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La Saga Mendelson. Tome 1 : Les Exilés | roman de Fabrice COLIN

saga mendelson.gifÉd. Seuil jeunesse | avril 2009 | 16,50 €

En faisant quitter Odessa à sa famille en octobre 1905, Isaac Mendelson a sauvé les siens d'un péril imminent. Cet homme, sombre mais aimant, horloger renommé, a choisi l'exil pour protéger sa femme Batsheva et leurs deux jeunes enfants, David et Leah, du pogrom qui conduira à la mort de centaines de juifs russes. Le voyage à destination de Vienne, où un ami leur a promis un destin plus serein, sera chaotique et douloureux. Il ne sera pourtant qu'une étape sur une route encore longue vers une vie meilleure. Quelques années plus tard, en pleine Première Guerre mondiale, les Mendelson quitteront le vieux continent pour les États-Unis, New York, puis Hollywood. Ce trajet mouvementé (c'est peu de le dire) sur près de la moitié du globe constitue le premier tome de La Saga Mendelson, une traversée du siècle à laquelle nous convie Fabrice Colin.

D'Odessa à Los Angeles, en passant par Budapest et Vienne: tout comme on ne peut résumer une émigration en une ligne reliant un point à l'autre sur une carte, l'ampleur romanesque des Exilés déborde largement de cet itinéraire. Construisant son roman comme une enquête sur une famille au destin extraordinaire, mêlant interviewes des protagonistes et de leurs amis, journaux intimes, vrais et faux documents d'époque, jonglant avec les temps et le passé reconstruit par la mémoire, l'auteur nous guide dans l'intimité de ces exilés, et nous dévoile la part si peu linéaire de leur voyage intérieur. Hésitations, contraintes, violence des sentiments, espoirs fous et désillusions cuisantes, chacun de ses héros se débat à sa façon et à son heure avec ces sentiments contradictoires dans ses bagages. Le trajet qui permet à chacun de trouver sa place dans son nouvel environnement ne se mesure plus ni en kilomètres, ni même en années. Pour certains (Batsheva, la mère) le deuil du passé semble même impossible.

Le coup de maître de Fabrice Colin est de parvenir à installer cette intimité en liant étroitement aux éléments de sa fiction une multitude de notations, de références sur les événements historiques et les personnalités politiques et artistiques du début du XXe siècle. Pari osé pour un livre «jeunesse», un domaine où l’on a plus souvent l’habitude de la linéarité temporelle et d’un point de vue narratif unique. D’autant qu’ici cette audace stylistique s’exerce dans une aire très vaste – de la Russie à Hollywood, en passant par les Carpates et l’Autriche-Hongrie – et sur près d’un siècle… Loin de nous égarer, l’auteur instaure petit à petit une familiarité entre le lecteur et ses personnages qui confère au livre un souffle digne d’un roman d’aventure. On a hâte de lire la suite!

Corinne Chiaradia (avril 2009)

PS: À ne pas manquer dans le prochain numéro de la revue Citrouille, qui paraitra en juin, un dossier sur le thème de «L'Exil» avec - entre autres - un entretien avec Fabrice Colin.

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04/05/2009 | Lien permanent

Le Cantique des carabines | roman de Xavier DEUTSCH

cantique carabines.gifÉd. Mijade (Namur) | juin 2009 | 142 pages - 7€

Ponce vient d'avoir quatorze ans. À Moio, son village natal en terre sicilienne, c'est l'âge de la majorité. Ponce «le petit» est grand aujourd'hui et pour cette raison son frère aîné Léonidas, vingt-huit ans, lui offre de l'accompagner à Catane, la grande ville où il compte bien vendre sa récolte annuelle d'oignons. Voilà donc les deux garçons juchés sur une charrette remplie d'oignons et tirée par une jument, partis pour un périple de plusieurs jours sur des routes poussiéreuses et semées d'embûches (des brigands écument les campagnes siciliennes). Léonidas est un jeune homme secret, calme et silencieux - un «taiseux» - il économise ses mots au moins autant que son jeune frère écarquille les yeux dans ce qui ressemble pour lui à un voyage initiatique. Le lecteur ne mesure pas encore à quel point ce voyage va chambouler le jeune Ponce, emporté par la résolution ferme et sans faille de son frère qui, en quelques mots et quelques jours, lui ouvrira des horizons insoupçonnés.

Le premier chamboulement – et non des moindres – intervient autour de la page 40 quand l'étrange attelage atteint… l'aire de repos d'une station-service. On croyait évoluer dans un roman «paysan» plus ou moins historique et nous voilà projetés dans une contemporanéité très déstabilisante!

On pourrait penser que ce basculement relève de la pirouette, du ressort narratif pour épater le lecteur, mais Xavier Deutsch sait donner à ses personnages une vraie épaisseur et quand intervient cette irruption de la modernité le caractère et la personnalité de Léonidas sont là pour nous la faire accepter. J'ignore s'il existe aujourd'hui en Sicile des villages où la charrette est un moyen de locomotion comme un autre, où un jeune agriculteur peut refuser un paiement en euros pour lui préférer les napoléons (ou les souverains d'or si l'acheteur est britannique) et où l'on vend une enfant à un bordel quand on ne peut plus la nourrir… Au bout du compte l'étonnant dans ce Cantique est que la fausse simplicité de l'écriture de l'auteur s'accorde si bien au caractère du héros – il n'économise ses mots que pour mieux les choisir – qu'elle parvient à nous faire admettre les incongruités du récit et accepter l'individualisme forcené du personnage. Léonidas cherche à atteindre un objectif, un seul, et il choisit d'ignorer tous les événements collatéraux; partant il se moque de la marche du monde bien plus que de son premier oignon durement cultivé. Il est comme une illustration de l'expression populaire «c'est pas mes oignons» mais, se débattant lui-même avec une situation et des origines marginales et méprisées, le lecteur aura garde de le juger ni de lui appliquer les grilles habituelles du politiquement correct. Quelles que soient les invraisemblances réelles ou supposées contenues dans l'histoire, elle prend pour héros un personnage atypique et amène son lecteur sur des chemins bien peu explorés par le roman ado. Une belle surprise.

Corinne Chiaradia (janv. 2010)

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11/02/2010 | Lien permanent

MERCI FACTEUR !

Merci facteur!.jpgalbum
de Véronique MASSENOT & Isabelle CHARLY (illustrations)
Éd. Élan Vert, coll. Ponts des arts, en partenariat avec Canopé éditions, mai 2015 - 14,20€.

Il est minuit, le facteur Cheval dort profondément et il ne faut surtout pas le réveiller. Demain matin il doit se lever pour la distribution du courrier et par ces belles journées d'été, ce n'est pas de tout repos !

Mais pendant ce temps-là, alors que le clocher sonne les douze coups, les personnages de son Palais idéal semblent s'animer... Les trois géants : Archimède, César et Vercingétorix ; la gargouille et les momies d’Égypte ; les petits cochons et le dromadaire ; la chèvre à barbiche, les serpents et l'oiseau; partent tous en voyage aux quatre coins du monde afin d'envoyer au facteur des cartes postales de tous les lieux qui l'ont tant inspiré...

Au petit matin, quand le facteur Cheval attrape son sac pour entamer sa tournée, quelle n'est pas sa surprise de découvrir que tout le courrier lui est destiné. Des cartes postales d'Inde, de Suisse, d'Algérie, d’Égypte, … Quelle belle façon de le remercier !

La collection « Ponts des arts » des éditions l’Élan vert et Canopé, permet de découvrir l'art par la fiction. Nous abordons ici l’œuvre de Ferdinand Cheval, facteur de métier, qui a construit le palais de ses rêves, le « Palais idéal », au cœur de la Drôme il y a plus de 100 ans. Il fut alors inspiré par la nature qu'il traversait chaque jour pendant sa tournée, ainsi que par l'arrivée des cartes postales et des magazines illustrés dans ses distributions. Son œuvre, unique et originale, fera de lui un des pionnier de l'art brut.

L'auteure, Véronique Massenot, fascinée par la création du Facteur Cheval ainsi que par l'art postal depuis son adolescence, mêle à merveille ses deux passions pour nous offrir un récit aussi poétique qu'instructif. Quant aux illustrations d'Isabelle Charly, elles sont à l'image du Palais idéal. On y retrouve la profusion des détails, la diversité des matières et des techniques ; tout ceci complété par l'introduction de l'art postal par des reproductions de timbres et de cartes.

Cet album est une invitation au voyage à travers le rêve du Facteur Cheval. Et aussi fou que cela puisse paraître, un rêve devenu réalité...

 Le Palais idéal est une œuvre incroyable dont on nous parle trop peu souvent... Enfin un ouvrage qui lui rend justice, à distribuer partout dans le monde !

Chloé Boulanger (juin 2015)

 

 

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25/06/2015 | Lien permanent

LE SOURIRE DE LA MONTAGNE

afghanistanAlbum
de
François PLACE
Éd. Gallimard Jeunesse, octobre 2013
16 €


« J’ai fait graver ce sourire pour ceux qui viennent de loin et ceux qui viendront après nous. Dans mille, deux mille ou dix mille ans, qui peut savoir ce qu’ils en feront ? Ton sourire m’est tout aussi précieux »…

C’est, vous l’aurez compris, une histoire de transmission : transmission familiale d’un grand-père à sa petite-fille, d’un roi à son peuple, d’un vieux montagnard à des voyageurs, d’une culture à une autre culture, d’un temps passé à un temps futur, d’une sagesse présente à une sagesse universelle…

Le lecteur est transporté dans ce voyage initiatique à travers espace et temps par un texte et des images d’une grande maîtrise.

Merci à François Place de nous offrir cette belle fenêtre d’espoir, de sérénité et d’élan vers un avenir positif !

Josuan (février 2014)

PS : cet album évoque les statues monumentales des trois bouddhas de Bâmiyân, en Afghanistan. Ces splendides sculptures, inscrites au patrimoine mondial de l'Unesco, on été détruites en mars 2001 par les talibans.


 

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01/03/2014 | Lien permanent

NO PASARAN, LE JEU. L’intégrale en BD

no pasaran.jpgBande dessinée
de Christian LEHMANN (scénario) & Antoine CARRION (images)
Éd.Rue de Sèvres, février 2014, 124 pages - 16€

Lors d’un voyage scolaire à Londres, trois amis Eric, Thierry et Andreas, trouvent par hasard une boutique de jeux vidéo vintages. Alors qu’ils sont sur le point de partir, le vieux commerçant aperçoit une croix nazie sur le blouson d’Andréas, il leur offre alors un jeu ancien mais des plus fantastique. Tour à tour, dans les tranchées en 1917, à Guernica en 1937 ou encore en Yougoslavie dans les années 1990, les joueurs sont transportés physiquement dans le jeu pour incarner des hommes qui ont pris part aux plus grands conflits de l’humanité. Pour mettre fin à la partie, il s’agit d’une question de vie ou de mort.

18 ans après la parution de son livre, Christian Lehmann revient ici en tant que scénariste. Grâce à un dessin réaliste, quasi photographique, Antoine Carrion ajoute une autre dimension à une histoire que nous connaissons déjà tous.

Le graphisme est d’autant plus réussi que chaque univers, chaque ère de l’histoire a sa propre palette de couleurs qui met en exergue l’ambiance de chaque époque.

Cette adaptation du classique du même nom est parfaitement réussie, ni trop violente, ni trop superficielle, elle évite les clichés et est tout autant instructive que divertissante.

Marlène Demen (mai 2014)

A lire également :
No pasaran.gifNo pasaran, le jeu, suivi de Andreas, le retour
de Christian Lehamann
Éd. L'école des loisirs, coll. Médium, 450 pages - 19,50€

 

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11/05/2014 | Lien permanent

LE SIGNE DE DÉDALE

grèce,antiquité,mythologieRoman historique
de Florence BREMIER
Éd. Oskar, coll. Polar, août 2013
213 pages – 14,95 €

Nikolidès, un jeune orphelin, est apprenti potier dans l’atelier de maître Marcidon. Un matin, il trouve l’atelier sans dessus dessous et aucune trace de son maître… Dans le désordre laissé par les ravisseurs de Marcidon, Nikolidès découvre deux fragments d’un dévidoir, celui-là même qu’aurait fabriqué Dédale et qu’Ariane confia à Thésée pour dérouler le fil qui lui permettrait de s’extraire du labyrinthe après avoir tué le Minotaure. Aidé de son amie Graséis, fille du magistrat Mégaclès, et du sculpteur Phidias, alors occupé à réaliser les statues du Parthénon, Nikolidès se met en quête du troisième fragment du dévidoir, convaincu qu’il le mènera au trésor de Dédale et à son maître disparu.

Au prétexte d’une enquête policière, pleine de rebondissements comme il se doit, Florence Bremier nous plonge dans la vie trépidante d’Athènes au Ve siècle avant Jésus-Christ avec, en arrière fond, la légende de l’architecte Dédale, génial concepteur du labyrinthe où le roi de Crète, Minos, l’enferma.

Nikolidès nous promène littéralement entre Histoire et mythologie, dans les rues de la cité grecque au faîte de sa gloire. L’intrigue, comme le fil d’Ariane, nous guide dans ce voyage au cœur de l’Antiquité grecque et de son substrat mythique.

Ariane Tapinos (novembre 2013)

NB : Les éditions Oskar ont fait de gros efforts côté couvertures et il est à noter que celle du Signe de Dédale est particulièrement réussie.

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02/12/2013 | Lien permanent

LES VINGT-CINQ VIES DE SANDRA BULLOT

vingt-cinq vies de Sandra Bullot.gifRoman (très drôle) de Colas GUTMAN
Éd. L’École des loisirs, coll. Médium
Septembre 2012, 160 pp. - 8,50 €

Sandra Bullot a seize ans, un petit frère de cinq ans qui porte le nom étrange de Ao (a pour la première lettre de l’alphabet et o pour son groupe sanguin…), une mère actrice (qui répète son unique réplique de la série z, Le flic est un juge : « C’est la police. Sortez tout maintenant ! ») et un père dépressif. Depuis qu’il a été renvoyé de son travail dans une agence de voyage, il passe ses journées affalé dans sa chambre à manger des chips et communique par monosyllabes quand ce n’est pas par courriel entre sa chambre et le salon.

 

La recherche d’un mystérieux correspondant qui signe ses mails :  « Endive au jambon », va entrainer des évènements en chaine qui vont mettre à mal ses relations amicales. Tout comme les messages échangés par son père avec une certaine « Natacha 883 » que Sandra imagine immédiatement « prostipute » (et le lecteur aussi) jusqu’à ce que Natacha devienne la baby-sitter d’Ao…

Colas Gutman aime les familles un rien déjantées et sait à merveille nous faire rire des petits travers de ses personnages. Aussi drôle que le très réussi Journal d’un garçon (L’École des loisirs, 2008).

Ariane Tapinos (novembre 2012)

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29/12/2012 | Lien permanent

QUAND LA MORT EST VENUE

quand la mort est venue.gifAlbum de Jürg SCHUBIGER
& Rotraut Susanne BERNER
Traduit de l’allemand par Marion Graf
Éd. La Joie de lire
Octobre 2012 – 13,90 €

Avant, « nos fronts n’avaient pas de rides. On ne souhaitait jamais à personne une “bonne journée” car toutes les journées étaient bonnes ». Ça c’était avant. Avant que la mort, un soir, ne vienne faire étape au village, ne trébuche devant la porte, ne s’installe dans la grange, ne mette le feu à la maison. Au matin, la maison est détruite et le petit frère couché à plat ventre au milieu des gravats.

« Depuis, quand un nouveau jour commence, nous nous souhaitons les uns les autres une bonne journée. Si quelqu’un éternue, nous lui disons : À tes souhaits ! Et quand quelqu’un s’en va, nous lui souhaitons bon voyage ».

Plus que de la mort d’un enfant et du deuil, peut-être impossible, à peine évoqués, cet album, nous parle de la valeur de la vie. Du relief que prend soudain le quotidien quand il est passé à travers le broyeur du malheur. Là où la mort s’est arrêtée, la vie douloureusement meurtrie est un bien plus précieux encore. Il faut tout le talent et la beauté presque naïve des images de Rotraut Susanne Berner pour donner à cette histoire horrible (quoi de plus insoutenable en effet que la mort d’un enfant) l’humanité qui la rend tolérable. Pour donner raison, aussi, au texte de Jürg Schubiger qui nous dit que la mort, passante indésirable mais inévitable, ne tue jamais l’espoir.

Avec cet album, comme avec beaucoup d’autres, on est loin du monde enchanté… On est dans la vie crue et cruelle. Celle que la mort traverse, celle où la douleur est un feu qui brûle (presque) tout. Celle aussi où les rivières continuent de couler, où les maisons détruites sont rebâties, où les joies succèdent aux peines.

Ariane Tapinos (novembre 2012)

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15/11/2012 | Lien permanent

LES LETTRES DE L'OURSE

lettres de l’ourse.gifAlbum épistolaire
de Gauthier DAVID (texte)
& Marie CAUDRY (illustrations)

Éd. Autrement Jeunesse
Août 2012 – 14,50 €

Une ourse écrit à son ami Oiseau parti pour sa migration annuelle vers les terres du Sud. Très vite, elle décide qu’elle ne pourra attendre le retour de celui qu’elle aime et qu’il lui faut partir le retrouver. Elle entreprend un long et périlleux voyage vers des terres ignorées des ours et, chemin faisant, elle continue d’écrire à l’oiseau pour lui raconter son périple et combien elle se languit de lui. Arrivée à destination, elle découvre, triste et émerveillée à la fois, que l’oiseau ne pouvant supporter si longue séparation, est reparti au Nord pour la retrouver.

Cet album est un éblouissement. Le texte, d’une grande délicatesse, dessine au fil des pages un amour pur par delà les différences des deux protagonistes. Gauthier David écrit avec beaucoup de finesse le sentiment amoureux, l’attente, la séparation, l’espoir de se retrouver. Chacune des lettres de l’ourse est signée d’un mot tendre dans lequel elle se livre tout entière à l’oiseau, pour finir sa dernière lettre par « Je t’aime mon Oiseau. Ton Ourse ».

Les images de Marie Caudry sont somptueuses et poétiques. Il s’en dégage cette même infinie douceur présente dans le texte. L’album de deux grands artistes, assurément.

Ariane Tapinos (novembre 2012)

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12/11/2012 | Lien permanent

LA MAISON EN PETITS CUBES

mémoire,vieillesseAlbum de Kunio KATÔ & Keya HIRATA (illustrations)
Adaptation française de Pierre-Alain Dufour et Olivier Pacciani
Éd. nobi nobi!, mars 2012 – 14,95€

Un vieil homme habite une ville envahie par les eaux. Comme tous dans cette ville, il construit une nouvelle maison, un petit cube, sur la précédente au fur et à mesure que l’eau monte. Un jour, alors qu’il a entrepris une énième construction, il fait tomber l’un de ses outils dans les profondeurs de ses maisons empilées. Muni d’une combinaison de plongée, il part à sa recherche. Ce court voyage l’entraine dans les différentes strates de son passé. Chacune des maisons englouties réveille les souvenirs qui s’y attachent. Ici, sa femme est décédée, entourée de sa famille et de ses amis, plus loin, sa fille quitte la maison familiale, plus loin encore, ses enfants jouent sur une terrasse… Alors qu’il s’enfonce dans les eaux profondes, ses souvenirs eux, refont surface. Il finit par atteindre cette toute première maison, dans un village pas encore inondé. Cette maison c’est celle qui a abrité son amour naissant…

Cette Maison en petits cubes – qui est aussi un court métrage de Kunio Katô – est une subtile et poétique métaphore sur le temps qui passe, les souvenirs qui affleurent, la mémoire qui forme l’océan sur lequel se construit une vie. En plus d’être belle, touchante et pleine d’un humour fragile, elle a la délicatesse de se terminer bien: après cette plongée dans le passé, le vieil homme achève sa nouvelle maison. Le printemps est là, la vie continue…

Ariane Tapinos (mars 2012)

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05/05/2012 | Lien permanent

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