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La Dernière Année | roman de Thierry LENAIN, illustré par Benoît MOREL

derniere annee.gifOu pourquoi et comment le Père Noël décida d’arrêter - Et pourquoi il ne recommença jamais.
Éd. Oskar jeunesse | coll. Trimestre, oct. 2010
47 pp. - 14,95€

Il y a longtemps qu’albums et romans nous racontent les dessous de Noël – la chaîne de fabrication des cadeaux où triment lutins et lutines – et la vraie vie du Père Noël: la couleur de son pyjama, les prénoms de ses rennes, son plat préféré, l’organisation de sa tournée… En revanche, on sait peu de choses sur ce que pense, ce que ressent l’homme en rouge qui doit, chaque année et en une seule nuit, exaucer les souhaits de millions d’enfants. Que pense le Père Noël, le vrai, pas ces marionnettes en tissus et plastique qui s’accrochent aux balcons et semblent près de tomber, pas ces pauvres hommes contraints de s’attifer et de se grimer pour un salaire de misère au supermarché du coin, non, le vrai, l’homme sous le manteau rouge. Imaginez un peu: depuis des lustres vous gâtez des enfants, chaque année plus exigeants, tout en sachant que certains, beaucoup, n’auront rien sous le sapin. Pas de voiture supersonique ou de jeux video ultra nouveau moderne, ni même de poupée qui parle, chante, fait des claquettes et fait pipi debout. Rien. Pas même une orange. C’est pas que vous êtes méchant, mal organisé ou à cours d’idée. C’est que les cadeaux que vous apportez, il faut bien que quelqu’un les paie. Et il serait temps d’arrêter de prendre les enfants pour des imbéciles: le Père Noël d’accord, mais ce n’est pas de sa faute si certains ont beaucoup et d’autres presque rien.

Et voilà qu’un jour, le Père Noël est fatigué, un peu las peut-être, vieillissant aussi – ça use comme métier, Père Noël – quelque chose se casse. Une hésitation, un doute… et il sait que cette année sera sa dernière année. Pour ne pas léser les enfants qui lui ont écrit, il informe leurs parents de sa décision et, le cœur léger, s’en va vivre une autre vie. Une vie au service des enfants, encore, mais de ceux pour qui Noël est un jour maigre comme les autres.

Voilà un bien beau livre et une vraie histoire de Noël, qui remet l’humain au cœur de la «magie de Noël» comme dans un film de Frank Capra. Et si on y lit un peu de lassitude c’est sans aucune ironie. C’est un bel hommage aux enfants que de leur confier les doutes et les aspirations de ce vieux monsieur qui leur est si familier et pourtant si inconnu. C’est aussi un bel objet – illustré par des gravures en bichromie à la fois tendres et drôles – qui s’inscrit dans une toute nouvelle collection, Trimestre, qui fait le lien entre album et premiers romans. Une collection «Pour réfléchir et pour s’émouvoir»: on attend les autres avec impatience…

Ariane Tapinos
(décembre 2010)


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05/12/2010 | Lien permanent

Les Loups noirs | album de Béa DERU-RENARD et Neil DESMET (ill.)

loups noirs.jpegÉd. Pastel, mars 2005 - 13 €
(À partir de 5 ans)

C’est une vallée où tous vivent en paix et en harmonie. Lions, cochons, renards, girafes ou poules s’entraident et s’apprécient. Hélas, deux affreux loups, Benito et Augusto espionnent les paisibles animaux et vont rapporter à leur chef, l’abominable Adolphe, que dans la vallée «toutes les couleurs sont mélangées» et «chacun fait ce qu’il veut, où il veut, quand il veut». Les loups décident donc de mettre de l’ordre dans ce mélange et déboulent dans la vallée pour «trier et ranger» : «les emplumés avec les emplumés, les tachetés avec les tachetés… Malheur à ceux qui ne sont pas d’accord». Les uns sont parqués derrière des barbelés ou envoyés dans des laboratoires, les autres expulsés. Pour les volailles, les loups construisent de grands fours dans lesquels elles sont jetées «sans espoir de retour».

Les habitants de la vallée décident de faire appel au «petit peuple de l’ombre» (tous les insectes) pour lutter contre les loups noirs. Les puces s’attaquent à leur pelage, les vers à leurs repas. Les araignées les emprisonnent de leurs toiles. «C’est la libération». Les loups sont jugés et condamnés à des travaux d’intérêt général, en accord avec leur sens de l’ordre et de la propreté : ramasser les vieux papiers, réparer les objets…

A la différence des autres albums sur le sujet (à l’exception notable de Que la bête meure de Calvo et Maus de Spiegelman), Les Loups noirs choisit la fable animalière pour nous raconter des horreurs bien humaines. Surtout, à travers cet artifice, il s’adresse à des enfants petits (à partir de cinq ans) et peut permettre d’aborder avec eux les questions de la tolérance et du métissage, mais aussi d’évoquer cette période si sombre de notre histoire. La fable pourrait être générale (comme dans L’agneau qui ne voulait pas être un mouton, de Didier Jean et Zad, chez Syros, sur la résistance), mais s’y trouvent quelques éléments assurément identifiables par des adultes et qui peuvent permettre de passer du général, du moral, à l’événement historique. On objectera que l’histoire n’a pas retenu les mêmes responsabilités pour l’un (Benito) que pour l’autre (Adolphe) et qu’Augusto (Pinochet ?) n’a pas participé aux mêmes horreurs. Mais en faisant du loup Adolphe le chef de la meute, les auteurs signifient bien que tous ne sont pas à mettre au même plan. De toutes les façons, les enfants auxquels cet ouvrage s’adresse ne seront pas en mesure d’en saisir la portée historique sans l’aide d’un adulte. À lui d’en faire une lecture juste ! Seul bémol, une image pose sans doute un problème de représentation historique : celle où l’on voit les poules qui sortent (mortes) du four, avec une auréole au-desssus de la tête… Une représentation très chrétienne de la mort pour signifier celle de millions de juifs…

Ariane Tapinos (février 2005)

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02/12/2008 | Lien permanent

NOUS SOMMES CHARLIE - documentaires, philo & poésie

1000 mots.jpgLes 1000 mots de l’info pour décrypter l’actualité
Élisabeth COMBRES & Florence THINARD
Éd. Gallimard jeunesse, coll. Albums documentaires, octobre 2010, 360 pages – 21,30€ 
Al-Qaida, bilan carbone, bouclier fiscal, CAC 40, Intifada, OGM... Une grande part du discours des médias reste inaccessible aux jeunes. Parce que l'histoire récente est peu abordée dans les programmes scolaires. Parce que le flot rapide des informations et des images en continu n'autorise pas de mise en perspective. Parce que les débats scientifiques , les rapports de force internationaux, les mécanismes politiques, économiques et sociaux sont de plus en plus complexes. Sensibles aux injustices et aux problèmes du monde, les jeunes ont pourtant une grande soif de comprendre. Aussi clair que passionnant, ce dictionnaire apporte aux jeunes lecteurs des clés pour donner du sens à l'information, développer leur sens critique et participer au débat citoyen. Mais c'est aussi un outil pédagogique qui aide les parents et les enseignants - et tous les citoyens - à répondre aux questions que soulève l'actualité. 
En partenariat avec France info. Prix de la presse des jeunes. 
Site éditeur

65 millions de français.jpg65 Millions de français
Stéphane DUVAL & Sandra LABOUCARIE, illustrations : Vincent CAUT & Clémence LALLEMEND
Éd. Bayard jeunesse, août 2012, 109 pages – 15,20€
Citoyenneté, identité nationale, immigration, religions… qui sont les 65 millions de français ? Un documentaire très complet paru à l’occasion l’élection présidentielle de 2012. 
CRITIQUE À LIRE ICI



L’abécédaire de la citoyenneté pour mieux vivre ensembleterrorisme,liberté,solidarité,journalisme,islam,religions,tolérance
Nicolas ROUSSEAU
Éd. Flammarion jeunesse, coll. Castor Doc, août 2015, 128 pages – 8,90€
Citoyenneté, civilité, liberté, tolérance, religions, scrutin … 120 définitions indispensables pour comprendre les mots de la citoyenneté mais aussi les mots de l’actualité.  

terrorisme,liberté,solidarité,journalisme,islam,religions,toléranceL’antisémitisme expliqué aux jeunes
Michel WIERVIORKA
Éd. Seuil, mai 2014, 118 pages – 8€
Pourquoi les juifs sont-ils l'objet d'une haine particulière ? Quand l'antisémitisme est-il apparu ? Est-ce un terme du racisme ? Qu'est-ce que "Les Protocoles des Sages de Sion" ? Pourquoi Hitler détestait-il les juifs ? Existe-t-il un "business de la Shoah" ? Pourquoi une partie des jeunes issus de l'immigration est-elle séduite par des discours antisémites ? L'antisionisme est-ce de l'antisémitisme? Ce livre n'hésite pas à poser les questions les plus dérangeantes.
Il démonte avec clarté et simplicité les idées fausses, les pièges et les théories du complot. Pour comprendre les racines de l'antisémitisme, réfléchir à son actualité, en France et ailleurs, voici un guide indispensable. 4e de couverture

terrorisme,liberté,solidarité,journalisme,islam,religions,toléranceA nous ! la politique
Gilles HALAIS & Jacques AZAM (illustrations)
Éd. Milan, septembre 2015, 93 pages – 8,90€
En complément de l’hebdo « 1 jour, « 1 actu », Milan Presse a créé avec France Télévisions et le dessinateur Jacques Azam la série « 1 jour, 1 question », 200 épisodes d’1 min 30 qui expliquent un événement ou un fait d’actualité avec pertinence et humour.
Pour prolonger et pérenniser cette approche de l’info télé/radio/Web, il était naturel aux éditions Milan de reprendre ces animations en version papier. Ce sont donc 21 de ces épisodes qui sont rassemblés dans un deuxième livre autour du thème de la politique. À quoi ça sert, une Région ? Comment sont financés les partis politiques ? C’est quoi, un remaniement ?… sont quelques-unes des questions auxquelles répond avec brio et simplicité cet ouvrage préfacé par Gilles Halais, rédacteur en chef de France Info Junior.
À mettre entre toutes les mains à l’heure où la liberté d’expression et la libre-pensée sont plus que jamais irremplaçables ! Site éditeur (extraits)

Aux sources de l'info.jpgAux sources de l’info : Agence France Presse
Claude CASTÉRAN
Éd. Actes Sud Junior, mars 2012, 98 pages – 16,30€
Sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, l’information nous parvient à travers la télévision, la radio, Internet, les journaux. Mais derrière ces médias se cachent des journalistes de l’ombre qui, partout dans le monde, observent et rapportent les événements historiques ou mineurs, auxquels ils assistent.
Plus de 2 000 d’entre eux travaillent pour l’Agence France-Presse, qui déploie sa toile d’araignée sur toute la planète. De A comme Afrique à Z comme Zoom, ce livre évoque le travail quotidien des agenciers tout en parcourant, photos et anecdotes à l’appui, l’histoire contemporaine dont l’AFP est un des plus importants témoins car, en toutes circonstances, elle se trouve aux premières loges et détient souvent le scoop ! Site éditeur

Comment parler de l’islam aux enfantsComment parler Islam.jpg
Gérard DHÔTEL
Éd. Le baron perché, coll. Comment parler… aux enfants ?, novembre 2014, 109 pages - 16€
La première collection pour enfants... destinée aux adultes ! Ça ne doit pas être facile de faire le ramadan !
Depuis quand ils se font la guerre ? Qu'est-ce qui est écrit dans le Coran ? Les musulmans le font tous, le pèlerinage à La Mecque ? Pourquoi sont-ils sur des tapis ? Les musulmanes sont obligées de porter le voile?
 
Faut-il parler de l'islam avec les enfants ? Bien sûr ! Brouillée par les débats de société, parfois confondue avec l'islamisme ou le terrorisme, cette religion est victime d'amalgames et d'approximations, qui envahissent autant les cours de récréation que les unes de magazines ou les journaux télévisés. Dans une première partie, l'auteur propose de découvrir ou de redécouvrir l'histoire, les rites et l'évolution de la deuxième religion du monde. Puis quinze fiches illustrées, élaborées à partir des questions d'enfants de 5 à 13 ans, développent des thématiques tels que le ramadan, la place de la femme dans l'islam, l'affrontement chiites-sunnites, ou encore le pèlerinage à La Mecque.
Cet ouvrage permet d'engager un véritable dialogue avec les enfants, pour chercher à comprendre, sans juger.  4e de couverture

Comment parler Racisme.jpgComment parler de racisme aux enfants
Rokhaya DIALLO, préface de Lilian Thuram
Éd. Le baron perché, coll. Comment parler… aux enfants ?, mai 2013, 111 pages – 16€
Ce document fournit les clés pour expliquer le racisme aux enfants en retraçant une histoire de l'esclavage, de l'antisémitisme et de l'apartheid. Postulant que le racisme serait le fait des seuls Blancs, intrinsèquement dominateurs et privilégiés, l'animatrice propose 15 fiches pour aborder des concepts comme celui de race, de religion, d'islamophobie ou de métissage.
©Electre 2015


Comment parler Religions.jpgComment parler de religions aux enfants
Véronique WESTERLOPPE
Éd. Le baron perché, coll. Comment parler… aux enfants ?, octobre 2010, 176 pages – 17,50€
Une initiation aux différentes religions (christianisme, judaïsme, bouddhisme...) à travers 30 fiches illustrées élaborées à partir de questions d'enfants de 5 à 13 ans. Avec des clés pour approfondir les connaissances.
©Electre 2015

de bonnes raisons….jpgDe bonnes raisons d’être méchant ? 
Denis KAMBOUCHNER & Guillaume DÉGÉ (illustrations)
Éd. Gallimard jeunesse – Giboulées, coll. Chouette penser !, mars 2010, 85 pages – 10,65€
La philosophie aide à comprendre les différents degrés et espèces de méchanceté, et à prendre conscience que le souci du bien commun peut être la meilleur des défenses.
Méchant ! Les enfants n’ont que ce mot à la bouche, mais qu’est-ce que qu’un « méchant » ou plutôt qui est méchant et pour quelles raisons 
? Question très compliquée. La haine et le mépris sont les grands ressorts de la méchanceté, mais celle-ci semble impliquer aussi un choix. Le « méchant » n’a pas seulement l’habitude de faire souffrir, de tourmenter, d’humilier : il s’y est habitué et il « assume ». Mais est-il possible, en toute conscience, de faire le choix de la méchanceté ?
Extrait de la 4e de couverture
CRITIQUE À LIRE ICI 

Petite conférence.jpgGrand reporter. Petite conférence sur le journalisme
Florence AUBENAS
Éd. Bayard, coll. Les petites conférences, mai 2009, 78 pages – 12€
Loin du spectaculaire, de quoi est fait le métier de grand reporter, aussi bien au quotidien que dans le drame et l’émotion ? La vie de Florence Aubenas se confond à ce métier et en reflète les exigences, les joies, les dangers aussi, de Bagdad à Kaboul. Dans une petite conférence au théâtre de Montreuil reprise dans ce livre, elle raconte ses débuts, son premier reportage, presque par hasard, et la passion qui tout de suite est née. « J’ai rencontré ces gens et à la minute même où j’ai commencé à faire ce métier, ma vie a changé. » 
4e de couverture

Grandes questions.jpgLes Grandes questions des tout-petits
Collectif
Éd. Bayard jeunesse, coll. Éveil religieux, mars 2013, 237 pages – 16,90€
Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Les enfants n'arrêtent jamais de poser des questions ! Il n'est pas toujours facile d'y répondre, et on est parfois tenté de se dérober à leurs interrogations existentielles. Pourtant, s'il est impossible de donner des réponses définitives, en parler ensemble est déjà apaisant. À l'enfant ensuite de faire ses choix, et de se forger son opinion.
Site éditeur

terrorisme,liberté,solidarité,journalisme,islam,religions,toléranceLes images et les mots
Brigitte Labbé et François DUPONT-BEURIER & Jacques AZAM (illustrations)
Éd. Milan, coll. Les goûters philo (n°43), septembre 2015, 43 pages – 8,90€
« Amélie s’énerve, elle a une idée géniale, mais elle n’arrive pas à la dire. » Je sais exactement ce que je veux dire, c’est juste que je ne sais pas comment le dire. Pourtant, c’est clair dans ma tête, je te promets, je la sens cette idée, elle est là… » On a tous ressenti cela, cet énervement quand on ne réussit pas à exprimer une idée, à la sortir en mots.
Abeka regarde la première page d’un journal que son père a rapporté d’un pays très lointain. Il paraît que le dessin qu’elle voit sur cette page a créé d’immenses problèmes dans une grande partie du monde, des millions de personnes ont manifesté dans les rues, certains pour dire qu’ils étaient contre l’existence de cette image, d’autres pour dire qu’ils étaient pour. Des hommes et des femmes qui travaillaient dans ce journal ont été assassinés. Abeka regarde de plus près, elle ne comprend pas. Dans sa tribu, on ne connaît pas l’homme représenté sur cette image. Son histoire et ce

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14/01/2015 | Lien permanent

PAS DE PANIQUE !

difference,handicap,amitié,montagnealbum
de Quentin BLAKE
Traduit de l'anglais par Catherine GIBERT
Éd. Gallimard Jeunesse, septembre 2015 -13 €

« Il était une fois, pas très loin d'ici, cinq amis. Ils s'appelaient : Zelda, Max, Simona, Mario, et Éric. Ils était tous fantastiques. »
Et en effet, ces cinq amis sortent du commun : Zelda peut voir à des kilomètres, Max peut entendre à des kilomètres, et Simona et Mario sont tellement forts qu'ils peuvent soulever n'importe quoi. Et Éric ? Éric ne parle pas beaucoup, mais lui aussi est absolument stupéfiant, et c 'est au cours d'une excursion particulièrement riche en péripéties que le lecteur découvrira pourquoi...

C' est toujours un plaisir de retrouver l'énergie, la gaieté contagieuse et le talent inimitable de Quentin Blake. Les aventures de cette petite bande d'amis sympathiques, capables de mettre à profit les talents de chacun pour se sortir d'une situation dangereuse, sont un hymne à la différence et à l'entraide à la fois drôle et entraînant qui charmera les lecteurs de tous âges.

Nathalie Ventax (janvier 2016)

 

 

 

 

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26/12/2015 | Lien permanent

ON EST TOUS FAIT DE MOLÉCULES

difference,homosexualité,homoparentalité,famille,famille recomposéeroman
de Susin NIELSEN
Traduit du canadien par Valérie LE PLOUHINEC
Éd. Hélium, avril 2015, 211 pages, 14,90€

Stewart a perdu sa mère un an et demi plus tôt. Le père d'Ashley a quitté sa mère car il a découvert son homosexualité. Le père de Stewart et la mère d'Ashley, collègues de travail, vont tomber amoureux et décider d'emménager ensemble dans la grande maison des parents d'Ashley. Cela ne va pas se faire sans heurts.

Stewart, 13 ans et Ashley, 14, ne pourraient être plus différents l'un de l'autre. Stewart est ce que l'on appelle communément un « geek » ou un « nerd », principalement intéressé par les sciences et Doctor Who, tandis que Ashley ne se préoccupe que des apparences, son physique bien sûr mais aussi l'image que renvoie sa famille etc.

Ces deux-là ne sont vraiment pas faits pour s'entendre... 

Et pourtant, comme le dit le titre du livre, on est tous fait de molécules. C'est-à-dire que si différents que nous pouvons être parfois, il ne faut pas oublier que nous sommes tous constitués de la même « matière première ».

Et c'est cela que va s'attacher à démontrer Susin Nielsen. La différence ici n'est pas gommée, l'autrice ne dit pas que tout le monde est semblable. Au contraire, la différence est célébrée !

Ashley, tout comme Stewart, ont tous deux des éléments à apporter à l'autre et c'est la rencontre avec un authentique méchant qui va leur en faire prendre conscience.

Ce roman, le quatrième de Susin Nielsen publié aux éditions Hélium, est l'un de ses plus aboutis. Il regorge d'ailleurs d'allusions à ses autres romans, ce qui est particulièrement réjouissant pour un lecteur de la première heure. Mais les plus nouveaux y trouveront également leur compte, ce livre étant une excellente introduction à l'oeuvre de l'autrice, dans laquelle la différence est toujours un moyen de rapprochement entre les êtres.

Agnès Renié (février 2018)

A lire sur notre blog, la critique de Moi, Ambrose, roi du scrabble, de la même autrice.

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23/02/2018 | Lien permanent

LE SAPIN DE NOËL DE LULU

noël,sapin,écologiealbum-cd 
de Daniel PICOULY & Frédéric PILLOT (illustrations)
Raconté par Daniel Picouly
Éd. Magnard jeunesse, novembre 2014 – 14,90€

Lulu Vroumette est réveillée en sursaut par un vilain bruit, un « Grreum-Zeu ! Grreum-Zeu ! » qui revient tous les ans. Mais cette année Lulu décide de mener l'enquête pour découvrir qui est à l'origine de tout ce grabuge... Et ce qu'elle voit ne lui plaît pas du tout ! Lulu est très en colère. C'est un grand bûcheron qui coupe les sapins avec une terrible scie. Et oui, dans quelques jours c'est Noël et il va rapporter tous ces sapins aux enfants qui n'en ont pas encore. Mais Lulu le supplie de laisser sain et sauf son dernier ami encore sur pied. Le bûcheron accepte. C'est alors qu'elle entend son sapin pleurer à gros sanglots... Il voulait être un sapin de Noël lui, il voulait être décoré, côtoyer des montagnes de cadeaux et voir les enfants s'émerveiller ! Lulu se sent stupide, il lui faut vite une solution.

Tous les animaux de la forêt s'y mettent et ils décident de décorer le dernier des sapins coûte que coûte et d'écrire au Père Noël pour qu'il vienne déposer quelques cadeaux sous ses branches. Mais il bien trop tard pour prévenir le Père Noël... Alors c'est Lulu qui va le remplacer, pour cette année ! Car « Qu'on se le dise, l'année prochaine, le Père noël viendra lui-même, pourvu qu'à temps on le prévienne, pourvu, pourvu (...) Foi de Lulu

On retrouve ici notre célèbre Lulu Vroumette dans un de ses nombreux combats pour défendre la nature. Ce récit soulève une question « épineuse » : nous détruisons une part importante des forêts chaque année pour Noël en coupant de nombreux sapins mais la majorité d'entre eux sont cultivés pour ceci précisément... Que faire ?

Une jolie histoire de noël qui se termine dans la joie. Même si l'homme au manteau rouge ne pointe pas le bout de son nez, la fête est réussie pour tous nos petits amis. La prose en rime de Daniel Picouly, toujours amusante et riche, accompagnée des belles illustrations de Fédéric Pillot, sont un plaisir pour les yeux et pour les oreilles. Ce livre est vendu avec un cd sur lequel Daniel Picouly nous lit l'histoire sur fond musical et entrecoupée d'un petit bruit de baguette magique pour savoir quand tourner la page.

Entre les « Grreum-Zeu ! » et les noms des animaux tous aussi farfelus les uns que les autres, un bon moment de lecture ou d'écoute, « Foi de Lulu ! ».

Chloé Boulanger (novembre 2015)

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29/11/2015 | Lien permanent

Le Grand Livre pour sauver la planète | documentaire de Brigitte BEGUE et Anne-Marie THOMAZEAU

Grand livre sauver planète.gifIllustrations de PEF
Direction éditoriale Alain Serres
Avec la participation de Yann Arthus-Bertrand, Allain Bougrain-Dubourg, Jean-Louis Étienne, Jean-Marie Pelt et Aminata Traoré
éd. Rue du Monde | juin 2009 | 128 pp. - 22,50€

Tout savoir sur l'écologie, le retour du retour. Le Grand Livre pour sauver la planète n'est le premier ni de sa collection (chaque question de société a son Grand Livre chez Rue du Monde), ni du concept «bouquin encyclopédique et de sensibilisation des 8-13 ans aux questions d'écologie». Le résultat est encore une fois impressionnant, riche non seulement en illustrations (les gags de Pef et des photos en noir et blanc dont on sent que certaines acceptent mal de quitter leurs couleurs originelles), mais aussi en informations, dans le texte principal et dans ses à-côté (les «bonnes nouvelles», «alertes», autres notes marginales et grands témoins dont l'entretien clôt chaque séquence de deux chapitres). Le livre, pour foisonnant qu'il soit, respire agréablement, sa langue et sa mise en page sont claires.

La progression est assez classique, qui met d'abord en avant de grands dossier environnementaux (eau, forêt, air et pollutions, climat, déchets). Chacun est abordé depuis son versant scientifique, avec force chiffres, avant de devenir un thème de société. Toujours la même hésitation au sujet de l'écologie, discipline scientifique devenue pensée politique. Une approche sociale (l'indispensable solidarité avec nos 6 milliards de colocataires de la planète Terre) vient compléter l'ouvrage, qui s'achève sur des réponses (les éco-gestes, l'engagement associatif) à la malheureuse question: «mais qu'est-ce qu'on peut faire? ». Air connu donc, et ici Rue du Monde ne rompt pas avec les bonnes habitudes.

L'une d'elles consiste à dépolitiser les questions écologiques, pour permettre aux plus jeunes (dont le devoir sera de «faire passer le message» aux générations perdues, comme le souhaite Allain Bougrain-Dubourg) d'intégrer la vulgate écologique du moment. D'emblée l'écologie politique est désavouée, avec la mention de «slogans inscrits sur des tracts ou des banderoles, comme c'est le cas depuis plus de trente ans». Les théoriciens de l'écologie, de Serge Moscovici à René Dumont, en passant par Jacques Ellul et André Gorz, apprécieraient de voir leur œuvre réduite à des «slogans». Plus loin, crédit est fait aux associations et partis qui se sont emparés de la question écologique d'avoir sensibilisé les auteurs des politiques publiques en la matière. Ouf.

Mais cette incohérence n'est ni la première ni la dernière, et le livre fourmille de propos modalisés («les consommateurs que nous sommes sont toujours un peu responsables»), de réserves («la France se contente de conseiller aux agriculteurs et aux jardiniers d'être prudents en manipulant [les pesticides]») immédiatement suivies de cris de victoires («les coccinelles et les fleurs sauvages vont se réjouir!») ou surmontées par un optimisme de bon aloi («c'est déjà ça!» pour le Grenelle, «c'est mieux que rien» pour l'évaluation a minima des substances chimiques présentes sur les marchés européens – ou projet REACH). C'est le royaume des mais, néanmoins et malgré tout, avec une hésitation constante à propos de la tête sur laquelle faire porter le chapeau.

Manque de «discipline», de «responsabilité», «d'efforts» de la part des individu-e-s? Ou emprise des entreprises sur la vie publique? Si certaines responsabilités sont nommément citées (l'exploitant de forêts boréales et fabricant de Kleenex Kimberly-Clark), d'autres restent tues (ah! ce drame de l'exploitation des bois tropicaux africains dont il serait indélicat d'accuser le papetier français Bolloré, patron de presse et ami du président de la République). Et toujours l'on tourne autour du pot: les hommes d'affaires, les industriels, l'organisation du commerce, les grands groupes… ne seraient-ils pas des substituts au gros mot capitalisme? Aminata Traoré crache le morceau et avoue la faute au «système économique libéral». Enfin! On avait fini par imaginer que les problèmes de sous-alimentation au Sud n'étaient qu'un problème de production agricole…
On apprécie quelques partis pas si facile à prendre, comme les arguments en faveur du nucléaire qui n'arrivent pas à balancer ceux qui s'y opposent, ou la relativisation de l'impact climatique de la Chine, quand un-e Chinois-e émet encore deux fois moins de gaz à effet de serre qu'un-e Français-e. Il aurait été plus facile de se contenter de la condamnation des 4x4, des OGM et de l'inaction de gouvernements abstraits.

Mais d'autres prises de position auront de quoi faire hurler les écolos: «la bio ne peut répondre aux besoins alimentaires de toute la planète», le TGV est plus écologique que le train, la décroissance est un mouvement réactionnaire qui ne propose que du moins. Car si ce Grand Livre semble dépolitisé, il est néanmoins porteur des valeurs productivistes qui irriguent toujours notre pensée. Progressiste: «depuis six millions d'années les hommes ne cessent ainsi d'améliorer les conditions de vie»… On demande à voir, entre détérioration de l'environnement et régression sociale, si le mouvement de l'Humanité a toujours été celui d'un progrès égal. Et si, fruit de ce progrès, le grille-pain est vraiment aussi indispensable à une vie confortable que le lave-linge! Techniciste: tour à tour le dessalement de l'eau de mer, les avions solaires et les vaccins pour neutraliser la flore intestinale des vaches et les empêcher d'émettre du méthane sont présentés comme des solutions qui permettront (dans un futur imprécis) de résoudre nos petits soucis écologiques tout en ne changeant rien (à notre sur-consommation de viande, par exemple). Pourtant l'aventure racontée ici du pot catalytique, dont les bienfaits se sont trouvés noyés dans l'usage accru de la bagnole, aurait pu aider à remettre en question le recours si pratique à la solution technique.

L'ouvrage ne se déprend pas non plus d'une confusion entre l'être humain et son milieu, dans une anthropomorphisation de la nature, qui dit merci à la dame (les rivières sont contentes, les coccinelles ravies) tandis que la planète qu'il s'agit de sauver signifie aussi bien, dans une métonymie qui commence à devenir fatigante, «milieu de vie de l'être humain», «conditions de la vie humaine dans ce milieu», parfois même «Humanité». D'où le rappel de Jean-Louis Étienne: «c'est l'homme qu'il faut sauver, pas la planète!».
Les auteures de Rue du Monde, sous la direction d'Alain Serres, ne sortent pas des sentiers battus de l'écologie à l'usage des jeunes générations et nous livrent un nouveau bouquin ambitieux, bien fichu et, malgré ses grandes qualités, limité. Leurs hésitations et leurs incohérences ne leur sont toutefois pas propres, et viennent plutôt d'une pensée qui domine toujours en matière d'écologie et qu'il faudra un jour cesser de transmettre aux plus jeunes…

Aude Vidal (juillet 2009)

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30/08/2009 | Lien permanent

Bibliographie ALGÉRIE • présentation

Olivier Balez Algérie.jpg1962-2012. Il y a cinquante ans, l’Algérie accédait à l’indépendance après plus d’un siècle de colonisation française et au terme de huit années d’une «guerre sans nom».

De nombreuses dates de l’histoire mondiale méritent notre attention et pourraient, comme ici, donner lieu à dossier, bibliographie, critiques d’ouvrages jeunesse… et c’est d’ailleurs ce que nous faisons régulièrement sur ce blog, nous saisissant de l’actualité pour exercer notre métier de libraires et de libraires jeunesse, passeurs de sens et d’histoire(s).

Ce cinquantenaire-là cependant revêt une importance particulière, à l’image des relations entre la France et l’Algérie depuis le début du XIXe siècle. Cette histoire commune est un peu celle qui lie un couple de parents séparés d’enfants en commun. Un couple asymétrique et inégalitaire, certes, mais qui ne peut se défaire de ce qui continue de le réunir alors même qu’une communauté de vie a pris fin. Entre Français d’origine algérienne – immigrants économiques ou Harkis – et Français Pieds-noirs, nombreux sont les enfants pour qui cette histoire est leur histoire. Le moins que l’on puisse faire, pour eux et pour les autres, c’est de leur donner les moyens de la connaître et d’en parler.

Voilà ce qui a motivé cette longue bibliographie qui aborde non seulement la période de la Guerre d’Algérie proprement dite (1954-1962) mais aussi, en amont, celle de la colonisation (1830-1962) et en aval, celle qui a vu la construction d’une mémoire de cette histoire commune, sur les deux rives de la Méditerranée ; cette bibliographie se clôt sur quelques titres documentaires sur l’Algérie d’aujourd’hui.

Cet objectif et les lectures – souvent passionnantes et parfois remarquables – auxquelles il nous a conduit, nous ont également donné envie de poursuivre notre réflexion sur la manière dont l'histoire franco-algérienne, celle de la colonisation et celle de la guerre, est transmise aux jeunes générations, à travers une rencontre avec trois auteurs : Ahmed Kalouaz, Christophe Léon et Isabelle Delorme. Ce débat, organisé en partenariat avec les Espaces Marx Aquitaine Bordeaux Gironde et le cinéma Utopia, dans le cadre des 9e Rencontres cinématographique «La classe ouvrière, c’est pas du cinéma», se tiendra à la librairie Comptines, le samedi 11 février 2012 à 15h.

Les ouvrages cités ici sont le fruit d’une sélection subjective et nécessairement imparfaite.
Les prix mentionnés sont ceux valables à la date de la publication de cette bibliographie.
(Merci à OLIVIER BALEZ, pour l'image qui introduit cet article!)


Pour accéder à la bibliographie :

Partie 1 • 1830-1962 De la guerre de conquête à la guerre d’indépendancecliquer ICI

Partie 2 • Depuis 1962 Sur les deux rives de la Méditerranéecliquer ICI

Partie 3 • L’Algérie d’aujourd’hui racontée aux enfants françaiscliquer ICI

… et pour revoir la bibliographie, plus large, réalisée par Comptines (Mireille Penaud & Josée Lartet-Geffard) en 2003 cliquer ICI


LES CLÉS DE LA GUERRE D’ALGÉRIE

10 dates

14 juin 1830 > Débarquement des soldats français dans la baie de Sidi Ferruch.

8 mai 1945 > Fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe, révoltes de Sétif et de Guelma en Algérie.

1er novembre 1954 > Vague d’attentats du FLN et début de la guerre d’Algérie.

20 août 1955 > Assassinats d’Européens à Philippeville par l’ALN suivis d’une sévère répression.

Janvier-octobre 1957 > Bataille d’Alger.

13 mai 1958 > Manifestation qui dégénère par la prise du gouvernement général. Les Français d’Algérie se dressent contre Paris.

4 juin 1958 > Discours du général de Gaulle «Je vous ai compris»

22-25 avril 1961 > Putsch des généraux à Alger.

18 et 19 mars 1962 > Signature des accords d’Évian et cessez-le-feu.

2 juillet 1962 > Reconnaissance de l’indépendance de l’Algérie.

10 chiffres

8 800 000 musulmans en 1954

944 000 Européens en 1954

18% d’enfants musulmans scolarisés dans le primaire en 1954

100% d’enfants européens scolarisés dans le primaire en 1954

40 000 combattants dans l’ALN en 1957, auxquels s’ajoutent 60 000 supplétifs (agents de liaison, de renseignements, de sabotages…)

2 millions de soldats français qui se sont relayés en Algérie entre 1954 e 1962.

28 000 morts dans l’armée française dont un quart part accident

65 000 blessés dans l’armée française dont la moitié en opération

300 000 morts, « toutes catégories confondues mais surtout algériens » (B. Stora).

1 million de Pieds-Noirs ont été rapatriés

Extrait de: Des hommes dans la guerre d’Algérie, Isabelle Bournier (texte) et Jacques Ferrandez (ill.), éd. Casterman, mars 2010.

 

 

 

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02/02/2012 | Lien permanent

Mon premier livre de contes et de comptines | album de Franciszka THEMERSON

9782352890423.jpgTraduit de l’anglais par Françoise Morvan
Éd. MéMo, coll. Les Trois Ourses | janvier 2009 – 28 €

Ce très bel album regroupe quatre contes (Qui a tué Robin Rouge-Gorge ?, Le Bonhomme de pain d’épice, Les Trois Petits Cochons et Les Trois Ours) illustrés par Franciszka Themerson, une dessinatrice d’origine polonaise émigrée en Angleterre dans les années 40. À la fois audacieuses et délicieusement rétro, ses illustrations sont pleines de vie, tendres et impertinentes, jouant sur les contrastes de couleurs (un orange très vif, très lumineux voisine avec un bleu gris profond) et de formes (de grands aplats unis complétés par des détails au pinceau fin, légers, rapides). Le loup des Trois Petits cochons, en gilet rose à fleurs blanches, chapeau melon et col cassé amidonné, harcelant un petit cochon dodu à souhait dont le linge sèche nonchalamment sur un bord de page, est tout à fait savoureux. Les textes – dans l’excellente traduction de Françoise Morvan – sont à l’avenant : ce sont des versions non édulcorées (Boucle d’or y est certes jolie mais surtout très mal élevée !), jouant sur l’accumulation (la course effrénée du Bonhomme de pain d’épice), la poésie énigmatique (Qui a tué rouge-gorge), les répétitions et allitérations (le loup, encore : « Il souffla à bouffées, il souffla à bouffées, il souffla et souffla à bouffées et bouffées : jamais il ne put souffler la maison »).

Également éditrice, avec son mari écrivain Stefan, Franciszka Themerson avait fondé à Londres Gaberbocchus Press, une maison indépendante qui avait pour idéal de publier des best-lookers, des livres d’artistes plutôt que des best-sellers. Rien d’étonnant à ce que MéMo, qui excelle à faire revivre les plus belles créations en ce domaine, nous donne aujourd’hui à apprécier une part de son travail à destination des enfants. Ce Premier livre de contes et de comptines offre un plaisir à ne pas bouder, mélange de classissisme, de fantaisie et d’avant garde… indémodable, qui devrait ravir les petits et leurs parents pour sa première publication en français, soixante ans après sa création en Angleterre.

Corinne Chiaradia (mars 2009)

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10/04/2009 | Lien permanent

LE CADEAU DE NOËL DE GASTON GRIPPEMINE

cadeau de Noël de Gaston.gifAlbum
de John BURNINGHAM
Traduit de l’anglais par Rose-Marie Vassalo
Éd. Flammarion, coll. Père Castor
Décembre 1998 – 13,50 €

Après avoir livré leurs cadeaux à tous les enfants du monde, le Père Noël et ses rennes rentrent chez eux fourbus. Le vieil homme borde ses rennes et se glisse, tout heureux, dans son lit quand… il aperçoit, au fond de son sac un cadeau oublié : le cadeau de Gaston Grippemine, le seul que ce petit garçon, dont les parents sont très pauvres,  reçoit de toute l’année. Pas question pour le Père Noël de priver Gaston de son cadeau. Courageux, il enfile son manteau par dessus son pyjama et se met en route – sans ses rennes déjà endormis – vers le Mont Briochon où vit Gaston Grippemine. Heureusement, le Père Noël va pouvoir compter sur l’aide et la générosité de ceux que son chemin va croiser. Avion, voiture, moto, skis à l’aller… cheval, trottinette, vélo, hélicoptère, patins à glace et à roulettes… au retour. Le Père Noël aura vraiment mérité de se coucher enfin et le petit Gaston s’éveillera heureux de trouver son cadeau glissé dans sa chaussette !

Comme toujours avec John Burningham, les images mélangent dessins des personnages au crayon et décors peints saturés de couleurs et de matières. Comme souvent, c’est la nuit qui l’inspire le plus et celle de Noël est magnifique avec son crépuscule orangé et son aube parée d’or avant, qu’au petit matin, le ciel et la page se couvrent d’un bleu glacé troublé de nuages floconneux.

Gaston Grippemine est à la fois une histoire accessible aux plus petits, avec ses répétitions et un conte de Noël dans la plus pure tradition, celle qui veut que la nuit de Noël, chacun donne un peu aux autres. Ce Père Noël là n’est pas un super héros mais un humain généreux et tenace qui fait passer le bonheur d’un petit garçon avant son confort.

Ariane Tapinos (novembre 2013)

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30/11/2013 | Lien permanent

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