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17/01/2010

L'Arche part à 8 heures | roman d'Ulrich HUB

arche part à 8h.gifIllustrations Jörg Mühle
Traduit de l'allemand par Emmanuèle Sandron
Éd. Alice jeunesse, coll. Les Romans, 1er trimestre 2008, 90 pp. - 8€

Trois pingouins s'ennuient sur la banquise. Pour passer le temps, ils se chamaillent pour tout et n'importe quoi. Une colombe vient rompre leur ennui: elle leur annonce que Dieu a décidé de noyer la terre et ses habitants et qu'il a chargé Noé de mettre à l'abri, dans l'arche, une paire de chaque espèce animale. Mais attention, pour échapper à une mort certaine, il leur faut être à l'heure. L'arche part à 8 heures précises!

Seulement, les pingouins sont trois et bien décidés à sauver leur peau et donc à rejoindre l'arche avec, en fraude, un pingouin caché dans une valise. Même si, ce faisant, ils oublient que s'ils sentent tant le poisson, c'est qu'ils savent nager et pourraient donc très bien survivre au déluge en restant dans l'eau… Comme ce détail ne leur reviendra qu'après quarante jours, ils expérimenteront le voyage en arche, ses plaisirs: c'est surtout une forme de distraction, ses désagréments: promiscuité, repas légers, interdiction de jouer aux cartes et de chanter et puis surtout, il leur faudra garder secrète la présence du troisième représentant de l'espèce.

Dès les premières lignes – les premiers dialogues – on se dit que ces trois énergumènes feraient sur scène un agréable spectacle. Et à y regarder de plus près, c'est bien logique, puisque ce texte, ici présenté sous la forme d'un petit roman, est à l'origine une pièce radiophonique. Dialogues savoureux et parfois franchement drôles, bruitages nombreux (cris d'animaux en tous genres et de tous poils, bruits d'orage et de pluie), décor simple (la banquise, la cale de l'arche), ce texte se prête sans doute avec bonheur à une adaptation théâtrale, comme la forme de cette édition se prête à une plaisante et amusante lecture. On rit beaucoup, mais on se pose aussi d'importantes questions sur l'existence de Dieu sans jamais se prendre au sérieux.

Ariane Tapinos

(première publication de l'article: 4 juin 2008)