Rechercher : Tour du monde des petits déjeuners
FOOTBALL. Histoire d'une passion
Documentaire
de Hugh HORNBY (texte)
& Andy CRAWFORD (photos originales)
En association avec le musée du football à Londres
Adaptation et traduction Véronique Dreyfus
Éd. Gallimard, coll. Les Yeux de la découverte
Nouvelle édition : mai 2014, 72 pp. - 12,90 €
Une approche beaucoup plus historique et sociologique que technique, avec de très nombreuses photos, des anecdotes et des documents anciens et insolites sur l’équipement, les stades, les coupes…
Côté filles, un relatif bon point : footballeuses et compétitions féminines sont (enfin) citées et montrées : une toute petite place cependant, et aucune référence en fin d’ouvrage dans les palmarès, les adresses de sites internet, etc. Mais on relève quelques infos intéressantes quand même :
- aux États-Unis le foot féminin est plus populaire que le masculin (les américaines ont gagné deux fois la coupe du monde en 1991 et 1999)
- Pendant la première Guerre mondiale, équipes masculines et féminines s’affrontaient dans des matchs organisés par des institutions caritatives.
- En Angleterre en 1921 les femmes furent bannies des terrains des clubs de la Football Association, quand après un match de Noël ayant rassemblé plus de 53000 spectateurs, les dirigeants de la FA redoutèrent que le football féminin dépasse en popularité celui des mâles. Une exclusion levée en… 1971 !
Corinne Chiaradia (première publication : mars 2007)
26/06/2014 | Lien permanent
UNE OMBRE QUI GLISSE
Album
de Marco BERRETTONI CARRARA
& Chiara CARRER (illustrations)
Éd. Atelier du poisson soluble, mars 2012
15 €
Cette ombre qui glisse sur les murs, ce « murmure qui se répand dans la pièce », cette enfant « immobile pendant des heures » qui « ne parle pas », « n’écoute pas », « ne regarde pas », c’est Sara. Sara vit dans ses pensées, dans son monde. Elle est « silencieuse comme un chat, bruyante comme la circulation, imprévisible comme le temps, invisible comme un souffle, fragile comme une feuille… ».
Sara parfois se fond dans la tapisserie fleurie des murs, d’autres fois sa silhouette se détache seule dans la page. Sara est parfois « lumineuse », parfois « décourageante ». Elle est unique et capable d’un « amour infini et indistinct ».
Cet album est tout simplement magnifique. Ses auteurs font de cette petite fille autiste une enfant à la fois merveilleuse et déconcertante. Image et texte se répondent pour dire le désarroi et l’espoir à la fois. Ici, l’autisme n’est ni exceptionnel ni banal. Il est ombre et lumière à la fois.
Ariane Tapinos (mars 2014)
16/03/2014 | Lien permanent
QUAND TOMBE LA NEIGE
Album
écrit et illustré par
Richard COLLINGRIDGE
Traduit de l'anglais
Éd. Albin Michel jeunesse
Novembre 2013 – 12,90 €
Une fenêtre entrouverte, un sapin contre un mur, un carton plein de guirlandes… Noël arrive ! Il faut tourner la page pour découvrir le paysage enneigé qui entoure le petit héros de cette histoire : derrière les immeubles, la silhouette d'un château, à l'horizon des sommets aux couleurs étincelantes… Rêve ? Réalité ? Les formes familières prennent des allures fantastiques, et suivre les empreintes de pas laissées dans la neige c'est partir vers un monde merveilleux où les bonhommes de neiges, rennes et fées sont des compagnons d'aventures. Mais comment faire pour rejoindre ce royaume des pôles, rencontrer des elfes et monter sur le traîneau du Père Noël ? En ouvrant un livre bien sûr !
Une ode aux merveilleux pouvoirs de la lecture et de l'imagination combinés à la magie de Noël dont on retiendra surtout les féeriques illustrations : la lumière éblouissante qui se dégage des paysages enneigés, le clair-obscur des scènes de nuit et le retour à la réalité doucement éclairé par un très rassurant feu de cheminée…
Nathalie Ventax (décembre 2013)
01/12/2013 | Lien permanent
QUAND LA MORT EST VENUE
Album de Jürg SCHUBIGER
& Rotraut Susanne BERNER
Traduit de l’allemand par Marion Graf
Éd. La Joie de lire
Octobre 2012 – 13,90 €
Avant, « nos fronts n’avaient pas de rides. On ne souhaitait jamais à personne une “bonne journée” car toutes les journées étaient bonnes ». Ça c’était avant. Avant que la mort, un soir, ne vienne faire étape au village, ne trébuche devant la porte, ne s’installe dans la grange, ne mette le feu à la maison. Au matin, la maison est détruite et le petit frère couché à plat ventre au milieu des gravats.
« Depuis, quand un nouveau jour commence, nous nous souhaitons les uns les autres une bonne journée. Si quelqu’un éternue, nous lui disons : À tes souhaits ! Et quand quelqu’un s’en va, nous lui souhaitons bon voyage ».
Plus que de la mort d’un enfant et du deuil, peut-être impossible, à peine évoqués, cet album, nous parle de la valeur de la vie. Du relief que prend soudain le quotidien quand il est passé à travers le broyeur du malheur. Là où la mort s’est arrêtée, la vie douloureusement meurtrie est un bien plus précieux encore. Il faut tout le talent et la beauté presque naïve des images de Rotraut Susanne Berner pour donner à cette histoire horrible (quoi de plus insoutenable en effet que la mort d’un enfant) l’humanité qui la rend tolérable. Pour donner raison, aussi, au texte de Jürg Schubiger qui nous dit que la mort, passante indésirable mais inévitable, ne tue jamais l’espoir.
Avec cet album, comme avec beaucoup d’autres, on est loin du monde enchanté… On est dans la vie crue et cruelle. Celle que la mort traverse, celle où la douleur est un feu qui brûle (presque) tout. Celle aussi où les rivières continuent de couler, où les maisons détruites sont rebâties, où les joies succèdent aux peines.
Ariane Tapinos (novembre 2012)
15/11/2012 | Lien permanent
YEGHVALA la belle sorcière
Album de Catherine JEANDRIN
et Nathalie NOVI
Éd. Didier Jeunesse
Septembre 2012 - 14,20 €
Cet album de conte reprend des thématiques connues, des personnages traditionnels qui appartiennent à l’imaginaire universel, mais il s’inscrit dans la culture tsigane.
Une nuit d’hiver, la petite Yeghvala naît dans une modeste roulotte. Cette fillette va connaître un destin exceptionnel : elle est marquée du sceau des sorcières.
Celles-ci, venues des quatre coins du monde, se penchent sur son berceau et lui font chacune un don. Devenue une très belle jeune fille aux longs cheveux, Yeghvala use de ses pouvoirs magiques pour séduire Zlato le forgeron… L’histoire nous est contée à deux voix : le texte et les images s’harmonisent pour transporter le lecteur dans cet univers magique. Des formulettes prennent part au récit qu’elles scandent et sont mises en valeur par un jeu de typographies colorées.
Les illustrations aux couleurs vibrantes, le plus souvent pleine page ou double page sont d’une grande qualité expressive.
Le récit d’une belle densité réserve des surprises, des rebondissements qui enchanteront les lecteurs. Un album de grande qualité à recommander sans réserve !
Josuan (novembre 2012)
27/12/2012 | Lien permanent
MABOUL À ZÉRO
Roman de Jean-Paul NOZIÈRE
Éd. Gallimard Jeunesse, coll. Scripto
Février 2003, 158 pages - 8 €
Aïcha a quatorze ans. Épileptique, elle ne peut suivre les cours du collège où sa mère est concierge. Elle prépare son bac en candidate libre, mais doit aussi s’occuper de Mouloud, son frère aîné, qui a perdu la tête et souffre de troubles obsessionnels difficiles à supporter pour tout le monde. Ce qui provoque à toute la famille beaucoup de problèmes, auxquels s’ajoute le regard porté sur leur origine algérienne, eux qui habitent une petite ville française.
Le roman, très intéressant et très bien écrit, s’articule autour de plusieurs thèmes : la vie quotidienne de la famille d’Aïcha dans ce collège où travaille la mère ; le problème du handicap et ses conséquences ; le racisme exacerbé des habitants envers eux et les conditions de vie des femmes algériennes à travers le récit que fait la mère de sa jeunesse dans les années 90. Le handicap du jeune homme est traité de manière très forte tout au long du livre, il donne même son titre au roman, mais le personnage central c’est Aïcha, sa vie quotidienne, sa lutte pour arriver à réaliser son grand désir : bachelière à quatorze ans. Elle découvre l’hypocrisie des gens de sa ville, le racisme qui se développe de plus en plus envers « les arabes » comme disent des courriers de parents, et envers les handicapés. Pour comprendre d’où elle vient et sa place dans la société, elle demande à sa mère de lui raconter sa jeunesse en Algérie. Et elle découvre les conditions de vie des femmes à cette époque, la toute-puissance des religieux et le drame qui a provoqué la fuite de sa mère avec les deux enfants.
Beaucoup de débats pourront avoir lieu avec les jeunes qui liront ce livre car le racisme très présent fait écho à tous les évènements dramatiques que nous venons de vivre en France.
(date de la première publication de l'article : 25 janvier 2006)
29/01/2012 | Lien permanent
MOI, AMBROSE, ROI DU SCRABBLE
Roman de Susin NIELSEN
Traduit du canadien par Valérie Le Plouhinec
Éd. Hélium, mai 2012
198 pp. – 13,90 €
Ambroise est un collégien presque comme les autres. Presque, parce qu’il est allergique aux arachides. Pour ça et aussi parce que son père est mort brutalement, d’une rupture d’anévrisme, quelques semaines avant la naissance d'Ambroise, sa mère vit dans la crainte permanente que quelque chose arrive à son fils. Elle l'isole du monde extérieur et déménage au moindre pépin. Et bien sûr, à force de déménagements et de vie marginale, il ne se fait pas que des amis. Alors quand il se retrouve à l’hôpital après que trois affreux jojos aient glissé une cacahuète dans son sandwich, sa mère décide de le scolariser à distance.
Voilà Ambroise reclus dans le petit appartement en sous-sol qu’ils louent à un vieux couple de Grecs, les Economopoulos. À priori rien de très excitant en perspective… Mais c’est sans compter sur Cosmo, le fils – ex-taulard et ex-drogué – des Economopoulos et sur leur passion commune pour le scrabble (enfin, surtout pour la présidente du club en ce qui concerne Cosmo).
Et si Ambroise y trouve son compte, le lecteur aussi ! Susin Nielsen nous fait sourire à chaque page et rire bien souvent. Sa galerie de personnages est aussi savoureuse que la cuisine de madame Economopoulos. Ambroise et Cosmo forment un duo digne d’un film de Jacques Webber. À lire absolument, à tout âge !
Ariane Tapinos (juin 2012)
30/06/2012 | Lien permanent
LE LOUP QUI AVAIT TOUJOURS FAIM
Album d’Éric BATTUT
Éd. Rue du monde
Mars 2012 – 16 €
Au sortir de l’hiver, un loup affamé se met en quête de son repas et… engloutit tous ceux qui croisent son chemin : un mouflon, des lapins, des sangliers, un ours, un vol de canards gras, toute une montagne… Arrivant devant un ruisseau, il aperçoit son reflet dans l’eau et se découvre gras et gros. Regrettant ses abdos et ses biscotots, il décide de jeûner… Finalement, c’est sa rencontre avec un « énorme-énorme loup » qui se met à le pourchasser, qui va lui servir de diète. À force de courir pour lui échapper, sans pouvoir s’arrêter pour manger, il redevient svelte et ne dévore plus que les livres !
Ce loup affamé est une des plus belles réussites d’Éric Battut, d’autant qu’il est ici à la fois auteur et illustrateur. Son album est drôle et très beau. Il fonctionne à merveille avec les petits. Et s’il peut se lire comme une amusante fable sur la gloutonnerie de l’espèce humaine vis-à-vis de son environnement, il ne quitte pas le registre de l’histoire pour s’aventurer du côté de la leçon de morale écologiste, pour notre plus grand plaisir !
Ariane Tapinos (juin 2012)
29/07/2012 | Lien permanent
DUO DE BESTIOLES
Album d'Alain BURBAN (sculpteur), Jean-Philippe GALLET (texte) et Paskal MARTIN (photos)
Éd. Les Ateliers Art terre (Rennes)
Novembre 2011 – 17 €
La maison d’édition Les Ateliers Art terre présente une particularité: elle associe productions plastiques, expositions et publications d’ouvrages sur le monde animal. Cet album est le fruit d’un cheminement, sculptures, expositions, photos et texte. Ces quatre étapes de création sont présentes dans le livre.
La composition régulière et rigoureuse évoque un bestiaire scientifique. Chaque double page est organisée en un face à face inattendu de deux animaux sculptés dans la partie supérieure.
En bas, une photographie en noir et blanc met en scène, avec humour, les deux animaux. Le tout s’accompagne d’un texte sur fond de couleur. Ne vous méprenez pas, ce texte a de l’importance: une petite histoire crée une connivence entre les deux sculptures devenant alors de véritables personnages. C’est une rencontre rocambolesque, un jeu plein d’ humour sur la langue, une situation faite de fantaisie et d’inventivité.
Au-delà de cette légèreté plusieurs messages sont adressés au jeune lecteur et chacun y trouvera un enrichissement. Chaque être est unique, a ses caractéristiques propres et sa raison d’être. Les différences sont source de richesse. L’union permet d’affronter et parfois même de solutionner les difficultés quotidiennes.
Les auteurs sont eux-mêmes engagés dans cette voie. Ils utilisent pour leurs créations des matériaux recyclés, font partager la notion de biodiversité et d’écologie au public lors d’expositions ou de publications.
Un livre original, engagé, tout à fait d’actualité.
Josuan (février 2012)
18/02/2012 | Lien permanent
L’Elfe du Grand Nord | roman de Lucy Daniel RABY
Éd. Albin Michel | coll. Wiz | nov. 2006
323 pages - 13,50 €
Il est de tradition au pays des elfes, lorsque revient le solstice d’hiver, d’organiser une course en traîneau. Cette année, pour la premiere fois, c’est une femme qui remporte la coupe du solstice: il s’agit d’Ella Grishkine, heureuse mère du petit Nikolaï qui, du haut de ses quelques mois, a lui aussi participé à la course. Malheureusement, c’est aussi cette nuit que la sorcière Magda a choisi pour son grand retour…
Seul survivant de l’attaque que Magda lance contre les Elfes, Nikolaï est confié à un couple d’humains qui vit dans le village voisin. Ignorant tout de ses semblables, le jeune garçon a du mal à se faire accepter des autres garçons du village (principalement en raison de ses longues oreilles mobiles…) et il lui faudra utiliser son don pour la fabrication de jouets en bois et toute sa ruse pour s’intégrer à la communauté. Aussi, le jour où il rencontre dans la forêt un troupeau de rennes volants, Nikolaï commence à s’interroger sur ses origines, d’autant plus que la sorcière est à sa recherche. C’est en tâchant de préserver l’âme de l’enfance que Nikolaï accomplira son destin et deviendra l’un des personnages les plus célèbres au monde…
Un récit fantastique plein d’humour mais aussi un conte de Noël qui répondra à la plupart des questions sur les mystères liés à un certain gros bonhomme en rouge…
(première publication de l'article: 13 décembre 2006)
02/12/2009 | Lien permanent