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Rechercher : La grande épopée des petits pois

PETIT SOMME

animaux,foret,sommeilalbum
de Anne Brouillard
Éd. Seuil Jeunesse, mai 2014-13,50 euros.

Comme il fait bon, Grand-Maman place le berceau de bébé dehors pour qu’il fasse un  petit somme. Mais bébé ne l’entend pas de cette oreille et se met à crier. « Chut ! Chut ! » siffle le merle qui s’est doucement approché en compagnie du renard, de l’écureuil, du hérisson, du lièvre et de bien d’autres animaux curieux de la forêt ; « il ne faut pas déranger Grand-Maman, elle fait quelque chose d’intéressant ! »  Quelque chose de bon peut-être ? Mais y en aura-t-il pour tout le monde ?

Une forêt moins calme qu’il n’y paraît, une grand-mère attentionnée, des animaux curieux et gourmands, un bébé  qui n’a pas envie de dormir ; Anne Brouillard a rassemblé tous ces ingrédients pour offrir à ses lecteurs une histoire malicieuse et pleine de douceur.

La quiétude de cette fin d’après-midi est restituée, dans ses couleurs, sa luminosité de main de maître. Le paysage qui offre aux personnages (et à l’imagination du lecteur !) recoins et cachettes, regorge de détails minutieux (on peut y reconnaître chênes, fougères…) et rappelle celui d’un précédent album (De l’autre côté du lac, publié aux éditions Le Sorbier en janvier 2011.

Une vraie réussite à lire et relire à l’heure du goûter…avant ou après un petit somme !

Nathalie Ventax (juin 2014)

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06/06/2014 | Lien permanent

PETITE FRIDA

PetiteFrida.jpgalbum
de Anthony BROWNE
Traduit de l’anglais par Camille Guénot
Éd. Kaléidoscope, avril 2019 – 15€

Avant même le terrible accident qui, à l’adolescence, meurtrira son corps pour toujours, Frida Kahlo a eu la polio. Elle en a gardé une boiterie impossible à cacher, une différence qui déjà fait d’elle un être à part. Un être qui ira trouver dans son imaginaire l’amie et l’inspiration de toute une vie d’artiste.

Ici point de déclinaisons marketing du personnage de Frida Kahlo comme on en a tant vu ses dernières années : vaisselle, linge de maison, sacs et babioles à l’effigie de la peintre mexicaine devenue l’icône des bobos et autres hipsters.
Anthony Browne, avec le talent qu’on lui connaît, rend lui hommage à la puissance de l’imagination créatrice d’une grande artiste. Il interprète sa vocation et son inspiration à la manière du « jeu des formes » qu’il a si souvent décrit dans ses albums, comme dans son autobiographie* où il dit de ce jeu qu’il est «fil conducteur », « au centre de (son) oeuvre et de (sa) vie.». Comme son personnage de Petit Ours qui dessine le monde qui lui convient, la petite Frida, dessine un monde plus grand, où elle est libérée de son corps meurtri, un monde où existe son double, son âme sœur, capable de se mouvoir comme elle-même ne le peut pas.

A y regarder de plus près, l’anecdote, tirée du journal de Frida, rapportée dans la postface de l’album et qui en forme la trame, sied parfaitement à Anthony Browne qui n’a de cesse de s’affranchir des contours de la réalité par la force de son imaginaire. Pour autant, et comme dans la peinture de Frida Kahlo, le monde d’Anthony Browne n’est pas celui des Bisounours mais un univers, unique dans l’album jeunesse, qui donne à voir le travail, les rapports de classes et de genre, la violence et la peine. 

Cet album biographique et par là, de prime abord, un peu différent de ceux auxquels Anthony Browne nous a habitué, est peut-être l’un de ses plus personnel. On y retrouve plusieurs de ses thèmes de prédilection :  la force consolatrice de l’imagination, l’art, la figure du père, la marginalité, le poids du corps, la fraternité (sororité imaginaire ici) … mais aussi ses propres œuvres : Le Jeu des formes et la série des Petit Ours, bien sûr, mais également Alice au Pays des Merveilles, Les Tableaux de Marcel, Marcel le rêveur… Et bien sûr, Frida et Petit Ours** !

Ariane Tapinos (juin 2019)

* Anthony Browne – Déclinaison du jeu des formes. Mon métier, mon œuvre. Avec Joe Browne, Kaléidoscope, 2011

** Texte de Hanne Bartholin, Kaléidoscope, 2015.

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27/06/2019 | Lien permanent

LE GRAND VOYAGE

animaux,écologie,nature,trainalbum
de Bill PEET
Adaptation française d'Emmanuelle PINGAULT, éd. Milan, coll. Mes Albums, septembre 2014 - 9,90 €

Un raton laveur, deux opossums, une moufette, six lapins, cinq grenouilles et un crapaud cohabitent pacifiquement dans une belle clairière où poussent peupliers, saules et un grand sycomore et serpente un ruisseau. La clairière n'est pas loin de la grande ville et le chemin de fer passe à proximité mais nos seize animaux vivent bien tranquilles jusqu'au jour où un bruit terrible retentit et que tous les oiseaux s'envolent. Décidant qu'il vaut mieux vérifier ce qui produit ce redoutable grondement, le raton laveur part à la pêche aux informations et découvre pelleteuses et bulldozers à deux pas de leurs domiciles.
 Il n'y a plus qu'une solution, conclut le raton laveur : Il faut partir et trouver une autre clairière .

Mais comment faire pour s'enfuir assez vite et parcourir l'immense distance qui les sépare de la pleine nature ? Le raton a là encore une idée : Il suffit de prendre le train ! Voilà donc nos seize animaux qui dans un scène digne des meilleurs western et films d'action se jettent sur le toit d'un wagon et partent à la recherche de leur nouvelle clairière. Un problème se pose vite cependant : comment descendre du train qui roule à toute allure et ne s'arrête lui que dans les grandes villes ?.
Une histoire tout à fait délicieuse sur les conséquences de l'urbanisation et la disparition de ces petits coins de nature dans lesquels vivent - à la périphérie des villes - de nombreux petits animaux. William Peet, grand auteur pour la jeunesse américain (qui a notamment travaillé avec Walt Disney ) s'est très tôt ( cet album a été publié pour la première fois en 1966) intéressé à la préservation de la nature, thème que l'on retrouve souvent dans ses albums, et les petits lecteurs d'aujourd’hui découvriront avec joie ce grand classique toujours - et peut-être bien plus – d'actualité.

Nathalie Ventax (septembre 2014)

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04/09/2014 | Lien permanent

PETITE PÉPITE

Petite Pépite.jpgalbum
de Nada MATTA
Éd. MeMo, mars 2016 - 13€

Une mère cherche une robe, des chaussures, un jeu, un livre pour sa fille. Pour trouver ce qui lui conviendra, elle fait comme tous les parents dans la même situation, comme les clients de la librairie qui nous parlent de leurs enfants pour trouver le livre qui leur ira comme un gant : elle tente de dire qui est sa fille. Au delà de sa description physique, sa taille, son pied « petit et large », de son âge… elle veut dire qui est vraiment sa fille, quel être unique et exceptionnel. Et peu à peu se dessine le portrait d’une enfant différente, « un peu magique », une « Petite Pépite ».

Avec une grande délicatesse, et de magnifiques images où dominent le gris, le noir et le bleu et qui font parfois penser à celles d’Anne Bozellec au point qu’on croirait reconnaître Julie avec ses cheveux en bataille*, Nada Matta fait le portrait de sa fille trisomique. Il n’y a aucune mièvrerie dans ces mots qui sont autant de mots d’amour, d’émerveillement et de reconnaissance.
Il faut lire le texte, adressé aux lecteurs adultes,  qui se trouve à la fin de l’album pour comprendre le long cheminement et le la révolution (au sens propre du mouvement autour d’un axe central) du regard et de la pensée qu’entraine l’arrivée d’un enfant « différent ». Nada Matta écrit : « Quand je suis avec elle, elle m’emmène là où elle est toujours, dans l’instant présent, et alors plus rien d’autre n’existe, et ça fait du bien ! ».
L’art aussi nous emmène dans l’instant présent et cet album nous fait du bien.

Ariane Tapinos (avril 2016)

* Histoire de Julie qui avait une ombre de garçon, Christian Bruel & Anne Bozellec, éditions du Sourire qui mord, 1976. Réédité aux éditions être en 2009, puis aux éditions Thierry Magnier en 2014.

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15/04/2016 | Lien permanent

GRANDE FILLE

maman,papa,fratrie, spectacle, école, japon,chagrinalbum
de Chiaki OKADA (illustrations) & Etsuko ARAI
Traduit du japonais par Mutsumi Funato
Éd. Seuil jeunesse, janvier 2017 - 13,50€

Léna est très excitée : demain c’est la fête de l’école et elle joue dans une pièce de théâtre ! Mais au réveil…patatras, Hayato, son petit frère a de la fièvre et maman doit l’accompagner chez le médecin. Léna va devoir se débrouiller toute seule pour enfiler son costume et se coiffer comme une princesse. Elle va devoir être une « grande fille » mais saura t’elle retenir ses larmes si maman n’arrive pas à temps pour le spectacle ?

Comme dans ses précédents albums, Portrait d’ours, J’attends maman et Une nuit à la bibliothèque, Chiaki Okada saisit avec justesse les moues des petits et la tristesse qui les saisit parfois face aux grands chagrins que les adultes leur font vivre.

Pas facile de grandir et de partager sa maman !

Surtout qu’ici, il ne faut pas compter sur papa ! Il fait une brève apparition (il se fait servir le thé…) au début de l’album mais disparaît ensuite totalement et il n’est pas question de lui pour accompagner Léna à l’école, assister au spectacle ou conduire Hayato chez le médecin. Bref, si le modèle de « grande fille » de Léna est sa maman, il va lui falloir beaucoup d’abnégation ! A moins, on peut toujours rêver, qu’au Japon, comme chez nous, l’ère du partage des tâches domestiques et de l’éducation des enfants soit pour demain…

Ariane Tapinos (février 2017)

A lire sur notre blog, la critique de J'attends maman.

A lire, par la même illustratrice, le très beau C'est toi le printemps ? (texte de Ko Okada, Seuil jeunesse, 2014).

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21/02/2017 | Lien permanent

C'EST QUI LE PETIT ?

C’est qui le petit.gifImagier photo
de Virginie VALLIER (photos)
&
Corinne DREYFUSS (textes)
Éd. Thierry Magnier
Mars 2013 – 12,30 €

Qu’est-ce qui est petit, qu’est-ce qui est grand ? Est-ce que c’est une question de taille, de regard, de distance ? Est-on toujours le petit d’un plus grand ? Avec de très belles photos qui mettent en regard un petit et un  grand (mais pas toujours celui qu’on croit : un bateau en papier est bien plus grand qu’un vrai bateau navigant sur la ligne l’horizon…), Corinne Dreyfuss et Virginie Vallier (l’auteure des photos), nous invitent à aborder toutes ces questions. Leur imagier rassemble dix-huit associations, inspirées des contes, des comptines et des jeux d’enfants, qui forment une invitation à un « petit atelier de philosophie » pour les plus petits et tous ceux qui se demandent encore : c’est quoi devenir grand ?

Ariane Tapinos (mars 2013)

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12/06/2013 | Lien permanent

MOI, JE SAIS - MON GRAND ÉLÉPHANT

doudou,animal de compagnie,suèdealbums tout carton
de Sara GIMBERGSSON
Traduits du suédois par Marie Valera
Éd. Cambourakis, novembre 2017 - 9€

Voilà deux petits albums cartonnés qui installent définitivement, s’il en était encore besoin, les éditions Cambourakis parmi les éditeurs jeunesse qui comptent. Une fois encore, ces deux petites merveilles nous viennent de Suède. Un pays extraordinaire où les papas sont en cuisine pendant que les mamans ont le regard rivé sur l’écran de leur ordinateur portable (Moi, je sais) et où les familles sont métissées (Mon grand éléphant).

Dans Moi, je sais, une enfant nous parle de l’incompétence avérée de ses parents quand il s’agit de comprendre les besoins du chat de la maison et par là… de sa propre omniscience. C’est sans doute oublier que les enfants ne changent que rarement les litières mais cette petite histoire courte met l’accent sur ce lien si particulier qui unit souvent les enfants à leur animal familier. Un lien que les adultes ignorent, un peu comme si le langage de l’enfance, oublié par les adultes, les rapprochaient de nos amis à quatre pattes.

doudou,animal de compagnie,suèdeMon grand éléphant, nous parle d’une autre réalité bien connue des tout-petits : le doudou. Tout petit, le soir quand on ils le serrent dans leurs bras mais immense dans leur cœur. Bien plus grand que tout ce qui les entoure, la maison, la ville…

Deux albums qui par leurs images colorées et leurs personnages - humains - un peu patauds, ont l’air de ressembler à ce que nous connaissons déjà mais sont pourtant bien originaux dans (l’immense) proposition éditoriale.

Deux albums à savourer avec les plus petits sans gâcher le plaisir des grands.

Ariane Tapinos (octobre 2017)

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30/10/2017 | Lien permanent

QUI CRAINT LE GRAND MÉCHANT ESCARGOT

Qui a peur…escargot.gifalbum tout carton
de Dorothée DE MONFREID
Éd. L’école des loisirs, mai 2014 – 9€

« Qui craint le grand méchant loup ? Le petit garçon ! Qui craint le méchant petit garçon ? Le chat !(…)Qui craint la grande méchante souris ? L’escargot ! ». Jusque là, facile mais… « Qui craint le grand méchant escargot ? » Pour le savoir, il va falloir soulever le volet cartonné et aller jusque à la chute… très drôle.

Le principe de l’image cachée derrière un volet que l’enfant doit soulever pour poursuivre la lecture est un classique du livre pour les tout-petits et un succès garanti. Ici, en plus, il est hilarant : vous n’avez jamais vu un Grand Méchant escargot ? Regardez bien la vilaine bête sur la couverture !

Ariane Tapinos (mai 2104)

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02/06/2014 | Lien permanent

LE TOUR DU MONDE DES PETITS DÉJEUNERS

Petits déjeuners.gifdocumentaire
de Ana Paula SENN & Camille LOISELET (illustrations)
Éd. Rue des enfants, coll. Destination monde, septembre 2014 – 13€

Que l’on soit du genre p’tit déj sur le pouce ou chocolat croissants jus d’orange, le petit déjeuner nous parait une évidence. Et pourtant ce n’est que vers le milieu du XXe siècle que le terme de « petit déjeuner » s’impose dans le langage courant et après des siècles de lente installation dans les habitudes de ce repas du matin. Aujourd’hui, partout à travers le monde, petits et grands prennent déjeunent au réveil mais les menus sont très variés.

Tartines et œufs brouillés en Grande Bretagne, pancakes œufs et bacon aux Etats-Unis, poissons crus, marinés ou fumés en Scandinavie, fromage et yaourt en Grèce, figues fraiches ou sèches en Algérie, riz et légumes marinés au Japon, beignets et lait de soja en Chine…

Dans une forme assez classique, un rien scolaire, ce documentaire fourmille d’informations savoureuses et met en appétit !

Ariane Tapinos (octobre 2014)

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04/11/2014 | Lien permanent

DANS LE NOIR AVEC GRAND-PÈRE

Dans le noir avec grand-père.gifAlbum de Stefan BOONEN
&
Marja MEIJER
Traduit du néerlandais
Éd. Clavis, 2012
12,95 €

Ce soir grand-mère est de sortie (elle se rend à « une petite fête », la veinarde !) et grand-père va devoir s’occuper de ses sept petits-enfants. Aidés de leurs grand-parents, les enfants installent leurs couchages dans le grenier et grand-père propose de jouer au loup et au sept chevreaux, version néerlandaise, semble t-il, du chat et des souris. Les enfants se sont cachés dans toute la maison où il fait noir pendant que dehors gronde la tempête et grand-père muni d’une lampe torche part à leur recherche. Une fois les sept chevreaux trouvés, c’est grand-père-loup qui se cache, puis, à l’heure du coucher, qui lit une histoire à son petit troupeau et tout le monde rejoint ses draps. Mais parce qu’ils ont peur des bruits du dehors, les enfants viennent un à un se glisser dans le lit de grand-père qui se réfugie sur le canapé du salon où grand-mère, de retour de sa petite fête,le retrouve endormi.

Aussi savoureux que les deux albums précédents : Dans la neige avec grand-père et À la plage avec grand-père, la troisième histoire de cette famille nombreuse et métissée est encore plus réussie. On savait déjà que grand-père était préposé aux jeux des enfants, on découvre qu’en plus grand-mère ne dédaigne pas les petites fêtes !

Cette série est réjouissante parce qu’elle dresse le portrait d’une famille d’aujourd’hui, mélangée, mixte et égalitaire, une famille dans laquelle les vieilles personnes sont pleines de vie et en bonne santé. Voilà qui nous change des grands-parents qui, dans les livres, ne servent qu’à parler de maladie et de mort.

Ariane Tapinos (novembre 2012)

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12/01/2013 | Lien permanent

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