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Biblio chute du Mur de Berlin

Mur7.JPG1989 / 2009… Que tombent les murs
13 août 1961 – 9 novembre 1989: en vingt-huit ans et quelques mois, des kilomètres de béton ont symbolisé – symbole ô combien tangible – la partition du monde occidental en deux blocs antagonistes. À l’automne 1989 les fondations de l’ouvrage étaient déjà sérieusement sapées, et les signes du renoncement à la bataille de l’un des deux protagoniste – l’URSS agonisante – se multipliaient déjà depuis plusieurs mois… Il fallait pourtant que ce symbole s’effondre physiquement, qu’il soit attaqué, percé, enjambé, ravagé, traversé par des hommes et des femmes libres de le mettre à bas en toute impunité pour ébranler notre incrédulité de westis confortablement installés devant leur poste de télévision. La transmission de ce passé – la Guerre froide, l’utopie et la dictature communistes, la déchirure entre Est et Ouest, les individus ballottés ou luttant pour se faire une place et une dignité – est un enjeu de mémoire collective et individuelle dans lequel la littérature jeunesse a un rôle à jouer. Non qu’il faille assigner des «missions» didactiques aux romans ou aux albums, mais parce que l’imaginaire romanesque est un moyen, dérisoire mais puissant, de lutter contre la violence de l’oubli. Ou comme le dit beaucoup mieux que moi Édouard Glissant, «La mémoire est innombrable mais partagée, l’oubli est une arme sans grâce»(1).

Les enfants nés depuis la chute du Mur de Berlin ont aujourd’hui vingt ans. Ils seront bientôt parents à leur tour. Ils n’ont pas connu ce mur-là mais la société dans laquelle ils vivent s’est construite sur ses gravats et ils assistent parfois – trop souvent – à l’érection de nouveaux murs, à la perpétuation et au renouvellement des ségrégations pour lesquelles l’imagination humaine semble illimitée. C’est dans cet esprit que nous livrons ici quelques suggestions bibliographiques pour les guider dans une mémoire vivante. Une manière de rejoindre les préoccupations d’Édouard Glissant et Patrick Chamoiseau quand ils concluent: «Les murs menacent tout le monde, de l’un et l’autre côté de leur obscurité. Ils achèvent de tarir ce qui s’est desséché sur ce versant du dénuement, ils achèvent d’aigrir ce qui s’est angoissé sur l’autre versant, de l’abondance. La relation à l’autre (à tout l’autre, dans ses présences animales, végétales, et culturelles, et par conséquent humaines) nous indique la part la plus haute, la plus honorable, la plus enrichissante de nous-mêmes. Que tombent les murs.» (2)

(1) in. Une nouvelle région du monde, éd. Gallimard, 2006.
(2) in Quand les murs tombent, éd. Galaade,  2007.

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ALBUMS

De l'autre côté.jpgDe l’autre côté
Peter JOHANSSON, éd. Grandir, 1995, 15€
Dans une ville coupée en deux par un mur, les membres d'une même famille vivent séparés et privés de la liberté de se retrouver. La technique de l'auteur – photomontages et collages en gris et brun – et ses personnages à tête de rat, rendent très puissante cette évocation de Berlin et de la noirceur du régime est-allemand.
Un album aussi rare qu'original.

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Le Mur
Mon enfance derrière le rideau de fer

Peter SIS, éd. Grasset, oct. 2007, 16,90€
Avec Le Mur, Peter Sís conclut une trilogie du souvenir, entamée avec Les Trois Clés d'or de Prague en 1994 et poursuivie avec Tibet. Les Secrets d'une boîte rouge en 1998. Trois livres qui cernent le rapport de l'auteur à son pays natal, la Tchécoslovaquie, et à la ville où il a grandi, Prague. Trois livres qui s'inscrivent, en même temps qu'ils lui échappent, dans l'histoire récente du pays - le communisme, la Guerre froide, le Bloc de l'Est... Trois livres qui explorent les espaces de liberté que l'auteur a su se ménager avant son exil américain dans les années 80. [LIRE ICI]



ROMANS

1989 10 nouvelles.jpg1989
Dix nouvelles pour traverser les murs

Sous la direction de Michael REYNOLDS, illustré par Henning WAGENBRETH, éd. Sorbier, octobre 2009, 96 pp. - 18€
Coup de chapeau aux éditions du Sorbier qui publient ce magnifique ouvrage. Y sont rassemblées dix textes d’auteurs européens (français, allemand, tchèque, ruse, polonais, italien, espagnol, hongrois) – des grands classiques (Max Frisch, Henrich Böll, Andrea Camilleri) ou d’autres moins connus en France (la russe Ljudmila Petrusevskaja, la polonaise Olga Tokarczuk) – qui, s’ils ne nous parlent pas tous explicitement du Mur de Berlin, traduisent intimement les fêlures, les douleurs, l’absurdité, le grotesque, le comique involontaire ou la haine tangible dont il fut porteur. L’ambition de l’ouvrage (et sa très belle postface de Michael Reynolds) le destine tout aussi bien aux adultes qu’aux adolescents.

Berlin 73.jpgBerlin 73
Marie-Florence EHRET, éd. Gulf Stream, coll. L’Histoire comme un roman, oct. 2009, 144 pp. - 8€
«Au début des années 70, Sylvie, une jeune lycéenne, traverse une crise morale aigüe. Toute communication semble coupée avec son père et sa mère. Après s’être attachée à un garçon de sa classe qui disparaît en cours d’année, Sylvie sombre dans la solitude et le désarroi jusqu’à ce que son père propose de l’envoyer passer l’été à Berlin chez son ami Rainer dont le fils Thomas, qui a l’âge de Sylvie, est devenu son correspondant depuis peu.(...) Berlin est depuis 1961 coupé en deux par le Mur, et les questions idéologiques recoupent des réalités très concrètes. La grand-mère de Thomas vit à Berlin-Est, et c’est à l’occasion d’une visite chez elle que Sylvie découvre cet autre monde. Quant à Berlin-Ouest, la ville est agitée par les remous des crises politiques générées par les actions des groupuscules d’extrême-gauche.»

Breaking the wall.jpgBreaking the Wall
Claire GRATIAS, éd. Syros, coll. Rat noir, sept. 2009, 242 pp. - 13€
Berlin 1989. À l’Est, Markus Schloss, un agent de la Stasi, est muré dans le silence depuis qu’il a eu un accident cardiaque. À demi reclus chez lui, il a tout le loisir de se remémorer sa vie, ses échecs, ses compromissions. Il relit le journal d’Anna, une jeune fille qu’il a connue, et aimée de loin, il y a des années. À l’Ouest, Klaus Weber témoigne devant la caméra d’une documentariste française. Il raconte sa jeunesse à l’Est, son frère Eric et son amie Anna. Il raconte comment il a tenté de franchir le Mur. Comment, après des années de prison, il est finalement passé à l’Ouest. Les récits de Markus et Klaus sont liés par celui d’Anna et tous les trois ont rendez-vous avec l’Histoire, le 9 novembre 1989. [LIRE ICI]

ici ou ailleurs.jpgIci ou ailleurs
Janine BRUNEAU, éd. La Joie de lire, sept. 2004, 167 pp. - 8,50€
«Léna, enfant protégée et insouciante, vit avec sa mère Nina, artiste peintre dans un village. Alors qu'elle a 12 ans, elle découvre peu à peu l'histoire de son pays et celle de sa famille. Avec détermination, elle s'emploie à reconstituer l'histoire familiale que sa mère, traumatisée, n'a pas pu lui transmettre. Lorsqu'en novembre, le Mur de Berlin tombe, toutes deux espèrent concrétiser leur rêve: immigrer en France. Après d'infructueuses démarches, elles profitent d'une opportunité. Trompées, elles échappent à un réseau de prostitution et rentrent au village.»

Frank tête en l'air.gifFrank tête en l’air
Klaus KORDON, traduit de l’allemand par Martin Ziegler
éd. L’école des loisirs, coll. Médium, 1993, 270 pp. - 16,80€

«Dans le Berlin de l'après-guerre, des liens qui unissent deux frères, orphelins de père, à travers leur passion du football et l'aversion qu'ils éprouvent pour leur beau-père.»

Je t'écris de Berlin.jpgJe t’écris de Berlin
Klaus KORDON
traduit de l’allemand par Marc Lacaze
éd. Gallimard Jeunesse, coll. Folio Junior
mai 1999, 208 pp. - 6,50€

Journées de Frank.gifJournées de Frank n’en finissent pas (Les)
Klaus KORDON, traduit de l’allemand par Martin Ziegler, éd. L’école des loisirs, coll. Médium, 1994, 238 pp. - 10€
«Frank habite Berlin Est. Pour beaucoup de choses, il a maintenant appris à se défendre seul. C'est lui qui a eu l'idée du siècle pour venger toute la classe de Monsieur Karusseit et de son sadisme. Quand Frank rentre de l'école, il s'occupe de son zoo: des souris, des grenouilles, un crapaud, des poissons et une magnifique couleuvre. Ensuite, il va parfois dans le quartier Ouest. Il s'entraîne à ne plus avoir peur de se faire arrêter par les policiers lorsqu'il passe la frontière. Depuis quelques jours, l'agitation règne. Il y a des grèves, on murmure qu'elles seront suivies par des arrestations, et par une intervention des soldats soviétiques. La mère de Frank lui a interdit de sortir. Mais la curiosité sera la plus forte. Les journées de Frank n'en finissent pas est le deuxième volet de l'histoire de Frank.»


King c'est moi.gifKing c’est moi ! (Le)
Günther SAALMANN, traduit de l’allemand par Marie Lauxerois, éd. L’école des loisirs, coll. Médium, 1999 - 10,70€
«...la vie ordinaire dans une ville moyenne d'Allemagne de l'Est, après la chute du Mur de Berlin. La vie banale d'un très bon élève, Rex Kamentz, dont le père se retrouve soudain sans emploi, à cause des restructurations dans son ancienne usine d'armement. La vie courante d'une famille qui dégringole doucement, de petits mensonges en magouilles minables, vers le désespoir. Un déménagement forcé dans la cité pourrie. Le mépris d'une fille aimée. Un père humilié. Un jeune homme révolté. L'ordre qui règne en surface pour mieux entretenir les trafics des adultes. La routine, en somme. Une routine qui mène à l'horreur, quand on essaie d'en sortir.»

Mes Deux Allemagne.gifMes deux Allemagne
Anne-Charlotte VOORHOEVE, éd. Bayard Jeunesse, coll. Millézime, oct. 2009, 348 pp. - 11,90€
«À l’âge de treize ans, Lilly se retrouve orpheline. Son père est mort quand elle était toute petite et sa mère vient de succomber à un cancer. À l’occasion de ses funérailles, elle rencontre pour la première fois Lena, sa tante qui vit en RDA. Lilly se prend d’affection pour cette femme douce, et reste inconsolable après son départ. Elle est sa seule famille, mais elle vit de l’autre côté du mur…
Lilly échafaude alors un plan pour s’enfuir de RFA et effectuer une "évasion à contre sens" afin de la retrouver.»



DOCUMENTAIRES

Chue du mur expliqué....jpgLe Mur de Berlin
et la chute du communisme expliqués à ma petite-fille

Marc FERRO, éd. seuil, août 2009, 121 pp. - 8€
«Pourquoi le Mur de Berlin est-il tombé en 1989? Quelles en furent les conséquences en Europe de l’Est? Et en URSS? La chute du Mur de Berlin a-t-elle entraîné la fin du communisme? A-t-elle bouleversé la situation internationale?»


J'ai vécu le mur de Berlin.jpgJ’ai vécu le mur de Berlin
Philippe DEMENET, photographies Yan MICHALKO, éd. Bayard, coll. Les dossiers Okapi / J’ai vécu, 1993, 96 pp. - 9,90€
«L'histoire du Mur de Berlin et de la partition de l'Allemagne (1945-1989), racontée par trois personnes dont la vie a été bouleversée par ce mur et la profonde division du monde qu'il représentait.»



BD
Marzi 1989.gifMarzi : 1989
MARZI – L'INTÉGRALE, n° 2
Marzena SOWA (texte), Sylvain SAVOIA (dessins), éd. Dupuis, oct. 2009 - 25€
Le 2e volume de l'édition intégrale des souvenirs de Marzi la petite Polonaise – qui avait sept ans lors de l'instauration de l'état de siège de la Pologne par le général Jaruszelski – comporte la réédition des tomes 4 et 5 (remontés, nouvelles couleurs). Cet album-ci comporte un grand nombre d'inédits (BD, dessins, textes, photos, hommages d'autres auteurs…) et toute une partie documentaire suivant le retour de Marzena Sowa avec sa famille et ses amis en Pologne, 20 ans après son enfance, 20 ans après la chute du Mur… En 1989, le monde a changé. En 1989, Marzi a grandi. En 2009, elle a rendez-vous avec l'Histoire.

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07/11/2009 | Lien permanent

L’Enfant du fantôme | roman de Sonya HARTNETT

enfant du fantome.gifTraduit de l’australien par Fanny Ladd et Patricia Duez
Éd. Les Grandes Personnes | août 2010 | 156 pp. - 13€
REEDITION - Première édition au Serpent à Plume

Une vieille dame rentre chez elle et trouve, installé dans son salon, un jeune garçon qui a tout l’air de l’avoir attendu depuis longtemps. Elle lui offre du thé et des gâteaux et, comme une évidence, se met à lui raconter sa vie. Comment, un soir, alors qu’elle venait de terminer sa scolarité, son père lui demanda quelle était la plus belle chose au monde et comment devant la pauvreté de sa réponse, il l’emmena faire un grand voyage autour du monde pendant une année entière. Comment à son retour, elle avait compris que la plus belle chose était la connaissance de toutes les beautés du monde. Enfin, elle lui raconte comment elle a rencontré un homme étrange, Plume, à qui elle a décidé de lier sa vie pendant quelques temps. Le temps d’un amour, un temps que Plume a concédé sur sa liberté jusqu’à ne plus pouvoir y renoncer.  Comment elle a mené sa vie depuis de le départ de son  amour, comment elle a vieilli jusqu’à être aujourd’hui, cette vieille femme qui se raconte à cet enfant surgi de nulle part.

L’Enfant du fantôme est un surprenant et mystérieux roman qui semble flotter entre rêve et réalité. Sonya Hartnett mêle à son récit des créatures fantastiques, issues des mythologies australiennes et qui peuplent la nature de ce territoire-monde. Maddy, cette femme au soir de son existence, revient sur sa vie, les rencontres et les choix qui l’ont menés là, dans ce salon, avec l’enfant. Et peu à peu, le lien qui les unit se dévoile, jusqu’au terme, à la fois évident et empreint de tristesse.
Cette lecture est un voyage poétique, aux Antipodes bien sûr, mais  aussi cœur des questions qui fondent notre rapport au monde.

Ariane Tapinos (octobre 2010)

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Trois samouraïs sans foi ni loi | album de Marcelino TRUONG

9782013914567.jpgÉd. Gautier Languereau | oct. 2008 | 13 €

Akira vient au secours de Mariko, une musicienne des rues, et de sa fille Myako, importunées par des Rônins, ces samouraïs sans maître et parfois transformés en bandits sans foi ni loi. Témoins de cette escarmouche, les commerçants de la ville embauchent Akira pour les débarrasser de ces trois brigands. Akira accomplit sa mission avec rapidité et courage et reprend son voyage, sur les routes du Japon, avec son fils Tojiro, en compagnie de Mariko et Myako. Ils ont la bourse vide mais, en ce printemps, «les cerisiers en fleurs, la lumière et l’air vif» leur appartiennent.

Avec ce troisième volet des aventures d’Akira, le samouraï errant et vertueux, on poursuit avec plaisir le voyage auquel nous convie Marcelino Truong, à travers le Japon féodal, au fil des saisons (Le Samouraï errant / automne, Le Samouraï en armure rouge / hiver et celui-ci, qui se déroule au printemps). Cet Akira a tout du chevalier sans peur et sans reproche. Il est droit, courageux et toujours du côté des plus démunis. Il a recueilli un bébé abandonné (l’histoire est racontée sous la forme d’un flash-back, dans Le Samouraï en armure rouge) et, accompagné de cet enfant devenu un petit garçon, il avance au gré des rencontres et des opportunités de travail.

Les images sont belles, elles mêlent paysages et personnages revêtus de tenues traditionnelles aux multiples motifs. Elles donnent un aperçu de la nature et des habitations, maisons et châteaux, du Japon féodal. Le mode de lecture présente l’intérêt d’allier celui, classique, de l’album, à des pages découpées en plusieurs cases, sur le mode de la bande dessinée. Une manière, et un sujet, qui peuvent se prêter à la lecture par des plus grands.

On attend avec impatience une quatrième aventure, estivale celle-ci, de notre courageux héros…

Ariane Tapinos (février 2009)

À lire également :
Le Samouraï errant et Le Samouraï en armure rouge, de Marcelino Truong, aux éditions Gautier Languereau, avril 2007 et octobre 2008.

 

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17/02/2009 | Lien permanent

La Voix du couteau | roman de Patrick NESS

9782070618286_1_v.jpg

Le Chaos en marche - Livre premier
Traduit de l’anglais par Bruno Krebs | éd. Gallimard jeunesse | avril 2008 | 442 pp. - 15

Dans un monde refermé sur lui-même, un jeune garçon à la veille de devenir un homme, fuit la barbarie des siens et croise la vérité sur son chemin.
Todd Hewitt a treize ans et, selon la loi de Prentissville, dans un mois, il deviendra un homme. Il ignore tout de ce qui fera de lui un adulte, mais il sait en revanche qu’il est le dernier des enfants de Prentissville, cette petite communauté d’où les femmes ont disparu, tuées, lui a t-on dit, par le Bruit, ce virus qui fait que chacun entend les pensées de l’autre. On lui a dit, aussi, que ce sont les Spackles qui ont répandu le virus du bruit et qui sont responsables de la guerre et de la mort des femmes. Enfin, on lui a également appris qu’il n’existe rien en dehors de Prentissville, rien au-delà des marais, que les hommes, et lui l'ultime enfant, sont les derniers de la race humaine à vivre au Nouveau Monde.
La découverte d’une jeune fille, dont les pensées restent impénétrables, va bouleverser toutes les certitudes de Todd et le jeter dans l’inconnu.

À la fin de ce premier volume – trois sont annoncés – on sait à peine plus de choses sur ce monde étrange et sur Todd et Viola. On a crapahuté dans les bois, les rivières et les champs, survécu à de sanglants duels, vu apparaître puis disparaître des personnages attachants et effrayants.
Au-delà des thèmes – intolérance, fanatisme, misogynie, violence… – et de leur échos dans l’Histoire – Pèlerins du Nouveau Monde, massacre des Indiens d’Amériques, puritanisme… – et dans l’actualité, ce qui fait l’intérêt de ce roman c’est son écriture. Le début, surtout, est particulièrement réussi. L’écriture y est heurtée, hachée, oppressante comme ce monde dans lequel toute pensée est bruit, où tout dialogue se fait monologue intérieur, où l’ignorance et l’inculture ont dégradé le langage. Tout au long du roman, Todd court à perdre haleine et dès les premières pages, le lecteur est plongé dans une langue qui ne lui laisse pas reprendre son souffle. Une langue touffue et violentée, fruit de la disparition des livres et de l’omniprésence des autres dans la pensée du héros. Les autres ce sont les hommes de Prentissville, mais aussi les animaux qui les entourent. Le chien de Todd, Manchee, qui aboie des mots simples, des mots sans phrase, sans verbe. Les écureuil: «toupie, toupie», les vaches, ou les moutons, qui ne sont capables que de répéter inlassablement leur nom. Au fil de leur course, de leur fuite, Todd et Viola passent du bruit des hommes à celui de la nature, du silence de Viola aux pensées de Todd, et cet aller et retour entre eux et les autres, comme l’évolution du langage de Todd au contact du monde extérieur, modifient l’écriture et créent des respirations dans la lecture. Puis on est de nouveau happé dans ce foisonnement de sons et de mots, comme un nageur qui plonge la tête sous l’eau et la ressort pour avaler l’air qui lui permettra de poursuivre sa route.
De la même manière, aux scènes de grande violence – et elles sont nombreuses (peut-être trop ?) et parfois insoutenables, pour ce qu’elles décrivent mais surtout pour la manière, très cinématographique, dont elles sont racontées – succèdent des scènes de relatif, et bref, apaisement, qui permettent de poursuivre la lecture et la course folle de Todd et Viola.
On sort de cette lecture épuisé, vidé et un peu effaré d’être arrivé au bout. Frustré, aussi, de devoir attendre la suite. Et plus encore que la suite de l’histoire, on se demande comment Patrick Ness va pouvoir maintenir cette tension dans la forme, maintenant que le Bruit a cessé…

Ariane Tapinos (avril 2009)

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04/05/2009 | Lien permanent

La Colère de Banshee | album de Jean-François CHABAS (texte) & David SALA (ill.)

colère banshee.jpgÉd. Casterman, coll. Les albums Casterman | janv. 2010 - 14,95€

Qui est Banshee? Une toute petite fille, fine, frêle, blonde et toute d'or vêtue, dont les pieds «laissent de menues traces sur le sol de la lande, des empreintes qui pourraient être celles d'un lièvre ou d'un lutin». Pourquoi Banshee se précipite-t-elle hors de chez elle, pieds nus dans la forêt, courant jusqu'à la plage? Pour crier sa colère, une grosse, énorme, gigantesque colère, qui fait s'enflammer l'herbe sèche, soulève les rochers et déclenche la tempête. Le pouvoir de la colère de cette petite fille chamboule l'air, l'eau et les animaux à des kilomètres à la ronde. Jusqu'à ce qu'une magnifique jeune femme à la chevelure rousse rejoigne sa petite fille et lui tende calmement sa poupée perdue, apaisant du même coup les éléments…

Une courte note de l'auteur en fin d'ouvrage nous apprend que dans la mythologie irlandaise Banshee est le nom de la plus puissante des fées, une reine des magies aux pouvoirs incomparables. Ainsi tout l'album joue sur une double lecture, magique et très prosaïque, il montre un petit être tout à fait exceptionnel qui se débat dans un monde féerique et… pourrait être n'importe quel enfant révolté par la perte de son doudou. Dès lors la lecture prend des airs de catharsis et la phrase finale de la mère fera sourire tous les lecteurs («je trouve que tu exagères un peu. Tu n'as pas très bon caractère») L'habileté des auteurs est d'avoir habillé cette histoire de cri très primal d'une enveloppe sophistiquée aux illustrations précieuses: une dominante de bleus et d'ors, délicatesse et foisonnement des détails, des décors tout droit issus de l'Art Nouveau et des peintures de Gustave Klimt (enfin, tout droit… courbes, volutes et cercles sont omniprésents, les seules verticales étant celles de la forêt de bouleaux que Banshee s'empresse de traverser dès la deuxième page). Le texte de Jean-François Chabas égrène les références au conte (le palais de cristal, la robe d'or, les yeux étincelants, les pouvoirs surnaturels) mais petit à petit ces références magiques apparaissent comme autant de cailloux blancs nous guidant vers la conclusion; ce sont des images qui, alliées aux illustrations de David Sala, nous donnent au final l'impression d'avoir plongé le temps de l'album dans l'imaginaire et la conscience en ébullition d'un enfant… qui pourrait être le vôtre. Un beau voyage*

Corinne Chiaradia (février 2010)

* … dont on regrette juste qu'il soit imprimé en Chine, la condition peut-être pour qu'un si somptueux livre coûte moins de quinze euros?

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15/02/2010 | Lien permanent

BIBLIOGRAPHIE ECOLOGIE - DOCUMENTAIRES

1,2,3 de Panafieu .jpg1,2,3 soleil : la terre se réchauffe
Jean-Baptiste de Panafieu & El don Guillermo (illustrations)
Éd. Gallimard Jeunesse - Giboulées, août 2010 – 4,05€
« En un siècle, l'homme a enclenché un bouleversement climatique qui touche la planète entière. La pollution qu'il émet chaque jour change le visage de la Terre : les tempêtes sont plus fortes, les sécheresses durent plus longtemps et le niveau des océans monte. À qui ou à quoi ce réchauffement climatique est-il dû? Pourquoi se produit-il maintenant? Et que peut-on faire contre le réchauffement global? C'est à nous d'agir pour que le monde continue à bien tourner. » Site éditeur 

1,2,3 Thinard.jpg1,2,3 soleil : la terre se réchauffe - Junior
Florence Thinard & Christophe Bataillon (illustrations)
Éd. Gallimard Jeunesse - Giboulées, août 2010 – 4,05€
« Tempête, cyclone, sécheresse ou montée des eaux : la machine climatique s'est-elle emballée? À qui la faute? Pour le savoir, suis les pingouins sur la banquise. Ils t'enseigneront la différence entre météo et climat, t'apprendront l'origine du réchauffement climatique ou ce que les hommes peuvent faire pour vivre en meilleure harmonie avec la Nature. » Site éditeur

Avenir de la terre.jpgL’avenir de la Terre raconté aux enfants
Yann Arthus-Bertrand, Valérie Guidoux & Jean-Philippe Dubois
Éd. De La Martinière Jeunesse, coll. Raconté aux enfants, octobre 2014 – 14,50€
« Réchauffement climatique et ses conséquences, paupérisation d’une partie de la population mondiale, raréfaction de ressources naturelles, problème de l’eau potable, désertification, nouvelles énergies, pollutions diverses, biodiversité, agriculture intensive, urbanisation, aucun des grands problèmes écologiques de notre temps n’est laissé de côté et des solutions sont avancées. Grâce aux photographies époustouflantes de Yann Arthus-Bertrand, à des textes clairs et précis, L’avenir de la Terre raconté aux enfants est un livre accessible qui apporte un point de vue différent. Un livre qui s’adresse en priorité aux adultes de demain avec un message simple : la dégradation de notre planète n’est pas une fatalité ! » Site éditeur

Baptême de l'air.jpgLe Baptême de l'air
Didier Hauglustaine & Gwen Keraval (illustrations)
Éd. Le Pommier, coll. Les Minipommes, nov. 2008, 64 pp. - 8€
« Titouan, Floriane et leur maman se rendent au grand rassemblement annuel des montgolfières de Chambley en Lorraine pour faire leur baptême de l’air ! Et aussi étrange que cela puisse paraître… leurs guides dans cette découverte aérienne ne sont autres que Joseph-Michel et Jacques-Etienne Montgolfier !! Au cours de leur vol, ils aborderont de multiples sujets : comment fonctionne un ballon, mais aussi qu’est-ce que l’atmosphère ? de quoi l’air est-il composé ? L’air que nous respirons est-il toujours bon pour la santé ? Que peut-on faire contre la pollution de l’air ? » Site éditeur
Lire notre critique {ICI}

Changement climatique.jpgLe changement climatique
Shelley Tanaka
Traduit du canadien par Isabelle Péhourticq
Éd. Actes Sud Junior, coll. Essais, septembre 2009, 170 pages – INDISPONIBLE
Le changement climatique expliqué de manière claire et précise. La prise de conscience est lente tandis que le changement climatique s’accélère. Est-il trop tard pour agir ?

Changements climatiques.jpgLes changements climatiques
John Wodward
Traduit de l’anglais par Annick De Scriba
Éd. Gallimard Jeunesse, coll. Les Yeux de la découverte, octobre 2008 – 14,20€
« Pourquoi le climat change-t-il sur Terre ? A-t-il déjà changé dans le passé ? Quelles sont les conséquences prévisibles ? Que peut-on faire ? Pour comprendre tous les enjeux du bouleversement du climat et la nécessaire remise en cause de notre mode de vie actuel peu économe et trop gourmand en énergie fossile.
Retrouvez tout un monde de découvertes sur www.decouvertes-gallimard-jeunesse.fr avec une galerie de photos et une sélection de plus de 100 liens internet sur les changements climatiques. » Site éditeur

Chez moi.jpgChez moi, on a des solutions pour le climat ! - NOUVEAUTÉ
Association nationale des petits débrouillards
Philippe Godard & Guillaume Kashima (illustrations)
Éd. Albin Michel, septembre 2015 – 15€
« Comment parler des changements climatiques aux enfants ? Plutôt que de décrire les mécanismes et les causes – aujourd’hui entendus – nous avons choisi d’aborder ce sujet compliqué et anxiogène selon l’axe des solutions, des possibles, du positif vus par des enfants. Non pas des solutions hyper techniques, lointaines ou improbables mais des solutions concrètes, parfois simples, parfois sophistiquées mais déjà mises en œuvre. Le climat, c’est notre bien commun. Il nous relie quel que soit l’endroit où nous vivons. Localement, partout dans le monde, les bonnes idées se développent et permettent aux communautés d’amorcer une transition intelligente. Ce sont des enfants qui nous racontent ces solutions énergétiques réduisant les émissions de gaz à effet de serre et utilisant les énergies renouvelables ; et qui nous expliquent comment certains comportements et manières de vivre contribuent à notre bien-être commun. » Site éditeur
Lire notre critique {ICI}
  

Climat très petits pas.jpgLe climat
Georges Feterman & Gilles Lerouvillois (illustrations)
Éd. Actes Sud Junior, coll. A très petits pas, août 2014, 35 pages – 6,80€
« D’où vient la pluie ? Pourquoi y a-t-il des saisons ? À quoi sert l’atmosphère ?
Découvre les phénomènes climatiques et leurs conséquences pour notre planète. » 4e de couverture
Lire notre critique {ICI}


Climat petits pas.jpgLe climat
Georges Feterman & Gilles Lerouvillois (illustrations)
Éd. Actes Sud Junior, coll. A petits pas, janvier 2013, 72 pages – 12,70€
« Fonte de la banquise, canicules, inondations catastrophiques... le climat est-il devenu fou ? Avant tout, il est important de comprendre les phénomènes climatiques : le rôle de l'atmosphère terrestre, l'effet de serre, le cycle des saisons, la formation du vent, la météo... Aujourd'hui, la température sur la Terre augmente dangereusement et les activités humaines en seraient les premières responsables. Quels sont les risques de ce réchauffement pour demain et, surtout, peut-on y remédier ? Il est temps d'agir ! Le climat est-il devenu fou ? Cet ouvrage explique de manière vivante les grands phénomènes climatiques qui englobent des enjeux écologiques : l'effet de serre, le réchauffement climatique, la fonte des glaciers... C'est aussi un outil essentiel pour comprendre les conséquences des comportements humains sur ces bouleversements. » Site éditeur (extrait)

Climat de nos ancêtres à vos enfants.jpgLe climat : de nos ancêtres à vos enfants
Bérengère Dubrulle & Valérie Masson-Delmotte et Cécile Gambini (illustrations ?)
Éd. Le pommier, coll. Les mninipommes, août 2013, 58 pages – 8,90€
« Prêt pour un voyage dans l’histoire du climat ? Embarquons, à bord du Chronotron avec Héloïse, Zohra et leur drôle de copain Chone… Pourquoi vers l’équateur fait-il plus chaud qu’ailleurs ? Pourquoi neige-t-il rarement à Paris ? Pourquoi le climat change-t-il ? Comment pouvons-nous prévoir le climat ? Est-ce que l’on peut mourir du réchauffement de la Terre ? » 4e de couverture

Comment parler d'écologie aux enfants.jpgComment parler d’écologie aux enfants
Aurore Soares
Éd. Le baron perché, coll. Comment parler de…, février 2013, 111 pages – 16€
« La protection de la nature et de l’environnement est aujourd’hui au cœur des problématiques de notre société et les enfants s’interrogent : Pollution, réchauffement climatique, énergies renouvelables… Autant de sujets essentiels qui sont à aborder avec précaution. Ce livre apporte des réponses simples à des questions d’enfants de 5 à 15 ans, sans catastrophisme, en se basant sur des exemples concrets tirés de l’actualité internationale. En 112 pages et 15 fiches, parents et enseignants trouveront les mots justes pour convaincre les enfants de la nécessité de ce nouveau combat. » Site éditeur

Développement durable.jpgLe développement durable à petits pas
Catherine Sanson-Stern & Pénélope Paicheler (illustrations)
Éd. Actes Sud Junior, coll. A petits pas, NE : septembre 2012, 72 pages – 12,70€
« Parce qu'il correspond aux besoins des générations actuelles et futures, le développement durable est plus que jamais un sujet d'actualité à placer entre les mains de tous. Mais le développement durable, qu'est ce que c'est ? Et comment ça marche ? À travers des questions simples, ce guide présente aux jeunes lecteurs les enjeux de cette attention quotidienne portée à l'environnement. Avec humour et légèreté, ils découvriront les causes du réchauffement climatique, les atouts des énergies renouvelables et les bienfaits du tri sélectif. Un livre indispensable pour réaliser qu'à l'école comme à la maison, chacun peut agir à sa manière pour préserver notre planète dans toute sa diversité. » Site éditeur

Demain le monde.jpgDemain le monde 
Philippe Godard &Elizabeth Ferté et Vincent Odin (Illustrations)
Éd. De La Martinière, septembre 2007, 204 pp. – MANQUANT
Demain le monde, sans se réclamer de l’écologie, présente sous une forme quasi-encyclopédique les difficultés auxquelles seront confronté-e-s plus que jamais le monde et ses habitant-e-s. Problèmes environnementaux, mais aussi sociaux (démographie, inégalités, migrations, guerres, etc) ou géopolitiques.
Lire notre critique {ICI}

Environnement éécologie.jpgEnvironnement & écologie
Catherine Sanson-Stern & Magali Bardos (illustrations)
Actes Sud Junior, coll. Encyclopédies nature, octobre 2008, 304 pages - ÉPUISÉ
« Cet ouvrage a pour objectif de faire comprendre et d’analyser les phénomènes d’origine naturelle et ceux qui ont été provoqués par l’homme. Réfléchir sur l’utilisation à outrance du pétrole et les alternatives qui apparaissent aujourd’hui les plus sûres en matière d’écologie ; comprendre les enjeux énergétiques, ceux de la mondialisation, et l’impasse dans laquelle nous mène notre mode de vie actuel ; réfléchir sur la croissance démographique et les enjeux de l’urbanisation.
En partenariat avec l’ADEME, ce documentaire propose de nombreuses solutions originales pour que chacun à son échelle participe à la sauvegarde de toutes les ressources et espèces vivantes de la Terre. Des expériences ludiques et facilement réalisables pour les enfants viennent illustrer de manière concrète les arguments avancés au fil de l’ouvrage. » Site éditeur (extrait)

Glace et le ciel.jpgLa Glace et le ciel - NOUVEAUTÉ
Claude Lorius & Luc Jacquet

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09/11/2015 | Lien permanent

Pourquoi tu ne m'aimes pas ? | album de Françoise ARMENGAUD & Martine BOURRE

pourquoi tu m'aimes pas.jpgÉd. MeMo | nov. 2009 | 17€

«Pourquoi tu ne m'aimes pas?»: avec cette simple question posée par un petit renard de papier et l'aide de quinze (+ un) animaux, Françoise Armengaud et Martine Bourre dessinent un éloge de la tolérance tout en sensibilité, à destination des tout-petits.
L'astuce de l'album est que chaque face-à-face du renardeau avec un autre animal ne contient pas une réponse mais une nouvelle question que lui suggère la vision de l'autre: «Parce que je suis plus grand que toi?» dit renard face à une souris, ou «Parce que je suis libre et que tu ne l'est pas?» en regard d'un chien en laisse. Les questions renvoient aussi bien au physique du renard qu'à ses origines familiales («Parce que ma famille a squatté votre vieux terrier?» dit-il à un blaireau), son passé («Parce que j'ai dansé avec le Petit Chaperon rouge?» face au loup), à ce qu'il possède ou ce qui lui manque («Parce que tu as quelque chose que je n'ai pas?» lorsqu'il rencontre un cerf à la belle ramure… renardeau serait-il une… renarde?) Et s'il en vient à s'interroger sur sa ressemblance avec l'écureuil, il est tout prêt de rejeter son propre reflet dans une mare («Parce que tu n'es pas content d'être moi?»).

Enfin, à la dernière page, un hibou malicieux (et compatissant!) prend la parole pour apostropher renard et lui retourner sa question: «Imagine un instant, un tout petit instant, que nous t'aimons quand même… Et que toi aussi Renard, sûrement, tu nous aimes?»

Les personnages de cette fable sont des figurines d'animaux découpées et peintes, de petits bouts de papier stylisés et minimalistes mais très évocateurs. Avec talent et une grande et belle économie de moyens, les deux auteures convient les jeunes lecteurs-trices à éprouver le sens de l'identité et de l'altérité, le besoin de se reconnaître dans le regard d'autrui pour s'accepter soi-même – et son pendant: l'estime de soi qu'implique l'amour du prochain, si différent soit-il. Cela, tout en douceur, avec un livre que l'on peut lire à haute voix à la manière d'un jeu de questions-réponses et qui l'air de rien, avec des mots simples pose de «grandes questions». On pense bien sûr à une variante de l'album de Wolf Erlbruch, qui ouvrit la porte de la philosophie au livre d'image (1). Et l'on applaudit des deux mains, la droite et la gauche de concert!

Corinne Chiaradia (février 2010)

(1) La Grande Question, éd. Être, Prix Sorcières album 2005
(réed. en coll. Petit format, 2008 - 9,90€)
Pour lire la critique: [c'est ici]

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13/02/2010 | Lien permanent

Petit Meurtre et Menthe à l'eau | roman de Cécile CHARTRE

entrer des mots clefsÉd. du Rouergue | coll. Dacodac | janvier 2011
74 pages – 6,50 €


Bienvenue à St-Blédos-Le-Pied-Joli, ses montagnes, ses cabanes de bergers, son Shopi et son bar PMU. Pour la troisième fois, Philibert passe l'été en compagnie de son père et de sa coiffeuse de belle-mère au lieu de profiter du soleil corse avec l'autre moitié de la famille. Mais cette fois-ci, Philibert est bien décidé à se faire entendre: terminés, les randos sur les routes caillouteuses, les discours sur le «bon air» et les réveils à six heures… Cet été, son père et Magali la fausse blonde vont payer: Philibert va leur pourir leur vacances. Et pour commencer, il décide d'aller prendre l'air tout seul au Shopi du coin, où il va découvrir la nouveauté de l'année: un panneau pour les petites annonces. Et c'est à ce moment que Philibert commet sa première erreur, celle qui va l'amener à commettre un meurtre.

Cécile Chartre à qui on devait déjà l'inoubliable Joyeux Ornithorynque, récidive ici avec une chronique familiale hilarante, pleine d'ironie et de mordant. Les mésaventures de Philibert feront hurler de rire plus d'un lecteur.

Nathalie Ventax (février 2011)

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26/02/2011 | Lien permanent

Mademoiselle Zazie a trop d'amoureux | Première lecture de Thierry LENAIN (texte) et Delphine DURAND (ill.)

Zazie amoureux.jpgÉd. Nathan, coll. Nathan poche - C’est la vie ! | août 2009 | 30 pp. – 4,70€

On le sait Max est un grand inquiet et ce matin, dans la cour de l’école, l’air que prend Zazie n’a rien pour le rassurer. Quand elle lui explique que s’il n’avait pas déménagé ici, il ne serait pas son amoureux et que, alors, son amoureux «ça serait un autre», le voilà plongé dans les affres du doute et de la jalousie inquiète. Zazie regarde tendrement Karim… Max propose à ce dernier de lui donner «une carte ultra rare» en échange de la promesse de ne jamais être l’amoureux de Zazie. Le problème, c’est que Zazie observe ainsi tous les garçons de sa classe et alors Max se retrouve lié à eux par plein d’engagements compliqués (faire exprès de rater des buts au foot pour permettre à l’équipe de Thomas de gagner, faire les punitions et les exercices de maths de Chu-Jung). Les enchères montent. Max doit se séparer de sa casquette de l’OM, de ses billes… Le pauvre ne sait plus où donner de la tête et, après avoir fait signer des promesses de ne jamais être l’amoureux de Zazie à 28 garçons de son école, il prend conscience avec effroi, que des «des garçons qui n’ont pas encore signé : IL Y EN A PLEIN PARTOUT!»

Heureusement, le lendemain, Zazie met fin au cauchemar de Max en lui expliquant : «J’ai réfléchi cette nuit. Je sais ce que j’aurais fait si tu n’avais pas déménagé. […] Je t’aurais attendu».
Zazie est décidément une petite fille libre et sa liberté donne quelques sueurs froides à Max qui doit apprendre à faire avec. Ce faisant, Max découvre aussi que c’est encore meilleur d’être choisi comme amoureux, mais qu’en la matière rien n’est jamais acquis.
On retrouve toujours avec plaisir les histoires de Zazie et Max qui permettent une entrée dans la lecture sans niaiseries ni clichés. Les personnages de Thierry Lenain et Delphine Durand ont la rondeur et le piquant de l’enfance et bien des lecteurs continuent de lire, et relire, leurs aventures alors même qu’ils ont grandi et sont passés, aussi, à d’autres lectures.

Ariane Tapinos (septembre 2009)

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16/09/2009 | Lien permanent

PAS DE PANIQUE !

difference,handicap,amitié,montagnealbum
de Quentin BLAKE
Traduit de l'anglais par Catherine GIBERT
Éd. Gallimard Jeunesse, septembre 2015 -13 €

« Il était une fois, pas très loin d'ici, cinq amis. Ils s'appelaient : Zelda, Max, Simona, Mario, et Éric. Ils était tous fantastiques. »
Et en effet, ces cinq amis sortent du commun : Zelda peut voir à des kilomètres, Max peut entendre à des kilomètres, et Simona et Mario sont tellement forts qu'ils peuvent soulever n'importe quoi. Et Éric ? Éric ne parle pas beaucoup, mais lui aussi est absolument stupéfiant, et c 'est au cours d'une excursion particulièrement riche en péripéties que le lecteur découvrira pourquoi...

C' est toujours un plaisir de retrouver l'énergie, la gaieté contagieuse et le talent inimitable de Quentin Blake. Les aventures de cette petite bande d'amis sympathiques, capables de mettre à profit les talents de chacun pour se sortir d'une situation dangereuse, sont un hymne à la différence et à l'entraide à la fois drôle et entraînant qui charmera les lecteurs de tous âges.

Nathalie Ventax (janvier 2016)

 

 

 

 

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26/12/2015 | Lien permanent

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