23/02/2013
À LA MINE ! Bibliographie
« La classe ouvrière c'est pas du cinéma »
Du 26 février au 3 mars - au Cinéma Utopia (Bordeaux)
En écho à la 10e édition des Rencontres cinématographiques Espaces Marx Aquitaine Bordeaux Gironde - Utopia, nous vous proposons une double sélection bibliographique autour de deux thèmes :
- le travail de la mine ci-après,
- et les luttes sociales : ici.
Vous pouvez également retrouver le programme complet de la manifestation ici.
Et vous procurer, à la librairie, le livre éponyme qui retrace 10 ans de la manifestation, publié aux éditions Syllepse, et auquel Comptines a participé !
Retour page précédente | Page d'accueil |
Publié dans Bibliographie MINE | Lien permanent | Commentaires (0) | |
20/12/2009
LES PIERRES DE FOUDRE
Les Pierres de foudre
Roman d'Alain GROUSSET
Éd. Gallimard jeunesse, coll. Hors-piste, avril 2007
144 pages - 8,15 €
À la mort de son père, tué dans un éboulement de la mine, Marien décide de quitter l’école et s’inscrit comme mineur. Il n’a rien trouvé d’autre pour éviter la misère à sa mère, Cathline – qui s’épuise comme lavandière pour un salaire de misère – et à son frère et sa sœur jumeaux, encore si petits. Désormais il sera « galibot » et travaillera au complexe minier du Puits du Diable. Crainte et fierté mêlées, il ne doute pas de son choix et de sa responsabilité d’aîné.
Le travail souterrain est pénible mais Marien s’en acquitte, découvrant la solidarité des mineurs, il est vite « dans son élément ». Un peu trop même, quand il devient évident qu’il possède le don étrange de communiquer avec la roche, un don de voyance jusqu’ici réservé à une secte de femmes. En effet, les « Devineuses » monnayent très cher leur capacité à lire dans les parois de la mine l’emplacement des précieuses Pierres de foudre, des éclats de roches qui ont le pouvoir de retarder le vieillissement de qui en porte un fragment sur son corps. Marien est une menace pour les Devineuses, tandis que le directeur de la mine y voit une occasion d’augmenter considérablement ses bénéfices. Mais quelle est donc la nature de cette Chose qui parle ainsi à l’adolescent ?
On croit ouvrir un roman social (pauvreté, rudesse desconditions de travail, solidarité ouvrière, langage imagé, précis et désuet pour désigner leshommes, les tâches, les outils...) et l’on glisse doucement vers le fantastique, sans que pour autant le réalisme sociologique disparaisse complètement. Ainsi le fantastique se déploit pleinement au moment même où les mineurs se mettent en grève à la suite d’un énorme coup de grisou qui a tué cinquante d’entre eux. Le voisinage des deux genres est assez réussi, et l’action pas moins improbable que dans n’importe quel roman de science-fiction. Le lecteur « marche » et la lecture est agréable. Une réserve toutefois : ceci est une histoire d’hommes, tous les héros sont masculins, et si les méchants sont du côté du capital (le directeur), les très-méchants et meurtriers sont des tueuses – hormis le pauvre Perrin, qui agit sous la pression des Devineuses pour soigner sa... petite fille malade. Les autres personnages féminins (la mère, l’amie, les « trieuses ») apparaissent comme beaucoup plus démunies et faibles que leurs homologues masculins, qui n’ont de cesse de les protéger. Mais il s’agit sûrement d’une concession faite au versant réalisme social du roman ?
(Première publication de l'article : 16 juillet 2007)
Retour page précédente | Page d'accueil |
Publié dans Bibliographie MINE, Critiques Romans Fantastiques, critiques Romans Jeunes lecteurs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : travail des enfants, mine, luttes sociales | |