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LES LETTRES DE L'OURSE

lettres de l’ourse.gifAlbum épistolaire
de Gauthier DAVID (texte)
& Marie CAUDRY (illustrations)

Éd. Autrement Jeunesse
Août 2012 – 14,50 €

Une ourse écrit à son ami Oiseau parti pour sa migration annuelle vers les terres du Sud. Très vite, elle décide qu’elle ne pourra attendre le retour de celui qu’elle aime et qu’il lui faut partir le retrouver. Elle entreprend un long et périlleux voyage vers des terres ignorées des ours et, chemin faisant, elle continue d’écrire à l’oiseau pour lui raconter son périple et combien elle se languit de lui. Arrivée à destination, elle découvre, triste et émerveillée à la fois, que l’oiseau ne pouvant supporter si longue séparation, est reparti au Nord pour la retrouver.

Cet album est un éblouissement. Le texte, d’une grande délicatesse, dessine au fil des pages un amour pur par delà les différences des deux protagonistes. Gauthier David écrit avec beaucoup de finesse le sentiment amoureux, l’attente, la séparation, l’espoir de se retrouver. Chacune des lettres de l’ourse est signée d’un mot tendre dans lequel elle se livre tout entière à l’oiseau, pour finir sa dernière lettre par « Je t’aime mon Oiseau. Ton Ourse ».

Les images de Marie Caudry sont somptueuses et poétiques. Il s’en dégage cette même infinie douceur présente dans le texte. L’album de deux grands artistes, assurément.

Ariane Tapinos (novembre 2012)

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12/11/2012 | Lien permanent

LA MAISON EN PETITS CUBES

mémoire,vieillesseAlbum de Kunio KATÔ & Keya HIRATA (illustrations)
Adaptation française de Pierre-Alain Dufour et Olivier Pacciani
Éd. nobi nobi!, mars 2012 – 14,95€

Un vieil homme habite une ville envahie par les eaux. Comme tous dans cette ville, il construit une nouvelle maison, un petit cube, sur la précédente au fur et à mesure que l’eau monte. Un jour, alors qu’il a entrepris une énième construction, il fait tomber l’un de ses outils dans les profondeurs de ses maisons empilées. Muni d’une combinaison de plongée, il part à sa recherche. Ce court voyage l’entraine dans les différentes strates de son passé. Chacune des maisons englouties réveille les souvenirs qui s’y attachent. Ici, sa femme est décédée, entourée de sa famille et de ses amis, plus loin, sa fille quitte la maison familiale, plus loin encore, ses enfants jouent sur une terrasse… Alors qu’il s’enfonce dans les eaux profondes, ses souvenirs eux, refont surface. Il finit par atteindre cette toute première maison, dans un village pas encore inondé. Cette maison c’est celle qui a abrité son amour naissant…

Cette Maison en petits cubes – qui est aussi un court métrage de Kunio Katô – est une subtile et poétique métaphore sur le temps qui passe, les souvenirs qui affleurent, la mémoire qui forme l’océan sur lequel se construit une vie. En plus d’être belle, touchante et pleine d’un humour fragile, elle a la délicatesse de se terminer bien: après cette plongée dans le passé, le vieil homme achève sa nouvelle maison. Le printemps est là, la vie continue…

Ariane Tapinos (mars 2012)

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05/05/2012 | Lien permanent

CONTES DE GRÈCE

grèce,femme,conte,balkansRecueil de contes de Gilles DECORVET (texte) & Emilia STEPIEN (ill.)
Éd. du Jasmin, coll. D'Orient et d'Occident
Sept. 2011, 112 pp. - 12,20 € 

Le recueil qui rassemble ces sept contes magnifiques et envoûtants, venus de différentes régions de Grèce et d’Asie Mineure, aurait pu s’appeler «sept femmes puissantes» tant les personnages féminins occupent une place centrale dans chacune de ces histoires. Maléfiques ou généreuses, elles dominent et se jouent des hommes, telles les déesses rencontrées par Ulysse au cours de son long voyage de retour vers Ithaque. Et si l'on reconnaît, ça et là, les motifs de contes traditionnels entendus dans d’autres cultures, ces amoureuses farouches, ces mères possessives, ces femmes indépendantes sont définitivement des femmes grecques! 

Gilles Decorvet nous donne à lire ces voix du conte de tradition orale. Ces histoires sont pleines de mystères et de sensualité. Elles évoquent une Grèce orientale et archaïque. Une Grèce profonde et mystérieuse, pleine de promesses. Celle de Mélina Mercouri lorsqu’elle chantait : 

«Si tu aimes les aubaines, les problèmes, les échecs, prend le risque et viens vite, je t’invite, je suis grecque ! (…) Chez moi là-bas au bord de l’eau, on joue toute la nuit, chez moi des hommes jeunes et beaux parfois parient leur vie»*

 Ariane Tapinos (octobre 2011)

* une chanson que l'on peut retrouver dans le très bel album-CD Orphée Dilo et autres contes des Balkans (éditions Naïve, 2006)

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Le Chemin de Sarasvati | roman de Claire UBAC

chemin sarasvati.gifÉd. L’École des loisirs | coll. Médium | mars 2010 | 290 pp. – 11€

Dès sa naissance, Isaï doit affronter la cruauté et l’intolérance. Alors que son père est parti chercher du travail à Bombay, elle vit avec sa mère chez sa famille paternelle. Sa tante, l’épouse du frère de son père, est un monstre de méchanceté et de cruauté. Persuadée qu’une fille ne vaut rien et jalouse du peu de place qu’Isaï et sa mère occupent au sein de la famille, elle n’a de cesse d’enjoindre sa belle sœur à se débarrasser d’Isaï. La mère d’Isaï tient bon jusqu’au moment où, emportée par la maladie, elle laisse sa Isaï aux mains de cette méchante femme. Les humiliations pleuvent sur la petite fille. son horrible tante lui rase même les cheveux…

Isaï décide de s'enfuir et de partir à la recherche de son père dont elle ne peut concevoir qu'il l'ait abandonnée. Déguisée en garçon (sa tête rasée lui sert finalement à quelque chose) et accompagnée de Murugan, un jeune intouchable désireux de fuir sa condition, elle entreprend ce grand voyage...

Road movie dans l'Inde moderne entre misère et splendeur, entre cruauté des uns et compassion de autres, Le Chemin de Sarasvati est un roman émouvant et sensible sur le destin de deux enfants qui se battent pour connaître une vie meilleure. Claire Ubac dresse un portrait tantôt effrayant, tantôt plein d'espoirs, qui résume bien les facettes contrastées de l'Inde des possibles.

Ariane Tapinos (mai 2010)

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30/05/2010 | Lien permanent

Amani, faiseur de pluie | album de Ghislaine ROMAN & Anne ROMBY

Amani faiseur pluie.jpgÉd. Milan jeunesse | 3e trimestre 2010
14,95 €

Immédiatement, nous plongeons dans un campement touareg au milieu du désert. Les hommes sont partis sur la route du sel. Amani a supplié son père de l’amener avec lui, mais celui-ci trouve qu’il n’est pas encore prêt pour ce voyage difficile. L’enfant doit garder le troupeau de chèvres familial. Un soir, il s’aperçoit qu’il lui en manque une. Au petit matin il décide de partir à sa recherche. Il va utiliser toutes les connaissances reçues de la transmission d’un vieux sage et de ses parents pour surmonter les différentes épreuves qui l’attendent dans le désert.

Ce récit initiatique est très ancré dans les problèmes de la vie quotidienne des touaregs: la recherche du sel, de l’eau, la protection des animaux et la résistance aux conditions de vie difficiles. La quête d’Amani s’inscrit dans l’histoire du désert tout en faisant une part aux croyances ancestrales.

Sur un beau papier couleur sable et granité qui transforme chaque page en un tableau, nous apprécions les illustrations réalistes où éclatent le superbe bleu du vêtement des Touaregs et le doré des dunes.
Les jeunes lecteurs pourront accompagner Amani dans ses épreuves et comprendre la vie difficile de ces peuples. Un très bel ouvrage pour aider à grandir.

Josuan

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13/01/2011 | Lien permanent

Kanji | album de Lisa BRESNER (texte) & Anne BUGUET (ill.)

Kanji.jpgÉd. Picquier Jeunesse
septembre 2007 - 13,50 €

Une femme attend le retour de son mari, un samouraï parti guerroyer loin de son foyer. Chaque jour qui passe, elle perd un peu de ses couleurs parce que «plus une femme attend son bien-aimé, plus elle soupire, plus elle perd de gouttes de sang. Plus elle perd de sang, plus elle devient pâle». À l’approche de la Fête des garçons, son fils veut plus que toute chose lui rendre ses couleurs et sa joie de vivre. D’un œuf qu’il a cassé s’envole un papillon jaune qui, pour le remercier de l’avoir libéré, lui promet de guérir sa mère de sa profonde tristesse.
Le papillon entraîne l’enfant dans un voyage magique au cours duquel il va prélever des couleurs, partout où il en trouvera: le rouge d’un coquelicot, le vert d’un nénuphar… Et toutes ces couleurs vont rendre son sourire et… son époux à la belle éplorée.

Fable émouvante sur la mélancolie – splendidement figurée sous la forme d’une plante étrange et sombre –, cet album est aussi une initiation au japonais. Le texte est émaillé de mots japonais, traduits au début et à la fin du livre. Répétés au fil de l’histoire, ces mots deviennent familiers au lecteur. Ils sont comme une musique qui se poursuit lorsqu’on a refermé le livre: haha, chichi, hana, chô, yûutsu

Ariane Tapinos
(première publication: octobre 2007)

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13/03/2011 | Lien permanent

Orphée Dilo et autres contes des Balkans | Livre-CD contes en musique

orphée dilo.gifRacontés par Muriel BLOCH | Illustrés par Gérard DUBOIS
Musique d’Eric SLABIAK
Éd. naïve | second semestre 2006 | 22 €

Sur les traces d’Orphée Dilo, le musicien fou des Carpates, ce très beau livre-disque nous entraîne sur les routes sinueuses des Balkans, cette «Macédoine» composée d’«un peu d’Orient, Juifs, orthodoxes,musulmans»… Terre de musique, de mélancolie et de joie, cette région du monde qui n’est ni tout à fait Europe, ni tout à fait Orient, fascine par son aptitude au bonheur mêlée à son sens du tragique. Les récits de fêtes alternent avec les histoires douloureuses. Comme dans les banquets tsiganes, la musique accompagne rires et larmes, dans ce voyage au cœur des légendes des «pays enveloppés de brouillard».
Les contes, racontés avec passion par Muriel Bloch, alternent avec les magnifiques musiques composées par Eric Slabiak, du groupe Les Yeux Noirs, et au milieu desquelles vient se nicher une chanson de Mélina Mercouri, sur une musique de Joe Dassin.
Les illustrations de Gérard Dubois sont autant de peintures dont la patine fait penser à des fresques un peu usées par le temps et les sentiments. Comble du raffinement, la maquette fait la part belle aux motifs inspirés des carreaux de ciment ou des étoffes d’Orient et concourt à faire de cet album un objet magnifique.

par Ariane Tapinos (jeudi 14 décembre 2006)

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05/12/2008 | Lien permanent

Mes images du Sénégal | documentaire de Christian EPANYA

9782732039398.jpgÉd. Sorbier, coll. Les ethniques | mars 2009 – 13 €

Sur le même principe et dans le même format petit album carré que Mes images du Japon (Etsuko Watanabe, Sorbier 2007), Christian Epanya (déjà auteur notamment du très beau Taxi-brousse de Papa Diop, éditions Syros 2005), nous invite à un voyage dans son pays, le Sénégal. Un enfant, ici Youssou qui a sept ans et vit dans la banlieue de Dakar, nous fait découvrir son pays. La famille, la cuisine, la ville, le marché, la musique, les fêtes, le quotidien ou encore l’île de Gorée, située en face de Dakar et rendue célèbre par sa Maison de Esclaves de triste mémoire, font l’objet d’une présentation courte et imagée.

La plupart des doubles pages se répartissent avec à gauche de petites images qui forment comme des vignettes et détaillent un sujet (les différents moyens de transports, les poissons vendus sur les marchés, les spécialités culinaires…) et à droite, une image pleine page du contexte (un embouteillage, la plage de Soumbédioune…) Le principe, qui se situe entre l’imagier et le documentaire, est très parlant pour les plus jeunes et, sur un pays d’Afrique, devrait rencontrer un large public désireux de trouver d’autres albums, pour les petits, que ceux qui mettent en avant une nature peuplée d’animaux sauvages. C’est une Afrique urbaine que nous fait découvrir Christian Epanya, loin des stéréotypes et dans laquelle il a eu la bonne idée de glisser deux références aux liens qui unissent le Sénégal et la France : un cousin qui vit à Paris et un tirailleur sénégalais, honoré le 23 août, pour sa participation à la Seconde Guerre mondiale.

Ariane Tapinos (avril 2009)

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25/04/2009 | Lien permanent

Little Lou | albums de Jean CLAVERIE

littlelou.gifÉd. Gallimard Jeunesse, 1990 |  13,50 €

Entre album et bande dessinée, la trépidante histoire d’un petit garçon amoureux de musique. Ce qu’aime Little Lou, c’est le jazz avant tout et il a la chance de vivre au-dessus d’un bar, le Bird Nest (nid d’oiseau) où un pianiste, Slim, se produit tous les soirs.

A la mort de Slim, Little Lou hérite du piano et le Bird Nest, transformé en boîte de nuit, lui est théoriquement interdit. Mais Little Lou a plus d’un tour dans son sac à malice et quand une bande de gangsters s’attaque au Bird Nest, il réussit à sauver le nouveau pianiste et à capturer les méchants. Un courage qui le conduira jusqu’au Variety Hall pour un vrai concert…
Une ode au jazz et une plongée dans l’Amérique de la prohibition.

Ariane Tapinos (janv. 2009)

 

Little Lou existe aussi en format roman : éd. Gallimard jeunesse,coll. Folio Cadet n° 309, 2002, 60 pp. - 6,40 €
À lire et écouter également la suite des aventures du jeune pianiste :

littlelouCD.gifLittle Lou, la route du Sud
Jean CLAVERIE, éd. Gallimard Jeunesse, 2003, 48 pp. - 13,50 € (Livre CD)

« Little Lou parcourt le sud des États-Unis avec ses amis musiciens. Le succès les accompagne, mais un cyclone met brusquement fin à leur tournée. Little Lou rejoint alors son vieil oncle Sonny, qui, au crépuscule de sa vie, aimerait tant l'entendre jouer. "Il me livrait un à un les secrets de sa musique…" Retrouvez Little Lou et l'ambiance des années folles, les lieux mythiques des origines du jazz. Un magnifique voyage sur la route du blues.» (note de l'éditeur)

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14/01/2009 | Lien permanent

La Route des ossements | roman d'Anne FINE |

9782211090056.jpgTraduit de l’anglais par Myriam Amfreuille et Sophie Aslanides | Éd. L’École des loisirs, coll. Médium, sept. 2008, 240 pp. - 10 €

Un pays qui a tout de l’URSS sauf le nom. Un dictateur qui a tout de Staline, sauf le nom. Il a éliminé tous ses rivaux et anciens amis. Il fait régner la terreur sur le pays et envoie en camps tous ceux qui critiquent le régime. Et il suffit de peu...

Youri, contraint d’arrêter l’école à quatorze ans pour participer au «Grand pas en Avant» voulu par le «Père Trofim», «Notre Grand Capitaine» voit mourir sous ses yeux son ami de toujours, Aliocha, tombé d’une échelle, sous le poids de la charge de briques qu’il transporte pour avancer vers le «Glorieux Avenir». Youri ne peut retenir quelques paroles de tristesse et d’effarement devant cette incroyable injustice : la mort d'un enfant au travail… Pour ces paroles, il manque de se faire arrêter. Il s’enfuit, grâce à Karl, un adulte avec qui il travaille, mais est rattrapé peu de temps après et envoyé en camp - dans ce qui ressemble à la Sibérie - après un horrible et interminable voyage dans des wagons à bestiaux, au milieu de la nuit, de ses compagnons d’infortune, de la puanteur et du froid. Dans le camp, il survivra pour avoir compris comment fonctionne l’univers concentrationnaire. Il s’échappera grâce à deux détenus qui projettent de l’utiliser comme réservoir de viande...

Un roman terrible et glaçant qui plonge le lecteur dans les heures les plus noires de l’histoire russe. Et pourtant, Anne Fine choisit de ne jamais faire référence directement à l’URSS. Comme pour donner à son livre une portée universelle. Un message qui fait froid dans le dos puisque la fin semble dire que le pire est toujours à craindre.

Ariane Tapinos

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08/01/2009 | Lien permanent

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