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03/03/2011

Mercedes cabossée | roman d'Hubert BEN KEMOUN

Mercedes.gifÉd. Thierry Magnier | coll. Petite poche | janvier 2011
48 pp. - 5 €

Mercedes a dix ans et depuis six ans plus un mot ne sort de sa bouche, sauf lorsqu’elle s’adresse à sa mère. Mercedes est meurtrie, cabossée, comme sa mère qui encaisse les coups depuis des années. Mais alors que sa mère parle de compréhension, la colère de Mercedes, sa rage contre son père, enfle à l’abri de son silence. Un jour en classe, dans l’établissement spécialisée où elle est scolarisée («le centre»), son institutrice demande à l’une de ses camarades de lire la phrase: «le Petit Poucet attrape la flamme». Solenne lit «Le Petit Poucet attrape la femme»…


C’est comme un déclic pour Mercedes, une porte de sortie. Puisqu’elle ne peut pas parler, elle écrira et tel le Petit Poucet, elle laisse les traces qui vont les sauver, elle et sa mère. Elle vole les marqueurs indélébiles de sa maîtresse et écrit partout où elle le peut, bancs publics, poubelles, abris bus… «Denis Obernai frappe sa femme». Convoquée au commissariat de la ville, elle brise enfin le silence…

Avec sa forme très courte, ce petit roman percutant dit sans pathos les ravages – ici sur les enfants – de la violence conjugale et l’importance des mots pour sortir de l’enfermement et du secret qui abritent la honte et la souffrance.

Ariane Tapinos
(février 2011)

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