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01/03/2014

LE GARÇON QUI SE TAISAIT

handicap,etats-unisroman
de Lois LOWRY
Traduit de l’américain par Dominique Kugler
Éd. L’École des loisirs, coll. Médium, Septembre 2005, 173 pages – 10€

Kathy Tatcher, vieille femme aujourd’hui arrière grand-mère, fait défiler pour nous ses souvenirs en effeuillant un album de photos anciennes. Elle nous raconte une histoire qui remonte au début du XXe siècle, l’histoire de ce « garçon qui se taisait ».
Kathy est alors une enfant de six ans qui vit avec son père médecin, sa mère et leur bonne, Peggy. La sœur de Peggy, la délurée Nell, travaille chez les voisins des Tatcher, Les Bishop. Peggy et Nell ont un frère, Jacob, un peu étrange, qui ne parle jamais et semble souvent perdu dans son monde.
La vie s’écoule tranquillement dans ce petit coin d’Amérique juste troublé par l’écho des nouvelles du monde. Kathy apprend qu’elle va bientôt avoir un frère ou une sœur et découvre qu’one trouve pas les bébés sous les pierres du jardin comme Mme Bishop le lui avait fait croire. Kathy accompagne souvent son père dans ses visites à ses malades. C’est à l’occasion de l’une de ces visites qu’elle apprend que certaines maladies atteignent l’esprit et ne connaissent que peu de remèdes. Elle se montre d’une grande patience avec Jacob. Peu à peu, elle comprend ce qui se passe entre Nell et le fils des Bishop, mais ne peut se douter du drame qui est en train de se jouer.


À partir d’une idée astucieuse – broder une histoire autour de quelques photos, de sa propre famille ou de parfaits inconnus – Lois Lowry fait le portrait nostalgique d’une Amérique révolue. Chaque chapitre s’ouvre sur une photo et son style, à la fois dépouillé et presque intime, donne au lecteur l’impression d’une grande proximité avec ces personnages issus d’un monde aujourd’hui disparu. Dans cette histoire, qui a le caractère inéluctable de la tragédie, Lois Lowry ne juge pas ses personnages, mais éprouve manifestement beaucoup de tendresse pour eux, une tendresse mêlée d’inquiétude.
Un très beau roman qui nous fait inévitablement penser à Des souris et des hommes de Steinbeck, même si la violence est ici plus contenue, à travers le regard de la petite narratrice.

Ariane Tapinos (première publication 3 octobre 2005)

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