ! Pour venir à bout de sa tournée, Facteur Souris doit grimper aux arbres, plonger dans la mer, s’envoler dans les cieux… Il doit affronter toutes sortes de dangers pour apporter leur courrier à un serpent, un dragon, un loup et même une famille de putois ! Il lui faut aussi supporter tous les climats des frimas des pingouins au soleil de la marre en passant par les terres humides des crocodiles. Après cette longue tournée pleine de rencontres et d’aventures, il pourra rentrer chez lui, livrer son dernier paquet, à son petit Tommy qui fête aujourd’hui son anniversaire. 

Plus que l’histoire, somme toute assez succincte, se sont les images de Marianne Dubuc qui séduisent le lecteur. Elles sont rafraichissantes et fourmillent de menus détails qui rendent la lecture amusante. Parfois même dans une double page se cachent d’autres histoires comme celle de la pie recherchée pour ses larcins ou celle de Monsieur Loup dont le repas de moutons prend la poudre d’escampette avec l’aide d’une bande de trois cochons masqué pendant que veille une petite fille vêtue d’un chaperon rouge…

Un livre à regarder longtemps.

Ariane Tapinos (juin 2015)

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29/06/2015 | Lien permanent

LES TROP SUPER La trouilleuse fantôme & Jurassic poule

amitié,écologie,nature,super-herosalbum - bande dessinées
de Henri MEUNIER & Nathalie CHOUX (illustrations)
Éd. Actes Sud Junior, février 2015 – 10,90€ chaque volume

Les Trop Super ce sont Balbir un petit tigre et son copain la tortue Bruno qui, vêtus de leurs masques et de leurs capes (enfin Bruno se contente d’une super ceinture, la cape étant peu compatible avec la carapace même quand elle est bien rangée), se transforment en super héros au service de leur environnement.

Dans le premier opus, nos deux héros mettent en fuite la « trouilleuse fantôme »  responsable des trous dans les feuilles des arbres. Grâce à leurs pièges ingénieux ou parce que les chenilles qui peuplaient la forêt se sont transformées en ravissants papillons… Dans Jurassic Poule, ils déjouent les terribles plans d’une petite poule qui rêve que plus personne ne lui enlève le grain du bec. 

Heureusement Bruno est là pour lui rappeler que « la différence entre le paradis et l’enfer peut se jouer à un petit détail. Comme qui dévore qui par exemple. » Et que « tous les rêves ne sont pas faits pour devenir amitié,écologie,nature,super-herosvrais ». Information que Balbir pense qu’il faut délivrer à ceux qui sont tout en haut de la hiérarchie sociale de nos deux bambins : « les dames de la cantines », « le vigile du Maximarket… »

Entre album et bande dessinée pour les petits, Les Trop Super forment une fine équipe amusante et tendre. On reconnaît sans mal le dessin coloré et rond de Nathalie Choux. Henri Meunier de son côté donne à nos deux supers petits héros des mots d’enfants naïfs et malicieux à la fois.

Ces deux premiers albums annoncent une série bien réussie !

Ariane Tapinos (mars 2015)

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23/03/2015 | Lien permanent

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