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Rechercher : Monsieur moisange

MALALA pour le droits des filles à l'éducation

Malala.jpgalbum
de Raphële FRIER  & Aurélia FRONTY (illustrations)
Éd. Rue du monde, coll. Grands portraits, novembre 2015 – 17,50€

Malala grandit dans un village du Pakistan au sein d’une famille aimante. Son père, Ziauddin Yousafzai, s’affranchit des traditions de son peuple, les Pachtounes, et élève sa fille, Malala, comme son fils, Khushal.  Et quand en janvier 2009, les talibans ferment l’école que fréquente Malala, il l’autorise à exprimer sa colère devant les caméras de la télévision pakistanaise. C’est que Malala, qui a tout juste 12 ans en 2009, a un caractère bien trempé et des convictions chevillées au corps. A 14 ans, elle est célèbre dans son pays où elle reçoit le Prix national de la jeunesse pour la paix et elle créé une fondation pour l’éducation.
C’en est trop pour les talibans qui, le 9 octobre 2012, prennent d’assaut le bus scolaire qui la ramène chez elle et tirent sur Malala. Bien que grièvement blessée à la tête, Malala lutte encore, contre la mort cette fois, et est transférée dans un hôpital de Grande Bretagne où elle va subir plusieurs opérations. En 2014, alors qu’elle n’a que 17 ans, elle reçoit le Prix Nobel de la paix.

Comme dans chaque album de cette collection unique, quelques pages documentaires viennent utilement compléter ce beau portrait de cette jeune femme exceptionnelle à qui Aurélia Fronty prête sa somptueuse palette de couleurs.

Les enfants de France ont de la chance d’avoir de si beaux livres qui leur parlent avec intelligence des enfants du monde et un peu d’eux-mêmes aussi.

Ariane Tapinos (novembre 2015)

Aurélia Fronty a illustré un autre portrait de femme exceptionnelle, dans la même et très belle collection  : Wangari Maathai la femme qui plantait des millions d'arbres (texte de Franck Prévot, rue du monde 2011)

Autres albums d'Aurélia Fronty à retrouver sur notre blog : Fil de fée (textesde Philippe Lechermeier, Gautier-Languereau 2009), Au sommet des Andes (texte de Françoise de Guibert, Hatier Jeunesse, 2008), Même les mangues ont des papiers (texte de Yves Pinguilly, Rue du monde, 2006), Ce qui arriva à Monsieur et Madame Kintaro (Ttexte de Muriel Bloch, Gallimard Jeunesse, 2005), Une si belle entente (texte de Noëlla Kim & Virginie Aladjidi, Chan-Ok 2012).

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03/11/2015 | Lien permanent

FLORA ET ULYSSE Les lumineuses aventures

amitié,super-héros,roman graphiqueroman graphique
de Kate DiCAMILLO & K.G CAMPBELL
Traduit de l'américain par Mickey Gaboriaud, éd. Les Grandes Personnes, septembre 2014, 240 pages - 16,50€

Tout commence avec un aspirateur. Un aspirateur Ulysse Supersuccion tout-terrain 2000X pour être précis, cadeau de monsieur Tickham à Mme Tickham (qui aurait préféré elle lire tranquillement de la poésie...).
C'est la fin de l’après-midi et le jardin est l'endroit idéal pour tester cette nouvelle petite merveille. En effet, qui n'a pas rêvé de pouvoir aspirer l'extérieur de sa maison ?...Mais l'expérience tourne au désastre quand l'aspirateur avale un innocent écureuil qui n'aspire lui qu' à se remplir la panse. Heureusement pour le rongeur, Flora Belle Buckman la jeune voisine des Tickham, grande passionnée de super-héros et cynique de naissance assiste à la scène et ne va hésiter à porter les premiers soins au rongeur en danger. Et c'est ainsi que va naître une amitié improbable entre Flora et la victime de l'aspirateur qu'elle nommera Ulysse, un nom parfait pour un super-héros...

Car l'écureuil que Flora a héroïquement ramené à la vie n'est plus un rongeur ordinaire mais le détenteur quelque peu surpris de nouveaux supers pouvoirs . Ulysse comprend ce qu'on lui dit, il sait écrire et il est extraordinairement fort (pour un écureuil), mais surtout il a encore quelques talents bien cachés...Un nouveau super-héros est né, et il est prêt à défendre la veuve et l'orphelin, à lutter contre les éléments criminels et à rétablir la justice, bref à vivre de lumineuses aventures.

Un roman graphique au charme contagieux : difficile de rester indifférent à cet adorable duo qui va bien vite se trouver un ennemi en la personne de la mère de Flora, romancière à l'eau de rose assez caricaturale qui se révèle un "méchant" tout à fait acceptable ! De nombreuse épreuves seront nécessaires pour amener  nos deux héros à en apprendre beaucoup sur eux-mêmes et à choisir de lutter pour ce en quoi ils croient : la poésie, l'amour, l'amitié et bien sûr les donuts géants...! 

Nathalie Ventax (septembre 2014)

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04/09/2014 | Lien permanent

MANOEL Le liseur de la jungle

manoel.gifroman jeunes lecteurs
de Matthieu SYLVANDER & Perceval BARRIER (illustrations)

Éd. L'école des loisirs, avril 2017, 128 pages – 13,50€

Manoel est un tatou. Un magnifique tatou, jeune et vigoureux, à la carapace brillante (ce qui attire bien entendu les convoitises des braconniers locaux) qui vit tranquillement au Brésil au bord du Rio Solimões. C’est aussi un tatou extrêmement cultivé, fervent lecteur de tout ce qui lui passe sous la patte, des notices de montage de meubles Ikea à la poésie japonaise du XIVe siècle.  
Un jour, son ami Luizao -qui connaît son goût immodéré pour la lecture- lui offre un exemplaire des «Histoires comme ça » de R. Kipling en lui précisant  que le recueil renferme une histoire qui concerne directement les tatous[1]. Mal lui en prend. Notre tatou fort courroucé réalise lors de sa lecture que ce Monsieur Kipling ne connaît vraisemblablement rien aux tatous et se met en tête de retrouver l’auteur  pour lui dire ses quatre vérités et surtout, pour lui demander  de publier un démenti.

Manoel et Luizao  partent donc en chasse et ne tardent pas à trouver la trace du mystérieux R. Kipling : aventurier, chasseur de prime, tueur à gages, les pires rumeurs courent sur ce Mr Kipling qui semble bien éloigné du monde de la littérature. Mais RIEN, ni les piranhas, ni les braconniers ni les crocodiles, rien n’arrêtera Manoel dans sa quête de la vérité.
Matthieu Sylvander signe un roman réjouissant  peuplé de personnages tous plus truculents les uns que les autres : de Manoel tatou fin lettré et particulièrement acariâtre à la très belle et très explosive Bonanza, en passant par un indien fan de Beyoncé, la jungle brésilienne n’aura jamais été aussi animée !

[1] Il s’agit bien sûr de l’histoire intitulée « le Commencement des tatous », et comme l’auteur  le conseille : « ce livre existe VRAIMENT. Lisez-le. »

Nathalie Ventax (mai 2017)

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10/05/2017 | Lien permanent

IMAGIER RENVERSANT

Imagier renversant.jpgalbum - imagier
de MELO & Sébastien TELLESCHI (illustrations)
Éd. Talents Hauts, coll. Des livres pour les filles ET les garçons, octobre 2006 - ÉPUISÉ

Tout le monde connaît le principe de l’imagier : un mot dont le sens est donné par l’illustration qui l’accompagne. Au mot « tablier » correspond l’image d’un tablier. Mais si le-dit tablier est mis en situation – du genre : un tablier porté par un personnage en train de faire la cuisine – alors, de petites différences peuvent avoir de grandes conséquences (pour paraphraser Alice Swarzer et son essai emblématique des années MLF), et le sens s’en trouver enrichi de sous-entendus. Exemple : que le personnage soit une femme (le plus fréquent) ou un homme (encore tout-à-fait exceptionnel) n’aura bien sûr pas le même sens...

Les auteurs de cet Imagier Renversant se jouent avec malice de tous les sens et les sous-entendus de l’imagier. Chaque double page illustre un mot dans un contexte différent et avec un personnage féminin dans l’un et masculin dans l’autre. L’inusable tablier devient tablier de cuisine porté par un monsieur grisonnant à moustaches, et tablier de jardinage sur une grand-mère qui plante vaillamment ses poireaux. Et il en va ainsi des gants – de vaisselle pour lui, de motos pour elle –, du fil – de chirurgien, enfin,chirurgienne, pour elle, de couture pour lui –, des courses – au supermarché pour lui, au stade pour elle...

Avec des couleurs très vives et des illustrations très seventies, les auteurs de cet imagier renversent les symboles et les clichés pour notre plus grand amusement. Espérons queleur petit brûlot rigolo trouvera sa place dans les rayonnagesdes bibliothèques, entre deux collègues du PèreCastor !

Psst : c’est le moment de vous raconter qu’un éditeur, dont il vaut mieux taire le nom, nous a proposé récemment deux versions d’un même imagier, l’une pour les filles et l’autre pour les garçons... Avouez que la lutte pour l’égalité des sexes a encore de beaux jours devant elle ! 

Ariane Tapinos (première publication : novembre 2006)
 

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19/02/2015 | Lien permanent

LE MÉLI MÉLO DES CADEAUX Une histoire de Noël par Taro Gomi

Meli melo.jpgalbum
de Taro GOMI
Traduit du japonais, éd. autrement, novembre 2014 – 12,50€

Ce Père Noël très moderne (même si l’album a été publié pour la première fois au Japon en 1983), arrive en hélicoptère pour procéder à la distribution des cadeaux. Par la fenêtre des maisons – un vide au format rectangulaire dans la page – il aperçoit ses habitants et cherche dans sa hotte le cadeau le plus indiqué. Seulement… ce qu’il voit peut être trompeur et peut-être est-il aussi un peu distrait. Les rayures ne sont pas celles du Zèbre mais les longs cous de trois autruches, les deux triangles bruns ne sont pas les oreilles de Monsieur Renard mais deux des écailles du crocodile…
Pas sûr que les autruches fassent bon usage de l’écharpe destinée au zèbre ou que le crocodile apprécie la casquette du renard ! Sans parler de l’ours qui n’aura rien (seul son ventre se voit depuis la fenêtre, c’est à dire un grand rectangle gris… autant dire personne) ou du petit garçon qui aura deux jouets parce qu’un second visage apparaît depuis sa fenêtre. Ce visage n’est pas celui de son jumeau mais d’un ballon accroché à côté de son lit !

Pourtant, chacun s’y retrouve à la fin : le garçon, généreux, donne son second jouet à l’ours malchanceux, les autruches arborent fièrement leur belle écharpe à rayures qui les (re)lie toutes les trois, la lapins transforment en couverture le grand pull que le Père Noël croyait déposer chez le crocodile…

Immensément connu au Japon où il signe toute sortes d’objets et même… de délicieuses pâtisseries colorées, Taro Gomi est surtout connu en France pour ses cahiers de gribouillages parus aux Seuil Jeunesse, dans ses grandes années. Et si plusieurs de ses albums sont traduits, cette initiative, d’éditer un livre de plus de trente ans, des éditions autrement jeunesse est excellente (de quoi regretter plus encore la disparition annoncée de cet éditeur…). On retrouve dans ce petit album tout ce qui fait le charme des œuvres de Taro Gomi : un dessin épuré aux couleurs très contrastées, un brin de malice et une lecture qui mêle histoire et jeux.

Ariane Tapinos (décembre 2014)

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01/12/2014 | Lien permanent

CLUB JEUNES LECTEURS : Compte rendu année 2013/2014

Comptines & cie.pngMercredi 11 juin 2014 se tenait la dernière rencontre du CLUB JEUNES LECTEURS de la librairie Comptines.

Lors de cette dernière séance après avoir parlé des dernières lectures proposées, nous avons joué à un quizz spécialement créé pour l’occasion.

Cette année, pas moins d’une trentaine de livres ont été lus à tour de rôle par les membres actifs et dynamiques du club, certains ont remporté un franc succès et d’autres ont divisé le groupe. Les enfants ont navigué entre une maison hantée, un ogre affamé, un élevage de poule pour le moins chaotique, un huis-clos haletant et une question qui tue… entre autres choses !

Le club a été, tout au long de l’année, un espace d’échange entre les membres mais aussi avec nous, libraires.

Parmi toutes les lectures que nous avions proposées aux enfants durant l’année scolaire, chacun a élu ce qui est pour lui ou elle LE livre de l’année.

Aliénor a choisi comme Monsieur Kipu de David Walliams chez Albin Michel.M.-kipu.jpg

 

43 rue….gifLouise, Tanya et Yann se rejoignent avec 43, rue du vieux cimetière de Kate et Sarah Klise chez Albin Michel.

Colas a choisi Jonah de Thaï-Marc Le Thanh, le nouveau roman de Didier jeunesse.Jonah.gif

Jeanne a voté pour Entrée, plat, dessert de Yann Coridian à l’Ecole des Loisirs.

Vie Ellis Spencer.gifNina a préféré le très récent La vie étonnante d’Ellis Spencer de Justine Augier chez Actes Sud.

Pour terminer Anna a choisi Enquête au collège de Jean-Philippe Arrou-Vignod chez Gallimard et Suzanne 100% vacances de Sophie Dieuaide chez Enquete au college.gifHachette.

 

Durant tout l’été, vous aurez l’occasion de choisir vos lectures de plages parmi ces références qui seront mises à l’honneur dans votre librairie favorite.

Le Club jeunes lecteurs se retrouve dès le 17 septembre 2014 pour de nouvelles aventures, pour tous les enfants qui aiment lire (et à partir de 8 ans), et avec une (et même deux !) surprise (s) de taille pour la rentrée !!!

BONNES VACANCES À TOUTES ET TOUS !

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02/08/2014 | Lien permanent

Le Nouveau

le nouveau.gifAlbum Noël
Didier Lévy (texte) et Matthieu Roussel (ill.)
Éd. Sarbacane | 4e trimestre 2004 - 14,90 €

Robert est un jeune homme ambitieux, publicitaire de son état. Un jour, ou plutôt une nuit qu’il roule sur une petite route de montagne, sa voiture tombe en panne. Il s’enfonce dans la forêt (et dans la neige) à la recherche de quelqu’un pour l’aider et… il tombe nez à nez avec le Père Noël et ses lutins! Le vieux monsieur barbu lui annonce qu’il est le nouveau Père Noël. Robert n’en croit rien et se fâcherait même si le lutin Django ne lui réparait vite fait sa voiture. De retour dans la vie «normale», Robert s’aperçoit vite que Django le suit partout mais qu’il est le seul à pouvoir le voir. Cela n’arrêtera pas Robert dans son irrésistible ascension sociale et professionnelle. Il prend de l’embonpoint, fume des cigares de plus en plus gros et atteint enfin le dernier étage de la tour. Il est le «Grand Chef». Un soir, il croise sa fille de dix-huit ans qui quitte la maison (il avait trouvé le temps de faire un enfant à sa femme) et sa femme lui annonce qu’elle le quitte. Robert comprend soudain (il était temps, mais mieux vaut tard que jamais, paraît-il) qu’il est passé à côté de sa vie. Dès le lendemain, tout change: il ne va plus travailler, ne quitte plus son pyjama, demande pardon à sa fille et se laisse pousser la barbe. Il part avec sa femme se promener dans la montagne et croise… les lutins qui l’attendent avec un beau manteau rouge et un tout nouveau traîneau (du genre vaisseau spatial).

Voilà un album qui sort du lot des gentils livres de Noël! Tout est insolent et amusant dans ce drôle de livre. La figure du publicitaire symbole de la réussite sociale n’est pas nouvelle (on pense au personnage joué par Kirk Douglass dans L’Arrangement, magnifique film d’Elia Kazan, ou dans le registre plus humoristique au mari de Samantha dans la célèbre série Ma sorcière bien aimée) mais la solution que Robert apporte au constat de l’échec de sa vie personnelle ouvre des perspectives nouvelles! Les images (de synthèse?) aussi sont à la fois très référencées (très sixties, justement) et très originales. Cerise sur le gâteau, le titre en lettres d’or brille de mille feux. Délicieusement kitsch. Comme dans Angelman, leur précédent album chez le même éditeur, Didier Lévy et Matthieu Roussel réussissent un cocktail décoiffant. À mettre entre toutes les mains…

Ariane Tapinos

(première publication de l'article : 1er décembre 2004)

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01/12/2009 | Lien permanent

Le Rire de Milo | roman d'Eglal ERRERA

Milo.jpgIllustré par Julia WAUTERS
Éd.
Actes Sud junior, coll. Cadet | oct. 2009 | 91 pp. - 6,50€

Irène a douze ans. Elle est fille unique et vit à Paris. Ses parents et elle ont pour ami un vieux monsieur, Milo, ancien libraire qui tenait boutique au Caire, en Égypte. Durant vingt ans, Milo a fait raisonner son rire tonitruant dans sa librairie cairiote, spécialisée en «histoire et en civilisation pharaoniques». Depuis qu’il est ami avec la famille d’Irène, c’est chez eux qu’il vient partager son savoir et sa bonne humeur. Et c’est le père d’Irène, passionné d’Antiquité égyptienne, qu’il régale de ses histoires. Un jour, Milo fait une mauvaise chute et, après l’hôpital, est contraint à une longue convalescence. Peu à peu, son rire s’éteint et Milo entre en dépression. Il se met alors à parler de Samir.

Samir Kamel fut son ami, celui qui a repris sa librairie, «Aux amis des arts et lettres», dans le vieux souk du Caire, lorsque Milo a quitté la capitale égyptienne, trente ans plus tôt. Irène et ses parents comprennent vite que seul Samir pourrait rendre à Milo un peu de sa bonne humeur et ses grands éclats de rire. Ils se mettent à la recherche de cet ami perdu et, profitant des vacances de Pâques, Irène et son père partent pour l’Égypte. C’est finalement au bord du Nil, à Louxor, qu’ils retrouveront Samir, toujours libraire et maintenant marié et père de famille. Et c’est bien lui qui, au nom de ce très grand amour passé, rendra son rire à Milo, en acceptant de faire le voyage jusqu’à Paris pour revoir Milo.

Eglal Errera n’a pas son pareil pour faire raisonner les accents d’Orient et donner à lire la chaleur de l’amitié. Et de l’amour aussi. Elle parle ici, magnifiquement, du sentiment amoureux, comme elle l’avait fait de la sensualité dans L’Été des becfigues. Que Milo et Samir soient deux hommes n’a que peu d’importance car, comme le dit la mère d’Irène à sa fille: «Il y a autant de façons d’aimer que d’êtres humains sur terre». Et le véritable amour survit au temps et fait traverser des océans, quand bien même Samir comme Milo ont poursuivi leur vie, chacun de son côté.
Et franchement, que dire de plus beau aux enfants que la force de ce sentiment là…

Ariane Tapinos (février 2010)

L’É des becfigues est paru aux éditions Actes Sud junior, dans la collection cadet, en 2003 [pour lire la critique : c'est ici].

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09/02/2010 | Lien permanent

WANGARI MAATHAI La femme qui plantait des millions d’arbres

écologie,afrique,femme,femmes (droits des),naturealbum documentaire
de Franck PRÉVOT & AURÉLIA FRONTY (illustrations)
Éd. Rue du monde, coll. Grands portraits, mars 2011 - 17,50€

Alors qu’elle était encore enfant sa mère a appris à Wangari qu’un « arbre vaut plus que son bois ». Mais dans le Kenya de son enfance, aux mains des colons britanniques, les puissants s’enrichissent en abattant des arbres qu’ils remplacent par des plants de thé ou de café dont l’exploitation les enrichis encore…  Wangari est brillante et persévérante. Elle ira à l’école et passera même son bac, puis elle fera partie de 600 étudiants kenyans invités à venir poursuivre des études aux Etats-Unis, dans le cadre d’un programme mis en place par John F. Kennedy, alors sénateur

De retour dans son pays, elle se battra sans relâche contre la déforestation mais aussi pour la démocratie et les droits des femmes. C’est dans un Kenya libre et débarrassé de son dictateur qu’elle sera élue députée en 2002 avant d’accéder au poste de ministre de l’environnement. En 2004, elle est la première Africaine à recevoir le Prix Nobel de la Paix pour son engagement en faveur « du développement durable, de la démocratie et de la paix ».

L’histoire – extraordinaire - de Wangari Maathai montre bien comment la lutte pour la préservation de l’environnement est aussi un combat pour les droits de tous les êtres vivants à commencer par les êtres humains. La démocratie va de pair avec l’attention apportée à l’environnement. La lutte pour la protection de la nature est une lutte pour la préservation de l’espèce humaine.

Le très beau texte de Franck Prévot, dont les qualités de clarté documentaire n’occultent pas la poésie, est magnifiquement mis en image par Aurélia Fronty. Les pages documentaires qui complètent le récit sont riches en informations et mettent en lumière le beau visage de Wangari Maathai , « la mère des arbres ».

Ariane Tapinos (novembre 2015)

Aurélia Fronty a illustré un autre portrait de femme exceptionnelle, dans la même et très belle collection  : Malala pour le droit des filles à l'éducation (textes de Raphaële Frier, rue du monde 2015)

Autres albums d'Aurélia Fronty à retrouver sur notre blog : Fil de fée (textesde Philippe Lechermeier, Gautier-Languereau 2009), Au sommet des Andes (texte de Françoise de Guibert, Hatier Jeunesse, 2008), Même les mangues ont des papiers (texte de Yves Pinguilly, Rue du monde, 2006), Ce qui arriva à Monsieur et Madame Kintaro (Ttexte de Muriel Bloch, Gallimard Jeunesse, 2005), Une si belle entente (texte de Noëlla Kim & Virginie Aladjidi, Chan-Ok 2012).

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02/11/2015 | Lien permanent

MAUDITE SOIT LA GUERRE

Maudite soit la guerre.gifalbum
de Didier DAENINCKX & PEF (illustrations)
Mise en couleurs de Geneviève FERRIER
Éd. Rue du monde, juin 2014 – 16,50€

Nous sommes en 1917, Fulbert, un jeune garçon de onze ans, subit comme ses camarades de classe les leçons de patriotisme de son maître d’école. Chaque matin, Monsieur Bonnaud écrit sur le tableau noir, la phrase patriotique du jour et pour le moral des troupes, aujourd’hui, il demande aux fils d’écrire aux pères partis sur le front. Devoir cruel pour ceux dont le père, mort au combat, n’a plus que faire d’une lettre d’encouragement. Fulbert lui décide que si il doit écrire une lettre alors c’est lui qui la portera à son père. Profitant de la nuit, il sort de chez lui et prend la direction de la gare… Au terme d’un long et périlleux voyage, il atteint le front, dans les environs du Chemin des Dames. Là, il retrouve son père qu’il reconnaît à peine dans la dure vie dans les tranchées l’a transformé.

Après la guerre, Fulbert servira de modèle à la statut du monument aux morts de son village, seul de son espèce à faire figurer un enfant vivant face à l’épitaphe « Maudite soit la guerre ». 

premiere guerre mondialeIl faut tout le talent de Didier Daeninckx pour faire de cette histoire inspirée du monument aux morts du village de Gentioux, dans la Creuse, un album qui touche au cœur les enfants d’aujourd’hui. Alors que les derniers poilus sont morts, que les années ont passée et les générations avec elles, transmettre l’histoire de la guerre de 14-18, celle qui ne fut pas la « der des der » mais plutôt la première en bien des choses : première guerre mondiale avec 72 pays impliqués, première guerre aérienne, première guerre dans laquelle sont utilisés des gaz toxiques, est un véritable défi. Un défi brillamment relevé par l’écrivain qui, au fil de l’incroyable épopée de Fulbert dans un pays en guerre, évoque la fureur nationaliste, les ravages de la guerre, les troupes coloniales, l’usage des gaz, la place des animaux, l’aspiration pacifiste face aux absurdités de la guerre… 

premiere guerre mondiale

Le texte est magnifique et bouleversant. Accompagné des images soignées de Pef superbement mises en couleurs par Geneviève  Ferrier, cet album réussit à rendre à cette guerre dont le souvenir s’efface, une brulante proximité.

Ariane Tapinos (novembre 2014)

Toutes nos critiques sur le même sujet : Première guerre mondiale

Et de Didier Daeninckx : La prisonnière du Djebel

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11/11/2014 | Lien permanent

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