01/05/2014
KITTY CROWTHER : À L'OCCASION D'UNE RENCONTRE À LA LIBRAIRIE
Le 11 mai 2005, nous recevions Kitty CROWTHER à la librairie, à cette occasion, nous avions publié l'article ci-dessous et les critiques des deux premiers albums de la série Poka et Mine.
À tout juste trente-cinq ans, Kitty Crowther est déjà l’auteure de plus de quinze albums dont certains sont en passe de devenir des classiques de la littérature enfantine. Ses livres abordent avec une grande justesse et beaucoup de tendresse, des sujets graves (les disputes des parents dans Mon royaume, la mort et l’absence dans Moi et Rien, la mort et la maladie dans La Visite de la petite mort) mais aussi des thèmes plus légers (l’amour dans Un jour mon prince viendra) et propres à l’enfance comme les bruits de la nuit dans le merveilleux Scritch scratch dip clapote !
Qu’elle soit ou non l’auteure des textes, son dessin est une forme d’écriture unique qui nous fait pénétrer dans un univers plein de malice et d’émotion contenue. L’image occupe souvent une place centrale dans la page, entourée de blanc, comme une invitation à mieux se couler dans le livre, dans l’histoire, à se laisser mener au coeur de son monde imaginaire et pourtant si proche. Son dessin se distingue aussi par les couleurs qu’elle emploie et notamment la présence lumineuse du noir.
On aime les livres de Kitty Crowther parce qu’ils ne sont jamais mièvres ou démonstratifs. Qu’ils s’adressent aux enfants avec respect et intelligence.
Rien d’étonnant dans ce cas, à ce que son incursion dans la littérature illustrée pour adultes, avec Petits meurtres et autres tendresses, soit une grande réussite.
On aime tellement Kitty Crowther qu’à l’occasion de la naissance de Poka et Mine, la secrétaire de rédaction du site n’a pas voulu choisir entre deux critiques enthousiastes qui se sont penchées sur leur nid...
Comptines & Compagnie
PS : depuis la publication de cet article, Kitty Crowther a publié plusieurs albums merveilleux (notamment Le petit homme et Dieu, éditions L'école des loisirs, 2010) et s'est vu décerné le prix le plus prestigieux de littérature jeunesse : le Prix Astrid Lindgren en 2010.
Poka et Mine : Le Réveil
Poka et Mine : Les Nouvelles Ailes
Éd. Pastel, avril 2005, 10,70 € chacun
Avec Poka et Mine, deux adorables insectes (des mouches ?), Kitty Crowther inaugure une série de petits albums tendres et savoureux. Dans Le Réveil Poka, a le plus grand mal à sortir du sommeil et à s’extraire de son lit. Il faudra toutes les gentilles attentions de la petite Mine pour venir à bout de son indolence. Enfin prêts, les deux amis s’en vont en promenade au bord de l’étang. Mine pourra alors se reposer de ses efforts du matin et faire un brin de sieste sur les genoux de Poka.
C’est encore Mine qui s’agite dans Les Nouvelles Ailes. Elle fait des acrobaties pour distraire Poka et se déchire une aile en tombant. Rendus chez le docteur (il faut regarder de près l’image de la salle d’attente avec ses insectes éclopés et Mine souffrant dans les bras de Poka), Mine choisit des nouvelles ailes, des ailes de papillons splendides, mais bien peu pratiques pour la vie quotidienne d’une petite mouche.
Ariane Tapinos
Aimez- vous les insectes ? Moi, pas vraiment... Et pourtant j’adore Poka et Mine, deux bestioles ailées, genre mouches aux grands yeux attendrissants, ailes transparentes et museau noir. Il faut dire que Poka a tout d’un papa trop humain, un peu dodu, raisonnable mais facétieux et très attentif aux désirs de la petite Mine qui s’agite, virevolte (un vrai bébé mouche, oui) et fait des expériences parfois désastreuses. Ainsi le jour où, après avoir déchiré ses ailes à force de jouer à l’équilibriste, elle demande au médecin de lui poser des ailes de papillons, superbes et bien trop grandes pour elle ! Poka ne dit rien, mais on voit qu’il n’approuve pas vraiment ce choix. Mine la coquette s’aperçoit vite qu’elle ne peut même plus voler, et décide de reprendre ses ailes réparées. Dans cet univers minuscule, délicat, baigné d’un humour tendre, les très jeunes enfants se retrouveront et seront touchés par l’amour de Poka et Mine, qui rayonne littéralement dès les pages de garde. Les illustrations de Kitty Crowther, comme toujours élégantes, subtiles, à la fois pleines de transparences et de profondeur, sont un régal. Souhaitons qu’elle poursuive dans la même veine les aventures de ses deux nouveaux héros.
Mireille Penaud
Première publication de l'article : mai 2005.
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