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03/03/2014

HAÏTI, SOLEIL NOIR

haïti,esclavage,bidonville,vaudou

Roman
de Nick LAKE
Traduit de l'anglais par Laetitia Devaux

Éd. Gallimard Jeunesse, coll. Scripto, septembre 2013
360 pages - 16,50 €

Haïti, 2010 : suite au tremblement de terre, Shorty, 15 ans, est enseveli sous les décombres de l'hôpital où il a été admis après une blessure par balle. Il se remémore les circonstances qui l'ont amené là : la vie dans le bidonville de Cité Soleil, le massacre de son père, l'enlèvement de sa sœur jumelle et comment il a été contraint peu à peu de rejoindre l'un des gangs de la cité.

Perdu dans les ténèbres, tout espoir de secours s'amenuisant, Shorty est transporté en rêve (mais est-ce bien un rêve ?) deux siècles plus tôt au moment où Toussaint Louverture choisit – lors d'une cérémonie vaudou – de prendre la tête du soulèvement des esclaves de Haïti. Dès lors, les destins des deux personnages vont s'entremêler dans ce récit aux allures de mythe fondateur.


Passé et présent, fiction et réalité se nourrissent l'un l'autre dans ce roman à deux voix où le folklore haïtien est très présent et semble diriger la vie de chacun. Très bien documenté (encore que non écrit par un expert, comme l'indique l'auteur lui-même dans la note qui suit le roman) le livre de Nick Lake restitue la violence, la misère, le réel abandon dans lesquels vivent quotidiennement les habitants de l'un des bidonvilles les plus dangereux de la planète.

« […] ce livre est vrai par essence. Si vous aviez l'espoir que certains faits parmi les plus déplaisants aient été inventés, je m'en excuse ». De fait, le parallèle qui s’établit dans le roman avec les conditions de vie des esclaves, la trahison dont fut victime Toussaint Louverture et son abandon pur et simple dans un cachot français transforme la partie fictionnelle du récit en un reflet un peu trop fidèle du passé, dont tout espoir n'est pas exclu, mais qui dénonce l'injustice passée et présente dont est victime une partie de la population haïtienne. 

Nathalie Ventax (mars 2014)

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