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Rechercher : Baptême de l'air

La Différence | album de Jeanne WILLIS & Tony ROSS

9782070631353FS.gifTraduit de l'anglais par Anne Krief
Éd. Gallimard jeunesse  | avril 2010 - 12,50€

«Nous ne pouvons être tous des papillons de jour. Le monde a besoin des papillons de nuit comme il a besoin de la lune». Voilà ce que la vie apprendra à deux chenilles sœurs qui rêvaient d'un même avenir mais vont découvrir «la différence». Cette thématique est traitée avec beaucoup de dynamisme, de fraîcheur et de poésie.

Les illustrations au pastel s'harmonisent avec bonheur au texte bien adapté à de jeunes lecteurs qui pourront trouver là matière à réflexion. Les personnages, pleins d'humour, de Tony Ross, séduiront sans nul doute les enfants.
Josuan, avril 2010.

 

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04/05/2010 | Lien permanent

Haut les pattes ! | album (hilarant) de Catharina VALCKX

Haut les pattes.jpgÉd. L’École des loisirs | sept. 2010 - 12,50€

Billy est le fils d’un célèbre bandit mais son père s’inquiète qu’il n’ait pas assez mauvais caractère pour faire un bon bandit. Le père décide de faire passer son fils aux travaux pratiques: il lui confie un pistolet (non chargé, parce qu’il faut tout de même être prudent pour une première fois) et lui recommande de prendre une voix sévère pour dire «Haut les pattes!» aux animaux qu’il menacera de son arme.
Voilà donc Billy pas très enthousiaste qui se lance à la recherche d’une première victime. Un petit animal pour commencer… Il aperçoit un ver de terre et se dit qu’il fera un bon client, pas trop gros ni trop impressionnant. Il a juste oublié qu’un ver de terre n’a pas de pattes! Donc, «Haut les pattes» se révèle assez inefficace…

Accompagné de Jean-Claude – c’est le nom du ver – il avise une souricette qui se prélasse sous un arbre. Une fille, pense t-il, voilà qui devrait être facile! Mais Josette, la souris discute: «Haut les pattes», d’accord, mais quelle patte? Patte avant, patte arrière? Tous trois reprennent la route en rigolant quand un lapin vient à leur rencontre et les dépasse sans même marquer un temps d’arrêt lorsque Billy sort son «Haut les pattes» de grand bandit. C’est que le lapin est poursuivit par un renard. Et que finalement, Billy aura l’occasion de montrer sa témérité et son grand courage. De quoi rendre très fier son bandit de papa!

Catharina Valckx nous a habitués aux histoires drôles et malicieuses mais celle-ci est une des plus réussies depuis Coco Panache. On ne se lasse pas de ce gentil bandit et de ses drôles de compagnons. Avouez que menacer d’une arme un invertébré en lui criant «Haut les pattes», il fallait y penser!

Ariane Tapinos (octobre 2010)

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07/11/2010 | Lien permanent

Sexy | roman de Joyce Carol OATES

sexy scripto.gifTraduit de l’américain par Diane Ménard
Éd. Gallimard jeunesse, coll. Scripto | janvier 2007
223 pages – 9€

Darren est un splendide adolescent. Non seulement il est beau comme un dieu mais en plus, il n’y a pas trace chez lui de cette arrogance du jeune mâle de seize ans. Qualités qui le rendent très populaire au sein de son lycée et lui donnent également un statut un peu à part dans l’équipe de natation de North Falls. Pour l’extérieur – amis, famille, professeurs, coach – Darren affiche une calme assurance. Sous la surface du beau, trop beau, nageur, c’est le bouillonnement des hormones et le maelström des questions identitaires. Alors quand son professeur d’anglais, Monsieur Tracy, lui fait des avances (mais lui a t-il seulement fait des avances?), c’est comme si ses pires craintes («Un visage comme le tien. Pas comme ton frère ou ton vieux. Confiant. Féminin. Efféminé? Beauté. Larges épaules. Hanches minces. Poisson torpille») se réalisaient. Seule solution: se convaincre qu’il ne s’est rien passé, ce qui revient à admettre son pouvoir de séduction sur cet homme cultivé et pathétique. Surtout ne rien, absolument rien laisser paraître quand ses camarades de l’équipe de natation décident, pour se venger d’une mauvaise note, de faire courir une rumeur sur les mœurs de Monsieur Tracy... Et quoi de plus simple dans un monde de suspicion, obsédé par ses propres perversions, que de faire passer cet homosexuel raffiné pour un prédateur de jeunes garçons? Darren sait l’écart qui existe entre les faits et les accusations, mais comment venir en aide à son professeur sans avouer, s’avouer, qu’il a été l’objet de son désir?

Nouveau roman pour adolescents, de la géniale et très prolixe écrivaine américaine Joyce Carol Oates, Sexy est un roman d’apprentissage qui confine au thriller. Avec une précision d’entomologiste et dans un double registre permanent intérieur / extérieur (la piscine / le lycée, les sentiments d’un adolescent / le monde qui l’entoure, l’exceptionnelle beauté / la banalité d’une intelligence moyenne...), elle nous plonge dans les affres de l’adolescence et des questions d’identité sexuelles si présentes à cet âge. Son écriture a quelque chose de clinique qui rend son récit âpre et dérangeant, dans le meilleur sens du terme; quelque chose qui s’adresse à l’intelligence du lecteur comme adulte en devenir. Au-delà de son destinataire, Sexy interpelle le lecteur adulte, le réveille. On ne le dira jamais assez, un roman, quand il est littérature, est pour tous les âges. 

sexy folio.gifAriane Tapinos
(première publication de l'article: 9 février 2007)

Sexy est aussi disponible dans la même traduction mais en collection de poche (… et pas en «jeunesse»): éd. Gallimard, coll. Folio, 2009, 240 pp. - 6,10€

 

 

 

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21/07/2010 | Lien permanent

En attendant New York | roman de Mitali PERKINS

en attendant NY.gifTraduit de l’américain par Valérie Dayre
É
d. Thierry Magnier | coll Grands Romans | mai 2010 | 284 pp. - 18€
Inde années 70, Reet, Asha et leur mère s’installent à Calcutta, dans la famille de leur père, pendant que celui-ci, ingénieur au chômage, est parti chercher du travail à New York. Mais les mois passent et ce séjour forcé se prolonge. Reet, l’aînée, a dix-sept ans et c’est une belle jeune femme qui attire les regards et les prétendants. Tout l’inverse de sa sœur Asha qui, à seize ans, a abandonné depuis peu ses shorts et ses tenues de sport. Joueuse passionnée et talentueuse de tennis, elle a dû remiser (et même donner) sa raquette dès ce «Premier Sang» synonyme d'entrée dans sa vie de femme. Et une femme, dans l’Inde des années 70, ne montre pas ses jambes en haletant sur un court de tennis… Asha envie son cousin Raj, à peine plus âgé qu’elle, qui a lui le droit de faire du sport et de sortir de la maison. Elle s’indigne contre le sort qui lui est fait alors qu’en Europe et aux États-Unis, les femmes brûlent leur soutien-gorge, symbole de leur asservissement au pouvoir des hommes. Elle rêve de liberté et d’études de psychologie qui feraient d’elle la première psychologue punjabi.
Mais la route est longue pour atteindre New York et il n’est pas sûr que la sienne l’y conduise…

C’est un beau roman que celui de Mitali Perkins dont le style impeccable doit sans doute beaucoup à la qualité de la traduction de Valérie Dayre. Il y est question, avec beaucoup de finesse, de cet âge des possibles où les vies prennent un chemin, parfois inattendu, dans un pays où le poids des traditions laisse peu de place aux choix individuels. En même temps que se dessine l’avenir de Reet et d’Asha, celui de l’Inde moderne, dans un monde en plein bouleversement, s’esquisse. Leur famille n’est pas plus intolérante qu’une autre, juste engluée dans des règles sociales rendues en partie caduques par l’ouverture d’esprit dans laquelle les deux jeunes filles ont été élevées. Ces quelques mois passés dans la famille de leur père sont un peu la fin d’une époque, pour elles comme pour leur pays. Et c’est ce qui rend cette lecture si stimulante.

Ariane Tapinos, mai 2010

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01/06/2010 | Lien permanent

Le Petit Chaperon rouge | album de Christian ROUX

petit chaperon ROUX.gifD’après l’œuvre de Charles PERRAULT
Illustrations Christian ROUX
Éd. Seuil jeunesse, sept. 2007 - 15 €

Nul besoin de raconter ce conte mondialement connu et mille fois interprété par différents auteurs et illustrateurs, mais la version qu’en donne Christian Roux est magnifique. À la fois pleine d’humour (ce petit chaperon rouge avec son nez pointu pareil à son bonnet est à croquer!) et terrifiante. Le loup, à peine esquissé, a d’effrayants yeux rouges sang nichés au cœur de son pelage noir. Et quand il se précipite sur la grand-mère, il remplit toute la double page de sa silhouette sauvage.

Savoureux et accessible aux plus petits, le texte est mis en valeur par une typographie toute ronde et claire et des accroches rouge vif. Quand une histoire est aussi formidable, elles reste une inépuisable source d’inspiration pour les artistes de talents! 

Ariane Tapinos

(première publication de l'article: 11 octobre 2007)

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27/01/2011 | Lien permanent

Le Chevalier Courage ! | album de Delphine CHEDRU

chevalier courage.gifUn livre-jeu dont tu es le héros
Éd. Hélium | octobre 2010 – 14, 90 €

Le chevalier a perdu son courage. Au lecteur de l’aider à le retrouver en traversant plusieurs labyrinthes, en rencontrant des créatures fantastiques… et en résolvant les énigmes qui le mèneront toujours plus loin dans sa quête… à condition de ne pas se tromper!

Delphine Chedru propose ici aux lecteurs à partir de cinq ans des jeux d’observation et de logique au travers d’une vingtaine de scènes qui nous plongent dans l’imagerie médiévale et son bestiaire, le tout parfaitement en adéquation avec le graphisme coloré et épuré de l'illustratrice. Les apprentis lecteurs liront et reliront ce très bel album pour en explorer toutes les possibilités et pour ceux qui ne savent pas encore lire… il est permis de se faire accompagner par un adulte pour cette épopée!

 Nathalie Ventax
(novembre 2010)

 

 

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27/11/2010 | Lien permanent

Black-out | roman de Sam MILLS

Black-out.gifTraduit de l’anglais par Valérie Le Plouhinec
Éd. Naïve | novembre 2010
435 pages – 18 €

Un groupe terroriste baptisés ArkQ s’est inspiré d’un roman pour faire exploser nombre d’édifices londoniens, causant des milliers de mort. Après ces attentats très meurtriers, le gouvernement a rétabli les exécutions publiques et exerce une censure sur la plupart des livres. Stefan, dont le père est libraire, ne connaît que les versions «réécrites» de classiques tels que 1984 ou Sa majesté des Mouches, jugés trop perturbants pour la population. Les censeurs visitent les librairies régulièrement pour en retirer les ouvrages tendancieux et on engage bien évidement tous les citoyens à épier les comportements suspects et à les dénoncer. Après que son père ait décidé de cacher un auteur accusé de terrorisme dans sa librairie, Stefan, partagé entre son amour filial et l’endoctrinement dans lequel il a été élevé, va peu à peu découvrir les revers de la rebellion mais aussi l'ampleur de la détermination du gouvernement à conserver le contrôle de la population.

Si l’on se perd un peu dans les méandres des convictions souvent changeantes des personnages, les dérives de la société post-apocalyptique et totalitaire dépeintes par Sam Mills ont des accents de véracité parfois troublants. Roman de science-fiction, réflexion sur l’engagement politique, le terrorisme, les limites personnelles que chacun pose à la liberté d’expression et sur l’importance politique que parfois revêt la lecture, Black-Out est un thriller futuriste dans lequel les protagonistes se livrent à un jeu du chat et de la souris palpitant qui en fait un roman difficile à fermer avant la dernière page!

Nathalie Ventax
(novembre 2010)

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29/11/2010 | Lien permanent

La Neige en été | album de Régine JOSÉPHINE & BING LIU

neige en été.gifÉd. Anna Chanel | juil. 2010
15 €

Il y a très longtemps le cerisier luttait de toutes ses forces pour garder ses magnifiques fleurs toute l’année. Il alla jusqu’à refuser à une vieille femme un abri sous ses branches. Il ne savait pas alors qu’il venait de rencontrer Kuan Yin, la déesse «de l’âme remplie de pitié» et il resta sourd à ses prédictions: «Comme chaque être sur terre, ta beauté d’aujourd’hui changera de visage». Sa rencontre avec une belle princesse qui ne souriait jamais changera-t-elle son destin?

Un conte dans la tradition asiatique remarquablement écrit, très poétique. Dans le texte plein de finesse, s’inscrivent de délicats haïkus. Les illustrations dégagent beaucoup de douceur, de fragilité et de beauté. Les attitudes des personnages et leurs visages sont particulièrement expressifs et évocateurs. Texte et images s’allient dans une grande harmonie et portent de beaux messages philosophiques et moraux.

Un très bel album à lire, à relire et à savourer.

Josuan

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Les Plus Beaux Chants de Noël | album CD

 Plus beaux chants  noël.GIFPar les enfants du Chœur des Polysons
Éd. Gallimard jeunesse | coll. Musique | oct. 2006
22,50 €
Gageons que comme les autres titres de cette collection, ce petit recueil de seize chants de Noël interprétés par un chœur d’enfants, deviendra très vite un classique. Et des classiques il y en a dans cette judicieuse sélection: Douce nuit, La Marche des rois, Petit Papa Noël ou Mon beau sapin, pour ne citer qu’eux. Mais pas seulement et on écoutera avec plaisir des chants d’inspiration russe ou jazz.

Avec une belle iconographie, faite de photos, reproductions de tableaux ou illustrations originales et une couverture baroque et dorée de Nathalie Novi, ces chants de Noël devraient, on l’espère, s’inviter aux veillées du même nom. 

Ariane Tapinos

(première publication de l'article: 14 décembre 2006)

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02/12/2009 | Lien permanent

Le Livre qui dit tout | roman de Guus KUIJER

violence conjugale,pays-bas,annees 50Traduit du néerlandais par Maurice Lomré
Éd. L’École des loisirs | coll. Neuf | avril 2007

150 pages – 9,50 €

Le Livre qui dit tout est l’histoire d’un jeune garçon nommé Thomas, histoire qui se passe aux Pays-Bas dans les années 50. Thomas est un garçon rêveur qui aime lire, amoureux d’Eliza (une amie de sa sœur aînée qui porte une jambe de cuir) et ayant pour seule ambition d’être heureux. Car Thomas n’est pas heureux: il vit dans la peur constante de son père, un homme brutal, obsédé par la bible et les commandements divins et qui, en dépit de ses croyances (ou peut-être à cause d’elles?) bat sa femme et ses enfants et leur fait vivre un quotidien fait d’interdits et de violences.

Ce roman qui ne traite pas les violences conjugales comme un simple «sujet» est avant tout une histoire de courage, d’où l’humour n’est pas absent. C’est de plus une galerie de personnages formidables – de femmes en l’occurrence, car force est de constater que l’entourage de Thomas est presque exclusivement féminin (si l’on excepte sa grande amitié avec Jésus qui a priori est plutôt masculin). Il y a d’abord la rencontre avec Mme Van Amersfoort, sorcière, mélomane, communiste et grande lectrice de livres pour enfants; la tante Pie qui menace de quitter son mari qui l’a frappée parce qu’elle portait un pantalon; Eliza dont Thomas est amoureux… Bref, tout un petit cercle qui va se battre pour mettre fin à la tyrannie du père et militer pour que livres et musique prennent dans le foyer des Koppler la place dévolue à la bible et aux paires de gifles.

Dans son chapitre introductif, Guus Kuijer nous raconte comment, avant de rencontrer Thomas (rencontre fictive?), il voulait écrire un livre qui aurait fait un cadeau de Noël idéal, un livre que «non seulement les enfants, mais aussi les parents, les grands-parents et même le Premier ministre auraient lu d’une traite». À la place il a écrit un livre irrespectueux: un livre qui dit tout. Toutes les lâchetés et les violences quotidiennes, mais aussi la solidarité, la révolte, la joie de vivre.

Nathalie Ventax
(première publication de l'article: 5 avril 2007)

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