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Rechercher : comptines de miel et de pistache

Chant de mines | théâtre de Philippe GAUTHIER

chant de mines.gifÉd. L'École des loisirs, coll. Théâtre | mai 2009 | 94 pages - 7€
(pièce à 5 personnages)

Dans un orphelinat loin d'ici, trois gamins trompent l'ennui en attendant Noël. Leurs cadeaux rêvés: Léo et Mathieu ont chacun demandé une nouvelle prothèse de jambe (et oui, ils ont grandi), et pour leur copain ce sera un nouveau fauteuil car, la faute à pas-de-chance, ce copain (Pad'bol est son nom) a perdu ses deux jambes sur des mines antipersonnel. Pad'bol va encore se casser le nez, se cramer les sourcils, il est vraiment très maladroit... et ses copains l'aident un peu (à se cogner dans les portes). L'important, c'est que jambes, nez, fauteuil arrivent à temps pour le grand match de foot de Noël: l'orphelinat contre l'hôpital de la Croix-Rouge - toujours mieux équipé. Mais très au Nord le Père Noël est débordé, distrait, grincheux, irrité par la Mère Noël. Alors l'orphelinat et ses terrains minés, ce sera pour la toute fin de tournée...

La pièce se déroule «quelque part dans le monde où les mines anti-personnel font entendre leur douce voix», et aussi un peu en Laponie, dans le QG du barbu au sale caractère. L'accompagnement sonore est fait d'explosions (le chant des mines), dialogues et monologues sont écrits dans une langue verte, crue, au vocabulaire minimal et percutant, le tout balance entre le rêve éveillé et l'autodérision, aux confins de l'humour noir. Car la pièce est drôle! Mais cet humour ne s'exerce jamais aux dépens des enfants, mais plutôt de nous, adultes, qui les imaginerions plus volontiers larmoyants que sarcastiques; et l'on ne peut que rendre les armes quand ils qualifient finalement le Père Noël de «sale con». Entre l'innocence de l'enfance et une lucidité tragique (Léo se rêve en Zidane, il sait bien qu'il lui manque une jambe... «mais bon») l'auteur parvient par l'humour - grinçant certes, mais salvateur - à rendre l'absurdité et l'injustice totale de la situation de ses personnages.

Corinne Chiaradia (juin 2009)

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08/07/2009 | Lien permanent

De la race en Amérique | discours de Barack OBAMA

9782246741411.jpgTraduit de l'américain et introduit par François Clemenceau | Éd. Grasset, coll. Essais étrangers, mai 2008 | 85 pp. - 8 € (édition bilingue)

Présentation claire et concise du 44e président des États-Unis, suivie du texte intégral (en français et en anglais) de son discours prononcé à Philadelphie, le 18 mars 2008, à l’endroit même où est née la démocratie américaine. Dans ce court texte, Barack Obama expose son ambition de réunir les Américains, au-delà de leurs différences, sans nier la réalité du poids de l’Histoire et l’actualité des inégalités.

Son propos est à la fois un hommage à son pays «J’ai des frères, des sœurs, des nièces, des neveux, des oncles et des cousins de toute couleur, dispersés sur les trois continents et, aussi longtemps que je vivrai, je n’oublierai jamais que nul autre pays au monde n’aurait rendu mon histoire possible» ; et une exhortation à dépasser les clivages et à se départir du cynisme : «Les Américains doivent comprendre que les rêves de l’un ne doivent pas se réaliser au détriment des rêves de l’autre».

Bien sûr, on n’est pas là dans l’édition «jeunesse», mais rien de tel que d’apprendre aux enfants à exercer leur regard critique sur un événement, sans passer par le commentaire. L’occasion leur est donnée ici de lire les mots d’Obama, plutôt que leur interprétation. Et, accompagné par des adultes, dans le cadre scolaire par exemple, ce texte est parfaitement accessible à des enfants de 13, 14 ans et peut même s’intégrer à une leçon d’anglais puisque les éditions Grasset ont eu la bonne idée de le proposer traduit en français et dans sa version d’origine.

Ariane Tapinos (janv. 2009)

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14/01/2009 | Lien permanent

Céleste, ma planète | roman de Thimothée de FOMBELLE

9782070623242.jpgIllustré par Julie RICOSSÉ
Éd. Gallimard jeunesse, coll. Folio junior | février 2009 | 96 pp. - 4 €

A peine arrivée, Céleste a disparu... Le narrateur, un garçon de quatorze ans qui vit seul au cœur du monde déshumanisé de !ndustry, l’entreprise pour laquelle travaille sa mère, se met à sa recherche. Il retrouve Céleste, tout en haut de la tour parking, au milieu des effluves des gaz d’échappement. Cachée par ses parents, elle est malade. Son visage et son corps sont couverts de taches. Et ces taches, il les reconnaît, lui qui passe le plus clair de ses heures de solitude à dessiner des cartes du monde : elles représentent les endroits de la terre qui sont en danger. Amazonie, Antarctique, océans asséchés…

Céleste porte sur elle les stigmates de la terre maltraitée par les hommes qui l’habitent et l’exploitent. Alors Céleste disparaît de nouveau. C’est que les dirigeants d’!ndustry n’ont pas intérêt à ce que soient connus les ravages que leur compagnie fait subir à l’environnement. Mais par amour, et aussi par lucidité, le jeune garçon entreprend de sauver Céleste et dévoiler aux hommes la menace de la fin de leurs univers.

Dans cette courte fable philosophique et écologiste, on retrouve le talent de raconteur d’histoires de Timothée de Fombelle, découvert dans le merveilleux Tobie Lolness et ses préoccupations pour l’environnement. Contée ici à la manière d’un récit d’anticipation, l’histoire de Céleste qui est l’histoire de la terre, laisse, comme dans les aventures de Tobie, une large place à la poésie. Entre rêve et cauchemar, Timotée de Fombelle nous invite à réfléchir au mal que nous faisons à la nature qui nous entoure, aux risques que nous prenons pour l’avenir, mais ce faisant, il nous entraîne dans une lecture délicate et lumineuse. Une lecture respectueuse des enfants auxquels elle se destine, ces «jeunes lecteurs» un peu délaissés par l’édition jeunesse ces derniers temps…

Ariane Tapinos (mars 2009)

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12/03/2009 | Lien permanent

Coups de cœur | album de Séverin MILLET

9782020989978.jpgÉd. Seuil jeunesse | janvier 2009 | 12 €

Une abeille volette de cœur en cœur et nous invite page à page à suivre son vagabondage Elle nous présente à sa façon chaque double page.
Un album d’images très vives, très colorées où chacun s’amusera à suivre la piste de l’abeille et des cœurs.
Nous avons aimé ce véritable ballet qui invite à poursuivre le jeu graphique de l’auteur.

Josuan (mars 2009)

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22/03/2009 | Lien permanent

La Route de Chlifa | roman de Michèle MARINEAU

9782266158220.gifÉd. Pocket jeunesse, coll. Roman | janvier 2009 | 190 pp. - 6,40 €

En dix ans, de Beyrouth à Montréal, de la guerre à l'exil, le trajet d'un adolescent entre violence et espoir.
Première partie : janvier 1999, Karim arrive en cours d’année dans un lycée francophone de Montréal, au Canada. Il doit affronter la curiosité – bien ou mal intentionnée – de ses nouveaux compagnons de classe, le racisme, le froid, l’absence de ses amis, l’indifférence («le plus dur c’est l’indifférence, l’impression d’être transparent. Et quand on a enfin le sentiment d’exister, c’est parce qu’on dérange»), les souffrances de l’exil…

Son adaptation à son nouveau pays n’est pas chose facile et à peine un mois et demi après son arrivée, il se retrouve à l’hôpital pour avoir voulu défendre une jeune fille asiatique à laquelle s’en prenait une bande d’imbéciles racistes et misogynes.

Deuxième partie : Beyrouth 1989, Karim est seul dans la ville bombardée tous les jours. Ses parents et ses deux petits frères sont partis au Canada rendre visite à son grand-père et ils ne peuvent plus rentrer depuis que les combats de sont intensifiés. Karim est resté pour passer son bac, mais le lycée a fermé, il n’est plus question que de survivre. Quand, dans le bombardement de leur immeuble, Nada, la jeune fille qu’il aime, et presque toute sa famille sont tués, Karim s’embarque dans un drôle de voyage avec Maha 10 ans, la sœur de Nada, et Jad son petit frère encore bébé. De ce périple dans un pays en guerre, naît une belle amitié, brisée encore une fois par la mort.

Troisième partie : un peu apaisé, Karim envisage avec plus d’optimisme et de souplesse sa nouvelle vie au Canada. Et même s’il déteste toujours le froid, il a appris à aimer les tempêtes de neige.
Un beau roman difficile, qui jette des passerelles entre l’Orient et l’Occident. Entre la guerre là-bas et l’exil ici. Entre la mémoire douloureuse du passé et les espoirs pour l’avenir. Seule la mort de Nada semble un peu artificielle, comme s’il avait fallu que Karim souffre encore. Ou peut-être que cette mort-là, parce qu’elle est le fait de la perversité des hommes, est comme un symbole de la perversité de la guerre qui tue des enfants et détruit l’avenir ?

Ariane Tapinos (mars 2009)

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31/03/2009 | Lien permanent

Les Enfants de Noé | roman de Jean JOUBERT

enfants de noé.gifÉd. L'École des Loisirs, coll. Médium | 1987 | 207 pages – 6€

Février 2006: Simon, sa sœur Noémie et leurs parents sont coincés par la neige dans leur maison-chalet des Alpes. Mais une neige comme celle-ci, personne n’en n’a jamais vu. Très vite, il apparaît que le temps n’est pas près de se dégager et que les secours n’arriveront probablement pas. Dès lors, coupée du reste du monde, la famille prend des mesures pour sa survie.

Paru en 1988, ce roman de science-fiction évoque la possibilité d’un dérèglement du climat. Dans ce scénario, l’hémisphère nord tout entier est plongé dans le chaos par la tempête. La survie de Simon et sa famille passe par un retour aux gestes ancestraux: entretenir un feu, faire son pain, veiller sur les animaux qui assurent la nourriture. Nostalgique d’un mode de vie aujourd’hui presque disparu, ce très beau roman est encore d’actualité.

Nathalie Ventax (janvier 2010)

 

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30/01/2010 | Lien permanent

Le Testament de Stone | roman de Celia REES

testament de stone.gifTraduit de l’anglais par Jean Esch
éd. Seuil jeunesse | novembre 2008 | 462 pages – 16,95€

Tout commence par un suicide: celui de millions d’adeptes de la secte des Enfants de la Sixième Aube, une commmunauté présente à travers le monde entier.

Seule survivante, Zillah, une jeune fille d’une douzaine d’années (elle n’a jamais su son âge exact) s’enfuit de l’hôpital pour échapper à la trop grande attention que lui portent les médias… et qui pourrait attirer sur elle une attention plus dangereuse encore. Car même si elle fait partie de la communauté depuis son plus jeunes âge, Zillah ne croit plus les paroles du Fondateur depuis qu’elle a découvert le vrai visage du dirigeant de la secte. Elle sait que ce suicide collectif cache une conspirationt plus vaste.

Prophéties, rites magiques, ce roman de Celia Rees nous entraîne sur les traces des Mayas, des Égyptiens, des indiens Hopis… et de bien d’autres secrets! On visite les époques et les civilisations dans ce thriller ésotérique très bien ficelé, où trois adolescents sont entraînés dans une course contre la montre pour comprendre leurs rôles dans l’apocalypse en marche.

Nathalie Ventax (janv. 2010)

 

 

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30/01/2010 | Lien permanent

NOËL DANS UN SAC DE POMMES DE TERRE

Noël dans un sac de pdt.jpgalbum
de Michel GAY
Éd. L’école des Loisirs, septembre 2004 - 12,50€

Tout est prêt pour accueillir le Père Noël au pied du sapin où Pouët l’ours en peluche et Pozzo le chien discutent : une cafetière pleine pour le bonhomme rouge et un sac de pommes de terre pour ses rennes. Pozzo rêve d’un os et Pouët d’une balade sur le traineau du Père Noël. Alors quand celui-ci arrive, Pouët se cache au fond du sac et le voilà parti pour le plus extraordinaire des voyages ! Un voyage merveilleux et périlleux aussi. Surtout pour un ours en peluche curieux et téméraire qui tombant du traineau se retrouve poursuivi par une meute de loups.

Mais chacun sait que la nuit de Noël est pleine de surprises…

Cet album désormais classique rassemble tous les éléments d’une histoire de Noël réussie : amitié, rêve et bonnes actions. Et passer la nuit de Noël aux côtés du plus célèbres des pourvoyeurs de rêves et de cadeaux est sans doute le souhait caché de très nombreux enfants !

Ariane Tapinos (novembre 2016)

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05/11/2016 | Lien permanent

Le Secret de Garmann | album de Stian HOLE

amour,jumeaux,grandir,amour,jumeaux,grandirTraduit du norvégien par Jean-Baptiste Coursaud
Éd. Albin Michel jeunesse | mars 2011
12,50 €

Nous l'attendions depuis que Stian Hole nous avait fait la primeur des premières images lors de sa visite en octobre 2009: voici (enfin!) le troisième opus des aventures de Garmann.

Garmann sait bien qu'à l'école, il vaut mieux prendre la poudre d'escampette quand Hanne commence ses moqueries. «Les jumelles sont parfaitement identiques et pourtant complétement différentes» pense-t-il, fasciné par Hanne et Johanne, ses intrépides voisines. Alors que Hanne enchaîne les mauvais tours, Johanne, elle, confie à Garmann un secret. Ce secret, c'est un endroit perdu dans la forêt où gisent les débris de ce qui ne peut être qu'une capsule spatiale. Un terrain de jeu idéal pour nos aventuriers en herbe, un lieu rien qu'à eux où ils n'auront pas à se soucier des autres: baignades, devinettes, confidences, Garmann et Johanne partagent peurs, secrets, grandes interrogations et trouveront même un moyen d'arrêter le temps. 
Stian Hole évoque la tendresse et la complicité de ce premier amour avec beaucoup de sensibilité. Les illustrations sont toujours aussi magnifiques: forêt, ciel étoilé, mares, cour d'école… l'univers de Garmann s'aggrandit sans rien perdre de son charme.

Nathalie Ventax

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14/05/2011 | Lien permanent

LA GUITARE DE DJANGO

musique,jazz,gitanalbum
de Fabrizio SILEI & ALFRED
Éd. Sarbacane, avril 2014 -16€

Alors qu’aux Etats-Unis, le jazz est à son apogée, les cafés de Paris résonnent des accords de banjo de Django Reinhart, un musicien manouche autodidacte, à la fois génial et analphabète. Alors qu’il s’apprête à intégrer une célèbre formation de musique, il est grièvement blessé dans l’incendie de sa roulotte. Il reste 18 mois à l’hôpital et perd l’usage de deux doigts. Durant son séjour à l’hôpital, son frère lui offre une guitare et Django, réussit à réapprendre à jouer. Il a tout juste vingt ans et il sera bientôt l’un des plus grands guitaristes de jazz et l’inventeur du « jazz manouche ».
De cette histoire extraordinaire, portée par un personnage hors du commun, Fabrizio Silei et Alfred, ont tiré un splendide album dans lequel ils laissent la guitare de Django faire le récit de cette vie dédiée à la musique. Avec une belle typographie années folles et une mise en page très soignée, un texte rythmé (un peu trop : les onomatopées censées évoquer le rythme de la musique de Django ne sont pas toujours convaincantes), cet album est surtout remarquable par son illustration.

Talentueux auteur et dessinateur de bande dessinée, tout juste primé à Angoulême, Alfred trouve dans cet album au grand format, l’espace d’expression de toutes les facettes de son talent. Paysages urbains sur des doubles pages : Paris et New York, la nuit. Et plus particulièrement, une double page magnifique : à gauche le demi visage grave de Django le regard tourné vers sa guitare qui occupe le bord droit de la page. Mouvement quasi cinématographique du dessin : mouvement des danseurs. Lumière : la nuit éclairée par les lumières de la ville ou crevée par les flammes de la roulotte en feu, la surexposition de l’artiste sous les feux des projecteurs…  Les personnages enfin : les tronches des amis et de la famille de Django qui lui rendent visite à l’hôpital…

Un album qui s’adresse aux plus grands (le texte est assez sophistiqué) et pourrait bien favoriser quelques vocations !

Ariane Tapinos (mai 2014)

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29/05/2014 | Lien permanent

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