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TOUR À TOUR SUR UN FIL | album de Mordecai GERSTEIN

Tour à tour.gifAdapté de l’américain par Jeanne Simonneau
Éd. Le Genévrier, coll. Caldecott
août 2011 - 17 €
 

À l’aube d’un jour d’août 1974, les New-Yorkais ont découvert un curieux et fascinant spectacle: sur un fil tendu entre les deux tours jumelles du World Trade Center alors en construction, un fin jeune homme marchait comme suspendu dans les airs…

Philippe Petit, artiste de rue et funambule passionné, contemplait la ville à 400 mètres au dessus du sol et promenait sa silhouette, tel un oiseau se prélassant sur un fil. Aidé par des amis, il avait, la veille, pénétré dans l’une des tours en se faisant passer pour un ouvrier du chantier. Hissant 200 kilos de câbles et de matériels divers, il avait attendu la nuit et le départ des derniers ouvriers pour déployer son cordage entre les deux tours séparées par 43 mètres de vide. 

Philippe Petit n’en n’était pas à son premier coup d’éclat (il avait par exemple dansé entre les tours de la cathédrale Notre-Dame de Paris) et savait que jamais on ne lui donnerait l’autorisation de réaliser un tel exploit. C’est donc durant la nuit qu’il prépara son magnifique forfait et au petit matin que les habitants de la «Grosse pomme» le découvrirent marchant au milieu des nuages… et qu’il se fit arrêter par la police… et condamner à donner un spectacle gratuit pour les enfants! 

De cette performance un peu magique, Mordecai Gerstein a tiré un très bel album – où dominent les gris des tours et les bleus du ciel – qui rend à la fois hommage à Philippe Petit et aux tours jumelles détruites il y a tout juste dix ans, dans l’attentat que l’on sait. Des tours, Mordecai Gerstein dit que, bien qu’elles aient disparues, elles sont «dans notre mémoire, comme imprimées dans le ciel» et que l’exploit de Philippe Petit «reste attaché à ce souvenir»… 

Une jolie manière de célébrer ce triste anniversaire. 

 Ariane Tapinos (septembre 2011)


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25/09/2011 | Lien permanent

Un sari couleur de boue | roman de Kashmira SHETH

un sari couleur boue.gifTraduit de l’américain par Marion Daton
Éd. L’Écol
e des loisirs | coll. Médium | mai 2010 | 262 pp. – 11€

Leela est une petite fille joyeuse qui vit entourée de l’affection des siens. Sa famille qui habite le Gujarat, l’État le plus à l’ouest de l’Inde, appartient à la caste des brahmanes, la plus haute des castes hindoues et ne manque de rien. Elle vit avec ses parents, son oncle et sa tante et a un frère plus âgé, Kanubhai, qui poursuit ses études à Ahmadabad.  Promise à un jeune homme de sa caste, Ramanlal, à l’âge de deux ans et demi et mariée à neuf ans, Leela approche de ses treize ans en cette année 1918, et devra bientôt, à l’issue de la cérémonie de l’anu, rejoindre la famille de son mari. Elle est encore une petite fille joyeuse et choyée par ses parents mais se prépare avec bonheur à aller vivre chez sa belle famille qui l’accueille toujours avec gentillesse et la gâte presque autant que ses propres parents.
La mort de Ramanlal, mordu par un serpent, bouleverse son enfance heureuse et insouciante.

D’enfant mariée elle devient enfant veuve. On lui rase la tête, elle doit quitter ses habits colorés et ses bijoux étincelants pour revêtir le chidri, un sari couleur de boue, et vivre recluse une année entière. Surtout, son avenir plein de promesses se fige dans cet état de malheur: elle ne sera plus jamais qu’une veuve, une enfant puis une femme qui ne pourra se marier et devra s’effacer pour ne pas subir les moqueries des uns et les violences des autres. Sa famille est au désespoir mais ne songe pas un instant à remettre en question les traditions ancestrales même si tous, et surtout sa mère et sa tante, perçoivent l’immense cruauté de ce qu’ils font subir à Leela. Seul son frère se révolte contre cette injustice et s’appuyant sur les discours de Gandhi, sur l’égalité entre les hommes et les femmes, tente de faire entendre raison à ses parents. C’est peine perdue mais ils acceptent que l’institutrice du village vienne, chez eux, faire l’école à la recluse.
Autour d’eux, le monde change. Gandhi lutte contre l’iniquité de l’occupation anglaise et l’injustice de certaines traditions hindoues. Au sein de leur maison, Leela elle aussi se transforme et, aidée de son frère, décide de ne pas se résoudre à l’avenir qu’on lui destine.

Un sari couleur de boue est un roman poignant parce qu’il décrit les ravages d’une pratique cruelle et injuste sur ceux-là mêmes qui l’appliquent. La famille de Leela est aimante et le châtiment auquel elle la contraint est d’autant plus terrible qu’il survient au cœur d’une vie heureuse et pleine d’espoirs. Kashmira Sheth, qui dit s’être inspirée de la vie de sa grand-mère née au Gujarat en 1888, joue avec talent des contrastes entre l’insouciance heureuse de Leela, petite fille gâtée et joyeuse et la morosité désenchantée et désespérée de l’enfant veuve. Aux premiers chapitres qui plongent le lecteur dans une Inde saturée de couleurs, d’odeurs, de saveurs (mille recettes délicieuses parsèment le récit), succèdent l’interminable attente, l’atonie des couleurs et des goûts. Le lecteur, comme Leela, est alors contraint dans un espace clos, où lui parviennent l’écho lointain de l’histoire en marche et des premiers succès de Gandhi.
Un roman qui permet, à travers un destin individuel, de découvrir une petite partie de l’histoire de l’Inde.

Ariane Tapinos (mai 2010)

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31/05/2010 | Lien permanent

Un automne à Kyoto | roman de Karine REYSSET

Automne Kyoto.jpgÉd. L’École des loisirs | coll. Médium | avril 2010 | 176 pp. – 10€

Cet automne à Kyoto c’est celui que Margaux, seize ans et sa sœur Apolline, quatre ans, passent avec leur père, dramaturge passionné de théâtre japonais et qui a obtenu une bourse du ministère des Affaires étrangères, dans l’ancienne capitale impériale du Japon. Seize ans c’est un âge difficile pour partir loin de ses amis et de ses amours. Et même si Margaux s’est plongée dans les romans de Mishima et d’Haruki Murakami et les films d’Ozu, de Takeshi Kitano ou Hayao Miyazaki, le départ est rendu plus difficile encore par son amour naissant pour Mathias et par le brusque changement de programme de sa mère. Celle-ci, appelée comme costumière sur un tournage, décide de ne pas suivre sa famille pour raccrocher les wagons d’une vie professionnelle en sommeil depuis la naissance d’Apolline.

Voilà donc Margaux partie pour trois mois d’immersion culturelle au Japon et de baby-sitting. Trois mois à se serrer à trois dans un studio avec mezzanine à la Villa Kujoyama qui accueille chaque année des artistes français en résidence. Trois mois qui vont changer sa vie et son rapport au monde.
Margaux découvre l’amour, tiraillée entre Mathias resté en France et Éric, un jeune photographe logé lui aussi à la Villa Kujoyama, mais aussi le désamour de ses parents ou plutôt la difficile réalité de la vie avec son père toujours au seuil de la dépression.

Et bien sûr, Margaux découvre aussi le Japon et les merveilles de Kyoto. Les splendeurs de la nature qui change au fil des semaines, les cloches qu’on fait sonner à l’entrée des temples, les statuettes des Tanuki sur les chemins, les torii cachés sous la frondaison des arbres, le goût surprenant des pâtisseries japonaises, l’amertume du thé vert…
Si le récit de cette saison si particulière qui fait passer de l’enfance à l’âge adulte avec ses abandons et ses espoirs, est assez classique, Karine Reysset transporte avec succès son héroïne et son lecteur dans un Kyoto intemporel. Elle fait passer dans son récit – sous la forme, notamment, de listes que tient Margaux des choses qui lui plaisent, l’émeuvent, la font rire… et de dessins tout en finesse, de Pauline Reysset – son propre émerveillement devant les beautés de la ville aux 2000 temples et palais et aux innombrables jardins.

Il y a dans la retenue de son écriture quelque chose qui entretien une tension et donne vie à ce basculement qui guette Margaux mais aussi à ce voyage au pays du soleil levant.

Ariane Tapinos

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25/08/2010 | Lien permanent

Un Noël sens dessus dessous | album d'Elina WARSTA

noel sens dessus.gifTraduit du finnois par Johanna Kuningas
Éd. P’tit Glénat, octobre 2010
11 €

C’est bientôt Noël et tout va de travers! Boudin, le chien du Père Noël est très angoissé… et il n’a pas tort. Au bureau de poste, le lutin-secrétaire mélange les lettres des enfants, la machine à fabriquer les cadeaux s’emballe, le costume du Père Noël a déteint, il devra faire sa tournée vêtu de rose et les écureuils-barbiers se sont un peu emballés en lui taillant la barbe! Noël sera-t-il gâché? Pas de panique, même quand tout va de travers, la magie de Noël opère… et les surprises sont toujours les bienvenues!

Si on retrouve neige, traîneau et sapins, voilà tout de même un album qui joue avec bonheur de l’image traditionnelle du Père Noël. Des lutins stressés, une relookeuse personnelle, des cadeaux inattendus, que de surprises! On apprendra au passage comment faire son propre calendrier de l’avent et tout ce qu’il faut savoir sur le dangereux métier de lutin espion.

Nathalie Ventax
(novembre 2010)

 

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09/12/2010 | Lien permanent

Ce type est un vautour | album de SARA et Bruno HEITZ

ce type est vautour.gifÉd. Casterman, coll. Les Albums Casterman | février 2009 | 13,95 €

Cet album nous a dérangées à la première lecture par la force des images et le réalisme du texte, parfois cru. Le sujet douloureux et délicat de la recherche affective d’une mère qui élève seule sa petite fille évolue peu à peu vers une situation violente.
Des relectures nous permettent d’apprécier le texte et les images qui nous plongent dans un quotidien tellement fréquent que l’on oublie d’y réfléchir; c’est le grand mérite de cet album.
Le choix du chien comme narrateur permet une vision distanciée mais objective de la situation. Il est à la fois témoin et acteur puisqu’il remplit son rôle de gardien et protège la famille. Il assiste au déchirement de la femme, «Elle», tiraillée entre son rôle de mère et son désir de femme pour «le type» à l’harmonica.
Le récit, organisé en différentes scènes, ponctuées tour à tour par deux phrases – «Ce type est un vautour», «Ce bar est un enfer» – qui participent à la montée en puissance de l’action, trouve un apaisement final.
Les gravures, très colorées, cernées de noir vibrent à l’unisson du texte et présentent le décor du point de vue du chien.

Nous avons apprécié la qualité éditoriale de cet album qui mérite d’être partagé.
Il nous semble plutôt destiné à de jeunes adolescents

Josuan (8 avril 2009)

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07/05/2009 | Lien permanent

Un ravioli ne fait pas le printemps | roman de Dominique TELLIER

un ravioli ne fait pas.gifÉd. L'École des loisir, coll. Neuf | mai 2009 | 176 pages - 9€

Embarquement immédiat pour un incroyable voyage en Chine: un tunnel creusé sous son lit suffit à Kosmo pour passer de l'autre côté du miroir… Enfin, de la planète. Enfin, un peu des deux. Ce tunnel l'amènera aussi sûrement à tomber dans les bras d'une jeune et très jolie Chinoise (Liu) et à partir en quête du secret de l'immortalité, sur les conseils avisés d'un ravioli bavard…

Ce que Kosmo découvre (et le lecteur avec lui) n'est sûrement pas la Chine réelle, contemporaine. Quoique… Dans cette Chine rêvée, passé et présent se côtoient, se confondent ou s'additionnent, de sorte que l'on cesse très vite de mettre en doute ce que l'on lit. Confucius peut venir taper la causette sur un banc public, un ravioli peut apprécier les bains de thé parfumé, se réincarner en corbeau, puis en dragon, lequel peut survoler Xi'an et ses files de touristes faisant la queue devant l'armée enterrée de soldats en terre cuite du premier empereur de Chine. Au passage, on aura appris la recette des ravioli, du riz cantonnais et des tsampa (bouillie à base de farine d'orge grillé, très roborative).

Le livre de Dominique Tellier fait fi de la rationalité et du vraisemblable occidental: Kosmo accepte presque sans sourciller que les objets lui parlent, il apprend le chinois en quelques minutes, de même que la langue des signes (ça tombe bien: Liu est sourde-muette), il ne met jamais en doute aucune apparition, ne néglige aucun conseil, même venu du Yéti (qui est en fait un ermite-peintre calligraphe, et a recueilli notre héros dans la montagne après 263 jours de jeûne). L'histoire apparaît comme une succession de tableaux et de détails pittoresques ou incongrus, ou encore de clins d'œil au lecteur, semblables à des arrêts sur image: avant de se lancer dans une partie de foot avec des lamas au Tibet, Kosmo, qui ignore tout de ce sport, «vérifie s'il avait le numéro de Zinedine Zidane. Il ne l'avait pas», la partie peut commencer. Pourtant au-delà de l'accumulation et de l'apparente incohérence, l'auteur déroule mine de rien le fil conducteur de son histoire - le secret de l'immortalité, la vie la mort l'amour et la poursuite du cycle… - et dépose ici et là quelques galets, quelques pistes de réflexion, libre au lecteur de s'en saisir. Que l'on s'intéresse ou non à la mythologie chinoise, à la religion et la géo-politique de ce grand pays, ce livre qui tient du conte, du roman d'aventures et du récit initiatique, se déguste avec bonheur.

Corinne Chiaradia (juin 2009)

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23/06/2009 | Lien permanent

Dinotopia, un voyage à Chandara | album de James GURNEY

9782215055761.jpgTraduit et adapté de l’américain par Juliette Saumande | Éd. Fleurus | oct. 2008 | 20 €

On a laissé Arthur Denison et son fils tout à la découverte de leur nouvel univers, extravagant et poétique, dans Dinotopia, l’île aux dinosaures, paru en 2000 aux éditions Albin Michel et malheureusement épuisé. On les retrouve ici, à la veille d’un grand voyage aux confins de l’île, à la découverte de la mystérieuse ville de Chandara et de son étrange empereur Kahn. Laissant son fils à ses activités de pilote de skybax (patrouille de surveillance aérienne formée par des ptéranodons), Arthur Denison entreprend ce long et périlleux voyage en compagnie de Bix, sa précieuse amie, une femelle Protoceratops. Le voyage sera d’autant plus dangereux, qu’un malotru leur a volé l’invitation de l’empereur Khan, seul sauf-conduit pour pénétrer dans Chandara.

Ce voyage est un prétexte à la description, en mots et en images, de ce monde merveilleux inventé par James Gurney. À la manière des peintres orientalistes, ou des lithographies de David Roberts, il dessine un univers chatoyant et romantique, auquel il ajoute une part de fantastique.  Ancré dans la tradition des utopies du XIXe siècle, Dinotopia est un monde tolérant et multiracial, où les dinosaures vivent en bonne intelligence avec les humains, ces derniers se préoccupant plus des sciences et des arts, que du profit.
La forme même de l’ouvrage – un gros volume qui laisse place à de grandes illustrations très colorées, tout en proposant un long texte d’une belle facture classique – fait penser à un ouvrage ancien et précieux.
Entreprendre la lecture de Dinotopia, c’est voyager dans nos rêves en effleurant ici et là des paysages, des coutumes, des questionnements, qui sont ceux de notre monde bien réel.

Ariane Tapinos (février 2009)

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17/02/2009 | Lien permanent

MON FRÈRE EST UN CHEVAL / MON CHEVAL S'APPELLE ORAGE

cheval,mongolieRoman
d'Alex COUSSEAU
Éd. Rouergue, coll. boomerang
Janvier 2013, 22 & 22 pp. – 6 €

Côté pile, Elvis, un garçon de huit ans, doit se séparer de son cheval qui, né la même nuit que lui, est comme son frère. L’hiver très froid a décimé le troupeau de ses parents et Elvis va vendre à la ville celui qui est devenu une partie de lui-même.

Côté face, une petite fille, Sarantoya, se voit offrir un cheval pour ses huit ans. Elle l’appellera Orage. Une nuit, Orage s’enfuit, la fillette accrochée sur son dos. Au bout de trois jours d’une épuisante cavalcade, le cheval et l’enfant distinguent une silhouette au loin. C’est Elvis…

Deux très beaux textes qui peuvent se lire séparément aussi bien qu’ils se complètent.Deux portraits d’enfants esquissés dans leur relation particulière à un cheval qui n’appartient à personne… Alex Cousseau met tout son talent (et il est grand) à hauteur des plus jeunes et des amoureux des chevaux (et ils sont nombreux !) Avec, cerise sur le gâteau, des histoires qui se conjuguent au féminin et au masculin.

Une collection originale, Boomerang, qui propose des récits courts et accessibles à ceux qui lisent déjà tout seuls, qui vont par deux. Deux histoires dans un seul livre, ça fait un petit roman plus épais, comme pour des plus grands.

Ariane Tapinos (février 2013)

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08/05/2013 | Lien permanent

UN NOËL D'ENFANT AU PAYS DE GALLES

Un Noël d'enfant au Pays de Galles.jpgroman poétique
de Dylan THOMAS, illustré par Peter BAILEY
Traduit de l'anglais par Lili Sztajn
Éd. Gallimard Jeunesse, (première édition française du texte : Denoël 2005) octobre 2015, 74 pages - 13,90€

« Il y a de cela des années et des années, quand j’étais un petit garçon, quand il y avait des loups au pays de Galles, quand les oiseaux de la couleur des jupons de flanelle rouge frôlaient d’une aile vive les collines aux courbes de harpe, quand nous chantions et nous prélassions toute la nuit et le jour dans des grottes qui sentaient le dimanche après-midi dans les salons humides des fermes, et que nous chassions, avec des mâchoires de diacres, les Anglais et les ours, avant l’automobile, avant la roue, avant le cheval à tête de duchesse, quand nous montions à cru les collines heureuses, il a neigé, neigé. »

Le poète Dylan Thomas égrène des souvenirs des Noël de son enfance au pays de Galles. Du temps où la neige recouvrait les collines, du temps ou les oncles « à forte carrures » et les « tantes menues » venaient partager le repas familial. Le lecteur comme l’enfant qui l’interroge sur ces Noëls d’antan, s’émerveillera de ce qui existait alors, magnifié et transformé par le souvenir du poète et sa langue musicale. Car même si la neige tombe encore en décembre au pays de Galles, elle ne monte plus « du sol en écharpes », elle ne pousse plus « en une nuit sur les toits des maisons comme une mousse pure et bisaïeule ».

La poésie transforme le quotidien et insuffle de la magie dans nos souvenirs. Si bien qu’il n’y a nulle nostalgie dans ce voyage au pays de l’enfance mais une invitation à la rêverie. Cette lecture – qu’il faut faire à haute voix pour entendre toute la subtilité et la malice de la prose poétique de Dylan Thomas – donnera à chacun l’envie de parfumer les maisons d’écorces d’orange, d’allumer le feu dans les cheminées, de prolonger la soirée de Noël. Elle donnera aux enfants l’idée d’écouter, en douce, les adultes et d’imaginer des hippopotames, ou toutes autres créatures incongrues, marquant de leurs pas lourds la neige fraiche. 

Ce livre, avec ses phrases sinueuses et parfois interminables, comme se déroulent les souvenirs dans nos mémoires,  et ses aquarelles délicatement humoristiques, est une petite merveille qui devrait trouver sa place aux pieds des sapins, aussi bien pour les grands que pour les petits. Ou, à l’idéal, dans la chaleur d’une lecture partagée.

Ariane Tapinos (novembre 2015)

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30/11/2015 | Lien permanent

COMMENT FABRIQUER SON GRAND FRERE/ un livre d'anatomie et de bricolage

corps,fratriealbum documentaire
de Anaïs VAUGELADE
Éd. L'École des Loisirs, novembre 2016 -19,80 €.

Zuza est de retour, et elle veut un grand frère. Pas un petit frère : ça c'est facile, tout le monde sait comment on fait. Non, Zuza veut un GRAND frère, et les grands frères, et bien, il faut les fabriquer... Heureusement, Zuza sait exactement comment faire, elle a tout ce qu'il lui faut pour bricoler le grand frère idéal et, en cas de doute, le crocodile se tient prêt, son encyclopédie crocodilis à la patte. La construction peut commencer : des os jusqu'au bout des ongles, Zuza, le crocodile et leurs jouets-assistants nous entraînent dans une découverte à la fois fantaisiste et rigoureusement exacte du corps humain .

 

Le dernier album d'Anaïs Vaugelade flirte avec le documentaire et fait découvrir aux jeunes lecteurs comment se compose le corps humain : Zuza, apprentie docteur Frankenstein fabrique son grand frère avec minutie et sérieux et chaque étape de la construction est l'occasion d'une nouvelle leçon.
Un album qui fourmille d'informations et d'humour pour enfin comprendre comment fonctionnent les grands frères... et tous les autres !

Nathalie Ventax (décembre 2016)

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31/12/2016 | Lien permanent

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