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Bibliographie ALGÉRIE • présentation

Olivier Balez Algérie.jpg1962-2012. Il y a cinquante ans, l’Algérie accédait à l’indépendance après plus d’un siècle de colonisation française et au terme de huit années d’une «guerre sans nom».

De nombreuses dates de l’histoire mondiale méritent notre attention et pourraient, comme ici, donner lieu à dossier, bibliographie, critiques d’ouvrages jeunesse… et c’est d’ailleurs ce que nous faisons régulièrement sur ce blog, nous saisissant de l’actualité pour exercer notre métier de libraires et de libraires jeunesse, passeurs de sens et d’histoire(s).

Ce cinquantenaire-là cependant revêt une importance particulière, à l’image des relations entre la France et l’Algérie depuis le début du XIXe siècle. Cette histoire commune est un peu celle qui lie un couple de parents séparés d’enfants en commun. Un couple asymétrique et inégalitaire, certes, mais qui ne peut se défaire de ce qui continue de le réunir alors même qu’une communauté de vie a pris fin. Entre Français d’origine algérienne – immigrants économiques ou Harkis – et Français Pieds-noirs, nombreux sont les enfants pour qui cette histoire est leur histoire. Le moins que l’on puisse faire, pour eux et pour les autres, c’est de leur donner les moyens de la connaître et d’en parler.

Voilà ce qui a motivé cette longue bibliographie qui aborde non seulement la période de la Guerre d’Algérie proprement dite (1954-1962) mais aussi, en amont, celle de la colonisation (1830-1962) et en aval, celle qui a vu la construction d’une mémoire de cette histoire commune, sur les deux rives de la Méditerranée ; cette bibliographie se clôt sur quelques titres documentaires sur l’Algérie d’aujourd’hui.

Cet objectif et les lectures – souvent passionnantes et parfois remarquables – auxquelles il nous a conduit, nous ont également donné envie de poursuivre notre réflexion sur la manière dont l'histoire franco-algérienne, celle de la colonisation et celle de la guerre, est transmise aux jeunes générations, à travers une rencontre avec trois auteurs : Ahmed Kalouaz, Christophe Léon et Isabelle Delorme. Ce débat, organisé en partenariat avec les Espaces Marx Aquitaine Bordeaux Gironde et le cinéma Utopia, dans le cadre des 9e Rencontres cinématographique «La classe ouvrière, c’est pas du cinéma», se tiendra à la librairie Comptines, le samedi 11 février 2012 à 15h.

Les ouvrages cités ici sont le fruit d’une sélection subjective et nécessairement imparfaite.
Les prix mentionnés sont ceux valables à la date de la publication de cette bibliographie.
(Merci à OLIVIER BALEZ, pour l'image qui introduit cet article!)


Pour accéder à la bibliographie :

Partie 1 • 1830-1962 De la guerre de conquête à la guerre d’indépendancecliquer ICI

Partie 2 • Depuis 1962 Sur les deux rives de la Méditerranéecliquer ICI

Partie 3 • L’Algérie d’aujourd’hui racontée aux enfants françaiscliquer ICI

… et pour revoir la bibliographie, plus large, réalisée par Comptines (Mireille Penaud & Josée Lartet-Geffard) en 2003 cliquer ICI


LES CLÉS DE LA GUERRE D’ALGÉRIE

10 dates

14 juin 1830 > Débarquement des soldats français dans la baie de Sidi Ferruch.

8 mai 1945 > Fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe, révoltes de Sétif et de Guelma en Algérie.

1er novembre 1954 > Vague d’attentats du FLN et début de la guerre d’Algérie.

20 août 1955 > Assassinats d’Européens à Philippeville par l’ALN suivis d’une sévère répression.

Janvier-octobre 1957 > Bataille d’Alger.

13 mai 1958 > Manifestation qui dégénère par la prise du gouvernement général. Les Français d’Algérie se dressent contre Paris.

4 juin 1958 > Discours du général de Gaulle «Je vous ai compris»

22-25 avril 1961 > Putsch des généraux à Alger.

18 et 19 mars 1962 > Signature des accords d’Évian et cessez-le-feu.

2 juillet 1962 > Reconnaissance de l’indépendance de l’Algérie.

10 chiffres

8 800 000 musulmans en 1954

944 000 Européens en 1954

18% d’enfants musulmans scolarisés dans le primaire en 1954

100% d’enfants européens scolarisés dans le primaire en 1954

40 000 combattants dans l’ALN en 1957, auxquels s’ajoutent 60 000 supplétifs (agents de liaison, de renseignements, de sabotages…)

2 millions de soldats français qui se sont relayés en Algérie entre 1954 e 1962.

28 000 morts dans l’armée française dont un quart part accident

65 000 blessés dans l’armée française dont la moitié en opération

300 000 morts, « toutes catégories confondues mais surtout algériens » (B. Stora).

1 million de Pieds-Noirs ont été rapatriés

Extrait de: Des hommes dans la guerre d’Algérie, Isabelle Bournier (texte) et Jacques Ferrandez (ill.), éd. Casterman, mars 2010.

 

 

 

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02/02/2012 | Lien permanent

SÉLECTION (DE) PASTÈQUES

unnamed.jpgVert dehors, rose dedans, la pastèque est aux couleurs de Comptines !
Alors, au cœur de l’été, nous sommes prises d’une folle envie de dévorer ce fruit juteux et sucré. Un fruit, les designers et communicants ne s’y sont pas trompés qui le mette en avant sur toutes sortes d’objets dès les premières chaleurs de l’été, qui sent bon l'enfance, les vacances et le farniente…

Un fruit qui inspire également les créateurs et créatrices de livres pour enfants : la preuve dans cette courte mais savoureuse bibliographie.

C'est une pastèque ?.jpgC’est une pastèque ? Non c’est un chien { BANDE DESSINÉE ADO/ADULTE} NOUVEAUTÉ
Pierre CHARENTUS
Éd. Margot, avril 2018 - 12,90€
« Vous vous demandez ce que peuvent bien se raconter Miranda le chameau et Jean-Michel l'oie lorsqu'ils se croisent ? Vous avez toujours rêvé d'assister à la rencontre entre Zorro et un type déguisé en le mont Blanc ? Alors ce livre est fait pour vous ! Interrogations existentielles, discussions autour du pâté végétal, tranches de vie et aventures épiques... Plongez les yeux fermés dans ce bain d'humour et de poésie ! » 4e de couverture

Le champ d'Anton.jpgLe champ d'amour d’Anton {ALBUM}
Corinne LOVERA VITALI & Marion DUVAL (illustrations)
Éd. Casterman, coll. Les albums Casterman, janvier 2016 - 13,95€
« Le champ de pastèques d'Anton est presque un champ parfait sauf qu'il y manque cruellement la pastèque qu'on lui a volée les autres pastèques les bien alignées continuent de grossir et de briller mais ce qu'Anton voit le plus c'est la pastèque volée qui lui manque cruellement on le sait » 4e de couverture
Lire notre critique ici.

Du soleil dans ma pastèque.jpgDu soleil dans ma pastèque {ALBUM TOUT -PETITS}
Doron SOHARI
Éd. Grandir, janvier 2017 - 15€
« Un album sans texte représentant des scènes de la vie quotidienne, dans lesquelles certains éléments sont représentés par une pastèque. » @Electre 



Pastèque.jpgUne faim de loup {ALBUM TOUT-PETITS}

Yen-Lu CHEN-ABENIA & Mathilde BEL (illustrations)
Éd. Agrume, août 2018 - À PARAITRE
« Un loup affamé cherche sa pitance. Au cours de ses pérégrinations, il dérobe successivement un champignon sur un plan de travail, une tranche de pastèque sur la nappe d'un pique-nique et une part de tarte aux myrtilles dans un salon de thé. Avec des pièces détachées à récupérer sur chaque page afin de remplir le ventre de l'animal. » @Electre

Le fennec amoureux d'une pastèque.jpgLe fennec amoureux d’une pastèque {ALBUM}
Isabelle DESESQUELLES & Sébastien CHEBRET
Éd. Marmaille, coll. Bêtes comme tout, septembre 2015 - 9€
« On m'appelle le « renard des sables ». Le Sahara est ma maison. Elle n'a ni toit ni porte et reste tout le temps ouverte au soleil. Avec du sable, du sable, et encore du sable. Des dunes plus hautes que des châteaux. Dommage de ne pouvoir le partager. Mes grandes amies sont les étoiles, je me dis qu'elles brillent pour moi. J'aimerais bien avoir une amoureuse… » 4e de couverture

La folie d ela pastèque.jpgLa folie de la pastèque {ALBUM}
Taghreed NAJJAR & Maya FIDAWI
Traduit par Corinne Delporte
Éd. Cracboom !, juin 2018 - 9,90€
« Noura aime la pastèque un peu, beaucoup, passionnément, à la folie. Elle en raffole tant qu'elle y songe la nuit. Un rêve débordant de réalisme lui fera comprendre l'importance de varier son alimentation. Un récit savoureux sur les habitudes alimentaires. » 4e de couverture

Fripon ne veut pas partager.jpgFripon ne veut pas partager {ALBUM} NOUVEAUTÉ
Miyoung NAM & Hyun KIM (illustrations)
Traduit par Aurélie Desfour
Éd. Hatier, coll. Fripon l’ourson, mars 2018 - 7,95€
« Une histoire pour apprendre à partager. C'est l'heure du goûter ! Fripon l'ourson et ses amis vont déguster une délicieuse pastèque. Mais Fripon, le plus espiègle des oursons, veut la garder pour lui tout seul ! À la fin de l'ouvrage, des conseils pour engager le dialogue avec votre enfant et lui donner les clés pour bien vivre ensemble. » 4e de couverture

Graine de pastèque.jpgGraine de pastèque {ALBUM}
Greg PIZZOLI
Traduit de l’américain
Éd. Du Ricochet, mars 2015 - 12,50€
« Un drôle de crocodile adore les pastèques. Il les aime au petit-déjeuner. Il les aime au déjeuner... Mais un jour : GLOUPS !! il avale tout rond un pépin de pastèque. C’est la panique ! La graine va-t-elle germer dans son ventre ? Sa peau va-t-elle virer au rose ? La plante ressortira-t-elle par ses oreilles ? Ouf ! Le pépin est expulsé. Greg Pizzoli met en scène avec une exagération jubilatoire une inquiétude d’enfant à propos d’un risque imaginaire. » Site éditeur

Le jardin des Minimiams.jpgLe jardin des Minimiams {ALBUM}
Alain SERRES
Photographies de Akiko IDA & Pierre JAVELLE
Éd. Rue du monde, coll. L’atelier de l’imagination, octobre 2005 - 13,50€
«  Dans cet univers de photos en gros plan, de minuscules sujets escaladent des fruits et des légumes. Une trouvaille graphique revigorante, qui encourage à inventer une histoire… évidemment loufoque ! » Catalogue éditeur

Un maillot de bain.jpgUn maillot de bain une pièce avec des pastèques et des ananas {ROMAN JEUNE LECTEUR}
Claire CASTILLON
Éd. L’école des loisirs, coll. Neuf, février 2014, 179 pages - 9,50€
« Je m'appelle Nancy Pinsault. Dans ma famille on est cinq, comme les cinq doigts de la main. Mais toutes les mains ne se ressemblent pas. Dans ma famille, la belle main de papa dessine des maisons. La main hésitante de ma soeur Aline alterne entre vernis nacré et vernis pailleté. La main décidée de mon frère Igor donne une gifle. La main du docteur Croc glisse dans le dos de maman. La main généreuse de maman m'offre un maillot de bain une pièce avec des pastèques et des ananas. Quant à mon petit doigt, il me raconte de drôles d'histoires. Mais peut-on croire tous les mystères détenus par un petit doigt ? » 4e de couverture

Pastèque et patatras!.jpgPastèque et patatras ! {ALBUM}
Stella DREIS
Texte français Elisabeth Duval
Éd. Kaléidoscope, février 2015 - 13€
« Qu'est-ce que le bonheur ? Est-ce que les gens heureux ont un secret ? Trois voisines à l'âme chagrine, miss Grognon, miss Ronchon et miss Grizmine, vont essayer de percer ce mystère... » 4e de couverture
Lire notre critique ici.

La pastèque parlante.jpgLa pastèque parlante {ALBUM}
Abdallah Mohamed ATTAYYEB
Traduction de Hassan Musa
Éd. Grandir, mars 2009 - 15€
« « Cette histoire s’est passée il y a très longtemps, dans le royaume du roi Gargoch. Une loi terrible y interdisait de parler. » La première personne à enfreindre cette loi fut une pastèque. Un conte africain par accumulation sur la parole muselée, méprisée et pour finir« reconquise. Désopilant. » Site éditeur

Le petit âne de Venise.jpgLe petit âne de Venise {ALBUM}
Michael MORPURGO & Helen STEPHENS
Traduit par Diane Ménard

Éd. Gallimard Jeunesse, NE : L’heure des histoires, n°90, septembre 2014 - 5,50€
« Totto, le petit âne, porte chaque jour un lourd panier de pastèques le long des canaux de Venise. Mais le début d'une amitié inattendue est sur le point de changer sa vie pour toujours... Venise au temps des doges dans un beau conte imaginé par Michael Morpurgo. » 4e de couverture 

La route des pastèques.jpgLa route des pastèques {ALBUM}

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30/06/2018 | Lien permanent

Le Grand Livre pour sauver la planète | documentaire de Brigitte BEGUE et Anne-Marie THOMAZEAU

Grand livre sauver planète.gifIllustrations de PEF
Direction éditoriale Alain Serres
Avec la participation de Yann Arthus-Bertrand, Allain Bougrain-Dubourg, Jean-Louis Étienne, Jean-Marie Pelt et Aminata Traoré
éd. Rue du Monde | juin 2009 | 128 pp. - 22,50€

Tout savoir sur l'écologie, le retour du retour. Le Grand Livre pour sauver la planète n'est le premier ni de sa collection (chaque question de société a son Grand Livre chez Rue du Monde), ni du concept «bouquin encyclopédique et de sensibilisation des 8-13 ans aux questions d'écologie». Le résultat est encore une fois impressionnant, riche non seulement en illustrations (les gags de Pef et des photos en noir et blanc dont on sent que certaines acceptent mal de quitter leurs couleurs originelles), mais aussi en informations, dans le texte principal et dans ses à-côté (les «bonnes nouvelles», «alertes», autres notes marginales et grands témoins dont l'entretien clôt chaque séquence de deux chapitres). Le livre, pour foisonnant qu'il soit, respire agréablement, sa langue et sa mise en page sont claires.

La progression est assez classique, qui met d'abord en avant de grands dossier environnementaux (eau, forêt, air et pollutions, climat, déchets). Chacun est abordé depuis son versant scientifique, avec force chiffres, avant de devenir un thème de société. Toujours la même hésitation au sujet de l'écologie, discipline scientifique devenue pensée politique. Une approche sociale (l'indispensable solidarité avec nos 6 milliards de colocataires de la planète Terre) vient compléter l'ouvrage, qui s'achève sur des réponses (les éco-gestes, l'engagement associatif) à la malheureuse question: «mais qu'est-ce qu'on peut faire? ». Air connu donc, et ici Rue du Monde ne rompt pas avec les bonnes habitudes.

L'une d'elles consiste à dépolitiser les questions écologiques, pour permettre aux plus jeunes (dont le devoir sera de «faire passer le message» aux générations perdues, comme le souhaite Allain Bougrain-Dubourg) d'intégrer la vulgate écologique du moment. D'emblée l'écologie politique est désavouée, avec la mention de «slogans inscrits sur des tracts ou des banderoles, comme c'est le cas depuis plus de trente ans». Les théoriciens de l'écologie, de Serge Moscovici à René Dumont, en passant par Jacques Ellul et André Gorz, apprécieraient de voir leur œuvre réduite à des «slogans». Plus loin, crédit est fait aux associations et partis qui se sont emparés de la question écologique d'avoir sensibilisé les auteurs des politiques publiques en la matière. Ouf.

Mais cette incohérence n'est ni la première ni la dernière, et le livre fourmille de propos modalisés («les consommateurs que nous sommes sont toujours un peu responsables»), de réserves («la France se contente de conseiller aux agriculteurs et aux jardiniers d'être prudents en manipulant [les pesticides]») immédiatement suivies de cris de victoires («les coccinelles et les fleurs sauvages vont se réjouir!») ou surmontées par un optimisme de bon aloi («c'est déjà ça!» pour le Grenelle, «c'est mieux que rien» pour l'évaluation a minima des substances chimiques présentes sur les marchés européens – ou projet REACH). C'est le royaume des mais, néanmoins et malgré tout, avec une hésitation constante à propos de la tête sur laquelle faire porter le chapeau.

Manque de «discipline», de «responsabilité», «d'efforts» de la part des individu-e-s? Ou emprise des entreprises sur la vie publique? Si certaines responsabilités sont nommément citées (l'exploitant de forêts boréales et fabricant de Kleenex Kimberly-Clark), d'autres restent tues (ah! ce drame de l'exploitation des bois tropicaux africains dont il serait indélicat d'accuser le papetier français Bolloré, patron de presse et ami du président de la République). Et toujours l'on tourne autour du pot: les hommes d'affaires, les industriels, l'organisation du commerce, les grands groupes… ne seraient-ils pas des substituts au gros mot capitalisme? Aminata Traoré crache le morceau et avoue la faute au «système économique libéral». Enfin! On avait fini par imaginer que les problèmes de sous-alimentation au Sud n'étaient qu'un problème de production agricole…
On apprécie quelques partis pas si facile à prendre, comme les arguments en faveur du nucléaire qui n'arrivent pas à balancer ceux qui s'y opposent, ou la relativisation de l'impact climatique de la Chine, quand un-e Chinois-e émet encore deux fois moins de gaz à effet de serre qu'un-e Français-e. Il aurait été plus facile de se contenter de la condamnation des 4x4, des OGM et de l'inaction de gouvernements abstraits.

Mais d'autres prises de position auront de quoi faire hurler les écolos: «la bio ne peut répondre aux besoins alimentaires de toute la planète», le TGV est plus écologique que le train, la décroissance est un mouvement réactionnaire qui ne propose que du moins. Car si ce Grand Livre semble dépolitisé, il est néanmoins porteur des valeurs productivistes qui irriguent toujours notre pensée. Progressiste: «depuis six millions d'années les hommes ne cessent ainsi d'améliorer les conditions de vie»… On demande à voir, entre détérioration de l'environnement et régression sociale, si le mouvement de l'Humanité a toujours été celui d'un progrès égal. Et si, fruit de ce progrès, le grille-pain est vraiment aussi indispensable à une vie confortable que le lave-linge! Techniciste: tour à tour le dessalement de l'eau de mer, les avions solaires et les vaccins pour neutraliser la flore intestinale des vaches et les empêcher d'émettre du méthane sont présentés comme des solutions qui permettront (dans un futur imprécis) de résoudre nos petits soucis écologiques tout en ne changeant rien (à notre sur-consommation de viande, par exemple). Pourtant l'aventure racontée ici du pot catalytique, dont les bienfaits se sont trouvés noyés dans l'usage accru de la bagnole, aurait pu aider à remettre en question le recours si pratique à la solution technique.

L'ouvrage ne se déprend pas non plus d'une confusion entre l'être humain et son milieu, dans une anthropomorphisation de la nature, qui dit merci à la dame (les rivières sont contentes, les coccinelles ravies) tandis que la planète qu'il s'agit de sauver signifie aussi bien, dans une métonymie qui commence à devenir fatigante, «milieu de vie de l'être humain», «conditions de la vie humaine dans ce milieu», parfois même «Humanité». D'où le rappel de Jean-Louis Étienne: «c'est l'homme qu'il faut sauver, pas la planète!».
Les auteures de Rue du Monde, sous la direction d'Alain Serres, ne sortent pas des sentiers battus de l'écologie à l'usage des jeunes générations et nous livrent un nouveau bouquin ambitieux, bien fichu et, malgré ses grandes qualités, limité. Leurs hésitations et leurs incohérences ne leur sont toutefois pas propres, et viennent plutôt d'une pensée qui domine toujours en matière d'écologie et qu'il faudra un jour cesser de transmettre aux plus jeunes…

Aude Vidal (juillet 2009)

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30/08/2009 | Lien permanent

La Fille de Noé | roman de Geraldine McCAUGHREAN

fille de noé.gifTraduit de l’anglais par Philippe Morgaut
Éd. Gallimard jeunesse, coll. Folio junior, septembre 2005, 258 pages – 6,60€

Imaginez l’Arche de Noé. Pas celle des charmants albums colorés de Lucy Cousin ou Olivier Latyk, pour ne citer qu’eux. Pas celle vers laquelle se pressent de jolis petits animaux ravis, accueillis à bras ouverts par un aimable vieil homme barbu.
Non, imaginez littéralement l’arche de Noé: un immense bateau dans lequel s’entassent, par couples, tous les animaux de la Création. Un zoo flottant puant des déjections de toutes ces espèces embarquées sur une même galère.
Imaginez encore des hommes, des femmes et des enfants qui tentent désespérément de grimper dans l’arche et sont repoussés, par Noé et ses fils, vers une mort certaine.
Imaginez enfin que depuis cet enfer pourrissant, ballotté par les flots quarante jours durant, une jeune fille nous relate ces jours et ces nuits de promiscuité, de faim et d’angoisse sous la protection d’un Dieu vengeur et terrifiant.
Imaginez tout cela et vous êtes dans l’incroyable roman de Geraldine McCaughrean. Un roman barbare, archaïque et éprouvant qui nous interroge sur la tolérance et le fanatisme. Un roman d’une cruauté sombre et lumineuse à la fois. Surtout lorsque le ciel s’éclaircit enfin et qu’il apparaît que les fils de Noé ne seront pas les seuls survivants…
Un roman dont on regrette que l’éditeur français, Gallimard, n’ait pas choisi de garder le titre original (ou plutôt une traduction littérale du titre anglais) : Not the end of the World…

Ariane Tapinos
(première publication de l'article: 3 octobre 2005)

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17/01/2010 | Lien permanent

NOUS SOMMES CHARLIE - documentaires, philo & poésie

1000 mots.jpgLes 1000 mots de l’info pour décrypter l’actualité
Élisabeth COMBRES & Florence THINARD
Éd. Gallimard jeunesse, coll. Albums documentaires, octobre 2010, 360 pages – 21,30€ 
Al-Qaida, bilan carbone, bouclier fiscal, CAC 40, Intifada, OGM... Une grande part du discours des médias reste inaccessible aux jeunes. Parce que l'histoire récente est peu abordée dans les programmes scolaires. Parce que le flot rapide des informations et des images en continu n'autorise pas de mise en perspective. Parce que les débats scientifiques , les rapports de force internationaux, les mécanismes politiques, économiques et sociaux sont de plus en plus complexes. Sensibles aux injustices et aux problèmes du monde, les jeunes ont pourtant une grande soif de comprendre. Aussi clair que passionnant, ce dictionnaire apporte aux jeunes lecteurs des clés pour donner du sens à l'information, développer leur sens critique et participer au débat citoyen. Mais c'est aussi un outil pédagogique qui aide les parents et les enseignants - et tous les citoyens - à répondre aux questions que soulève l'actualité. 
En partenariat avec France info. Prix de la presse des jeunes. 
Site éditeur

65 millions de français.jpg65 Millions de français
Stéphane DUVAL & Sandra LABOUCARIE, illustrations : Vincent CAUT & Clémence LALLEMEND
Éd. Bayard jeunesse, août 2012, 109 pages – 15,20€
Citoyenneté, identité nationale, immigration, religions… qui sont les 65 millions de français ? Un documentaire très complet paru à l’occasion l’élection présidentielle de 2012. 
CRITIQUE À LIRE ICI



L’abécédaire de la citoyenneté pour mieux vivre ensembleterrorisme,liberté,solidarité,journalisme,islam,religions,tolérance
Nicolas ROUSSEAU
Éd. Flammarion jeunesse, coll. Castor Doc, août 2015, 128 pages – 8,90€
Citoyenneté, civilité, liberté, tolérance, religions, scrutin … 120 définitions indispensables pour comprendre les mots de la citoyenneté mais aussi les mots de l’actualité.  

terrorisme,liberté,solidarité,journalisme,islam,religions,toléranceL’antisémitisme expliqué aux jeunes
Michel WIERVIORKA
Éd. Seuil, mai 2014, 118 pages – 8€
Pourquoi les juifs sont-ils l'objet d'une haine particulière ? Quand l'antisémitisme est-il apparu ? Est-ce un terme du racisme ? Qu'est-ce que "Les Protocoles des Sages de Sion" ? Pourquoi Hitler détestait-il les juifs ? Existe-t-il un "business de la Shoah" ? Pourquoi une partie des jeunes issus de l'immigration est-elle séduite par des discours antisémites ? L'antisionisme est-ce de l'antisémitisme? Ce livre n'hésite pas à poser les questions les plus dérangeantes.
Il démonte avec clarté et simplicité les idées fausses, les pièges et les théories du complot. Pour comprendre les racines de l'antisémitisme, réfléchir à son actualité, en France et ailleurs, voici un guide indispensable. 4e de couverture

terrorisme,liberté,solidarité,journalisme,islam,religions,toléranceA nous ! la politique
Gilles HALAIS & Jacques AZAM (illustrations)
Éd. Milan, septembre 2015, 93 pages – 8,90€
En complément de l’hebdo « 1 jour, « 1 actu », Milan Presse a créé avec France Télévisions et le dessinateur Jacques Azam la série « 1 jour, 1 question », 200 épisodes d’1 min 30 qui expliquent un événement ou un fait d’actualité avec pertinence et humour.
Pour prolonger et pérenniser cette approche de l’info télé/radio/Web, il était naturel aux éditions Milan de reprendre ces animations en version papier. Ce sont donc 21 de ces épisodes qui sont rassemblés dans un deuxième livre autour du thème de la politique. À quoi ça sert, une Région ? Comment sont financés les partis politiques ? C’est quoi, un remaniement ?… sont quelques-unes des questions auxquelles répond avec brio et simplicité cet ouvrage préfacé par Gilles Halais, rédacteur en chef de France Info Junior.
À mettre entre toutes les mains à l’heure où la liberté d’expression et la libre-pensée sont plus que jamais irremplaçables ! Site éditeur (extraits)

Aux sources de l'info.jpgAux sources de l’info : Agence France Presse
Claude CASTÉRAN
Éd. Actes Sud Junior, mars 2012, 98 pages – 16,30€
Sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, l’information nous parvient à travers la télévision, la radio, Internet, les journaux. Mais derrière ces médias se cachent des journalistes de l’ombre qui, partout dans le monde, observent et rapportent les événements historiques ou mineurs, auxquels ils assistent.
Plus de 2 000 d’entre eux travaillent pour l’Agence France-Presse, qui déploie sa toile d’araignée sur toute la planète. De A comme Afrique à Z comme Zoom, ce livre évoque le travail quotidien des agenciers tout en parcourant, photos et anecdotes à l’appui, l’histoire contemporaine dont l’AFP est un des plus importants témoins car, en toutes circonstances, elle se trouve aux premières loges et détient souvent le scoop ! Site éditeur

Comment parler de l’islam aux enfantsComment parler Islam.jpg
Gérard DHÔTEL
Éd. Le baron perché, coll. Comment parler… aux enfants ?, novembre 2014, 109 pages - 16€
La première collection pour enfants... destinée aux adultes ! Ça ne doit pas être facile de faire le ramadan !
Depuis quand ils se font la guerre ? Qu'est-ce qui est écrit dans le Coran ? Les musulmans le font tous, le pèlerinage à La Mecque ? Pourquoi sont-ils sur des tapis ? Les musulmanes sont obligées de porter le voile?
 
Faut-il parler de l'islam avec les enfants ? Bien sûr ! Brouillée par les débats de société, parfois confondue avec l'islamisme ou le terrorisme, cette religion est victime d'amalgames et d'approximations, qui envahissent autant les cours de récréation que les unes de magazines ou les journaux télévisés. Dans une première partie, l'auteur propose de découvrir ou de redécouvrir l'histoire, les rites et l'évolution de la deuxième religion du monde. Puis quinze fiches illustrées, élaborées à partir des questions d'enfants de 5 à 13 ans, développent des thématiques tels que le ramadan, la place de la femme dans l'islam, l'affrontement chiites-sunnites, ou encore le pèlerinage à La Mecque.
Cet ouvrage permet d'engager un véritable dialogue avec les enfants, pour chercher à comprendre, sans juger.  4e de couverture

Comment parler Racisme.jpgComment parler de racisme aux enfants
Rokhaya DIALLO, préface de Lilian Thuram
Éd. Le baron perché, coll. Comment parler… aux enfants ?, mai 2013, 111 pages – 16€
Ce document fournit les clés pour expliquer le racisme aux enfants en retraçant une histoire de l'esclavage, de l'antisémitisme et de l'apartheid. Postulant que le racisme serait le fait des seuls Blancs, intrinsèquement dominateurs et privilégiés, l'animatrice propose 15 fiches pour aborder des concepts comme celui de race, de religion, d'islamophobie ou de métissage.
©Electre 2015


Comment parler Religions.jpgComment parler de religions aux enfants
Véronique WESTERLOPPE
Éd. Le baron perché, coll. Comment parler… aux enfants ?, octobre 2010, 176 pages – 17,50€
Une initiation aux différentes religions (christianisme, judaïsme, bouddhisme...) à travers 30 fiches illustrées élaborées à partir de questions d'enfants de 5 à 13 ans. Avec des clés pour approfondir les connaissances.
©Electre 2015

de bonnes raisons….jpgDe bonnes raisons d’être méchant ? 
Denis KAMBOUCHNER & Guillaume DÉGÉ (illustrations)
Éd. Gallimard jeunesse – Giboulées, coll. Chouette penser !, mars 2010, 85 pages – 10,65€
La philosophie aide à comprendre les différents degrés et espèces de méchanceté, et à prendre conscience que le souci du bien commun peut être la meilleur des défenses.
Méchant ! Les enfants n’ont que ce mot à la bouche, mais qu’est-ce que qu’un « méchant » ou plutôt qui est méchant et pour quelles raisons 
? Question très compliquée. La haine et le mépris sont les grands ressorts de la méchanceté, mais celle-ci semble impliquer aussi un choix. Le « méchant » n’a pas seulement l’habitude de faire souffrir, de tourmenter, d’humilier : il s’y est habitué et il « assume ». Mais est-il possible, en toute conscience, de faire le choix de la méchanceté ?
Extrait de la 4e de couverture
CRITIQUE À LIRE ICI 

Petite conférence.jpgGrand reporter. Petite conférence sur le journalisme
Florence AUBENAS
Éd. Bayard, coll. Les petites conférences, mai 2009, 78 pages – 12€
Loin du spectaculaire, de quoi est fait le métier de grand reporter, aussi bien au quotidien que dans le drame et l’émotion ? La vie de Florence Aubenas se confond à ce métier et en reflète les exigences, les joies, les dangers aussi, de Bagdad à Kaboul. Dans une petite conférence au théâtre de Montreuil reprise dans ce livre, elle raconte ses débuts, son premier reportage, presque par hasard, et la passion qui tout de suite est née. « J’ai rencontré ces gens et à la minute même où j’ai commencé à faire ce métier, ma vie a changé. » 
4e de couverture

Grandes questions.jpgLes Grandes questions des tout-petits
Collectif
Éd. Bayard jeunesse, coll. Éveil religieux, mars 2013, 237 pages – 16,90€
Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Les enfants n'arrêtent jamais de poser des questions ! Il n'est pas toujours facile d'y répondre, et on est parfois tenté de se dérober à leurs interrogations existentielles. Pourtant, s'il est impossible de donner des réponses définitives, en parler ensemble est déjà apaisant. À l'enfant ensuite de faire ses choix, et de se forger son opinion.
Site éditeur

terrorisme,liberté,solidarité,journalisme,islam,religions,toléranceLes images et les mots
Brigitte Labbé et François DUPONT-BEURIER & Jacques AZAM (illustrations)
Éd. Milan, coll. Les goûters philo (n°43), septembre 2015, 43 pages – 8,90€
« Amélie s’énerve, elle a une idée géniale, mais elle n’arrive pas à la dire. » Je sais exactement ce que je veux dire, c’est juste que je ne sais pas comment le dire. Pourtant, c’est clair dans ma tête, je te promets, je la sens cette idée, elle est là… » On a tous ressenti cela, cet énervement quand on ne réussit pas à exprimer une idée, à la sortir en mots.
Abeka regarde la première page d’un journal que son père a rapporté d’un pays très lointain. Il paraît que le dessin qu’elle voit sur cette page a créé d’immenses problèmes dans une grande partie du monde, des millions de personnes ont manifesté dans les rues, certains pour dire qu’ils étaient contre l’existence de cette image, d’autres pour dire qu’ils étaient pour. Des hommes et des femmes qui travaillaient dans ce journal ont été assassinés. Abeka regarde de plus près, elle ne comprend pas. Dans sa tribu, on ne connaît pas l’homme représenté sur cette image. Son histoire et ce

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14/01/2015 | Lien permanent

En cage | roman de Kalisha BUCKHANON

9782812600159.jpgTraduit de l’américain par Élodie Leplat
Éd. Rouergue, coll. doAdo monde | mars 2009 | 252 pp. - 13,50€

Natasha et Antonio s’aiment. Mais Antonio est en prison, accusé du meurtre de son père. Alors Natasha et Antonio s’écrivent. Elle depuis leur quartier de Harlem, lui depuis une prison, sur une île au sud du Bronx. Ils s’écrivent et au fil de leurs lettres se découvrent au lecteur. La vie du ghetto. Les rêves qui se cognent à la réalité. La violence du père d’Antonio, les études de Natsaha, ses ambitions, la promiscuité de la prison. Le procès qui approche et la vérité qui se fait jour peu à peu et qu’on ne connaîtra vraiment qu’à la fin du livre, quand les chemins des deux adolescents qui ont grandi se seront séparés, parce que leurs aspirations, bien plus que les murs de la prison, les éloignent. Natasha veut sortir du ghetto, faire des études, être indépendante, connaître le monde qui existe au-delà des limites de Harlem. Antonio veut fonder une famille, construire ce qu’il n’a pas eu, rattraper le temps perdu.

Durant dix ans, de janvier 1990 à mai 2000, Natasha et Antonio s’écrivent et c’est comme d’assister à la fin de deux adolescences qui prennent, peu à peu, parfois même insidieusement, des chemins différents. Ils entrent dans l’âge adulte et s’arrangent différemment du poids de leur histoire et de là d’où ils viennent: un quartier pauvre de New York peuplé quasi-exclusivement de Noirs et où se mêlent l’extrême violence des plus désespérés et la chaleur des sentiments humains.

Leurs lettres, entrelacées au début dans un même élan d’amour et de rage, se font peu à peu plus distantes et prennent des routes parallèles, un peu comme s'ils s’écrivaient sans se lire. Leur langage évolue, avec les études pour Natasha, avec l’immersion dans un monde d’adultes pour Antonio. Leurs rêves se heurtent à une double réalité: celle des adultes et celle de la société. Pour autant, le roman de Kalisha Buckhanon n’est pas désespéré: chacun fait de sa vie une chose qui est juste autre chose que ce qu’il imaginait au début du récit. À cet égard, le titre américain, Upstate (en haut, au Nord de l’État, ici: le haut de la ville de New York, mais peut-être aussi l’ailleurs?) est bien moins enfermant dans le tragique que celui retenu en français, En cage. Or s’il y est question d’enfermement, il y est aussi et surtout question de comment ouvrir les portes du ghetto et de la prison.

Le roman de Kalisha Buckhanon est poignant, autant dans sa manière d'aborder les sentiments que de la dureté de la vie. Elle fait parler chacun des deux protagonistes avec une voix différente, un regard différent aussi. À la toute fin du livre, elle remercie ceux qui l’ont soutenue dans son travail d’écriture, parmi eux, sa professeure, Sapphire écrivaine et poétesse noire américaine. Et on pense effectivement au roman de Sapphire, Push, en lisant En Cage. Notamment pour ce travail sur le langage qui évolue avec l’entrée dans le savoir du personnage qui écrit. Mais là où Sapphire frappe sans retenir ses coups, Kalisha Buckhanon ménage un peu plus son lecteur…

Ariane Tapinos (mai 2009)

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03/07/2009 | Lien permanent

Un poisson très doué | album de Chris WORMELL

Poisson.jpgTraduit de l’anglais par Claude Lager
Éd. Pastel | sept. 2010
12,50€

Il y a bien longtemps, l’océan était rempli de poissons de toutes sortes: des gros, des petits, des longs, des ronds, des gentils, des féroces, des à rayures, des tachetés, des multicolores… Parmi tous ces poissons un se distinguait par son intelligence. Il ressemblait au banal poisson gris qu’on trouve aujourd’hui sur l’étal du poissonnier mais il était «très doué». Il savait chanter, danser, jouer la comédie, jouer aux échecs… Son intelligence alimentait sa curiosité, alors il regardait la plage avec envie se demandant comment partir à la découverte du monde terrestre. À force d’y réfléchir, il eut une idée: il lui fallait des pieds! Comme il était surdoué, il n’eut aucun mal à se fabriquer deux paires de pieds qu’il enfila sur ses nageoires. Et un jour, devant ses congénères ahuris, il partit sur la terre ferme et fut ainsi la «toute première créature au monde» à s’y aventurer. Mais très vite, il s’ennuya, seul sur la terre et reparti dans son monde aquatique.

Seulement, voilà: l’idée de marcher avait germé dans les petites et grandes cervelles des créatures de l’océan et des millions d’années plus tard, d’autres poissons tentèrent l’expérienc. Mais «comme ils n’étaient pas suffisamment intelligents pour se fabriquer des pieds, ils rampèrent sur la plage en utilisant leurs nageoires» qui, encore des millions d’années plus tard, se transformèrent en pattes, puis en pieds… Et c’est ainsi que l’homme est apparu sur la terre!

Chris Wormell nous avait déjà régalé l’année dernière du génial Attention, bêtes féroces! * le voici de retour avec cette hilarante histoire de l’É volution pour les petits. Avec un trait très classique (et des couleurs chatoyantes), qui accentue le décalage humoristique, il distille, tel son poisson surdoué, de l’intelligence dans une histoire qu’on aura plaisir à lire et relire. Comme pour son précédent album, il maîtrise parfaitement la durée et la tenue du récit et réussit, avec une certaine économie de moyens, à nous raconter une histoire qui en dit plus qu’elle n’en a l’air. Cette juste proportion entre texte, image, histoire, sens… est ce qui fait de cet album, à peine paru, déjà «un classique», dans le sens le plus noble du terme.

Ariane Tapinos (novembre 2010)

* Attention, bêtes féroces, éd. L'école des loisirs, 2009, 12,50€.
Voir aussi Les Deux Grenouilles : fable drôle et profonde sur la prévention sécuritaire et l'art de se préparer à la guerre (éd. Kaléidoscope, 2003, malheureusement épuisé)


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26/11/2010 | Lien permanent

Champion | album de Gilles RAPAPORT

champion.jpgÉd. Circonflexe | octobre 2005 | 13 €

Voici l'histoire de Young Perez, qui conquit à vingt ans le titre de champion du monde de boxe, catégorie poids mouche, à Paris en 1931. Venu de Tunis, alors protectorat français, pour poursuivre sa carrière de boxeur professionnel en France, il livra 133 combats, en gagna 92 et en perdit 26. Le 21 septembre 1943, il est arrêté comme juif et emprisonné à Drancy, d'où il part le 7 octobre 1943 dans le convoi n°60 en direction d'Auschwitz. Il est abattu le 22 janvier 1945, pendant la Marche de la mort.

Champion nous raconte un bref, mais pourtant interminable moment, au cœur de ces quinze mois de détention de Young Perez, celui d'un combat sur la grande place de Buna à Auschwitz le 31 octobre 1943. Un étrange et abominable combat contre un «géant nazi… un tueur de squelettes». Un combat pour l'unique plaisir pervers de ses geôliers. Un duel qui, comme la vie au camp, ne répond plus à aucune des règles qui régissent la vie entre les hommes. Une lutte à mort entre un détenu juif poids mouche et son bourreau nazi poids lourd. Un combat, enfin, où tous les coups sont permis et encouragés. Alors qu'il se bat pour sa vie, Young repense à son existence d'avant, au soleil de Tunis, à l'amour et à la peur de sa mère. À cette vie de gloire qui, croyait-il, le protégerait de la haine. Alors qu'il se bat pour sa dignité, Gilles Rapaport s'adresse à lui et aux spectateurs impuissants de cet ignoble corps à corps, au-delà des années, des souffrances et des morts: «Frappe, Young! Frappe! Frappe! Frappe pour Michel, gazé à 2 ans! Frappe pour Adèle, assassinée à 90 ans! Je t'en supplie, Young, frappe-le encore. Que tes poings vengent les morts! Que ces coups effacent leurs souffrances!» Cette supplique, plus que tout le reste, atteint le cœur du lecteur et heurte sa conscience. Elle lui rappelle la réalité humaine de la Shoah: les enfants et les vieillards assassinés, mais aussi la violence qui appelle la violence. Ces mots sont dérangeants dans un «livre pour enfants», mais pourtant comment faire autrement? Comment, et pourquoi surtout, leur cacher que parfois la souffrance appelle la vengeance, au moins son expression dans les mots, vaine consolation. Cette question est au cœur de cet extraordinaire album, qui en cela va plus loin encore que le très beau Grand-père du même auteur. Cette question, c'est celle de la frontière entre la violence «légitime» – celle du combat de boxe lorsqu'il obéit aux règles de l'art, à la loi des hommes – et la violence effarante, perverse et gratuite qui ne répond plus qu'au plaisir de ceux qui l'exercent. Violences qui sont toutes deux le fait d'êtres appartenant à la même espèce humaine.

Il y aurait tant à dire sur ce livre : ses couleurs de nuit sans fin éclaboussées de neige, les traits de pinceaux épais qui deviennent tâches quand les coups explosent, la scansion et la beauté du texte… qu'en rendre compte en quelques lignes est déjà une trahison. C'est donc, comme tous les autres dont Comptines vous propose la lecture, mais plus encore que tous les autres : un livre à lire absolument.

par Ariane Tapinos (11 février 2006)

PS : À lire également, du même auteur : Grand-père (éd. Circonflexe, juillet 2005, 13€) et sur le destin d'un autre boxeur déporté, le très beau et très dur roman de Jean-Jacques Grieff, Le Ring de la mort (éd. L'École des Loisirs, coll. Médium, mars 2003, 207 pages - 7,30€)

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05/04/2009 | Lien permanent

Ailleurs | trilogie romanesque de MOKA

9782211093392.jpgÉd. L'École des loisirs, coll. Médium  | janvier 2009 | 316 pp. - 11 €
Romans précédemment parus à L'École des loisirs sous les titres : Ailleurs rien n'est tout noir ou tout blanc (1991), Le Puit d'amour (1992), À nous la belle vie (1994).

À quinze ans, Frankie Avalon sait déjà bien ce qu'elle veut dans la vie – devenir pilote – et sa passion pour les avions lui fait accepter d'assez bonne grâce un déménagement à Seattle avec le reste de la famille, à savoir son père et sa sœur aînée, Constance. La découverte du pays ne se fait pas sans aléa : Seattle se révèle une ville grise et triste (malgré la présence d'usines Boeing et d'une école d'aviation !). Frankie, qui n'hésite pas à se lier, va découvrir une ville où racisme et préjugés règnent et où une étincelle suffit pour mettre le feu aux poudres. Cette étincelle, c'est le très populaire Linwood Forrester qui va l'allumer, avec ses discours racistes et sa manière de séduire même la naïve Constance…

 

Mais Frankie refuse qu'on lui embrigade sa sœur et puisqu'elle a muscles et bagoût à revendre, elle n'hésitera pas à dénoncer, à se battre et convaincre tout son petit monde de lutter contre la haine et la violence. Heureusement, elle n'est pas seule ! Et c'est avec l'aide du Major David King, officier dans l'armée de l'air (veuf, la quarantaine), que Frankie va s'engager dans la bataille… et découvrir aussi qu'elle est capable de tomber amoureuse !

La deuxième partie du roman nous entraîne vers le sud de la France où les filles Avalon passent des vacances mouvementées avec leur mère. C'est l'occasion pour Frankie de redécouvrir une femme avec qui elle ne s'est jamais entendue et à qui elle ne peut pardonner. Cette parenthèse tropézienne permettra également à Frankie de tester ses charmes…

Retour aux États-Unis pour le dernier volet : Frankie, furieuse d'être délaissée par le major au prétexte qu'elle est trop jeune, entraîne le fils de ce dernier – Lawrence – dans une virée à Las Vegas, qui tourne à la course poursuite quand elle prend sous son aile Dolorès, une fillette mexicaine sans papiers exploitée par son beau-père. Dans le train qui l'emmène vers Chicago où elle espère pouvoir régler la situation de la fillette, Frankie va découvrir une autre facette du pays: «Ma vision de l'Amérique jusqu'alors n'était guère flatteuse. Je ne la connaissais que sous son aspect violent, raciste et égoïste et voilà que je la découvrais sensible, généreuse et solidaire.»

On ne peut qu'apprécier l'initiative de l'éditeur d'avoir réuni dans cette nouvelle édition les trois volets des aventures de Frankie : on en comprend que mieux ce portrait d'adolescente. Les situations vécues par Frankie et sa famille sont proches dans les trois épisodes : il s'agit toujours pour la jeune fille de lutter contre l'injustice. Le sens de la justice de Frankie s'apparente d'ailleurs à la chevalerie : cette défense effrénée de la veuve et de l'orphelin l'entraîne parfois dans des situations dangereuses. Si Frankie est butée et n'hésite pas à se battre, elle va aussi peu à peu apprendre à écouter, à pardonner et surtout à aimer ; bref, à se construire et à évoluer sans renoncer à ses convictions. En réunissant les trois volets de ses aventures, les motivations, l'évolution du personnage et ses choix sont plus évidents quand on les lit d'une traite.

« J'ai commencé par un mot. Le mot "Ailleurs". Il m'intéressait. Ensuite, j'ai poursuivi : où, ailleurs ? C'est devenu le dialogue entre un père et sa fille. […] Ce qui m'amusait au départ, c'était de parler du racisme et de prendre le problème à l'envers. Plutôt que des personnages immigrés en France, des Français immigrés à l'étranger (en l'occurence aux États-Unis)»* Les difficultés de Frankie et de sa sœur à s'adapter dans une société qu'elles ne comprennent pas toujours, font écho à d'autres situations, d'autres personnages : pour n'en citer qu'un, l'inoubliable vieux «Ten ten spécial» qui a fui Soweto et l'apartheid avec son saxophone, pour finalement passer sa vie dans un train… L'exil est un thème prépondérant du roman. Si celui-ci n'est pas contraint pour la famille Avalon, il n'en reste pas moins que chacun doit se reconstruire après le bouleversement que constitue le déménagement. Il est difficile pour chacun des personnages de trouver (ou de retrouver dans le cas de la mère) leur place. Se faire de nouveaux amis, organiser la vie quotidienne sont autant de défis dans un ailleurs où il n'y a plus de repères. La lutte et les sympathies de Frankie pour ceux qui, comme elle, ont quitté leur environnement familier ne fait que témoigner du (relatif) désarroi qu'elle éprouve à devenir une étrangère.

Loin d'être désespéré, ce roman nous offre un beau portrait de cet exil fait de rencontres et de combats pour s'approprier un monde pas toujours très rose mais dans lequel chacun parvient à s'accepter et à accepter les autres, à se construire une vie «ailleurs»… pour le meilleur et pour le pire!

Nathalie Ventax (février 2009)

 

* Voir, dans la collection Mon écrivain préféré : Moka (École des loisirs, 2004)

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Biblio chute du Mur de Berlin

Mur7.JPG1989 / 2009… Que tombent les murs
13 août 1961 – 9 novembre 1989: en vingt-huit ans et quelques mois, des kilomètres de béton ont symbolisé – symbole ô combien tangible – la partition du monde occidental en deux blocs antagonistes. À l’automne 1989 les fondations de l’ouvrage étaient déjà sérieusement sapées, et les signes du renoncement à la bataille de l’un des deux protagoniste – l’URSS agonisante – se multipliaient déjà depuis plusieurs mois… Il fallait pourtant que ce symbole s’effondre physiquement, qu’il soit attaqué, percé, enjambé, ravagé, traversé par des hommes et des femmes libres de le mettre à bas en toute impunité pour ébranler notre incrédulité de westis confortablement installés devant leur poste de télévision. La transmission de ce passé – la Guerre froide, l’utopie et la dictature communistes, la déchirure entre Est et Ouest, les individus ballottés ou luttant pour se faire une place et une dignité – est un enjeu de mémoire collective et individuelle dans lequel la littérature jeunesse a un rôle à jouer. Non qu’il faille assigner des «missions» didactiques aux romans ou aux albums, mais parce que l’imaginaire romanesque est un moyen, dérisoire mais puissant, de lutter contre la violence de l’oubli. Ou comme le dit beaucoup mieux que moi Édouard Glissant, «La mémoire est innombrable mais partagée, l’oubli est une arme sans grâce»(1).

Les enfants nés depuis la chute du Mur de Berlin ont aujourd’hui vingt ans. Ils seront bientôt parents à leur tour. Ils n’ont pas connu ce mur-là mais la société dans laquelle ils vivent s’est construite sur ses gravats et ils assistent parfois – trop souvent – à l’érection de nouveaux murs, à la perpétuation et au renouvellement des ségrégations pour lesquelles l’imagination humaine semble illimitée. C’est dans cet esprit que nous livrons ici quelques suggestions bibliographiques pour les guider dans une mémoire vivante. Une manière de rejoindre les préoccupations d’Édouard Glissant et Patrick Chamoiseau quand ils concluent: «Les murs menacent tout le monde, de l’un et l’autre côté de leur obscurité. Ils achèvent de tarir ce qui s’est desséché sur ce versant du dénuement, ils achèvent d’aigrir ce qui s’est angoissé sur l’autre versant, de l’abondance. La relation à l’autre (à tout l’autre, dans ses présences animales, végétales, et culturelles, et par conséquent humaines) nous indique la part la plus haute, la plus honorable, la plus enrichissante de nous-mêmes. Que tombent les murs.» (2)

(1) in. Une nouvelle région du monde, éd. Gallimard, 2006.
(2) in Quand les murs tombent, éd. Galaade,  2007.

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ALBUMS

De l'autre côté.jpgDe l’autre côté
Peter JOHANSSON, éd. Grandir, 1995, 15€
Dans une ville coupée en deux par un mur, les membres d'une même famille vivent séparés et privés de la liberté de se retrouver. La technique de l'auteur – photomontages et collages en gris et brun – et ses personnages à tête de rat, rendent très puissante cette évocation de Berlin et de la noirceur du régime est-allemand.
Un album aussi rare qu'original.

Mur Peter Sis.jpg

Le Mur
Mon enfance derrière le rideau de fer

Peter SIS, éd. Grasset, oct. 2007, 16,90€
Avec Le Mur, Peter Sís conclut une trilogie du souvenir, entamée avec Les Trois Clés d'or de Prague en 1994 et poursuivie avec Tibet. Les Secrets d'une boîte rouge en 1998. Trois livres qui cernent le rapport de l'auteur à son pays natal, la Tchécoslovaquie, et à la ville où il a grandi, Prague. Trois livres qui s'inscrivent, en même temps qu'ils lui échappent, dans l'histoire récente du pays - le communisme, la Guerre froide, le Bloc de l'Est... Trois livres qui explorent les espaces de liberté que l'auteur a su se ménager avant son exil américain dans les années 80. [LIRE ICI]



ROMANS

1989 10 nouvelles.jpg1989
Dix nouvelles pour traverser les murs

Sous la direction de Michael REYNOLDS, illustré par Henning WAGENBRETH, éd. Sorbier, octobre 2009, 96 pp. - 18€
Coup de chapeau aux éditions du Sorbier qui publient ce magnifique ouvrage. Y sont rassemblées dix textes d’auteurs européens (français, allemand, tchèque, ruse, polonais, italien, espagnol, hongrois) – des grands classiques (Max Frisch, Henrich Böll, Andrea Camilleri) ou d’autres moins connus en France (la russe Ljudmila Petrusevskaja, la polonaise Olga Tokarczuk) – qui, s’ils ne nous parlent pas tous explicitement du Mur de Berlin, traduisent intimement les fêlures, les douleurs, l’absurdité, le grotesque, le comique involontaire ou la haine tangible dont il fut porteur. L’ambition de l’ouvrage (et sa très belle postface de Michael Reynolds) le destine tout aussi bien aux adultes qu’aux adolescents.

Berlin 73.jpgBerlin 73
Marie-Florence EHRET, éd. Gulf Stream, coll. L’Histoire comme un roman, oct. 2009, 144 pp. - 8€
«Au début des années 70, Sylvie, une jeune lycéenne, traverse une crise morale aigüe. Toute communication semble coupée avec son père et sa mère. Après s’être attachée à un garçon de sa classe qui disparaît en cours d’année, Sylvie sombre dans la solitude et le désarroi jusqu’à ce que son père propose de l’envoyer passer l’été à Berlin chez son ami Rainer dont le fils Thomas, qui a l’âge de Sylvie, est devenu son correspondant depuis peu.(...) Berlin est depuis 1961 coupé en deux par le Mur, et les questions idéologiques recoupent des réalités très concrètes. La grand-mère de Thomas vit à Berlin-Est, et c’est à l’occasion d’une visite chez elle que Sylvie découvre cet autre monde. Quant à Berlin-Ouest, la ville est agitée par les remous des crises politiques générées par les actions des groupuscules d’extrême-gauche.»

Breaking the wall.jpgBreaking the Wall
Claire GRATIAS, éd. Syros, coll. Rat noir, sept. 2009, 242 pp. - 13€
Berlin 1989. À l’Est, Markus Schloss, un agent de la Stasi, est muré dans le silence depuis qu’il a eu un accident cardiaque. À demi reclus chez lui, il a tout le loisir de se remémorer sa vie, ses échecs, ses compromissions. Il relit le journal d’Anna, une jeune fille qu’il a connue, et aimée de loin, il y a des années. À l’Ouest, Klaus Weber témoigne devant la caméra d’une documentariste française. Il raconte sa jeunesse à l’Est, son frère Eric et son amie Anna. Il raconte comment il a tenté de franchir le Mur. Comment, après des années de prison, il est finalement passé à l’Ouest. Les récits de Markus et Klaus sont liés par celui d’Anna et tous les trois ont rendez-vous avec l’Histoire, le 9 novembre 1989. [LIRE ICI]

ici ou ailleurs.jpgIci ou ailleurs
Janine BRUNEAU, éd. La Joie de lire, sept. 2004, 167 pp. - 8,50€
«Léna, enfant protégée et insouciante, vit avec sa mère Nina, artiste peintre dans un village. Alors qu'elle a 12 ans, elle découvre peu à peu l'histoire de son pays et celle de sa famille. Avec détermination, elle s'emploie à reconstituer l'histoire familiale que sa mère, traumatisée, n'a pas pu lui transmettre. Lorsqu'en novembre, le Mur de Berlin tombe, toutes deux espèrent concrétiser leur rêve: immigrer en France. Après d'infructueuses démarches, elles profitent d'une opportunité. Trompées, elles échappent à un réseau de prostitution et rentrent au village.»

Frank tête en l'air.gifFrank tête en l’air
Klaus KORDON, traduit de l’allemand par Martin Ziegler
éd. L’école des loisirs, coll. Médium, 1993, 270 pp. - 16,80€

«Dans le Berlin de l'après-guerre, des liens qui unissent deux frères, orphelins de père, à travers leur passion du football et l'aversion qu'ils éprouvent pour leur beau-père.»

Je t'écris de Berlin.jpgJe t’écris de Berlin
Klaus KORDON
traduit de l’allemand par Marc Lacaze
éd. Gallimard Jeunesse, coll. Folio Junior
mai 1999, 208 pp. - 6,50€

Journées de Frank.gifJournées de Frank n’en finissent pas (Les)
Klaus KORDON, traduit de l’allemand par Martin Ziegler, éd. L’école des loisirs, coll. Médium, 1994, 238 pp. - 10€
«Frank habite Berlin Est. Pour beaucoup de choses, il a maintenant appris à se défendre seul. C'est lui qui a eu l'idée du siècle pour venger toute la classe de Monsieur Karusseit et de son sadisme. Quand Frank rentre de l'école, il s'occupe de son zoo: des souris, des grenouilles, un crapaud, des poissons et une magnifique couleuvre. Ensuite, il va parfois dans le quartier Ouest. Il s'entraîne à ne plus avoir peur de se faire arrêter par les policiers lorsqu'il passe la frontière. Depuis quelques jours, l'agitation règne. Il y a des grèves, on murmure qu'elles seront suivies par des arrestations, et par une intervention des soldats soviétiques. La mère de Frank lui a interdit de sortir. Mais la curiosité sera la plus forte. Les journées de Frank n'en finissent pas est le deuxième volet de l'histoire de Frank.»


King c'est moi.gifKing c’est moi ! (Le)
Günther SAALMANN, traduit de l’allemand par Marie Lauxerois, éd. L’école des loisirs, coll. Médium, 1999 - 10,70€
«...la vie ordinaire dans une ville moyenne d'Allemagne de l'Est, après la chute du Mur de Berlin. La vie banale d'un très bon élève, Rex Kamentz, dont le père se retrouve soudain sans emploi, à cause des restructurations dans son ancienne usine d'armement. La vie courante d'une famille qui dégringole doucement, de petits mensonges en magouilles minables, vers le désespoir. Un déménagement forcé dans la cité pourrie. Le mépris d'une fille aimée. Un père humilié. Un jeune homme révolté. L'ordre qui règne en surface pour mieux entretenir les trafics des adultes. La routine, en somme. Une routine qui mène à l'horreur, quand on essaie d'en sortir.»

Mes Deux Allemagne.gifMes deux Allemagne
Anne-Charlotte VOORHOEVE, éd. Bayard Jeunesse, coll. Millézime, oct. 2009, 348 pp. - 11,90€
«À l’âge de treize ans, Lilly se retrouve orpheline. Son père est mort quand elle était toute petite et sa mère vient de succomber à un cancer. À l’occasion de ses funérailles, elle rencontre pour la première fois Lena, sa tante qui vit en RDA. Lilly se prend d’affection pour cette femme douce, et reste inconsolable après son départ. Elle est sa seule famille, mais elle vit de l’autre côté du mur…
Lilly échafaude alors un plan pour s’enfuir de RFA et effectuer une "évasion à contre sens" afin de la retrouver.»



DOCUMENTAIRES

Chue du mur expliqué....jpgLe Mur de Berlin
et la chute du communisme expliqués à ma petite-fille

Marc FERRO, éd. seuil, août 2009, 121 pp. - 8€
«Pourquoi le Mur de Berlin est-il tombé en 1989? Quelles en furent les conséquences en Europe de l’Est? Et en URSS? La chute du Mur de Berlin a-t-elle entraîné la fin du communisme? A-t-elle bouleversé la situation internationale?»


J'ai vécu le mur de Berlin.jpgJ’ai vécu le mur de Berlin
Philippe DEMENET, photographies Yan MICHALKO, éd. Bayard, coll. Les dossiers Okapi / J’ai vécu, 1993, 96 pp. - 9,90€
«L'histoire du Mur de Berlin et de la partition de l'Allemagne (1945-1989), racontée par trois personnes dont la vie a été bouleversée par ce mur et la profonde division du monde qu'il représentait.»



BD
Marzi 1989.gifMarzi : 1989
MARZI – L'INTÉGRALE, n° 2
Marzena SOWA (texte), Sylvain SAVOIA (dessins), éd. Dupuis, oct. 2009 - 25€
Le 2e volume de l'édition intégrale des souvenirs de Marzi la petite Polonaise – qui avait sept ans lors de l'instauration de l'état de siège de la Pologne par le général Jaruszelski – comporte la réédition des tomes 4 et 5 (remontés, nouvelles couleurs). Cet album-ci comporte un grand nombre d'inédits (BD, dessins, textes, photos, hommages d'autres auteurs…) et toute une partie documentaire suivant le retour de Marzena Sowa avec sa famille et ses amis en Pologne, 20 ans après son enfance, 20 ans après la chute du Mur… En 1989, le monde a changé. En 1989, Marzi a grandi. En 2009, elle a rendez-vous avec l'Histoire.

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07/11/2009 | Lien permanent

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