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Rechercher : La grande épopée des petits pois

Le Petit Homme et Dieu | album GENIAL de Kitty CROWTHER

petit homme dieu.gifÉd. Pastel, nov. 2010 - 12€

Un jour que Petit Homme se promène, il avise une chose qui lui déclare être «Dieu». À la question de Petit Homme intrigué, il répond qu’il n’est pas «Le Dieu» mais un dieu parmi les très nombreux qui peuplent le ciel et les étoiles. Et les voilà partis ensemble pour une promenade en forêt et une discussion pleine de surprises où l’on découvre que Dieu ne sait pas faire les omelettes mais qu’il apprend très vite. Qu’il ne sait pas nager mais peut marcher sur l’eau et qu’il veut bien faire la vaisselle. Qu’il ne ressemble pas à un vieillard à longue barbe blanche, mais qu’il peut se transformer en plein de créatures et même ressembler au père de Petit Homme.
Après avoir partagé un repas et une baignade dans le lac, Dieu et Petit Homme se séparent, transformés l’un et l’autre par cette rencontre. Dieu retourne dans son monde où l’attend sa femme, Femme, auprès de qui il devient Homme (et à qui il cuisine une omelette).
Comment parler de cet extraordinaire album sans employer les grands mots, sans gâcher par le commentaire, la finesse, la subtilité, l’intelligence et la poésie de ce livre merveilleux?

Qu’il suffise de dire que Kitty Crowther réussit à parler d’un sentiment intime et universel à la fois qui s’incarne dans ce drôle de personnage chaleureux, curieux et bienveillant accompagnant son Petit Homme. Ce Dieu, c’est un peu le Rien de la petite Lila dans le merveilleux Moi et Rien (éd. Pastel, 2002). C’est celui de chacun et non celui de tous. C’est une présence, un sentiment, une question. C’est un dieu qui ne réclame pas de fidèles ni d’églises mais qui fait émerger des désirs, des attentes.
Il promène sa bonhommie dans l’univers si particulier et si poétique de Kitty Crowther, auréolé d’une lueur orange (comme d’ailleurs certains animaux et le Petit Homme à la fin de l’album) qui illumine les pages du livre avec une très humaine et très tendre impression de feutre fluorescent.

Kitty Crowther a reçu le Prix Baobab 2009 et le Prix Astrid Lindgren en 2010. S’il ne tenait qu’à nous… on lui redonnerait les deux (et d’autres encore) en 2011!

Ariane Tapinos
(novembre 2010)


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21/11/2010 | Lien permanent

L’Elfe du Grand Nord | roman de Lucy Daniel RABY

Elfe Grand Nord.gifroman ado / fantastique / Noël
Traduit de l’anglais par Luc Rigoureau
Éd. Albin Michel | coll. Wiz | nov. 2006
323 pages - 13,50 €

Il est de tradition au pays des elfes, lorsque revient le solstice d’hiver, d’organiser une course en traîneau. Cette année, pour la premiere fois, c’est une femme qui remporte la coupe du solstice: il s’agit d’Ella Grishkine, heureuse mère du petit Nikolaï qui, du haut de ses quelques mois, a lui aussi participé à la course. Malheureusement, c’est aussi cette nuit que la sorcière Magda a choisi pour son grand retour…

Seul survivant de l’attaque que Magda lance contre les Elfes, Nikolaï est confié à un couple d’humains qui vit dans le village voisin. Ignorant tout de ses semblables, le jeune garçon a du mal à se faire accepter des autres garçons du village (principalement en raison de ses longues oreilles mobiles…) et il lui faudra utiliser son don pour la fabrication de jouets en bois et toute sa ruse pour s’intégrer à la communauté. Aussi, le jour où il rencontre dans la forêt un troupeau de rennes volants, Nikolaï commence à s’interroger sur ses origines, d’autant plus que la sorcière est à sa recherche. C’est en tâchant de préserver l’âme de l’enfance que Nikolaï accomplira son destin et deviendra l’un des personnages les plus célèbres au monde…

Un récit fantastique plein d’humour mais aussi un conte de Noël qui répondra à la plupart des questions sur les mystères liés à un certain gros bonhomme en rouge…

Nathalie Ventax

(première publication de l'article: 13 décembre 2006)

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02/12/2009 | Lien permanent

Petite Audrey & Le Fils de Belle Prater | deux romans de Ruth WHITE

Audrey.jpgPetite Audrey
Traduit de l’américain par Valérie Dayre
Éd. T
hierry Magnier | janv. 2010 | 126 pages - 10€

États-Unis, fin des années 40, Audrey vit avec ses parents et ses trois petites sœurs qu’elle surnomme les «trois petites cochonnes» parce qu’elle se goinfrent, quand elles le peuvent, c’est à dire pas souvent.  Yvonne a huit ans, Eleanor sept ans et Ruth Carol, six ans. Elles habitent une bicoque au confort rudimentaire, dans une ville minière de Virginie. Le père d’Audrey est mineur. Abruti de fatigue et d’alcool, il délaisse sa famille et dilapide son maigre salaire dans la boisson. Sa mère lutte contre la misère et ses démons qui l’entraînent parfois – surtout depuis qu’Elisabeth Gail, sa petite dernière, est morte à l’âge de sept mois – dans un état de stupeur dans lequel elle semble s’absenter de sa vie.
Audrey essaie d’aider sa mère du mieux qu’elle peut, tout restant une enfant pleine de promesses. C’est pourtant en plongeant plus profondément encore dans le malheur,  qu’Audrey et ses sœurs vont entrevoir une autre vie possible…

Belle Prater.jpgLe Fils de Belle Prater
Traduit de l’américain  par Geneviève Thomas
Éd. Thierry Magnier | janv. 2010 | 174 pages - 10,50€
Réédition (première parution en France, éd. Hachette Jeunesse, coll. Mon bel oranger, 1997)

Un matin, la mère de Woodrow, Belle Prater, a disparu sans laisser de traces ni d’explications. Accident, meurtre ou simple désir de quitter sa famille et son milieu, nul ne sait. Belle Prater s’est évaporée laissant derrière elle son fils de douze ans au physique ingrat mais à l’intelligence vive et son mari, Everett. Très vite, ce dernier cherche consolation dans la boisson et les parents de Belle décident de prendre chez eux leur petit fils. Woodrow quitte alors la maison familiale dans la cité minière pour s’installer, en ville, dans la confortable résidence des parents de Belle, toute proche de celle de Love sa tante qui vit avec sa fille, Gypsy et son second mari, Porter. Woodrow et Gypsy et ont le même âge et deviennent vite inséparables. Pourtant, bien que leurs mères aient été sœurs, leurs vies sont très différentes. Mais l’un et l’autre vont apprendre à regarder derrière les apparences…

Très largement inspirés de sa propre vie, surtout Petite Audrey, les romans de Ruth White plongent dans ses souvenirs d’enfance aux côtés d’un père mineur de charbon, mort alors qu’elle n’avait que six ans. De cette enfance dans la pauvreté elle tire des personnages courageux, en lutte contre leur condition et inscrits dans des réseaux de solidarité qui les soutiennent et les hissent vers d’autres horizons.
Là où l’accumulation de misère et de malheur pourraient aboutir à des récits tristes et misérabilistes, les livres de Ruth White sont plein d’humanité et d’espoir. Ils ne cachent rien des difficultés de leurs personnages (la faim, la violence, l’alcool, la maladie mentale*) mais ils leurs donnent en même temps une grande dignité. Et l'on perçoit, à la lecture de cette écriture déliée et simple, comme un linge modeste mais bien entretenu, lavé et repassé avec vigueur, que c’est aux personnages de son enfance que Ruth White rend hommage. Tout en offrant aux enfants d’aujourd’hui un témoignage sur une époque pas si lointaine (et pas si révolue, si l’on pense à ceux qui aujourd’hui encore vivent avec le strict minimum et moins encore) d’avant l’avènement de la consommation de masse.

Ariane Tapinos (février 2010)

À ce sujet, il faut relire son très beau livre La Fin de l’été, paru aux éditions Pocket jeunesse, en 2003.

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25/03/2010 | Lien permanent

PETITES GRAINES

Petites graines.gifAlbum pour les petits
d’Émile JADOUL & Catherine PINEUR (illustrations)
Éd. Pastel, avril 2012
10,70 €

Chaque matin, Joseph ouvre sa fenêtre et s’assure que l’oiseau est toujours là, sur sa branche.L’oiseau gazouille, Joseph lui dit bonjour, lui dépose quelques graines sur le rebord de la fenêtre et la journée peut commencer.  Ce jour-là, pourtant, l’oiseau ne semble pas intéressé par les graines. Il fait des va-et-viens entre sa branche et la fenêtre et semble vouloir dire quelque chose à Joseph. En s’approchant de la branche, Joseph y découvre un nid et quelques oisillons… Joseph, lui aussi, n’est pas comme d’habitude…  «Car bientôt, le bébé sera là !».

Subtile évocation de l’arrivée d’un nouvel enfant dans une famille, ces Petites graines ont toute la tendresse que savent y mettre leurs auteurs. Émile Jadoul qui sait si bien s’adresser aux plus petits et Catherine Pineur, qui pare ses histoires de couleurs douces, à la fois gaies et rassurantes.

Ariane Tapinos (mai 2012)

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07/06/2012 | Lien permanent

LE PETIT CRIMINEL

petit criminel.gifRoman
de Christophe LÉON
Éd. Seuil
(pas de mention  « jeunesse »)
Mai 2013, 235 pages – 12 €

Après une énième dispute avec sa mère, Marc s’empare de l’arme de son beau-père et braque une parfumerie. Dans sa fuite, il rencontre un « flic » et, le menaçant de son arme, exige qu’il le conduise chez sa sœur. Une sœur qu’il ne connaît pas et dont il pensait, jusqu’à ce qu’elle appelle quelques heures plus tôt, qu’elle était morte. Encore un mensonge de sa mère. Une mère paumée, dépressive et dépassée par ses enfants comme par les hommes qui traversent sa vie.

S’ensuit un voyage Sète-Montpellier et retour avec sa sœur, Nathalie et le policier. Trois solitudes qui se rencontrent. Trois vies qui auraient du être autres.

Ce roman, à la fois inspiré et hommage au film éponyme de Jacques Doillon (dont Christophe Léon emprunte même les dialogues entre les trois personnages), est touchant dans le sens propre du terme.

Sa lecture laisse une emprunte. Comme dans tous les textes de Christophe Léon, elle transmet une conviction. Celle que tous ne sont pas gâtés par la vie de la même manière ; que l’égalité, l’avenir, les possibles, c’est pour ceux qui ont déjà. En même temps, le livre se referme sur un espoir, celui que cette rencontre ait créé quelque chose qui fait dire à l’auteur, paraphrasant Rimbaud : « Le poète écrivait qu’il fallait réinventer l’amour. Le flic pense plutôt qu’il faut réinventer les hommes ».

Peut-être que ce voyage, ces échanges, cette rencontre, contribueront à réinventer la vie des trois protagonistes.

Ariane Tapinos (été 2013)

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16/09/2013 | Lien permanent

LE GRAND VOYAGE

LeGrandVoyage2019.jpgalbum
de Camille ANDROS & Julie MORSTAD (illustrations)
Traduit de l’américain par Marie Ollier
Éd. Gallimard Jeunesse, mars 2019 – 13,50€

Branches d’olivier, citronniers, maisons blanchies à la chaux, coupoles bleues azur… C’est bien en Grèce que s’ouvre ce joli album qui retrace, à travers les pérégrinations d’une robe cousue par une mère pour son enfant, l’histoire d’une migration. Celles des grecs qui, dans la première moitié du XXe siècle, quittèrent massivement leur pays pour rejoindre l’Amérique de toutes les espérances.

A leur arrivée à Ellis Island, la malle dans laquelle la robe était rangée est égarée. Au fil des années, alors que l’enfant grandit et devient une jeune femme américaine, la malle parcours le monde. Un jour enfin, elle se pose dans la vitrine d’un brocanteur. Et c’est là que sa propriétaire la retrouve. Elle semble alors contenir tous les souvenirs d’enfance de cette femme qui a connu l’exil. L’album se referme sur la jeune femme qui aide sa fille à enfiler sa robe d’enfance.

On l’aura compris, il est question ici de ce qui se transmet par-delà l’exil. De ce qui perdure du pays que l’on quitte et qui forge cette identité multiple de ceux qui ont, par choix ou par obligation, quitté leur pays, leur culture, pour atteindre d’autres rivages.

L’album de Camille Andros et Julie Morstad ne dit rien de ce qui pousse la famille de cette enfant à quitter son pays, son île, dont les images sont celles des cartes postales des Cyclades.  Rien ici sur la pauvreté et la désagrégation de l’empire Ottoman, qui ont poussé plus d’un demi-million de grecs à émigrer aux États-Unis entre la fin du XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle. Cette histoire, qui est celle racontée par Ellia Kazan dans son magnifique film America, America, est aujourd’hui éclipsée par celle tragique des migrants qui fuyant, depuis des contrées plus au sud, ravagées par les guerres et la misère, trouvent un refuge précaire sur les côtes de l’Europe.

Malgré tout, cet album nous rappelle que l’histoire offre toujours un regard intéressant sur le présent.

Ariane Tapinos (mars 2019)

A voir et revoir America, America, Ellia Kazan, 1963. Mais aussi, le documentaire The Journey : The Greek American Dream, de Maria Iliou.

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31/03/2019 | Lien permanent

Mee petite fille du matin calme | album de Marie-France CHEVRON & Agnès DOMERGUE

famille,adoptionÉd. Limonade | Oct. 2010
11,50 €

«Mee a grandi sans famille. Seul un arbre veille sur la petite fille.»

Ce petit album, plein de délicatesse, conte le voyage initiatique de Mee à la recherche d’un cocon familial. Nous sommes séduites par la grande harmonie entre le texte et les images parfaitement adaptée au thème sensible de l’adoption. Les illustrations tout en finesse et légèreté, dans les tons pastels, guident et protègent la petite Mee au fil des doubles pages. Le texte, comme une épure, évoque de manière métaphorique et poétique l’idée force de l’adoption. Le format intimiste, le choix d’un papier bis, le jeu entre les couleurs de la typographie du texte et les illustrations mettent parfaitement en valeur le travail des deux auteures. Ce choix éditorial aboutit à un ouvrage de grande qualité qui fera le bonheur des enfants dès sept ans.

Josuan

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Le Petit Garçon étoile | album de Rachel HAUSFATER-DOUÏEB et Olivier LATYK (ill.)

petitgarçon étoile.jpgÉd. Casterman, coll. Récits d'aujourd'hui, [2001] mai 2003 - 13,95 €
(À partir de 6 ans)

Un petit garçon apprend un jour qu’il est une étoile. Au début il est plutôt fier. Puis la honte vient avec le sentiment de n’être plus qu’une étoile. La peur vient aussi et le fait se cacher. Longtemps. Enfin un matin il peut sortir au grand jour. Il fait beau, mais les autres étoiles ne reviennent pas. Des mots très simples. Des images très sobres, presque naïves, jusqu’à cette double page où l’on voit un train se diriger vers l’entrée d’Auschwitz, dont la cheminée recrache des étoiles. La grande histoire vue par les yeux d’un enfant, pour mieux se mettre à la portée des jeunes lecteurs. Un livre où la poésie se mêle à l’horreur pour délivrer un message d’espérance.

Ariane Tapinos (février 2005)

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03/12/2008 | Lien permanent

Petits poèmes pour passer le temps | poèmes de Carl NORAC, illustré par Kitty CROWTHER

9782278061839.jpgÉd. Didier jeunesse | janvier 2009 | 15,90 €
Quarante poèmes courts ou très courts sur le temps qui passe ou pas. Le temps qui dure et celui qui file. Le temps d’été, du miel et des cigales et celui de Noël où il fait froid. Le temps d’aimer ou de rêver. Quelques-uns de ces poèmes sont introduits par une consigne, elle-même poétique et souvent drôle, et tous sont illustrés par Kitty Crowther.

Quand je cours le monde est «à lire sur les chemins» : «Quand le temps en courant, / ne s’arrête pas, / je le sème souvent. / Alors, il me suffit / de prendre à l’avenir / une poignée de jours / et de les jeter devant moi / pour me frayer un passage.» Et voilà un homme qui marche à grands pas, dans le sens du vent qui fait courber les cyprès.
Ailleurs, dans Dialogues, c’est un homme penché vers de petits insectes aux mandibules tendues, qui dialogue avec la nature :
«Je parle miel avec les abeilles. / Je parle sève avec les arbres. / Je parle pollen avec les fleurs…»
Et sur la page de droite, un homme qui parle à l’oreille d’une femme dont les grands yeux bleus sont écarquillés. C’est Miel de toi, un poème «à chuchoter quand le vent se tait».
C’est plein d’humour et de gaieté et d’une petite musique qui chante la nature et les bonheurs tout simples. C’est une rencontre incroyablement réussie entre les univers de deux grands artistes. Les mots de Carl Norac et les dessins de Kitty Crowther se parlent et se mélangent, se complètent et se répondent. Dès la couverture – un lapin et une jeune femme qui prennent le thé et qui ne sont pas sans faire penser à Alice et au délirant goûter du chapelier fou où le temps tourne en boucle – on est invité à partager leur complicité, à prendre un peu de temps, pour lire quelques poèmes en dégustant ce petit livre savoureux et beau.

Ariane Tapinos (mars 2009)

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17/03/2009 | Lien permanent

Je t'aime, un peu, beaucoup, passionnément… | Petite conférence sur l'amour par Jean-Luc NANCY

9782227478138.jpgÉd. Bayard, coll. Petites conférence | sept. 2008 | 82 pp. - 12 €

Qu’est-ce que l’amour ? Voilà bien une question essentielle, présente dans le quotidien de tout un chacun et dans le questionnement du philosophe. Jean-Luc Nancy nous convie à effeuiller avec lui la marguerite, pour tenter d’y répondre. Aimer «un peu, beaucoup» est-ce de l’amour ? Non, l’amour est absolu et n’admet aucune quantification. Et «passionnément» ou «à la folie», est-ce encore de l’amour ? Peut-on aimer et détruire ?

Et qu'en est-il de l’amour de soi, de l’amour des parents pour leurs enfants ? De quoi parle t-on alors ? Les livres pour les enfants (on parle là de ceux à qui cette collection s’adresse et qui sont en classes primaires) sont pleins de bons sentiments et on s’y aime à tour de pages, mais y parle t-on réellement d’amour…

On ne dira jamais assez combien ces Petites conférences sont de grands livres qui, s’adressant aux enfants, respectent leur intelligence et contribuent à combler leur insatiable curiosité. On donnerait cher pour assister, telle une petite souris, à ces échanges entre le philosophe et son jeune auditoire. On devine, ici et là, quelques sourires, on lit quelques rires. On entend à la pertinence des questions des enfants, l’importance qu’ils attachent au sujet et la valeur qu’ils accordent à ceux qui prennent le temps de leur transmettre un savoir. Et puis, quelle merveille de parler d’amour aux enfants en ces termes : «l’amour ouvre à un très grand risque, mais ce risque est à la mesure du prix incroyable que nous donnons à quelqu’un d’autre. Nous donnons ce prix incroyable parce que nous en avons besoin, parce que nous recevons quelque chose. L’amour nous dit que nous ne sommes jamais vraiment bien quand nous sommes seuls, nous ne sommes pas faits pour être seuls, comme nous ne sommes pas faits pour être en grand groupe». Comme une manière de leur montrer le chemin...

Ariane Tapinos (février 2009)

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10/02/2009 | Lien permanent

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