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La Grande Épopée des petits pois | documentaire d'Andy CULLEN & Simon RICKERTY

grande épopée PPois.gifTexte français d'Emmanuelle Pingault
Éd. P'tit Glénat, coll. Vitamine | janvier 2010 - 10€


À vrai dire on hésite un peu avant d'écrire «documentaire» pour parler de cet album qui raconte la vie aventureuse du petit pois et de ses nombreux frères, depuis leur conception (enfin: leur plantation par l'agriculteur) jusqu'à leur arrivée dans l'assiette de nos chères têtes blondes (ou rousses, ou brunes ou…) Des têtes rondes qui toutes s'exclament: «Pouah! Nous on en veut pas de vos petits pois!», avant de se raviser devant la supplique de deux mini boules vertes implorant «Goutez-nous, Majestés!»

Donc l'idée serait de raconter la vie des petits pois pour nous les faire aimer… On a envie de dire: est-ce bien sérieux? Quand on voit le fermier à quatre pattes dans son champ pour planter une à une ses pépites vertes on se demande vraiment si l'on n'a pas affaire à un vrai-faux documentaire dont l'humour british (c'est une adaptation de l'anglais) nous échappe un peu. Et puis l'on poursuit la lecture par une leçon d'industrie agro-alimentaire carrément anti-écolo: les petits pois font le tour de la Terre dans leurs avions pour atterrir en boîtes ou surgelés au supermarché. Le lecteur alors compatit aux mines déconfites des bambins devant leurs assiettes de pois «tout beaux, tout chauds». Et il - le lecteur - est maintenant persuadé d'être face à un album didactique dont l'objectif caché serait de nous encourager à manger des légumes frais! Un peu tortueux quand même…

Corinne Chiaradia (février 2010)

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13/03/2010 | Lien permanent

LA GRANDE AVENTURE DU PETIT TOUT

Petit Tout.jpgalbum
d’Agnès DE LESTRADE & Tiziana ROMANIN (illustrations)
Éd. Sarbacane, novembre 2014 – 15,50€

Entre les bras de sa maman et de son papa, Madame et Monsieur Tout, petit Tout est bien à l’abri. Jusqu’au jour où Madame Tout et Monsieur Tout se séparent. Petit Tout se partage entre ses deux parents qui vivent dans deux maisons différentes et a parfois l’impression d’être « coupé en deux par le milieu ».

Puis, Madame Tout rencontre Monsieur Rien et fabrique avec lui « un petit Quelque Chose ». Triste, petit Tout l’appellera Rien du Tout jusqu’à ce qu’en grandissant il se découvre une tendresse insoupçonnée pour son petit frère, son petit Tout…

Album à thème : celui de la séparation des parents et de la recomposition familiale, cette Grande aventure du Petit Tout est avant tout un merveilleux livre plein d’amour. De celui qui naît et grandit entre un enfant et ses parents. De celui que la vie malmène parfois. De celui, enfin, qui s’installe petit à petit là où l’on ne s’y attend pas. 

Les mots d’Agnès de Lestrade sont d’une infinie douceur et se posent avec délicatesse sur les images pleine de tendresse de Tiziana Romanin.

Textes et illustrations,  aussi réussi l’un que l’autre, font de ce bel album un livre qui dépasse largement son thème central. Sans aucune mièvrerie, ses auteures racontent la vie qui va et l’amour qui trouve son chemin…

Ariane Tapinos (février 2014)

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28/02/2015 | Lien permanent

PETIT A PETIT

Petit à petit.jpgalbum
de Émilie Vast
Éd. MeMo, janvier 2013 - 15€
  « Quelque part, quelque chose arriva, alors... petit à petit ... grands et petits ... petit à petit  ... avance je te suis en rang deux par deux en rang deux par deux, plus le temps de se regarder dans les yeux... en rang deux par deux, vite, l'eau monte peu à peu... pas à pas pas à pas, regardons bien là où on va ... pas à pas, il parait que ça fond là-bas. au fur et à mesure, au fur et à mesure, grimpons, la pente n'est pas si dure au fur et à mesure, ils auraient du faire plus attention c'est sûr ! et puis ... et puis, tous réunis sur ce grand bateau plein de vie ici, nous attendons que l'eau soit partie ! et un jour, petit à petit ... »  

Petit à Petit raconte la montée, deux par deux de différents animaux, voire de tous, sur un bateau. Ce n'est pas sans rappeler bien sûr, l'histoire de Noé, qui prévenu par Dieu construisit une arche pour abriter tous les animaux et sa famille du courroux du divin. Cependant, Émilie Vast, grâce à un texte très poétique et abordable dès le plus jeune âge, nous mets en garde contre une éventuelle et prochaine catastrophe climatique qui ici prendrait forme d'une montée des eaux.

Cela rappelle au lecteur le réchauffement climatique qui a lieu à l'heure actuelle sur notre planète. C'est un texte fort que nous livre ici l'auteure car dès les premières pages on peut comprendre une critique implicite qui viserait la société moderne : « plus le temps de se regarder dans les yeux » ... Cette phrase est-elle uniquement adressé aux animaux dans le but de les faire avancer plus vite ou à cette société qui n'agit pas assez vite pour préserver la planète ?

Le rythme du texte est aussi très révélateur car il représente le rythme de l'action mondiale sur la sauvegarde de l'environnement : « se regarder dans les yeux, puis on avance pas à pas, au fur et à mesure on avance, la pente n'est pas si dure » ... et bien sûr « ils auraient dû faire plus attention  c'est sûr » qui renvoi directement aux différents mode de consommation.

Il faut, à la lecture de ce magnifique album, se souvenir que cet évènement pourrait se produire n'importe où et n'importe quand. Personne n'est à l'abri de la révolte de la nature. Soulignons également la dédicace d'Émilie Vast qui s'adresse: « à tous les animaux, tous les végétaux du monde ».

 Enfin, la beauté de ce livre réside aussi dans l'accord entre la forme et la morale de l'album. Les éditions MeMo utilisent un papier issu de forêts gérées durablement et font imprimer leurs ouvrages principalement en France ou en Europe et pour cela je leur dis Bravo !

Marlène Demen (novembre 2015)

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01/11/2015 | Lien permanent

LA GRANDE ÉPOPÉE DE PETIT POUCE

grande épopée de Petit Pouce.gifAlbum conte
de Yui TOGO (texte)

& Marie CAUDRY (illustrations)
Éd. Picquier jeunesse,  coll. Contes d’un soir de printemps
Septembre 2012 – 12 €

Un vieux couple se lamentait de ne pas avoir d’enfant. Chaque matin il se rendait au temple, priant d’avoir une descendance, jusqu’au jour où le pouce de la vieille femme vint à enfler et qu’en sortit un tout petit garçon. Ses parents décidèrent de l’appeler Petit Pouce et l’élevèrent avec amour. Des années plus tard, bien que n’ayant pas du tout grandi, Petit Pouce décide de découvrir le monde. À la ville, il devient (tout-petit) samouraï et garde de la fille du seigneur. Dans la région, un ogre faisait des ravages dévorant humains et animaux. Un jour, le monstre s’en prend à la princesse. Vite avalé par l’ogre, c’est de l’intérieur que Petit Pouce va le libérer de son insatiable faim et par là, gagner l’estime et la reconnaissance de tous. Et c’est l’ogre, enfin apaisé, qui lui donnera taille humaine.

Dès la parution de La Balade de Max (Albin Michel jeunesse) en 2007, Marie Caudry affirmait un style bien à elle, où une multitude de traits se fondent dans de grands aplats de couleurs, toujours un peu assourdies ; où d’infinis détails habitent de grands décors, où personnages humains et animaux se mêlent, les uns souvent affublés de caractéristiques propres aux autres (casque à oreilles, masques…) Le tout dégageant une incroyable poésie pleine d’humour, de légèreté et de gravité conjuguées. Son talent s’affirme de livres en livres et ici épouse à merveille ce beau conte japonais, premier d’une nouvelle collection aux éditions Picquier jeunese. Comme la grande Kitty Crowther et quelques autres, Marie Caudry réussit cette alchimie entre enfance et âge adulte. Entre travail d’artiste et livre pour enfant.

Ariane Tapinos (septembre 2012)

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12/10/2012 | Lien permanent

PETITE MAIN PETIT POUCE

Petite main petit pouce.gifAlbum tout carton et interactif
de Martine PERRIN

Éd. Seuil jeunesse
Août 2012 – 12 €

Depuis bientôt dix ans, Martine Perrin poursuit son travail en direction des plus petits. Avec ses jeux de formes, de couleurs, ses silhouettes, ses découpages, ses livres sont parmi les plus originaux et les plus beaux. Sur le chemin, Qui ou quoi, Sous les étoiles la terre, ou encore le tout récent et époustouflant Pop’up Zoo sont de merveilleux livres pour le bébé de quelques mois qui commence à voir les couleurs mais aussi un émerveillement pour l’adulte qui partage cette lecture.

Dans ce dernier livre, Petite main petit pouce, pas de découpages mais, pour l’enfant un peu plus grand, un appel au jeu, à la découverte du livre avec ses petites mains. Il faut chatouiller le chat, suivre le chemin, toquer à la porte, sauter par dessus les moutons… C’est que lire, pour les plus petits, c’est une aventure tactile. Les petits manipulent, triturent, mordillent… Et c’est à ses plaisirs-là que Martine Perrin convie les enfants qui deviendront de grands lecteurs.

Ariane Tapinos (septembre 2012)

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20/09/2012 | Lien permanent

PETIT VENTRE & PETITES MAINS

Petites mains.gifdeux albums tout cartons
de Emma ABDÅGE
Traduit du suédois par Aude Pasquier
Éd. Cambourakis, novembre 2015 – 9€

« Petit ventre ! Qu’as-tu fait ce matin ? », « Petites mains ! Qu’avez-vous fait aujourd’hui ? » C’est par ces questions que commencent ces deux merveilleux petits albums carrés tout carton. Et petites mains de répondre : « nous avons touillé la bouillie, caressé le chat… », tandis que petit ventre a « gargouillé de faim », s’est « baigné dans la mousse »…

Après Petits pieds et Petit nez (Cambourakis, mai 2015), et la formidable série des Leni*, Emma Adbåge, réussit une nouvelle fois à mêler tendresse et humour pour parler du quotidien des plus petits. Dans ces deux derniers albums, et surtout dans Petit ventre, le plus original des deux, elle montre comment les jeunes enfants sont capables de s’amuser de ce qui leur est le plus familier. 

Petit ventre.gif

Grâce à son talent, nous partageons ici l’émerveillement des petits pour leur propre corps. Version laïque du refrain de la chanson (un peu ridicule) de Patrick Topaloff : « j’ai bien mangé, j’ai bien bu, j’ai la peau du ventre bien tendu… »,  ce petit ventre-là est un enchantement qui nous rappelle qu’il n’est nul besoin d’accumuler les jeux et les jouets pour occuper les enfants. Il faut savoir être à leur écoute pour partager, comme le fait ici Emma Adbåge, leur découverte d’eux–mêmes et du monde qui les entoure.

Ariane Tapinos (février 2016) 

* Le personnage de Leni est à retrouver dans trois albums parus aux éditions Cambourakis, Leni fait la grande (mai 2015), Leni fait le bébé (février 2014), Leni. Mon Josef à moi ! (novembre 2013).

Retrouvez ICI, l'entretien que nous avons réalisé avec Frédéric Cambourakis, le fondateur des éditions du même nom, pour le numéro 71 de la revue Citrouille (septembre 2015)

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07/02/2016 | Lien permanent

PETIT SOMME

animaux,foret,sommeilalbum
de Anne Brouillard
Éd. Seuil Jeunesse, mai 2014-13,50 euros.

Comme il fait bon, Grand-Maman place le berceau de bébé dehors pour qu’il fasse un  petit somme. Mais bébé ne l’entend pas de cette oreille et se met à crier. « Chut ! Chut ! » siffle le merle qui s’est doucement approché en compagnie du renard, de l’écureuil, du hérisson, du lièvre et de bien d’autres animaux curieux de la forêt ; « il ne faut pas déranger Grand-Maman, elle fait quelque chose d’intéressant ! »  Quelque chose de bon peut-être ? Mais y en aura-t-il pour tout le monde ?

Une forêt moins calme qu’il n’y paraît, une grand-mère attentionnée, des animaux curieux et gourmands, un bébé  qui n’a pas envie de dormir ; Anne Brouillard a rassemblé tous ces ingrédients pour offrir à ses lecteurs une histoire malicieuse et pleine de douceur.

La quiétude de cette fin d’après-midi est restituée, dans ses couleurs, sa luminosité de main de maître. Le paysage qui offre aux personnages (et à l’imagination du lecteur !) recoins et cachettes, regorge de détails minutieux (on peut y reconnaître chênes, fougères…) et rappelle celui d’un précédent album (De l’autre côté du lac, publié aux éditions Le Sorbier en janvier 2011.

Une vraie réussite à lire et relire à l’heure du goûter…avant ou après un petit somme !

Nathalie Ventax (juin 2014)

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06/06/2014 | Lien permanent

LE GRAND VOYAGE

animaux,écologie,nature,trainalbum
de Bill PEET
Adaptation française d'Emmanuelle PINGAULT, éd. Milan, coll. Mes Albums, septembre 2014 - 9,90 €

Un raton laveur, deux opossums, une moufette, six lapins, cinq grenouilles et un crapaud cohabitent pacifiquement dans une belle clairière où poussent peupliers, saules et un grand sycomore et serpente un ruisseau. La clairière n'est pas loin de la grande ville et le chemin de fer passe à proximité mais nos seize animaux vivent bien tranquilles jusqu'au jour où un bruit terrible retentit et que tous les oiseaux s'envolent. Décidant qu'il vaut mieux vérifier ce qui produit ce redoutable grondement, le raton laveur part à la pêche aux informations et découvre pelleteuses et bulldozers à deux pas de leurs domiciles.
 Il n'y a plus qu'une solution, conclut le raton laveur : Il faut partir et trouver une autre clairière .

Mais comment faire pour s'enfuir assez vite et parcourir l'immense distance qui les sépare de la pleine nature ? Le raton a là encore une idée : Il suffit de prendre le train ! Voilà donc nos seize animaux qui dans un scène digne des meilleurs western et films d'action se jettent sur le toit d'un wagon et partent à la recherche de leur nouvelle clairière. Un problème se pose vite cependant : comment descendre du train qui roule à toute allure et ne s'arrête lui que dans les grandes villes ?.
Une histoire tout à fait délicieuse sur les conséquences de l'urbanisation et la disparition de ces petits coins de nature dans lesquels vivent - à la périphérie des villes - de nombreux petits animaux. William Peet, grand auteur pour la jeunesse américain (qui a notamment travaillé avec Walt Disney ) s'est très tôt ( cet album a été publié pour la première fois en 1966) intéressé à la préservation de la nature, thème que l'on retrouve souvent dans ses albums, et les petits lecteurs d'aujourd’hui découvriront avec joie ce grand classique toujours - et peut-être bien plus – d'actualité.

Nathalie Ventax (septembre 2014)

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04/09/2014 | Lien permanent

GRANDE FILLE

maman,papa,fratrie, spectacle, école, japon,chagrinalbum
de Chiaki OKADA (illustrations) & Etsuko ARAI
Traduit du japonais par Mutsumi Funato
Éd. Seuil jeunesse, janvier 2017 - 13,50€

Léna est très excitée : demain c’est la fête de l’école et elle joue dans une pièce de théâtre ! Mais au réveil…patatras, Hayato, son petit frère a de la fièvre et maman doit l’accompagner chez le médecin. Léna va devoir se débrouiller toute seule pour enfiler son costume et se coiffer comme une princesse. Elle va devoir être une « grande fille » mais saura t’elle retenir ses larmes si maman n’arrive pas à temps pour le spectacle ?

Comme dans ses précédents albums, Portrait d’ours, J’attends maman et Une nuit à la bibliothèque, Chiaki Okada saisit avec justesse les moues des petits et la tristesse qui les saisit parfois face aux grands chagrins que les adultes leur font vivre.

Pas facile de grandir et de partager sa maman !

Surtout qu’ici, il ne faut pas compter sur papa ! Il fait une brève apparition (il se fait servir le thé…) au début de l’album mais disparaît ensuite totalement et il n’est pas question de lui pour accompagner Léna à l’école, assister au spectacle ou conduire Hayato chez le médecin. Bref, si le modèle de « grande fille » de Léna est sa maman, il va lui falloir beaucoup d’abnégation ! A moins, on peut toujours rêver, qu’au Japon, comme chez nous, l’ère du partage des tâches domestiques et de l’éducation des enfants soit pour demain…

Ariane Tapinos (février 2017)

A lire sur notre blog, la critique de J'attends maman.

A lire, par la même illustratrice, le très beau C'est toi le printemps ? (texte de Ko Okada, Seuil jeunesse, 2014).

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21/02/2017 | Lien permanent

PETITE FRIDA

PetiteFrida.jpgalbum
de Anthony BROWNE
Traduit de l’anglais par Camille Guénot
Éd. Kaléidoscope, avril 2019 – 15€

Avant même le terrible accident qui, à l’adolescence, meurtrira son corps pour toujours, Frida Kahlo a eu la polio. Elle en a gardé une boiterie impossible à cacher, une différence qui déjà fait d’elle un être à part. Un être qui ira trouver dans son imaginaire l’amie et l’inspiration de toute une vie d’artiste.

Ici point de déclinaisons marketing du personnage de Frida Kahlo comme on en a tant vu ses dernières années : vaisselle, linge de maison, sacs et babioles à l’effigie de la peintre mexicaine devenue l’icône des bobos et autres hipsters.
Anthony Browne, avec le talent qu’on lui connaît, rend lui hommage à la puissance de l’imagination créatrice d’une grande artiste. Il interprète sa vocation et son inspiration à la manière du « jeu des formes » qu’il a si souvent décrit dans ses albums, comme dans son autobiographie* où il dit de ce jeu qu’il est «fil conducteur », « au centre de (son) oeuvre et de (sa) vie.». Comme son personnage de Petit Ours qui dessine le monde qui lui convient, la petite Frida, dessine un monde plus grand, où elle est libérée de son corps meurtri, un monde où existe son double, son âme sœur, capable de se mouvoir comme elle-même ne le peut pas.

A y regarder de plus près, l’anecdote, tirée du journal de Frida, rapportée dans la postface de l’album et qui en forme la trame, sied parfaitement à Anthony Browne qui n’a de cesse de s’affranchir des contours de la réalité par la force de son imaginaire. Pour autant, et comme dans la peinture de Frida Kahlo, le monde d’Anthony Browne n’est pas celui des Bisounours mais un univers, unique dans l’album jeunesse, qui donne à voir le travail, les rapports de classes et de genre, la violence et la peine. 

Cet album biographique et par là, de prime abord, un peu différent de ceux auxquels Anthony Browne nous a habitué, est peut-être l’un de ses plus personnel. On y retrouve plusieurs de ses thèmes de prédilection :  la force consolatrice de l’imagination, l’art, la figure du père, la marginalité, le poids du corps, la fraternité (sororité imaginaire ici) … mais aussi ses propres œuvres : Le Jeu des formes et la série des Petit Ours, bien sûr, mais également Alice au Pays des Merveilles, Les Tableaux de Marcel, Marcel le rêveur… Et bien sûr, Frida et Petit Ours** !

Ariane Tapinos (juin 2019)

* Anthony Browne – Déclinaison du jeu des formes. Mon métier, mon œuvre. Avec Joe Browne, Kaléidoscope, 2011

** Texte de Hanne Bartholin, Kaléidoscope, 2015.

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27/06/2019 | Lien permanent

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