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12/04/2014

LA DERNIÈRE COURSE

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Roman
de Pascal VATINEL
Éd. Actes Sud junior, mars 2014
409 pages – 14,80€

À l’aube du XXe siècle, Jacques Larivière, un trappeur canadien français, et Vasheshkun (Washi), un indien naskapie, s’enfoncent dans le Grand Nord. Quittant le Labrador, ils s’engagent dans un long périple de trois ans à travers les forêts et les plaines enneigées pour gagner l’extrême ouest de l’Alaska. Ils espèrent trouver un gibier plus abondant mais ne découvrent que des hommes obsédés et abrutis par la quête de l’or. Ils décident cependant de s’établir à quelques kilomètres de la ville de Nome, dans une maison en bois qu’ils construisent de leurs mains. Là, ils vivent au milieu de leurs chiens et de la nature. Kate, la femme que Jacques a épousée, et sa toute jeune fille, Elisabeth, les rejoignent.

Des années plus tard, à l’automne 1915, alors que la guerre fait rage en Europe, c’est Elisabeth qui reprend la route, accompagnée de Wahsi et de leur vieil ami Daren Lindsay, éleveur et célèbre musher à la tête d’une meute de plus cent chiens. Leur but : les Ardennes françaises où les chiens seront utilisés pour ravitailler le front et secourir les soldats blessés.


Plus que les prouesses – réelles – de ces chiens engagés dans le conflit le plus meurtrier de l’Histoire, c’est leur incroyable épopée depuis l’Alaska jusqu’au Vieux continent en guerre, qui est le sujet de cet époustouflant roman.

Trains, bateaux, routes… Comment convoyer plus de cent chiens sur des milliers de kilomètres et en plein conflit mondial ? C’est un exploit qui fait autant appel à l’intelligence et à l’astuce des hommes qu’à la patience et l’intelligence des bêtes. Et, avant cela, les longs préparatifs et l’immersion dans une vie rythmée par la nature et construite autour de la relation entre l’homme et les animaux.

Avec La Dernière Course, Pascal Vatinel renoue avec le grand roman d’aventures. Son récit est traversé par un souffle rare dans la littérature jeunesse. Il nous conduit, tels les chiens menés de main de maître par leur musher, des confins du monde occidental au cœur de la première guerre mondiale. Il nous immerge, avec un immense talent, dans ce Grand Nord sauvage où hommes et animaux font corps pour survivre.

Dans les notes qui figurent à la fin du roman, Pascal Vatinel explique que son récit est inspiré de faits et de personnages réels. En creux, nous comprenons que le beau personnage d’Elisabeth Larivière est pure fiction. Mais quelle invention ! Cette jeune héroïne est resplendissante. Les jeunes femmes délurées et héroïques sont devenues un quasi contre-stéréotype de la littérature jeunesse mais Elisabeth Larivière n’a rien d’une fabrication à la mode. Tout le roman lui donne sens et vie, et même au tout début du récit, alors qu’elle n’existe pas encore, les péripéties de son père adoptif et de son ami indien préparent son arrivée.

Roman sur la guerre mais aussi sur la puissance de la nature et le nécessaire respect que les hommes doivent à leurs compagnons à quatre pattes, La Dernière Course est un grand roman qui, comme ses illustres aînés dans la grande tradition des romans d’aventures,  plaira autant aux adolescents qu’aux adultes.

Ariane Tapinos (mars 2014)

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