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L'ARAIGNÉE - LES PETITS OISEAUX

L'araignée.jpgalbums
de Susumu SHINGU
Éd. Gallimard Jeunesse, coll. Hors série Giboulées, 2006 - 15,15€
{Pas de traducteur crédité}

Une mésange construit son nid. Elle s’installe au creux d’une branche. Elle pointe sa petite tête ronde et attrape du bout du bec la nourriture que lui apporte son compagnon au beau plumage. Les deux oiseaux se font face et attendent. La pluie tombe et s’égoutte sur les feuilles de l’arbre qui abrite leur nid. Quand enfin sept œufs éclosent il faut bien être deux pour satisfaire tous ces becs affamés. Bientôt les oisillons s’égayent dans les feuilles vert tendre avant de s’envoler, petites silhouettes noires dans le bleu du ciel.

Le soleil se couche dans des reflet oranges et rouges. La nuit violette enveloppe l’araignée qui, lentement, tisse sa toile et piège sa proie. Le jour se lève et le soleil illumine l’insecte endormi.

Les petits oiseaux.jpgQuoi de plus simple que ces petites leçons de choses ? Un couple d’oiseaux qui fait son nid, des petits qui le quittent. La vie qui va. La nature qui s’éveille. Une araignée qui tisse sa toile un soir d’été.
Et pourtant ces deux livres ne ressemblent à aucun autre. Ils sont l’œuvre d’un véritable artiste,un sculpteur japonais, Susumu Shingu, dont le talent s’épanouit dans ces merveilleux albums. Avec un astucieux système de calques, Susumu Shingu donne vie à cette araignée et à ces « petits oiseaux ». Il dit dans une brève postface à ce dernier livre : « je désirais écrire un livre où les petits oiseaux sautillent et s’envolent de chaque page, avec des bruits de battement d’ailes à chaque fois que l’on tourne une page ». Et c’est bien à cela qu’il parvient, avec l’alternance des matières, mais aussi avec les contrastes entre le fond très blanc de l’image et les feuilles d’un incroyable vert. Tout comme L’araignée qui nous fait vivre toutes les couleurs de la nuit, Les petits oiseaux sont une expérience très particulière de lecture,une expérience très sensuelle, un peu comme une promenade sous une pluie d’été. 

Ariane Tapinos (première publication décembre 2006 - février 2018)
NB : malheureusement, Les petits oiseaux est actuellement indisponible.

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15/02/2018 | Lien permanent

Julie Capable | album de Thierry LENAIN & Anne BROUILLARD (ill.)

julie capable.gifÉd. Grasset Jeunesse | octobre 2005 - 11,90 €

Julie n'est capable de rien. Elle est maladroite, elle dépasse quand elle colorie, elle perd à la marelle… Les autres enfants, qui l'ont affublée de ce surnom cruel de «Julie capable de rien», la harcèlent constamment de leurs moqueries. Julie appelle alors sa maman, mais sa maman ne répond jamais. Un soir que les enfants, plus méchants encore qu'à leur habitude, l'ont bombardée de boules de neige, Julie s'enfuit mais ne rentre pas chez elle. Elle marche jusqu'au cimetière, jusqu'à cette Tombe Muette, anonyme, surmontée d'aucune croix. Elle s'étend sur la pierre tombale, son cœur ralentit jusqu'à s'arrêter. C'est alors que les chats du cimetière viennent se coucher sur elle, la réchauffer, la nourrir et lui parler. Les sept Chats du Cimetière connaissent Julie parce que sa maman, depuis sa Tombe Muette, leur a souvent parlé d'elle. De son amour pour elle. Julie peut enfin leur poser la question qui la hante: «Pourquoi elle a appelé la mort... Pourquoi elle n'a pas attendu d'être vieille?». Elle peut enfin commencer de comprendre que sa mère n'est pas morte par sa faute. Qu'elle n'est pas morte parce qu'elle n'aimait pas sa fille ou parce que sa fille ne l'aimait pas. Julie, qui peut alors s'aimer, ne sera plus jamais «Julie Capable de rien». Elle sera «capable de ce qu'une enfant peut faire dans sa vie d'enfant». Une enfant dont la mère repose dans une tombe sur laquelle est désormais gravé «MAMAN».

Aujourd'hui, la littérature jeunesse fourmille d'albums qui parlent, avec plus ou moins de justesse, de la mort. Pourtant, la question reste ouverte: comment parler de l'absence aux enfants? Comment leur dire que la mort fait partie de la vie quand on a nous mêmes, adultes, tant de mal à admettre cette évidence? Souvent, ces livres abordent la mort à travers la disparition des grands-parents, la maladie et la vieillesse, et c'est bien normal. Mais comment dire aux enfants que certains «appellent» la mort, comme la mère de Julie? À toutes ces questions pas de solutions magiques. Mais parfois le talent opère, comme dans cet album où texte et images se mêlent pour dire l'importance de mettre des mots là où le silence nourrit l'angoisse et l'angoisse la maladresse. Le texte de Thierry Lenain est tout en retenue et en mélancolie. Les illustrations d'Anne Brouillard sont comme des fenêtres ouvertes sur la vie, la tristesse et le sourire retrouvé de Julie. Jusqu'à la mise en page très soignée, tout est très réussi dans ce bel album sensible.

Ariane Tapinos
(première publication de l'article : mars 2006)

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01/02/2009 | Lien permanent

L'AMOUR, LE JAPON, LES SUSHIS ET MOI

Amour,Japon, sushis et moi.jpgroman
de N.M. ZIMMERMANN
Éd. Albin Michel, coll. Litt’, octobre 2016, 387 pages - 15,90€

Lucrèce et Maximilien, respectivement 15 et 6 ans, suivent leur mère au Japon où elle est invitée à travailler à l’université de Nagoya. Leur père a été porté disparu après une avalanche dans l’Himalaya quatre ans plus tôt ; rien ne les retient en France. D’autant que leur mère passionnée par le Japon féodal leur a transmis son attrait pour ce pays et que Lucrèce fait du japonais depuis plusieurs années.

Les voici donc partis au pays du soleil levant, flanqués de leur chien, Tropbeau qui comme son nom - choisi par Maximilien - ne l’indique pas, ressemble à une serpillère.

Lucrèce est plutôt bien préparée à cette immersion nippone et fait preuve de beaucoup de bonne volonté mais le décalage culturel est immense. La nourriture est étrange, les pâtisseries ne se distinguent que par leur aspect multicolore mais sont toutes gorgées de sucre, trier les déchets relève d’une science compliquée… Mais le plus dur, ce sont les relations sociales. Lucrèce est une adolescente chaleureuse et curieuse et elle a bien du mal à ne pas dire ce qui lui passe par la tête. Or sorti de l’intérêt poli pour le folklore français (la Tour Eiffel romantique, le mariage pour tous…), les autres lycéens semblent se désintéresser de Lucère, la Gaijin, l’étrangère.

Pour Maximilien c’est différent. Avec sa bouille entourée de boucles blondes, il n’a pas besoin de faire beaucoup d’efforts pour devenir la coqueluche des adultes. Toujours perdu dans son imagination, il peuple leur appartement de monstres japonais, pas nécessairement malveillants mais parfois un peu encombrants.
Pour autant, Lucrèce est bien décidée à s’intégrer même si elle doit pour cela s’inscrire au Club des amateurs de sushis, qui ne compte que quatre membres inactifs au possible. A force de se mêler des affaires des autres… elle finira par se faire des amis et plus si affinités.

Un roman très drôle qui fait inévitablement penser, en bien moins cruel, au roman, d’Amélie Nothomd, Stupeur et tremblements. L’immersion de Lucrèce et de sa famille dans la culture nippone débouche sur des situations plus souvent drôles que cruelles mais on y retrouve le même mélange d’admiration et d’étonnement face à la société japonaise.

Un joli portrait de famille tendre et amusant. Une mère fantasque et touchante qui se débrouille comme elle peut pour élever seule ses enfants et faire face à l’absence douloureuse de leur père. Maximilien pense qu’il a été enlevé par le Yéti…

Et puis, c’est aussi un roman sur l’amitié et l’amour naissant. Un vrai roman pour adolescent-e-s !

Ariane Tapinos (octobre 2016)

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08/10/2016 | Lien permanent

LES MAINS DE PAPA

Mains de papa.gifAlbum d’Émile JADOUL
Éd. Pastel
Mars 2012 – 11€

Du ventre de maman, bébé passe dans les mains de papa. Des mains qui câlinent, qui jouent, qui accompagnent. Et bébé apprend, grandit… Un jour il lâche les mains de papa et tout seul, sur ses petites jambes encore flageolantes, il rejoint les bras de maman.

C’est un petit bijou que ce bel album tout carton qui place un père au centre des premiers mois d’un enfant. Avec ses habituelles images toutes simples et si évocatrices, Émile Jadoul réussit ici l’un de ses plus beaux livres.

Un livre qui parle aux plus petits (les bébés adorent voir des bébés dans les livres, c’est bien connu) et touche à l’intime des plus grands dans cette relation unique et extraordinaire qui lie un tout-petit à ses parents. Un livre écrit et dessiné par un père qui laisse toute sa place à la mère et met au centre ce petit bonhomme qui grandit, heureux, entre ses deux parents.

Ariane Tapinos (mars 2012)

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02/04/2012 | Lien permanent

Le Petit Chaperon rouge | album de Christian ROUX

petit chaperon ROUX.gifD’après l’œuvre de Charles PERRAULT
Illustrations Christian ROUX
Éd. Seuil jeunesse, sept. 2007 - 15 €

Nul besoin de raconter ce conte mondialement connu et mille fois interprété par différents auteurs et illustrateurs, mais la version qu’en donne Christian Roux est magnifique. À la fois pleine d’humour (ce petit chaperon rouge avec son nez pointu pareil à son bonnet est à croquer!) et terrifiante. Le loup, à peine esquissé, a d’effrayants yeux rouges sang nichés au cœur de son pelage noir. Et quand il se précipite sur la grand-mère, il remplit toute la double page de sa silhouette sauvage.

Savoureux et accessible aux plus petits, le texte est mis en valeur par une typographie toute ronde et claire et des accroches rouge vif. Quand une histoire est aussi formidable, elles reste une inépuisable source d’inspiration pour les artistes de talents! 

Ariane Tapinos

(première publication de l'article: 11 octobre 2007)

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27/01/2011 | Lien permanent

Loup-Rouge | album de Domitille de PRESSENSÉ

Loup rouge.gifÉd. Pocket jeunesse | février 2011
10,50 €

Une histoire de loup, encore? Le thème de la différence, encore? Une grand-mère, une forêt, encore? Pas du tout!!! Vous trouverez tout cela, mais dans une histoire originale, pleine de trouvailles et de fantaisie.

Naissance de trois louveteaux: pauvre petit dernier, il est ROUGE! En raison de sa différence le malheureux va devoir affronter traitements de toutes sortes, quolibets et aventures en série pour trouver sa place dans sa famille.
Cet album très actuel renouvelle avec une grande créativité le thème du loup. Les illustrations très expressives, dynamiques, colorées sont tout en tendresse et humour. Les images, par leur importance et leur qualité, participent pleinement au déroulement du récit. Chaque double page recèle de petits trésors d’inventivité, texte et images jouent et se répondent. La lecture personnelle des jeunes enfants sera ainsi facilitée et les encouragera à des relectures au gré de leurs envies.

Vous l’avez compris, nous avons adoré!

Josuan

 

 

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02/05/2011 | Lien permanent

Le Secret de Kashimo | album d'Agnès de LESTRADE (texte) & Nicolas DUFFAUT (ill.)

secret kashimo.jpgÉd. Milan Jeunesse | 1er trimestre 2010 | 13€

Le papa du jeune Kashimo vient de mourir. L'enfant devient l'homme de la famille et se rend chaque jour à la rizière pour faire vivre sa mère. Il aurait pourtant tellement voulu être samouraï! Il va rencontrer Kama, la petite fille du redouté seigneur Saburo. Elle lui confie son rêve: devenir geisha et faire des ikébanas. Une amitié impensable naît entre les deux enfants, mais un soir Kama disparaît. Kashimo va aider Iko le samouraï du palais à rechercher son amie...

Ce petit conte initiatique offre aux jeunes enfants une ouverture sur la culture et la vie quotidienne du Japon traditionnel. Les images très colorées, souvent en pleine page, ont toute leur fonction illustrative et aident à la compréhension d'une époque et d'un univers si différents des nôtres.

Cet album répondra de façon simple aux questions que peuvent se poser de jeunes lecteurs sur la vie passée dans un monde qui leur est étranger.

Josuan (mars 2010)

 

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06/04/2010 | Lien permanent

Passeuse de rêves | roman de Lois LOWRY

Passeuse de rêves.jpgTraduit de l’américain par Frédérique Pressmann
Éd. L’École des loisirs, coll. Médium | mars 2010 | 165 pp. - 10€

Et si nos rêves nous étaient offerts par de minuscules créatures, des «passeurs de rêves» qui, tels des araignées, tisseraient les fils de nos souvenirs, récoltés autour de nous, pour en faire des songes doux et apaisants? Et si nos cauchemars nous étaient imposés par ceux qui, parmi ces créatures auraient, à trop fréquenter nos souvenirs douloureux, basculés du côté obscur (on les appelle alors les «saboteurs»)? Petite est une passeuse de rêves en apprentissage. Elle visite, chaque nuit, une vieille femme qui vit seule, avec son vieux chien, entourée du souvenir de celui qu’elle a aimé dans sa jeunesse et qui est mort à la guerre. Un jour, les services sociaux lui confient un petit garçon, John, et Petite doit redoubler d’ardeur pour lui offrir des rêves apaisants et opposer toute sa douceur à la malveillance des saboteurs.

Avec cette histoire, tissée dans une écriture poétique aux frontières du fantastique, Lois Lowry nous raconte la difficile reconstruction d’un petit garçon délaissé par sa mère et maltraité par son père. Elle nous fait entrevoir un monde, aux côtés du nôtre, où luttent nos souvenirs heureux et douloureux, pour nous aider à grandir et à vivre tout simplement.

Ariane Tapinos (février 2010)

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22/02/2010 | Lien permanent

MARION DUVAL, Tome 18: Les Disparues d'Ouessant

Marion duval 18.gifŒuvre originale d'Yvan POMMAUX
Scénario Philippe POIRIER, dessin Louis ALLOING, couleur Jeanne POMMAUX
éd. Bayard BD | j
anvier 2009 - 8,90€

Marion rentre chez elle, ses vacances commencent. Son père, absent, lui a laissé un mot. Son ami Gaël arrive de manière impromptue. Le téléphone sonne; c'est un appel au secours. Marion décide de partir en Bretagne avec Gaël, à la recherche de sa mère.
Une enquête haletante suit, sur fond de paysage marin, de pluie et de légende bretonne…

Nous avons remarqué la facture classique de cette bande dessinée qui apporte une grande lisibilité appréciable pour de jeunes lecteurs. Le récit est vivant, parfois humoristique, avec des jeux de mots. La légende de l'île d'Ouessant entretient le mystère tout au long de cette enquête. Nous avons toutefois regretté une petite faiblesse dans le scénario lors de certains changements de lieux ou de personnages.

Les fidèles lecteurs de Marion Duval retrouveront avec plaisir leur héroîne dans cette nouvelle aventure.

Josuan (juillet 2009)

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10/07/2009 | Lien permanent

Mary Jolie fille du Mississipi | album de Muriel BLOCH & Tom SCHAMP

arton440.pngÉd. Seuil jeunesse, sept. 2004 - 13 €

Mary Jolie vit en Louisiane. C’est une belle jeune femme et une forte tête. Aucun homme – et les prétendants sont nombreux – ne trouve grâce à ses yeux. Jusqu’au jour où arrive un bel inconnu qui a «la beauté du diable». Justement, Mary va vite découvrir que c’est du diable qu’il s’agit. Mais Mary est trop indépendante pour se laisser enfermer par un mari, aussi diabolique soit-il. Aidée de sa belle mère – avoir le diable pour fils n’est pas plus heureux que de l’avoir pour mari – elle va briser ses chaînes et retourner à La Nouvelle-Orléans. De sa fuite naîtra le fleuve Mississippi et le diable ira chanter sa peine du côté de Bourbon Street...

Récit des origines et conte traditionnel, cet album est un petit bijou ! Le texte de Muriel Bloch a la saveur gourmande de la cuisine cajun et le rythme chaloupé du blues de La Nouvelle-Orléans. Les illustrations de Tom Schamp évoquent les œuvres des peintres mexicains Diego Rivera et Frida Kahlo (pour les couleurs et l’utilisation des symboles dans l’image).

Ariane Tapinos (octobre 2004)

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20/01/2009 | Lien permanent

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