Rechercher : tu me prends en photo
MANOEL Le liseur de la jungle
roman jeunes lecteurs
de Matthieu SYLVANDER & Perceval BARRIER (illustrations)
Éd. L'école des loisirs, avril 2017, 128 pages – 13,50€
Manoel est un tatou. Un magnifique tatou, jeune et vigoureux, à la carapace brillante (ce qui attire bien entendu les convoitises des braconniers locaux) qui vit tranquillement au Brésil au bord du Rio Solimões. C’est aussi un tatou extrêmement cultivé, fervent lecteur de tout ce qui lui passe sous la patte, des notices de montage de meubles Ikea à la poésie japonaise du XIVe siècle.
Un jour, son ami Luizao -qui connaît son goût immodéré pour la lecture- lui offre un exemplaire des «Histoires comme ça » de R. Kipling en lui précisant que le recueil renferme une histoire qui concerne directement les tatous[1]. Mal lui en prend. Notre tatou fort courroucé réalise lors de sa lecture que ce Monsieur Kipling ne connaît vraisemblablement rien aux tatous et se met en tête de retrouver l’auteur pour lui dire ses quatre vérités et surtout, pour lui demander de publier un démenti.
Manoel et Luizao partent donc en chasse et ne tardent pas à trouver la trace du mystérieux R. Kipling : aventurier, chasseur de prime, tueur à gages, les pires rumeurs courent sur ce Mr Kipling qui semble bien éloigné du monde de la littérature. Mais RIEN, ni les piranhas, ni les braconniers ni les crocodiles, rien n’arrêtera Manoel dans sa quête de la vérité.
Matthieu Sylvander signe un roman réjouissant peuplé de personnages tous plus truculents les uns que les autres : de Manoel tatou fin lettré et particulièrement acariâtre à la très belle et très explosive Bonanza, en passant par un indien fan de Beyoncé, la jungle brésilienne n’aura jamais été aussi animée !
[1] Il s’agit bien sûr de l’histoire intitulée « le Commencement des tatous », et comme l’auteur le conseille : « ce livre existe VRAIMENT. Lisez-le. »
Nathalie Ventax (mai 2017)
10/05/2017 | Lien permanent
68 ANNÉE ZÉRO
roman
de Paule DU BOUCHET
Éd Gallimard, coll. Scripto, avril 2018, 208 pages – 9,90€
En mai 68, Paule du Bouchet avait 17 ans, un an de plus que l’héroïne de son roman, Maud, inspirée par ce qu’elle-même a vécu durant cette année si particulière.
Maud se sent différente des autres filles de sa classe, au collège Sévigné à Paris. Un collège privé où elle est la seule à avoir des parents divorcés, la seule à ne pas avoir la télé à la maison, la seule à avoir une grand-mère américaine qui manifeste contre la guerre au Vietnam… Non qu’elle ait honte de cette « Granny », bien au contraire. Mais ce que Maud aimerait par-dessus tout c’est être dans la norme, « faire partie ». Et ce sont les évènements de mai 68 qui vont le lui permettre.
« Le jour où ça a commencé, je ne savais pas. Je veux dire, je ne savais pas que c’était le premier jour de ma nouvelle vie. J’avais 16 ans. Nous étions le 1er janvier 68. »
Le 1er janvier 68, Maud fête la nouvelle année avec sa bande d’amis et surtout Jibé, son premier copain. Elle ignore encore que cette année va tout changer pour elle…
Quand des étudiants commencent à mettre « un foin d’enfer » (comme dit sa Granny) à l’université de Nanterre en mars 68, elle ne prend cette nouvelle que comme un fait divers de plus. Mais bientôt, les évènements s’enchaînent et c’est en bas de chez elle que se montent les barricades, que les CRS affrontent les étudiants et… qu’elle tombe amoureuse.
Un roman lumineux et juste où se mêlent l’Histoire et la vie quotidienne, 68 année zéro est de ces livres qui nous font vibrer et revivre ce qu’il s’est passé comme si on y était.
Agnès Renié (avril 2018)
24/04/2018 | Lien permanent
SI LES PARENTS LAPINS DORMAIENT AVEC LEURS ENFANTS…
album
de Malika DORAY
Éd. MeMo, janvier 2015 – 15€
« Si les enfants lapins dormaient tous les jours avec leurs parents… », les grands-parents s’inviteraient dans le lit de leurs enfants et de leurs petits enfants, les oncles et tantes rejoindraient leurs parents, puis les cousins, les cousines… très vite « ce serait n’importe quoi ! ». Trop d’oreilles et pas assez de place !
D’une logique imparable et avec un foisonnement de couleurs et de lapins, Malika Doray renouvelle avec bonheur l’un des classiques de l’album jeunesse. C’est très drôle et très beau, dans un grand format auquel Malika Doray nous a peu habitués, avec des couleurs vives sur le beau papier épais des éditions MeMo.
Un livre qui si il ne convaincra pas tous les petits de ne plus s’inviter dans le lit de leurs parents les fera sûrement rire et permettra d’échanger avec eux sur cette épineuse question. Un très bel album surtout.
Ariane Tapinos (mars 2015)
29/03/2015 | Lien permanent
LA VIE EST UNE BERCEUSE
album
de Malika DORAY
Éd. MeMo, août 2015 – 16€
« La vie est une berceuse qu’il faut savoir écouter ». Une couche, un pyjama, une berceuse… D’un côté puis de l’autre, un grand lapin berce son petit. De cet instant de tendresse, Malika Doray fait un album magnifique qui regorge de vie et de couleurs. Page après page, le lecteur est invité à suivre les balancements du petit dans les bras de ses parents. Oui, la vie est bien une berceuse et elle avance au rythme d’une chanson.
Malika Doray met en image et en musique – c’est une véritable musique qui se dégage de ces pages - des gestes tout simples de la vie quotidienne du petit enfant.
Avec cet album elle s’inscrit définitivement parmi les plus grands des auteurs pour les plus petits.
Et on retrouve ici le soin que les éditions MeMo apportent à leurs publications : beaux papiers et couleurs franches qui magnifient les images tendres de Malika Doray.
Ariane Tapinos (octobre 2015)
A retrouver également sur notre blog le très beau Si les parents lapins dormaient avec leurs parents…
23/10/2015 | Lien permanent
LE VOYAGE DE LOTI
album tout carton
de Janik COAT
Éd. MeMo, mai 2014 – 9€
Loti est un petit poisson jaune joufflu qui parcoure les profondeurs de l’océan. Il y croise toutes sortes d’animaux étranges et colorés : un grand poulpe rouge, de grosses méduses transparentes, un gros requin et toutes sortes de petits poissons multicolores. Au terme de son voyage, il rencontre enfin un poisson de son espèce et l’album se termine sur un adorable baiser sous les yeux écarquillés d’une tortue de mer.
Tout le talent de Janik Coat dans cette charmante ballade aquatique. Une plongée dans le grand bleu pour les plus petits dans ce petit album cartonné aux coins ronds, l’un des deux premiers du genre pour les éditions MeMo.
Ariane Tapinos (juillet 2014)
Dans la même collection : Poussin perdu, de Frantisek Hrubin & Zdenek Miller
28/07/2014 | Lien permanent
Le Débardeur rouge | album de SEJUNG Kim
Éd. Talents Hauts, coll. Des livres pour les filles ET pour les garçons | oct. 2009 - 11,50€
Marie est une jeune femme épanouie aux formes généreuses. Le jour de son anniversaire, ses amis lui offrent un joli petit débardeur rouge. Joli, mais vraiment petit, bien trop petit pour abriter la large poitrine de Marie. Qu’à cela ne tienne! Marie se lance dans une cure d’amaigrissement qui lui permettra, pense-t-elle, de porter le débardeur rouge et ce faisant, de faire plaisir à ses amis. Elle se met à la diète (que c’est mauvais), au jogging (que c’est fatigant), elle s’éloigne des tentations et finit par s’isoler et se priver de tout ce qui lui rend la vie belle: les amis, les promenades, les gourmandises… Un jour elle met le petit débardeur rouge dans une valise et quitte Paris pour la montagne. Là, au pied d’une immense colline, qui la fait paraître soudain si petite et menue, elle sort le maudit T-shirt de sa valise et le laisse s’envoler au vent…
Une histoire toute simple et joliment illustrée qui dit sans insister, tout le mal que fait le conformisme ambiant tendance anorexique. Une solution: chantons, en cœur avec Anne Sylvestre «Elle dit je suis Gulliverte, Et je me sens bien, vous me trouvez grande certes, Je n’en disconviens, Maintenant mes petits hommes, A vous de grandir, Comptez plus que je me gomme pour pas vous ternir»…
Ariane Tapinos (février 2010)
Gulliverte, Anne Sylvestre, 1986.
14/02/2010 | Lien permanent
ON N'EST PAS DES POUPÉES. Mon premier manifeste féministe
Album
de Delphine BEAUVOIS (texte)
& Claire CANTAIS (illustrations)
Éd. La ville brûle, coll. Jamais trop tôt, sept. 2013
13 €
De magnifiques collages qui mêlent photos, dessins, motifs, sur fond de grands aplats de couleurs, au service d’un « premier manifeste féministe » qui s’assume avec humour et intelligence. Si l’égalité des sexes a le vent en poupe, il est encore bien rare que les albums (les éditions Talents Hauts exceptées), se revendiquent du féminisme. Qui n’a pas entendu quelqu’un-e dire « je ne suis pas féministe mais… ». Ici, rien de tel, ces petites filles, à qui personne n’aura l’idée de reprocher d’avoir brûlé leurs soutiens-gorge (un des grands mythes de l’antiféminisme), s'affirment haut et fort : elles ont des choses à dire et revendiquent de choisir une manière de grandir qui leur laisse le choix d’être les femmes qu’elles souhaitent.
Le livre se termine sur une belle double page qui présente de courtes biographies de femmes célèbres ou imaginaires (Rosie, l’ouvrière en bleu de travail qui symbolise les femmes ayant remplacé les hommes dans les usines américaines durant la Seconde Guerre mondiale).
Un album ludique et beau à déclamer dans toutes les cours de récré !
Ariane Tapinos (octobre 2013)
13/10/2013 | Lien permanent
LE GOÛT DES VOYAGES. Cartes, idées et conseils pour jeunes globe-trotteurs
Documentaire
de Geneviève CLASTRES (textes)
& Lucile PLACIN (ill.)
Éd. Gallimard jeunesse, avril 2013
16,50 €
Depuis quelques années, les guides de voyages pour enfants se multiplient. Mini guides pour jeunes lecteurs ou carnets d’activités à compléter, aucun de ces livres ne s’interroge sur le sens du voyage. Pourquoi voyage-t-on ? Peut-on aller partout ? Comment se comporter dans un pays très différent du sien ? Quelles conséquences écologiques nos déplacements peuvent-ils avoir ?
Pourtant voyager avec des enfants devrait, encore plus que tout autre voyage, conduire à ces interrogations et c’est à cela que nous invite Geneviève Clastres. Tout en communiquant sa passion des voyages qui sont rencontres et découvertes des autres et de soi, elle propose aux enfants et à leurs parents de réfléchir chemin faisant au sens de leurs voyages. Avant, en choisissant sa destination, en faisant sa valise… Pendant, en voyageant responsable.Après, en partageant ses souvenirs avec ceux qui n’étaient pas du voyage, en gardant le contact avec ceux qu’on a rencontrés en route…
Le Goût des voyages est un documentaire foisonnant dont les images mélangent des photos et les dessins un peu naïfs et hauts en couleurs de Lucile Placin. Il fourmille d’informations et ouvre sur de passionnantes questions. Il a le goût du partage entre le voyageur et ceux qu’il rencontre, mais également entre l’enfant et l’adulte qui peuvent, autour de cette lecture, apprendre à être des voyageurs conscients de leur chance et de leurs responsabilités.
Ariane Tapinos (été 2013)
Pour prolonger : lire l’entretien que Geneviève Clastres sur son ouvrage : http://www.voyageons-autrement.com/le-gout-des-voyages
12/08/2013 | Lien permanent
KORCZAK pour que vivent les enfants
Documentaire
de Philippe MEIRIEU (texte)
& PEF (illustrations)
Éd. Rue du monde, coll. Grands portraits
Septembre 2012 – 17,50 €
« Les enfants ne sont pas des personnes de demain. Ce sont des personnes d’aujourd’hui. »
Voilà un documentaire passionnant comme est passionnante la vie de ce grand pédagogue que fut Janus Korczak. Né à la fin du XIXe siècle dans une Pologne alors sous domination russe, mort en 1942 à Treblinka, camps d’extermination allemand en terre polonaise, il a consacré sa vie aux enfants. Médecin, écrivain, pédagogue, il n’a pas seulement recueilli et aidé des orphelins juifs, il a contribué à faire évoluer la manière de considérer les enfants, à leur reconnaître la qualité de personne à part entière. Pas étonnant qu’un autre pédagogue engagé, Philippe Meirieu, lui rende ici hommage. Avec Pef aux images et Rue du monde comme éditeur, on ne pouvait imaginer meilleur attelage pour dresser le « grand portrait » de ce grand homme et donner à lire aux plus jeunes, à la fois sa vie mais aussi de nombreux extraits de ses textes d’une surprenante modernité.
Après avoir cheminé aux côtés de cet incroyable personnage, la fin – image de Korczak portant un enfant dans ses bras, à l’entrée du wagon entouré d’enfants affublés de l’étoile jaune, image qui répond à celle de la couverture où le même Korczak est souriant, un enfant dans les bras, d’autres autour de lui – la fin, donc est tout simplement bouleversante.
Comme chaque fois dans cette excellente collection, l’album se termine sur un cahier documentaire qui comprend notamment d’extraordinaires photos.
Ariane Tapinos (novembre 2012)
14/01/2013 | Lien permanent
LETTRE D'INFORMATION # 12
À la librairie Comptines, en février
à la librairie, jeudi 3 - 18h Rencontre avec la metteure en scène Florence Lavaud autour de son spectacle Un petit chaperon rouge (Molière du spectacle jeune public 2006) présenté au TnBA en mars - en partenariat avec le TnBA
(Crédit photo : ChantierThéâtre)
Pour découvrir notre Bibliographie commentée autour du Petit chaperon rouge, rendez-vous sur notre blog :
http://librairiecomptines.hautetfort.com/archive/2011/01/...
à l'éxtérieur, Comptines s'associe aux 8e Rencontres cinématographiques La Classe ouvrière c'est pas du cinéma ! organisées par les Espaces Marx - Bordeaux Aquitaine & Utopia - 8 au 13 février sur le thème : Luttes populaires et lutte des femmes.
Pour découvrir notre sélection jeunesse sur les thèmes abordés, c'est sur notre blog : http://librairiecomptines.hautetfort.com/archive/2011/01/...
Et, pendant les VACANCES SCOLAIRES…
La librairie sera ouverte les lundis 14 & 21 février de 14h à 19h
Les libraires vous proposent des lectures ROUGES et BLANCHES de 16h à 16h30, suivies d'un goûter.
Les mardis (15 & 22), mercredis (16 & 23) et jeudis (17 & 24) février. A partir de 5 ans.
À venir …
Play with English - ateliers d'initiation à l'anglais - A partir de 5 ans sur inscription à la librairie - samedi 19 mars & samedi 30 avril à 11h
25/01/2011 | Lien permanent | Commentaires (1)