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20/05/2009

L’Envol du hérisson | roman d'Agnès de LESTRADE

9782841569984.jpg Illustré par Charlotte des LIGNERIS
É
d. Rouergue, coll. Zig Zag | février 2009 | 102 pp. - 6,50 €

Pour Eugénie, cette rentrée des classes est un peu particulière. Alors qu’elle reprend le chemin de l’école après les grandes vacances, son père ne reprendra plus jamais celui de l’usine qui l’employait. Et pour cause, l’usine a fermé ses portes à la fin de l’été. C’est une nouvelle vie qui commence, sans abattement au départ. Le père d’Eugénie court partout à la recherche d’un emploi et, en ce début septembre, il est plein d’allant et d’optimisme. En plus, pour une fois, il a le temps de faire dans la maison tout ce qu’il avait repoussé et bricoler il adore ça, il a même transformé le garage familial en atelier. Mais au bout de quelques temps… il se rend compte qu’il aura bien du mal à retrouver un travail.


À cinquante ans, on lui dit qu’il est trop vieux pour les emplois auxquels il postule. Et la mère d’Eugénie a beau rapporter chaque soir des bouquets de fleurs de son travail, l’ambiance devient de plus en plus triste à la maison et l’inquiétude commence à gagner. Le père d’Eugénie se laisse aller, il se sent vieux et inutile. Relégué par la société, comme les objets dont les gens se débarrassent et qu’il récupère pour fabriquer des tas de bricoles. Justement, la maîtresse a inscrit sa classe à un concours : il faut construire un objet volant et il faut un parent bricoleur avec du temps à consacrer au projet. Ce sera un hérisson volant ! Le père d’Eugénie retrouvera dans ce projet le sentiment d’être utile aux autres, qui conditionne la joie de vivre, et peut-être une possible reconversion professionnelle comme animateur en arts plastiques.

Agnès de Lestrade a un incroyable talent pour insuffler de l’espoir là où la réalité est morose. Sans sentimentalisme ni misérabilisme, elle donne au réalisme social les couleurs de l’espoir. Avec finesse et par petites touches, elle repeint la réalité sans nier sa rudesse et les tristesses d’adultes comme les angoisses d’enfants deviennent, grâce à sa langue tendre et drôle, de formidables romans pour les plus jeunes. C’est cet équilibre entre la dureté et la désespérance du chômage, et la poésie de l’existence qui permet de grandir, qui fait de L’Envol du hérisson, un roman si juste. Et comme toujours dans cette collection, les illustrations se mêlent avec bonheur au texte, faisant de ce petit roman une vraie réussite.

Ariane Tapinos (avril 2009)

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