Rechercher : Comme un poisson dans l'eau
UNE BELLE BÊTE
Albums tout-petits
écrit et illustré par RIRI
Éd. Thierry Magnier, coll. Tête de Lard
Septembre 2012 – 6,60 €
Voilà une bête qui se promène... Elle croise un zèbre, elle veut ses rayures ! Une vache, elle veut ses tâches ! Un code-barre ? Elle le veut aussi ! Mais quand la bête trop coquette croise un chasseur… « Triste fin » !
La thématique du caprice est traitée ici avec un humour mordant qui réjouira les plus grands… Les tout-petits, eux, ne seront peut-être pas sensibles à l'ironie et au second degré de la chute de cette petite histoire, mais ils se reconnaîtront sans doute un peu dans cette Bête qui veut tout, tout de suite ! Le texte fonctionne, comme l'illustration d'ailleurs, sur un principe d'accumulation, de répétition toujours trés agréable à raconter et l'on s'amuse à retrouver dans le pelage de la bête les motifs des autres animaux qu'elle a croisés. Un premier album trés réussi qui trouve tout naturellement, du fait de son impertinence et de son originalité graphique, sa place dans la collection Tête de Lard.
Nathalie Ventax (septembre 2012)
30/09/2012 | Lien permanent
Le Prunier | album de Michelle Nikly
L’empereur du Pays du soleil levant est gagné par la mélancolie: un prunier de son magnifique jardin est mort, rompant ainsi l’harmonie du parc. Inquiets, les dignitaires de la cour se mettent en quête d’un prunier pour remplacer celui qui a péri. Après de longues recherches à travers tout le pays, ils trouvent dans le petit jardin d’un peintre et de sa famille, un prunier semblable à celui de l’empereur. Très tristes mais résignés, les propriétaires du prunier le laissent partir pour le jardin de l’empereur. Le jeune garçon du peintre accroche à ses branches un petit rouleau de papier en guise d’adieu. L’empereur touché par l’affection du petit Musuko pour son arbre, le lui rend car il ne peut «souffrir en le voyant chaque jour, la pensée qu’un enfant a perdu son ami à cause de moi».
Un album plein de tendresse et de sagesse.
(première publication: juillet 2005)
13/03/2011 | Lien permanent
Le Petit Garçon étoile | album de Rachel HAUSFATER-DOUÏEB et Olivier LATYK (ill.)
Éd. Casterman, coll. Récits d'aujourd'hui, [2001] mai 2003 - 13,95 €
(À partir de 6 ans)
Un petit garçon apprend un jour qu’il est une étoile. Au début il est plutôt fier. Puis la honte vient avec le sentiment de n’être plus qu’une étoile. La peur vient aussi et le fait se cacher. Longtemps. Enfin un matin il peut sortir au grand jour. Il fait beau, mais les autres étoiles ne reviennent pas. Des mots très simples. Des images très sobres, presque naïves, jusqu’à cette double page où l’on voit un train se diriger vers l’entrée d’Auschwitz, dont la cheminée recrache des étoiles. La grande histoire vue par les yeux d’un enfant, pour mieux se mettre à la portée des jeunes lecteurs. Un livre où la poésie se mêle à l’horreur pour délivrer un message d’espérance.
03/12/2008 | Lien permanent
CHOUETTE OU HIBOU ? 60 paires à ne plus confondre
documentaire
de Emma STRACK & Guillaume PLANTEVIN
Éd. Gallimard Jeunesse, octobre 2015, 140 pages – 17,90€
Quels points communs entre un hibou, un cricket, une marguerite, un évier et un autobus ? Rien, si ce n’est que chacun forme la moitié d’une paire : hibou/ chouette, cricket/sauterelle, marguerite/ pâquerette, évier/lavabo, autobus/autocar… et 55 autres paires !
Réparties en 6 chapitres - animaux, alimentation, géographie, mode, corps humain et ville – les informations de ce drôle de documentaire sont nombreuses et originales.
Chaque élément d’une paire est comparée et, similitudes et différences, parfois visibles dans l’illustration, relevées. La variété des couples objets, animaux, plantes, est très stimulante et compose un ouvrage très original, plein d’informations inattendues.
Grâce à Emma Strack et Guillaume Plantevin, vous ne confondrez plus jamais un pingouin et un manchot !
Ariane Tapinos (janvier 2016)
28/12/2015 | Lien permanent
LA FILLE DU SAMOURAÏ
Album de Fred BERNARD (texte)
& François ROCA (illustrations)
Éd. Albin Michel Jeunesse
Août 2012 – 19 €
Dans un théâtre, des spectateurs médusés assistent au « XVIIIe Concours d’histoires vraies ou presque consacré aux îles de l’Orient ». Après qu’un vieux Chinois ait raconté l’histoire d’un matelot « devenu pirate, invincible grâce à un petit arbre qui lui était poussé sur la tête »*, un couple apparaît sur scène. L’homme, jeune, est un Européen habillé à l’orientale, la femme porte un kimono et a le visage masqué par un voile. Tomé, c’est le nom du jeune homme, déclare qu’on peut l’appeler « Tome II » et raconte son histoire et celle sa compagne Tomo Musahi dont il a découvert le visage, entièrement tatoué de fins idéogrammes.
Leur histoire, c’est celle de Tomé, échoué sur un île du Japon après avoir essuyé une tempête en mer. Recueilli par un vieil homme aveugle et sa fille Tomo, il apprend la « Voie de la tactique des samouraïs » et « l’Art de l’union de l’esprit et du sabre ». Seul cet enseignement lui permettra de combattre les Guerriers-Démons et de sauver Tomé. Cette dernière participera également au combat final et c’est son chant qui viendra à bout d’un terrible dragon…
Comme toujours, les images de François Roca sont somptueuses. À la fois sombres et lumineuses, elles forment avec le beau texte de Fred Bernard, un récit magique et envoûtant. On retrouve ici, comme dans leurs précédents albums, le goût des deux artistes pour l’aventure, les voyages mais aussi le cirque, le cabaret et le tournant du siècle dernier, époque où les voyages étaient encore synonymes de mystères et les scènes de théâtre les réceptacles de tous lesdésirs d’exotismes de l’Occident.
Un album qui régalera les plus grands comme les adultes nostalgiques des lectures de leur enfance…
Ariane Tapinos (septembre 2012)
* on reconnaîtra la citation… de L’Homme Bonsaï, un des plus beaux albums de Fred Bernard et François Roca (éd. Albin Michel Jeunesse, 2003).
16/09/2012 | Lien permanent
VOIE INTERDITE | roman ado d'Anne VANTAL
Éd. Actes Sud Junior | coll. Romans Ados | avril 2011
89 pp. - 10 €
Un jeune homme s’enfonce dans la forêt. Décidé, organisé, il pose son barda au cœur de la nature au bord d’un lac. Alors qu’il s’installe dans un vieux bungalow abandonné, sur le site d’une ancienne communauté, vestige des années 70, les raisons qui l’ont amené jusqu’à ce coin perdu apparaissent peu à peu au lecteur. Eau, nourriture, équipement, feu de camp, il a pensé à tout et semble prêt à tenir un long siège, mais cette robinsonade est avant tout une douloureuse fuite. Il pense avoir trouvé une cachette où disparaître du regard des hommes mais, au cœur de cette solitude, il reste face à lui-même, face à ses souvenirs et ses actes terribles. Depuis qu’il a commis l’irréparable, la compagnie des hommes, jusqu’à la sienne propre, lui est devenu insoutenable et impossible…
Anne Vantal a réussi là un extraordinaire roman où règnent une tension, une inquiétude, un mystère aussi, qui tiennent le lecteur en haleine et le conduisent à l’effroi. À la manière des tragiques grecs, elle entremêle les fils du destin et, d’une simple erreur, tire une tragédie.
Sans aucune ambiguïté vis-à-vis des actes de son personnage, elle fait le portrait d’une solitude profonde, d’un vide de l’âme. Dans cette vie sans espoir, l’irruption d’une si petite erreur est comme un signe du ciel, une possibilité, que le jeune homme va interpréter comme un droit, une manière de rejoindre la communauté des humains en participant des liens qui les unissent. Il ignore que sa seule volonté ne créée pas la relation. Qu’il faut un autre reconnu comme tel et non uniquement objet de son désir. En l’anéantissant, il se condamne à disparaître.
Ariane Tapinos (juin 2011)
14/06/2011 | Lien permanent | Commentaires (1)
Cache-cache coquin | album de Satoru ONISHI
Traduit du japonais par Jun Vercoutter
Éd. P’tit Glénat, coll. Suki-Suki | avril 2009 | 10€
Sur chaque double page, dix-huit animaux font face au lecteur (ou lui tournent le dos!). Dans un style graphique proche de celui de Taro Gomi, ces bestioles sont soit en forme de poire, soit rectangles, soit rondes. Il y a un chien, un tigre, un hippopotame, un ours, un renne, un kangourou, un lapin, un chat… Ils sont marron, orange, vert, jaune, rouge ou bleu. Page après page, les dix-huit animaux sont là, identiques ou presque. Et c’est dans ce presque que se situe l’intérêt de l’album qui s’apparente au livre-jeu plus qu’au livre d’histoire. Parce qu’à chaque page, une question est posée au lecteur: qui est caché, qui pleure, qui dort, qui montre son derrière? Les réponses sont cachées dans l’image, dans le petit détail qui distingue un animal des autres et de sa copie des pages suivantes et précédentes. C’est drôle et requiert des petits une bonne dose d’observation et de patience. Qualités dont le lecteur dépourvu (sans doute plus âgé) pourra se passer en allant consulter, à la fin du livre, les réponses aux devinettes.
Ariane Tapinos (juin 2009)
13/06/2009 | Lien permanent
Little Lou | albums de Jean CLAVERIE
Éd. Gallimard Jeunesse, 1990 | 13,50 €
Entre album et bande dessinée, la trépidante histoire d’un petit garçon amoureux de musique. Ce qu’aime Little Lou, c’est le jazz avant tout et il a la chance de vivre au-dessus d’un bar, le Bird Nest (nid d’oiseau) où un pianiste, Slim, se produit tous les soirs.
A la mort de Slim, Little Lou hérite du piano et le Bird Nest, transformé en boîte de nuit, lui est théoriquement interdit. Mais Little Lou a plus d’un tour dans son sac à malice et quand une bande de gangsters s’attaque au Bird Nest, il réussit à sauver le nouveau pianiste et à capturer les méchants. Un courage qui le conduira jusqu’au Variety Hall pour un vrai concert…
Une ode au jazz et une plongée dans l’Amérique de la prohibition.
Ariane Tapinos (janv. 2009)
Little Lou existe aussi en format roman : éd. Gallimard jeunesse,coll. Folio Cadet n° 309, 2002, 60 pp. - 6,40 €
À lire et écouter également la suite des aventures du jeune pianiste :
Little Lou, la route du Sud
Jean CLAVERIE, éd. Gallimard Jeunesse, 2003, 48 pp. - 13,50 € (Livre CD)
« Little Lou parcourt le sud des États-Unis avec ses amis musiciens. Le succès les accompagne, mais un cyclone met brusquement fin à leur tournée. Little Lou rejoint alors son vieil oncle Sonny, qui, au crépuscule de sa vie, aimerait tant l'entendre jouer. "Il me livrait un à un les secrets de sa musique…" Retrouvez Little Lou et l'ambiance des années folles, les lieux mythiques des origines du jazz. Un magnifique voyage sur la route du blues.» (note de l'éditeur)
14/01/2009 | Lien permanent
SUR LA ROUTE D'INDIANAPOLIS
roman
de Sébastien GENDRON
Éd. Magnard jeunesse, coll. Roman perles, mai 2016 – 11,90€
Lilian a 11 ans et raconte des mensonges pour épater les copains ou pour s'inventer d'autres vies, il a l'impression d'être un garçon banal à qui il n'arrive pas grand chose... jusqu'au jour où son père lui propose de l'accompagner pour un voyage professionnel aux Etats-Unis.
Lilian doit passer quelques jours à Chicago chez sa tante avant de rejoindre son père à Indianapolis en prenant seul un bus Greyhound. Une sacrée aventure en soi... sauf que Lilian n'est pas au bout de ses surprises !
Alors qu’il descend du bus pour un besoin pressant, le chauffeur l’abandonne au milieu de nulle part… et à partir de là les péripéties les plus inimaginables vont s'enchaîner : après avoir échappé à l'attaque d'un avion en rase-motte dans un champ de maïs en compagnie d'un mystérieux M. Kaplan, Lilian est kidnappé par des gangsters à la poursuite d'un frigo plein de billets...
De l'aventure sur grand écran et en Technicolor ! Sébastien Gendron signe un roman d'aventure épatant et palpitant, truffé de clins d'oeil aux classiques du cinéma américain, un livre qu'on ne peut lâcher avant le clap de fin.
Claire Lebreuvaud (août 2016)
29/08/2016 | Lien permanent
LE MEILLEUR LIVRE POUR APPRENDRE À DESSINER UNE VACHE
album (hilarant)
de Héléne RICE & Ronan BADEL
Éd. Thierry Magnier, septembre 2014 – 10,90€
« Il existe deux techniques pour dessiner une vache » et, à en croire Hélène Rice et Ronan Badel, toutes deux impliquent de dessiner… un crocodile ! Que ce soit une vache qui ressemble furieusement à un gros saurien tout vert (ici carrément fluo) ou une vache qui, une fois engloutie par un crocodile, retrouvera l’air frais et la liberté grâce à quelques coups de gomme. « Moralité pour dessiner une vache… Il suffit d’effacer le crocodile qui se trouve autour ». Le mode d’emploi est donc simple mais pas sans danger.
Voilà un album aussi réjouissant qu’hilarant. Avec son petit format (10x20 cm) à l’italienne et qui s’ouvre par le haut pour former un carré, ses pages grèges et ses images sans couleur, sauf le vert fluo du crocodile et une touche de jaune pour la fleur du pissenlit-attrape-vache, il ne ressemble à rien de connu jusque alors. Comme cette vache verte et enfantivore ne ressemble guère à ses cousines que l’on peut voir dans nos pâturages.
A moins… à moins d’un lointain cousinage avec un célèbre livre et un autre crocodile de littérature enfantine, le génial Les larmes de crocodile, d’André François, paru en 1956. Dans ce livre-ci, au format délirant pour mieux coller à son propos, il est question d’aller chercher un crocodile, au fin fond de l'Égypte, de le ramener en France, de l’héberger, de le nourrir… pour enfin savoir ce que sont ces fameuses « larmes de crocodile ».
Un animal qui décidément inspire toutes les fantaisies artistiques !
Ariane Tapinos (septembre 2014)
03/10/2014 | Lien permanent